Citations sur La Vie immédiate - L'Evidence poétique - La Rose publique (63)
Il n'y a pas de grandeur pour qui veut grandir. Il n'y a pas de modèle pour celui qui cherche ce qu'il n'a jamais vu. Nous sommes tous sur le même rang. Rayon les autres.
Le poète est celui qui inspire bien plus que celui qui est inspiré. Les poèmes ont toujours de grandes marges blanches, de grandes marges de silence où la mémoire ardente se consume pour recréer un délire sans passé. Leur principale qualité est non pas, je le répète, d’invoquer, mais d’inspirer.
La confiance est dans la poitrine
A la hauteur où l'aube de leurs seins se lève
Pour dévêtir la nuit
Villages de la lassitude
Villages de la lassitude
Où tous les êtres sont pareils
Tu te lèves l'eau se déplie
Tu te couches l'eau s'épanouit
Tu es l'eau détournée de ses abîmes
Tu es la terre qui prend racine
Et sur laquelle tout s'établit
Tu fais des bulles de silence dans le désert des bruits
Tu chantes des hymnes nocturnes sur les cordes de l'arc-en-ciel,
Tu es partout tu abolis toutes les routes
Tu sacrifies le temps
À l'éternelle jeunesse de la flamme exacte
Qui voile la nature en la reproduisant
Femme tu mets au monde un corps toujours pareil
Le tien
Tu es la ressemblance
Grand Air.
La rive les mains tremblantes
Descendait sous la pluie
Un escalier de brumes
Tu sortais toute nue
Faux marbre palpitant
Teint de bon matin
Trésor gardé par des bêtes immenses
Qui gardaient elles du soleil sous leurs ailes
Pour toi
Des bêtes que nous connaissions sans les voir
Par-delà les murs de nos nuits
Par-delà l'horizon de nos baisers
Le rire contagieux des hyènes
Pouvait bien ronger les vieux os
Des êtres qui vivent un par un
Nous jouions au soleil à la pluie à la mer
À n'avoir qu'un regard qu'un ciel et qu'une mer
Les nôtres.
Mais plus bas maintenant
Profondément parmi les routes abolies.
Ce chant qui tient la nuit
Ce chant qui fait le sourd aveugle
Qui donne le bras à des fantômes
Cet amour négateur
Qui se débat dans les soucis
Avec des larmes bien trempées
Ce rêve déchiré désemparé tordu ridicule
Cette harmonie en friche
Cette peuplade qui mendie
Parce qu’elle n’a voulu que de l’or
Toute sa vie intacte
Et la perfection de l’amour
En Exil
Elle est triste elle fait valoir
Le doute qu'elle a de sa réalité dans les yeux d'un autre.
Plante majeure dans le bain
Végétal travaillé brune ou blonde
A l'extrême fleur de la tête
Sa nudité continuelle
Ses seins de faveurs refusées
Un rire aux cheveux de cytise
Parmi les arbres
L'orage qui défend les siens
Brise les tiges de lumière
C'est elle c'est l'orage aussi
Qui distribue des armes maladroites
Aux herbes aux insectes
Aux dernières chaleurs
Les fumées de l'automne
Les cendres de l'hiver
La perle noire n'est plus rare
Le désir et l'ennui fraternisent
Manège des manies
Tout est oublié
Rien n'est sacrifié
L'odeur des décombres persiste.
Les yeux fermés c'est elle tout entière.
Grand air
La rive les mains tremblantes
Descendait sous la pluie
Un escalier de brumes
Tu sortais toute nue
Faux marbre palpitant
Teint de bon matin
Trésor gardé par des bêtes immenses
Qui gardaient elles du soleil sous leurs ailes
Pour toi Des bêtes que nous connaissions sans les voir
Par-delà les murs de nos nuits
Par-delà l'horizon de nos baisers
Le rire contagieux des hyènes
Pouvait bien ronger les vieux os
Des êtres qui vivent un par un
Nous jouions au soleil à la pluie à la mer
A n'avoir qu'un regard qu'un ciel et qu'une mer
Les nôtres
Pour me trouver des raisons de vivre, j'ai tenté de détruire mes raisons de t'aimer. Pour me trouver des raisons de t'aimer, j'ai mal vécu.