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Citations sur Correspondance générale, tome 3 (6)

Lettre à Théo, le 30 septembre 1888

Vincent Van Gogh – La nuit étoilée sur le Rhône, 1888, musée d’Orsay, Paris

Ci inclus petit croquis d’une toile de 30 carrée, enfin le ciel étoilé peint la nuit même sous un bec de gaz. Le ciel est bleu vert, l’eau est bleue de roi, les terrains sont mauves. La ville est bleue et violette, le gaz est jaune et ses reflets sont or roux et descendent jusqu’au bronze vert. Sur le champ bleu vert du ciel, la Grande Ourse a un scintillement vert et rose, dont la pâleur discrète contraste avec l’or brutal du gaz.
Deux figurines colorées d’amoureux à l’avant plan.
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Lettre à Théo, le 5 mai 1888

Mais le peintre de l’avenir c’est un coloriste comme il n’y en a pas encore eu. Manet l’a préparé, mais tu sais bien que les impressionnistes ont déjà fait de la couleur plus forte que celle de Manet.
Ce peintre de l’avenir, je ne puis me le figurer vivant dans de petits restaurants, travaillant avec plusieurs fausses dents, et allant dans des bordels de zouaves comme moi.
Mais il me semble être dans le juste, lorsque je sens que cela viendra dans une génération plus loin, et que pour nous, il faut faire ce que nos moyens nous permettent dans cette direction, sans douter et sans broncher.
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Lettre à Théo, le 10 septembre 1889

Quelle drôle de chose que la touche, le coup de brosse. En plein air exposé au vent, au soleil, à la curiosité des gens, on travaille comme on peut, on remplit sa toile à la diable. Alors pourtant on attrape le vrai et l’essentiel – le plus difficile c’est ça.– Mais lorsqu’on reprend après un temps cette étude et qu’on arrange ses coups de brosse dans le sens des objets – certes c’est plus harmonieux et agréable à voir et on y ajoute ce qu’on a de sérénité et de sourire.
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Lettre à Emile Bernard, le 22 mai 1888

Je viens de lire un livre – pas beau et pas bien écrit d’ailleurs – sur les « Iles Marquises », mais bien navrant lorsqu’il raconte l’extermination de toute une tribu d’indigènes – anthropophages dans ce sens que, disons une fois par mois, on mangeait un individu - qu’est ce que ça fait !
Les blancs, très chrétiens, etc., pour mettre fin à cette barbarie (?) réellement peu féroce… n’ont pas trouvé mieux que d’exterminer et la tribu des indigènes anthropophages et la tribu avec laquelle la première guerroyait (pour se procurer ainsi, de part et d’autre, les prisonniers de guerre mangeables nécessaires).
Ensuite, on a annexé les deux îles, qui sont devenus d’un lugubre !!! Ces races tatouées, ces nègres, ces indiens, tout, tout, tout disparaît ou se vicie.
Et l’affreux blanc avec sa bouteille d’alcool, son porte-monnaie et sa vérole, quand donc l’aura-t-on assez vu ? L’affreux blanc avec son hypocrisie, son avarice et sa stérilité.
Et ces sauvages étaient si doux et si amoureux !
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Lettre à Théo, le 9 avril 1888

Hier j’ai encore vu un combat de taureaux, où 5 hommes travaillaient le boeuf avec des banderilles et des cocardes. Un toréador s’est écrasé une couille en sautant la barricade. C’était un homme blond aux yeux gris qui avait beaucoup de sang-froid. Ils disaient qu’il en aurait pour longtemps. Il était habillé en bleu céleste et or, absolument comme le petit cavalier dans notre Monticelli à trois figures dans un bois.
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Lettre à Théo, le 16 mars 1888

J’ai assisté à l’enquête d’un crime commis à la porte d’un bordel ici ; deux italiens ont tué deux zouaves. J’ai profité de l’occasion pour entrer dans un des bordels de la petite rue dite : “des ricolettes”.
Ce à quoi se bornent mes exploits amoureux vis à vis des Arlésiennes.
La foule a manqué (le méridional, selon l’exemple de Tartarin, étant d’avantage d’aplomb pour la bonne volonté que pour l’action), la foule, dis-je, a manqué lyncher les meurtriers emprisonnés à l’hôtel de ville, mais sa représaille a été que tous les Italiens et toutes les Italiennes, y compris les marmots Savoyards, ont dû quitter la ville de force.
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