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Citations sur Sentinelle de la pluie (59)

J'ai confié ma terreur à l'arbre. Il m'en a délesté et m'a fait sien. L'arbre m'a maintenu debout. Il m'a enfermé en lui. Jamais je ne m'étais senti aussi protégé. Jamais rien ni personne n'avait veillé à ma sauvegarde de cette façon-là.
...
Et là, au cœur du tilleul, je savais qu'aucun monstre, aucune horreur, jamais ne me trouverait.
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Linden éteint la télé. Les prophéties de l'experte le perturbent. Peut-être est-il temps de partir. Peut-être devraient-ils tous fiche le camp d'ici, tant que l'eau est encore sous les genoux du zouave.
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« Les arbres ont une mémoire. Ils peuvent anticiper. Ils peuvent assimiler les informations. Nous savons depuis un certain temps qu’une forêt est un réseau complexe qui partage ses données , un milieu où les arbres veillent les uns sur les autres .
Chez l’arbre tout est lent, la façon dont il pousse, dont il se développe.
Nous avons oublié l’art de la patience .
Personne ne peut réellement comprendre cette lenteur et l’âge vénérable que les arbres sont capables d’atteindre.
Certains arbres ont des milliers d’années. En fait , les arbres constituent « l’antithèse » absolue de cette Folle Époque de vitesse qui est la nôtre . »
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Alors qu'il lui tient la main, en cet instant paisible, la mort éventuelle de Paul lui semble une hérésie. Pourtant, dans un coin de sa tête, subsiste une image puissante, qu'il ne peut effacer. Il voit la vie de son père qui se retire lentement, au même rythme insidieux que monte le niveau de la Seine, comme si les deux évènements étaient entremêlés et établis d'avance. L'enchevêtrement de nerfs, de cellules et d'organes constituant le corps de son père rappelle l'entrelacs des rues parisiennes peu à peu envahies par les flots, qui voient le courant électrique coupé, la transmission des données bloquée. Linden regarde à travers le carreau ruisselant, et il lui semble être devenu une sentinelle qui guette l'inévitable submersion aquatique, qui surveille son père, la pluie, la cité entière.
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Linden connaissait San Fransisco avant d'y élire domicile, mais aujourd'hui il se rend compte qu'il ne pourrait vivre nulle part ailleurs. Il avait tout de suite aimé la ville. Après Paris et New York, le petit campagnard qu'il était foncièrement avait enfin trouvé son port d'attache. Peut-être étaient-ce les vues sur l'océan, les couchers de soleil teintés de reflets roses, la proximité des étendues sauvages, la présence des jardins botaniques. Ici, contre toute attente, c'est la nature qui commande, comme au pays de son enfance. Le vent froid soufflant en rafales lui rappelle le mistral qui fait rage dans la vallée, à Vénozan. Le brouillard ne le dérange pas, pas plus que les averses soudaines et la fraîcheur humide de l'atmosphère. Le fracas métallique des tramways lui plaît. Il ne se lasse pas du spectacle du Golden Gate, et il se régale chaque fois du vertige que lui causent les rues escarpées de Russian Hill.
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Attendre, encore. Une activité qu'il a beaucoup pratiquée ces temps-ci. D'ailleurs, son métier consiste à attendre le bon moment. C'est ça, la photographie ; le hasard heureux d'un instant, l'art d'en capturer la magie dans son viseur.
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Son père allait sur ses soixante-dix ans. Lui-même en aurait bientôt trente-sept. Il était trop tard pour communiquer. Et puis, ce n'était pas comme si Paul et lui se disputaient. Ils ne se disputaient pas. Ils ne s'étaient jamais disputés. Il n'y avait jamais eu de conflit. Le conflit aurait peut-être facilité les choses. Oui, il y avait de l'amour. Mais il n'était pas exprimé. L'amour était rangé dans un coin, à l'écart.
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On ne peut empêcher un fleuve de déborder, la nature triomphe toujours, il faut arrêter de vouloir la maîtriser, tout ça c’est sa façon à elle de se révolter...
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Je passais au bord de la Seine
Un livre ancien sous le bras
Le fleuve est pareil à ma peine
Il s’écoule et ne tarit pas.
Guillaume Apollinaire
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Paris ressemble à une Venise obscure et effrayante ; une métropole engloutie sombrant peu à peu dans l’oubli, incapable de lutter, cédant à la violence tranquille et meurtrière de son fleuve devenu fou.
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