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EAN : 9782070720309
752 pages
Gallimard (17/10/1990)
5/5   1 notes
Résumé :
Cette nouvelle édition de la correspondance générale de Vincent Van Gogh illustrée de 184 dessins originaux reprend intégralement l'édition de 1960 publiée aux Editions Gallimard.
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Critiques, Analyses et Avis (1) Ajouter une critique
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Peu de peintres ont l'aura de Vincent van Gogh dans le monde. Et pourtant, le connaît-on vraiment ?
Ma passion pour ce peintre m'avait incité, il y a quelques années, à lire les nombreuses lettres qu'il avait écrites à son frère Théo, des années 1872 jusqu'à son décès en juillet 1890 à Auvers-sur-Oise. Ces lettres montraient un homme très différent de l'être tourmenté et malade qui nous est présenté trop souvent. Caractériel certes, mais intelligent, passionné, sensible, très cultivé.
Au fil des pages, Vincent devenait un ami presque intime. J'avais donc souhaité en savoir plus et avais consulté de nombreux ouvrages et documents consacrés à sa vie et son travail.
Fort de ces connaissances documentaires, mon imagination faisant le reste, je m'étais aventuré, pour le plaisir, à commencer un manuscrit romancé contant les deux derniers mois du séjour de l'artiste à Auvers-sur-Oise. Ce manuscrit est devenu le roman que j'ai publié l'année dernière : « Que les blés sont beaux ».

J'ai beaucoup étudié, entre autres documents, ce 3ème volume de « VINCENT VAN GOGH Correspondance Générale » pour l'écriture de ce roman. Les lettres publiées par la collection Biblos de Gallimard m'ont paru les plus complètes. Par ailleurs, Vincent van Gogh avait l'habitude d'illustrer ses courriers de nombreux dessins de ses tableaux en cours ou terminés. Dans ce tome de la collection, ses dessins accompagnant ses lettres y sont reproduits comme ils apparaissent dans ses courriers.

Ce Tome trois de la collection Biblos, qui comprend trois volumes, couvre les lettres écrites par l'artiste du 21 février 1886 au 20 juillet 1890.

21 février 1886 – 21 février 1888

Ce sont deux années parisiennes passées chez Théo, le frère de Vincent. Celui-ci écrivant essentiellement à son frère, cette période ne comprend donc que des lettres écrites à des amis peintres ou relations diverses.
A Paris, la palette sombre de ses premiers pas dans le Nord va s'éclaircir au contact des impressionnistes dont il va faire la connaissance par l'intermédiaire de Théo, marchand d'art. Il va découvrir les estampes japonaises qui circulent beaucoup à Paris et l'inspirent dans son travail.
Il découvre la lumière de l'Ile-de-France mais aspire à une lumière plus intense qui l'incite à partir vers la Provence.

21 février 1888 – 3 mai 1889

Installé dans une location à Arles « La maison jaune », Vincent souffre de la solitude et rêve de créer un atelier d'artiste où ses amis artistes vivront en commun.
Le printemps et l'été lui fournissent de nombreux motifs de paysages qu'il peint constamment. Durant les 14 mois qu'il passe à Arles il peint environ 200 toiles de paysages et, pour ceux qui veulent bien poser pour lui, des portraits d'arlésiens et arlésiennes. Les toiles qu'il envoie à Théo ne cessent de s'accumuler dans l'appartement de celui-ci.
Pendant cette période à Arles, la correspondance de Vincent est devenue abondante : essentiellement à son frère Théo, sa soeur Willemien et son ami Emile Bernard. Il se sent bien et la nature alentour lui procure des motifs nouveaux.
Le midi lui révèle des couleurs intenses qui embrasent ses paysages. Toutes les peintures de cette période seront reconnues plus tard comme des chefs-d'oeuvre, universellement admirés de nos jours : « Nuit étoilées sur le Rhône », « Café-terrasse de la place du forum à Arles de nuit », « Bateaux de pêche sur la plage des Sainte-Marie », « Les tournesols », de nombreux « Arbres fruitiers en fleurs ».
En octobre 1888, son ami, le peintre Gauguin, le rejoint. Les caractères des deux hommes étant incompatibles cela se termine mal à la veille de Noël 1888. Ils se disputent et Vincent se blesse à l'oreille. Il passe plusieurs mois à l'hôpital d'Arles.

3 mai 1889 – 16 mai 1890

Atteint de violentes crises, Vincent demande à entrer à l'asile de Saint-Rémy-de-Provence, dans l'ancien monastère de Saint-Paul-de-Mausole.
Il va rester une année dans cet asile. Cet environnement de malade n'aide pas à améliorer sa santé. Entre deux crises, il continue de peindre, et produit des toiles de toute beauté comme « La nuit étoilée », « Champ de blés avec cyprès ». Théo lui écrit : « J'ai reçu ton envoi qui est très important, il y a des choses superbes… Certes ce n'est pas le beau qu'on enseigne, mais il y a quelque chose de si frappant et de si près de la vérité. »
Quand il le peut, il écrit toujours beaucoup à Théo, à sa soeur et ses amis.
Théo, sur les conseils de Camille Pissarro qui habite à Pontoise près de Paris, lui propose de rejoindre Auvers-sur-Oise où le docteur Gachet l'attend pour le soigner.

20 mai 1890 – 20 juillet 1890

Cette période est celle que couvre mon roman. La correspondance écrite par Vincent durant cette période, complétée par de nombreux autres documents trouvés à la BNF, dans les librairies et sur le Web, constitue la trame de mon récit. J'ai ainsi pu suivre l'artiste au jour le jour dans les rues d'Auvers, les chemins et les collines de la région, connaître les personnages qu'il a rencontrés, le regarder peindre et vivre.
En arrivant pour quelques jours à Paris chez Théo, il fait la connaissance de la récente femme de son frère : Johanna. Il part ensuite pour Auvers rencontrer le docteur Gachet et habiter à l'auberge Ravoux.
L'activité artistique du peintre est intense durant ce séjour auversois. En l'espace de 70 jours, Vincent peint 75 tableaux, soit plus de un par jour. Au sommet de son art, nombre des toiles de cette période sont des chefs-d'oeuvre : « Champ de blés aux corbeaux », « Portrait du Docteur Gachet », « Marguerite Gachet au piano ».

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Citations et extraits (6) Voir plus Ajouter une citation
Lettre à Théo, le 30 septembre 1888

Vincent Van Gogh – La nuit étoilée sur le Rhône, 1888, musée d’Orsay, Paris

Ci inclus petit croquis d’une toile de 30 carrée, enfin le ciel étoilé peint la nuit même sous un bec de gaz. Le ciel est bleu vert, l’eau est bleue de roi, les terrains sont mauves. La ville est bleue et violette, le gaz est jaune et ses reflets sont or roux et descendent jusqu’au bronze vert. Sur le champ bleu vert du ciel, la Grande Ourse a un scintillement vert et rose, dont la pâleur discrète contraste avec l’or brutal du gaz.
Deux figurines colorées d’amoureux à l’avant plan.
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Lettre à Théo, le 5 mai 1888

Mais le peintre de l’avenir c’est un coloriste comme il n’y en a pas encore eu. Manet l’a préparé, mais tu sais bien que les impressionnistes ont déjà fait de la couleur plus forte que celle de Manet.
Ce peintre de l’avenir, je ne puis me le figurer vivant dans de petits restaurants, travaillant avec plusieurs fausses dents, et allant dans des bordels de zouaves comme moi.
Mais il me semble être dans le juste, lorsque je sens que cela viendra dans une génération plus loin, et que pour nous, il faut faire ce que nos moyens nous permettent dans cette direction, sans douter et sans broncher.
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Lettre à Emile Bernard, le 22 mai 1888

Je viens de lire un livre – pas beau et pas bien écrit d’ailleurs – sur les « Iles Marquises », mais bien navrant lorsqu’il raconte l’extermination de toute une tribu d’indigènes – anthropophages dans ce sens que, disons une fois par mois, on mangeait un individu - qu’est ce que ça fait !
Les blancs, très chrétiens, etc., pour mettre fin à cette barbarie (?) réellement peu féroce… n’ont pas trouvé mieux que d’exterminer et la tribu des indigènes anthropophages et la tribu avec laquelle la première guerroyait (pour se procurer ainsi, de part et d’autre, les prisonniers de guerre mangeables nécessaires).
Ensuite, on a annexé les deux îles, qui sont devenus d’un lugubre !!! Ces races tatouées, ces nègres, ces indiens, tout, tout, tout disparaît ou se vicie.
Et l’affreux blanc avec sa bouteille d’alcool, son porte-monnaie et sa vérole, quand donc l’aura-t-on assez vu ? L’affreux blanc avec son hypocrisie, son avarice et sa stérilité.
Et ces sauvages étaient si doux et si amoureux !
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Lettre à Théo, le 10 septembre 1889

Quelle drôle de chose que la touche, le coup de brosse. En plein air exposé au vent, au soleil, à la curiosité des gens, on travaille comme on peut, on remplit sa toile à la diable. Alors pourtant on attrape le vrai et l’essentiel – le plus difficile c’est ça.– Mais lorsqu’on reprend après un temps cette étude et qu’on arrange ses coups de brosse dans le sens des objets – certes c’est plus harmonieux et agréable à voir et on y ajoute ce qu’on a de sérénité et de sourire.
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Lettre à Théo, le 16 mars 1888

J’ai assisté à l’enquête d’un crime commis à la porte d’un bordel ici ; deux italiens ont tué deux zouaves. J’ai profité de l’occasion pour entrer dans un des bordels de la petite rue dite : “des ricolettes”.
Ce à quoi se bornent mes exploits amoureux vis à vis des Arlésiennes.
La foule a manqué (le méridional, selon l’exemple de Tartarin, étant d’avantage d’aplomb pour la bonne volonté que pour l’action), la foule, dis-je, a manqué lyncher les meurtriers emprisonnés à l’hôtel de ville, mais sa représaille a été que tous les Italiens et toutes les Italiennes, y compris les marmots Savoyards, ont dû quitter la ville de force.
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