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Jérôme Vérain (Auteur de la postface, du colophon, etc.)Laurence Bériot (Illustrateur)
EAN : 9782842053543
103 pages
1001 Nuits (01/09/1998)
4.31/5   13 notes
Résumé :
De 1872 à sa mort, Vincent Van Gogh (1853-1890) ne cessera jamais de correspondre avec Théo, son frère cadet. Misère matérielle, déceptions affectives, vocation contrariée de prédicateur évangéliste, passion naissante pour le dessin, admiration pour Millet et Rubens, lecture enthousiaste de Dickens et de Zola, enchantement des couleurs: rien de la vie douloureuse et exaltée du peintre n'est caché dans cette correspondance, en grande partie rédigée en français. Ses d... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (3) Ajouter une critique
J'ai le souvenir d'une journée à Amsterdam. Visitant le musée Van Gogh, je suis littéralement tombée en émotion devant un tableau intitulé "branche d'amandier en fleurs" , le commentaire disait que Vincent l'avait peint à la naissance de son neveu ,le fils de Théo. J'en ai encore les larmes aux yeux, ce sont ses sentiments qu'il a transmis ce jour-là , c'est comme cela que je le ressens.
Ces lettres sont les dernères qu'il ait écrites d'Auvers sur Oise, où il pensait sincèrement apaiser ses angoisses. Elles sont destinées à Théo et Jo, sa femme, à Wil sa soeur, sa mère et Paul Gauguin. Vincent s'interroge, entrevoit la possibilté d'une nouvelle peinture mais ne se sent pas à la hauteur, se sous-estimant, pris par son admiration pour d'autres peintres, tel Puvis de Chavannes qu'il aime pour son intemporalité. Il souffre, il souffre de son art qui régit sa vie, il souffre du manque de sa famille, surtout de ce frère, son double, qui le soutient mais ne peut l'aider plus qu'il ne le fait déjà. Cet homme méconnaissait toute l'emotion et le choc artistique que son oeuvre picturale a apporté au XXeme siècle. le meilleur écrit qu'il soit pour le comprendre, lui Vincent, l'écorché vif.
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"Dernières Lettres" est le titre de ce petit livre (petit par le nombre de pages, à peine 101 pages d'un libretto). Mais ce livre, ce recueil des ultimes lettres que Vincent van Gogh envoie, est grand par l'intensité et le désespoir de ce qu'écrit son auteur. Ultimes lettres car le peintre n'a plus que quelques mois à vivre. La première lettre de ce recueil date du 21 mai 1890. Il est déjà à Auvers-sur-Oise où il décédera. La dernière lettre est un brouillon sans date que l'on retrouvera sur lui, le 29 juillet 1890, à sa mort.
La première lettre porte encore les traces de quelques espérances. Van Gogh est soigné par le docteur Gachet, "je crois bien que je resterai ami avec lui et que je ferai son portrait". le "Portrait du docteur Gachet" est maintenant mondialement connu.
Concernant ce praticien aliéniste Van Gogh a des avis changeants : "(il) a fait sur moi l'impression d'être assez excentrique, mais son expérience de docteur doit le tenir lui-même en équilibre en combattant le mal nerveux, duquel certes il me paraît attaqué au moins aussi gravement que moi". C'est l'histoire courante du psychiatre qui a choisi cette spécialité car il se sent fou.
Dans une autre lettre (du 25 mai 1890) Van Gogh décrit autrement Gachet :"Il me paraît très raisonnable, mais est aussi découragé dans son métier de médecin de campagne que moi de ma peinture." Ces deux âmes se sont trouvées "Enfin je crois volontiers que je finirai par être ami avec lui." Peu à peu Van Gogh et l'aliéniste amateur de peinture s'apprivoisent.
Van Gogh espère toujours qu'il trouvera quelque reconnaissance du milieu artistique et critique. Il écrit une émouvante lettre à Paul Gauguin évoquant son séjour arlésien et la beauté des Alpilles.
Mais les lettres les plus intenses sont celles envoyées à son frère Théo. La toute dernière notamment, restée à l'état de brouillon, est un cri de désespoir.

Ces "Dernières Lettres" de van Gogh se lisent à la fois très simplement, rapidement, mais laissent aussi un profond sentiment de détresse. Elles sont un cri de celui qui voulait être entendu par sa peinture et par lui-même et qui n'a pas été entendu par ses contemporains.

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Bonjour et bon lundi, un tout petit livre aujourd'hui, Dernières lettres de van Gogh, aux Éditions Mille et Une Nuits. Ce sont les dernières lettres de l'artiste lors de son séjour à Auvers-sur Oise. On y découvre son goût des couleurs mais aussi sa dépression latente. C'est très émouvant de se frotter à l'intimité de l'homme, qui est sans le sou, ou presque et qui écrit à son frère principalement. Pour ceux qui aime le peintre et qui voudraient en découvrir un peu plus ou différemment.
Quatrième de couv.De 1872 à sa mort, Vincent van Gogh (1853-1890) ne cessera jamais de correspondre avec Théo, son frère cadet, Misère matérielle, déceptions affectives, vocation contrariée de prédicateur évangéliste, passion naissante pour le dessin, admiration pour Millet et Rubens, lecture enthousiaste de Dickens et Zola, enchantement des couleurs : rien, de la vie douloureuse et exaltée du peintre, n'est caché dans cette correspondance, en grande partie rédigée en français. Ses dernières lettres, écrites à Auvers-sur-Oise juste avant son suicide, constituent une sorte de journal de ses derniers mois de création, un véritable testament artistique. Et le plus émouvant des autoportraits.
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Citations et extraits (9) Voir plus Ajouter une citation
Ce qui me passionne le plus, beaucoup, beaucoup davantage que tout le reste dans mon métier c'est le portrait, le portrait moderne.
Je le cherche par la couleur et ne suis certes pas seul à le chercher dans cette voie. Je voudrais, tu vois, je suis loin de dire que je puisse faire tout cela mais enfin j'y tends, je voudrais faire des portraits qui un siècle plus tard aux gens d'alors apparussent comme des apparitions. Donc je ne cherche pas à faire cela par la ressemblance photographique mais par nos expressions passionnées, employant comme moyen d'expression et d'exaltation du caractère notre science et goût modernes de la couleur.

Lettre à Wil (5 juin 1890)
(p.42-43)
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J'ai encore de là-bas un cyprès avec une étoile, un dernier essai -un ciel de nuit avec une lune sans éclat, à peine le croissant mince émergeant de l'ombre projetée opaque de la terre -une étoile à éclat exagéré, si vous voulez, éclat doux de rose et vert dans le ciel outremer où courent les nuages. En bas une route bordée de hautes cannes jaunes, derrière lesquelles les basses Alpines bleues, une vieille auberge à fenêtres illuminées orangée, et un très haut cyprès, tout droit, tout sombre.

Lettre à Paul Gauguin (sans date). Lettre inachevée trouvée dans les papiers de Van Gogh après sa mort.
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J'ai fait le portrait de M. Gachet avec une expression de mélancolie qui souvent à ceux qui regarderaient la toile, pourrait paraître une grimace. Et pourtant, c'est ça qu'il faudrait peindre parce qu'alors on peut se rendre compte combien, en comparaison des portraits calmes anciens, il y a de l'expression dans nos têtes actuelles et de la passion, et comme de l'attente et comme un cri. Triste mais doux, mais clair et intelligent, ainsi faudrait-il en faire beaucoup de portraits.

Lettre à Wil (12 juin 1890)
(p.54)
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Mais pourtant mon cher frère, il y a ceci que toujours je t'ai dit et je te le redis encore un fois avec toute la gravité que puissent donner les efforts de pensée assiduement fixée pour chercher à faire aussi bien qu'on peut - je te le redis encore que je considérerai toujours que tu es autre chose qu'un simple marchand de Corot, que par mon intermédiaire tu as ta part à la production même de cetaines toiles, qui même dans la débâcle gardent leur calme. Car là nous en sommes et c'est là le pricipal que je puisse avoir à te dire dans un moment de crise relative. Dans un moment où les choses sont fort tendues entre marchants d'artistes morts et d'artistes vivants. Eh bien mon travail à moi, j'y risque ma vie et ma raison y a sombré à moitié -bon- mais tu n'es pas dans les marchands d'hommes pour autant que je le sache, et tu peux prendre parti, je le trouve, agissant réellement avec humanité, mais que veux-tu ?
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Chère mère,
J'ai été frappé, dans votre lettre, par le passage où vous dites que, pendant votre séjour à Nuenen, vous avez tout revu " avec un sentiment de reconnaissance que cela vous ait appartenu autrefois " - et celui de l'abandonner, sereinement, à d'autres. Insaisissable, comme des images dans un miroir - c'est ainsi que cela s'est passé ; la vie, le pourquoi des séparations et des départs, la persistance de l'angoisse, il n'y a rien de plus à en comprendre.
Pour moi, la vie peut bien demeurer solitaire. De ceux à qui j'ai été le plus attaché, je n'ai rien saisi de plus que des images dans un miroir.

Lettre à sa mère (12 juin 1890)
(p.52)
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