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Critiques filtrées sur 4 étoiles  
Ce livre est composé de 2 nouvelles.
La première concerne un homme dans un train. Las, il sort du train, et marche. Il a décidé d'en finir avec la vie, dans ses terres natales du Monténégro. Soudain, il tombe face à 2 chasseurs. Ne sachant pas comment réagir, il se met à courir. Les chasseurs se lancent alors à sa poursuite. Folle course poursuite qui va virer à l'absurde. La forme est peu conventionnelle, les paragraphes alternent les points de vue : le chassé et les chasseurs.
Le style est agréable à lire. J'ai aimé cette nouvelle, limite kafkaïenne.

Dans la 2ème nouvelle, tout un village reculé s'interroge sur la présence d'un inconnu à l'hôtel depuis 3 jours. Qui est-il ? Que fait il dans ce trou perdu ? Les habitants le prennent à parti et il explique s'être trompé, qu'il est descendu du train au mauvais endroit. Les habitants sont peu convaincus et sont persuadés que cet homme est venu se suicider dans leur ville. Ils se mettent à l'admirer : un homme qui n'a pas peur de la mort ! Et le village se démène pour que les derniers jours de l'inconnu soient agréables.
Je ne vais rien dévoiler de plus mais cette nouvelle est jouissive, c'est drôle et absurde. J'ai adoré !
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Ironie cruelle pour le premier, humour noir pour le second, ces deux contes sont des bijoux dans le registre du macabre. La bouche pleine de terre est un classique de la littérature serbe et il est titré en gros sur la couverture quand La mort de M. Golouja, plus méconnu, n'a droit qu'à une petit ligne en dessous. Une face A et une face B ? C'est possible. Mais si cela fait du premier un tube, cela ne fait pas du second son faire-valoir. Car, en ce qui me concerne, si je ne devais retenir qu'une des deux faces, ce serait la B, pour son style épuré et son extrême dépouillement, pour son ton désopilant et son mauvais esprit.
L'article complet sur Touchez mon blog, Monseigneur...
Lien : https://touchezmonblog.blogs..
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Ces deux nouvelles m'ont surprise par leur style. J'ai l'impression d'avoir trouvé un Ionesco serbe. La Bouche pleine de terre est un Rhinocéros transposé dans les Balkans, au Monténégro plus précisément. J'ai vraiment adoré cet univers onirique et en même temps décalé/absurde. La deuxième nouvelle est également à lire ! Cependant, et c'est tout à fait personnel, je n'accroche pas spécialement au format de la nouvelle, c'est pourquoi ce recueil ne me laissera pas un souvenir impérissable
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Pas simple de commenter ce livre...
Une certaine déception vis à vis de la première nouvelle qui est « celle » étant sensée être la référence!
La forme est peu classique puisque nous avons 2 narrateurs le poursuivi qui parle à la 3ème personne et les poursuivants nous parlant directement. Ce qui va devenir une chasse à l'homme sera la trame d'une réflexion profonde sur la nature humaine et ses perversions.
La seconde nouvelle, tout autant impossible à raconter, est beaucoup plus prenante, caustique et addictive.
Mais s'agissant d'histoires non racontables, le mieux est que chacun se fasse une idée!
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Lorsque je suis dans les dédales de ma libraire indépendantes, et je me retrouve face à face à cette première couverture, mise en page par Stéphane de Groef, un cercle jaune, tel un soleil ou des motifs le parsème, oeuvre de Louis Soutter, un peintre suisse excentrique, le titre, La bouche pleine de terre suivi de la mort de M. Golouja de Branimir Scepanovic, traduit du Serbe par Jean Descat des Éditions Tusitala, collection Insomnies, je suis curieux et lis le quatrième de couverture, tout aussi étrange que passionnant, je suis conquis pour me lier à tout jamais à ce roman.
Cette édition offre ce livre broché dans un habillage de curiosité ou l'art graphique distille un visuel moderne et vivant, oeuvrant le lecteur à une caresse des yeux et titillant ses sens, avec ces deux dessins, illustré par Bernharda Xilko comme tableau résumant à merveille les deux histoires de ce roman.
Cet auteur serbe vivant à Belgrade, écrit depuis l'âge de 17 ans, il vu le jour en 1937, au Monténégro, ce récit édité en 1974, traduit en France en 1975, ce texte La bouche pleine de terre, demeure une référence classique de la littérature Serbe, le deuxième texte, La mort de M. Golouja, sera publié en 1977.
La bouche pleine de terre est un texte polyphonique, à deux voix, l'une fait écho à l'autre, celle de cet homme en fuite et de ceux qui lui cours après, une même histoire racontée différemment selon les protagonistes. le second est plus court, La mort de M. Golouja, au style indirect narre cet homme perdu dans un village aux habitants hermétiques à la nouveauté, s'interrogeant sur l'intrusion de cet homme discret dans leur bourg, pourquoi celui-ci pour ces vacances ! La similitude de ces deux textes, c'est la folie des hommes et la mort, une trame s'instaure, la dramaturgie est palpable presque inévitable.
La bouche pleine de terre, ce premier récit à double voix, s'articule autour d'un homme en fuite, une cavale sans aucun but, cet homme s'évade d'un train, comme s'il en était prisonnier, oppression des passagers , dégouts de la nourriture qu'il vomit, sort de ce train lors d'un arrêt, comme un coup de tête, l'absurdité d'une folie latente, puis commence une course, une fuite de sa vie, une folle escapade dans une nature pas hostie à cette aventure, une nature accompagnant la course de cet homme face à son destin. Cette course entraine notre homme dans une fin sans retour, rencontrant deux chasseurs campant et sans savoir pourquoi décident de le suivre, de le poursuivre, un « mouvement irrésistible » et ces deux hommes Jakov et le narrateur. L'autre récit est indirect, l'homme ne se raconte pas, ce qui est encore étrange, un style renforçant la part de mystère de cet homme. Au fil de cette cavalcade irréelle, la meute s'étoffe petit à petit, d'un berger, des gens inconnus, de femmes en noir gémissant et lamentant, comme ensorcelés, cette parodie me rappelle Rhinocéros de Eugène Ionesco, la transformation de ces hommes et femmes en cet animal. Les poursuivants étant les Rhinocéros, ce ne sont plus des hommes mais des animaux de haines et sauvageries, hurlant une haine incompréhensible. Notre inconnu fuit sa vie, celle perdu dans un hôpital, une maladie gangrénant ses espoirs, une course vers une chute folle, incertaine.
Il y a dans cette histoire l'ombre de Kafka flottant dans cette chevauchée fantastique, chaque personnages s'incrustent dans une l'allégorie de Branimir Scepanovic, comme cet homme fuyant, cherchant la métamorphose comme le roman de ce dernier, c'est inéluctable, notre fugitif va vers cette mutation animal qu'il aspire à lui pour finir La bouche pleine de terre.
Le deuxième récit plus court est aussi intrigant que le premier comme la bêtise humaine de ces habitants et de ce M. Golouja perdu dans ce bourg sans savoir pourquoi, oubliant comment il a pu se perdre ici, croyant être arrivé par le train, dans cette gare qui n'existe pas se perdant devant un pont pour fixer l'eau et mentir à ces villageois sur sa venue, qui va l'entrainer à sa perte comme happer par ce mensonge, ce sésame lui ayant donné une vie éphémère qu'il a toujours voulu avoir, un mirage de réalité pour une mort annoncé par ce titre annonciateur.

Ces deux histoires emportent le lecteur dans l'univers débridé de Branimir Scepanovic sur la nature humaine, de l'absurdité de celle-ci, comme Albert Camus, Eugène Ionesco. Les deux contes, intemporels entremêlent avec beaucoup d'ironie une perception acide, pessimiste aussi la condition de l'être humain, s'amusant mots après mots à faire à distiller ce paysage sombre et amusant où la mort peut être belle et libératrice.
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