AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
3,29

sur 14 notes
5
2 avis
4
5 avis
3
4 avis
2
1 avis
1
1 avis
Le mont Gourougou, c'est le rendez vous des africains sub sahariens qui cherchent à gagner l'Europe.
Surplombant l'enclave de Mellila , "il n'y a plus qu'un grand grillage" à franchir pour poser le pied en Europe. Avant cela , on a bien pris le soin d'effacer toute trace d'identité et d'être un anonyme que l'on ne peut renvoyer dans son pays, puisqu'on n'en a pas.
C'est l'histoire de ces migrants qui nous est racontée ici . L'auteur insiste bien sur le chemin très tortueux qui faut accomplir pour arriver sur le mont Gourougou.
Et pour rendre hommage à ce chemin , l'auteur a aussi fait dans le tortueux. Des histoires entremêlées de légendes africaines . Beaucoup de passé, un peu de présent autour d'un match de foot qui pourraient ne pas se jouer, c'en fut trop pour moi qui me suis perdu dans les allées et venues des pensées de l'auteur.
J'aurais aimé m'attacher à ses différentes nationalités , aux modes de vie des Gambiens, Sénégalais ou hommes du Zambèze. Trop décousu. J'aurais aimé mieux connaitre les femmes du camp, même si le petit aperçu livré fait craindre le pire. Mais bon , l'Afrique semble receler tout un tas de pays où la femme n'est que le joujou des hommes , qui les violent, les voilent intégralement, les répudient selon les humeurs . Alors, après tout , pourquoi pas l'exil.

Pour autant, le dernier chapitre qui est autobiographique, ou pourrait l'être en tous les cas , fait état du parcours d'un homme qui traverse l'Afrique et doute à son arrivée au mont Gourougou. Si tous les chapitres avaient été de la sorte , on tenait un témoignage qui aurait fait date. Ce n'est pas le cas et bien sur pas la volonté de l'auteur. Tant pis pour moi, mais d'autres ont dû y trouver leur compte.


Pour info :
L'auteur a longtemps refusé l'exil mais il dut s'y contraindre pour raisons politiques et gagner l'Espagne, la Guinée Equatoriale étant le seul pays africain de langue espagnole.
Commenter  J’apprécie          405
Le Mont Gourougou c'est une montagne face à l'enclave espagnole de Melilla où se retrouve toute l'Afrique noire . Des centaines de migrants de tous les pays arrivent là et attendent le moment où ils pourront franchir les immenses barrières qui les séparent de l'Europe.

Pour survivre à des conditions extrêmement difficiles il faut s'organiser , pour manger, pour répartir l'espace mais aussi pour ne pas sombrer. Pour rester humain ces hommes utilisent la parole et le foot. C'est peu mais c'est essentiel . Les quelques femmes égarées là sont bien malmenées.

Différents personnages parlent -soit en témoignages directs soit sous forme d'histoires, de contes -et disent les maux de l'Afrique noire, dictateurs, blancs exploiteurs, violence, ignorance, superstition ...

La forme du livre est particulière on oscille entre témoignage et roman mais peu importe, ce récit offre un portrait juste- me semble-t-il - du pourquoi et du comment des migrants Africains .
Lien : http://theetlivres.eklablog...
Commenter  J’apprécie          150
Je me suis complètement perdue dans la narration et autant vous dire que je me suis bien ennuyée.

C'est dommage parce que le thème était fort, l'auteur ayant choisi de nous parler de migrants essayant de rejoindre l'Europe et attendant de passer, installés sur le mont Gourougou. J'ai d'ailleurs mis une étoile pour le sujet.

Bien dommage donc, parce que l'idée était bonne, mais l'auteur a mêlé diverses histoires, certaines n'ayant pas réellement de fin, d'autres sans queue ni tête. J'ai néanmoins eu un petit regain d'intérêt au detnier chapitre "Le début de la fin".

Peut-être que certains lecteurs ont apprécié ce roman et si c'est le cas, je serais ravie d'avoir leur avis.
Commenter  J’apprécie          121
Sur leur site internet, les éditions Asphalte parlent ainsi de leur ligne éditoriale : « Nos textes s'affranchissent des contraintes de genre, mettant l'écriture et l'intrigue au service de l'atmosphère et du rythme. Notre catalogue reflète notre attachement à l'esprit des lieux et à leur petite musique ».
Le livre de Juan Tomas Avila Laurel correspond parfaitement à cette description. Il échappe à toute étiquette de genre. Ce n'est ni un essai ni un roman. C'est un ensemble de témoignages authentiques mis sous la forme d'un récit avec de nombreux dialogues rapportant la pensée vive de ses personnages. Il a également un ton très singulier proche du conte qui m'a beaucoup plu puisqu'il m'a permis d'entendre « la petite musique » du mont Gourougou.

Le mont Gourougou…
Je n'en avais jamais entendu parler. Situé au nord-est du Maroc, c'est un mont aride de 10 km de diamètre et culminant à 900 m qui donne directement sur l'enclave espagnole de Melilla. Environ 500 personnes, essentiellement des hommes, vivent sur ce mont. Venant d'une dizaine de pays d'Afrique subsaharienne, elles se sont réparties en groupes selon leur langue, surtout le français ou l'anglais. Leur but est de rejoindre l'Europe via Melilla.

Ce sont leurs histoires que rapporte Juan Tomas Avila Laurel. Il donne une voix à ces personnes qu'on entend rarement. Alors, elles racontent.

Leur long et tortueux périple pour arriver jusqu'au mont.
Les multiples raisons de leur départ, parfois assez étranges mais toujours douloureuses.
Leur soif de réussir, de passer en Europe vers une vie fantasmée.
Les assauts réguliers contre le grillage entourant Melilla.
Le quotidien de cette vie d'attente, comme en suspens.
Le manque de tout. Il faut chercher de quoi boire, de quoi manger et mendier le reste dans les villes à proximité.
La peur permanente et la surveillance par les patrouilles de la police marocaine.
Les soirées en groupe à dire son histoire pour échapper quelques instants à leur situation précaire.
Le rôle du football qui soulage du froid, tue le temps non maîtrisé de l'attente, permet un mouvement de vie et est un symbole d'espoir, de rêve, de lutte.
La solidarité mais aussi la colère qui éclate suite à l'exploitation de femmes par d'autres migrants.
Les réflexions importantes sur ce que signifie être africain, dans la manière de se comporter, de trouver sa place et de penser le monde.

Vous aurez compris que j'ai beaucoup aimé ce livre empreint d'oralité, très émouvant, qui ouvre sur le monde et qui fait réfléchir.
Commenter  J’apprécie          70
Sur le mont Gourougou" de Juan Tomás Ávila Laurel donne une exploration intense et authentique des réalités de l'immigration africaine en Europe.
En donnant la parole aux migrants et en décrivant leur quotidien sur le mont Gourougou, le roman offre une perspective puissante sur les défis, les espoirs et les relations complexes au sein de cette communauté improvisée. La diversité des thèmes abordés, de l'organisation quotidienne aux luttes pour la survie, m'ont fourni une lecture riche en nuance.
Tout est traité avec humour, sans pathos.

J'ai été captivé dès les débuts du livre, où une veillée, éclairée par la lueur fragile d'une simple bougie, réunit des migrants abrités dans une grotte, chacun partageant son histoire et les circonstances qui l'ont conduit à se retrouver là.
L'auteur a su manier l'art et l'humour avec la verve africaine distinctive, créant une atmosphère chaleureuse et vivante. La présence d'un griot, reprenant le récit d'un migrant, ajoute une dimension artistique et culturelle à ce tableau. le jour chacun va a sa tache , chercher du bois , aller mendier, ....
J'ai apprécié l'épisode où deux hommes se retrouvent dans une situation délicate où ils doivent solliciter discrètement un article d'hygiène spécifique pour venir en aide à l'une de leurs compagnes immigrées. Usant de circonvolutions poétiques afin d'éviter de mentionner directement le terme, ils se munissent d'un simple bout de papier sur lequel quelqu'un a retranscrit le mot en langue locale. Cependant, leur barrière linguistique les plonge dans la perplexité lorsque la destinataire s'avère être une femme ménopausée, n'ayant plus besoin de cet accessoire.
J'ai été aussi frappé par la nécessité de dissimuler ses origines pour éviter les représailles des autorités qui renforce le sentiment d'anonymat et d'isolement de ces individus. La tension entre la volonté de préserver la sécurité collective et le désir naturel de partager ses origines crée une atmosphère poignante. La démonstration de cordialité entre un jeune Malien et un jeune Gambien, malgré les risques, met par exemple en lumière la fragilité des liens sociaux dans un environnement où la confiance est difficile à établir.
Il y a aussi un bon passage où l'auteur souligne le rôle cathartique du sport dans la préservation de la santé mentale et émotionnelle de ces individus. le football devient bien plus qu'un simple divertissement, mais plutôt un moyen vital de libérer les tensions accumulées dans leur quotidien difficile.
Sur le mont c'est malheureusement installé un réseau de prostitution et l'auteur nous expose la dure réalité des femmes dans cet environnement difficile, leur vulnérabilité. Ces femmes qui, arrivant au campement du Gourougou, se trouvent souvent confrontées à des choix déterminés par ceux qui sont arrivés avant elles. L'injustice de cette situation est accentuée par la notion que les femmes sont perçues comme des "choses fragiles" dans ces conditions difficiles, où leur sort est souvent décidé par les hommes. Il y a une grande complexité des relations de pouvoir et des inégalités de genre qui persistent dans ces contextes précaires.

Loin de tomber dans le pathos ou le voyeurisme, le livre offre une plongée profonde et nuancée dans ces vies marquées par la vulnérabilité et la résilience. "Sur le mont Gourougou" transcende le simple récit pour devenir une exploration empathique, riche en détails et en nuances, des complexités de l'existence humaine dans des conditions particulièrement difficiles.
Commenter  J’apprécie          40
Autour d'un feu des hommes discutent un a un de leurs raisons de leur migration, en quête d'un avenir plus sûr, tous se passe le flambeau. Destins tragiques, contes, toutes ces histoires sont prenantes, on partage leur quotidien à travers les mots, jusqu'à ce qu'une affaire éclate et sème le trouble dans ce groupe. Ce livre m'a bien plu car en plus du partage d'histoires intéressantes il possède sa propre intrigue. Aucune leçon n'est faite, c'est à chacun d'en tirer ce qu'il veut et ça aussi ça m'a plu, cela m'a permis de me concentrer sur les tranches de vie de chacun. Les chapitres sont relativement courts et l'écriture bonne, ça se lit tout seul et avec grand plaisir.
Commenter  J’apprécie          40
J'étais très contente de recevoir un livre des éditions Asphalte que je ne connaissais pas grâce à l'opération Masse Critique. Merci Babelio.
Le thème, d'actualité, me plaisait. J'étais prête à lire un roman proche du documentaire.
A la fin de cette lecture, je reste tout de même un peu sur ma faim.
L'auteur narre de façon très originale, la vie de migrants sur le Mont Gourougou, enclave montagneuse du Maroc qui permet d'accéder à Mélila. Les hommes et les femmes qui sont là, ont donc déjà traversé une partie de l'Afrique à pieds, avec des épreuves très difficiles et sont dans l'attente d'une nouvelle étape. Sans certitude sur la suite.
Bien que cette histoire soit emplie de réalité, l'auteur fait le choix de ne pas prendre le regard d'un observateur et de ne pas entrer dans un récit témoignage. Il retrace ce moment de vie, à la manière de celle d'un conte. On aborde les personnages, à travers les histoires qu'ils se racontent le soir. Une façon pour eux de s'échapper de la réalité un bref moment. Le voyage à travers le temps et l'histoire alors qu'ils sont contraints à l'immobilisme. Ces anecdotes, qui participent à faire entrer le lecteur dans leur monde, ne sont pas suffisantes, à mon goût, pour se situer complètement. Ces récits elliptiques, ces aller-retour entre différentes périodes, m'ont parfois perdus. Je ne savais plus de qui il s'agissait et quand. Cela surtout pendant la première moitié du livre. Sur la seconde, il y a davantage une histoire principale, suivie, avec des personnages récurrents. Et là, il n'est plus possible de lâcher le livre. On ne peut pas abandonner ces hommes et ces femmes sans savoir ce qu'il va leur arriver.
Bien que parfois un peu trop énigmatique, cela reste suffisant pour être choqué des conditions dans lesquelles ces migrants se retrouvent, choqué aussi par la conduite des différentes polices... Et se dire inévitablement que cette situation est "mal" traitée.
Je souligne également quelques très beaux passages, notamment lors des "acotés" entre deux hommes, sur le football (je n'aurais pas pensé écrire cela un jour), l'Afrique et la culture africaine.
Au final, je regrette que ce livre ne soit pas davantage développé. Car l'auteur aurait la matière et le style pour nous tenir en haleine plus longtemps et je pense que le lecteur serait gagnant.
Commenter  J’apprécie          40
Sur le mont Gourougou de Juan Tomas avila Laurel. Dans le cadre de masse critique.
Entre conte et témoignage sur la vie dans un camp de migrants basé sur le mont Gourougou à la frontière Marocaine et Espagnol, l'auteur nous raconte son expérience au travers des rencontres qu' il a pu faire là bas.

Bien que l'on sourit parfois à l'énonciation de certaines anecdotes , c'est en fait souvent pour contrebalancer avec la dureté de ce qu'ils vivent ou qu'ils ont vécu. de nombreuses nationalité se côtoient dans ce village et on en apprend beaucoup sur les coutumes de chacun.

Les thèmes abordés dans ce roman, sont ceux de la politique, de la culture, du sport , de l'éducation, de la religion…

Roman intéressant sur bien des points mais pour lequel je n'ai pas été transporté comme je l'espérais avant de le commencer.

J'ai survolé sans jamais avoir l'impression d'être avec eux, je ne me suis pas vraiment attaché aux personnages du coup je suis déçu car c'est une des premières fois qu'un Asphalte me laisse de marbre. Peut être n'étais ce pas le moment pour moi tout simplement.

Je continuerais en tous cas a découvrir les auteurs de cette collection.
Commenter  J’apprécie          30
J'ai un avis assez mitigé sur ce livre, sa plus grande qualité est pour moi aussi son défaut.
La construction narrative m'a beaucoup fait penser aux contes au coin du feu. Empreint de ses mythes, de ses exagérations, de ses "j'ai entendu que" et j'ai beaucoup aimé cette oralité plutôt bien retranscrite. A côté de ça, c'était assez brouillon, parfois les histoires n'avaient pas de fin, et j'ai trouvé cela dommage. Il n y a pas vraiment de personnage principal, alors cela parait être choral mais pas tant que ça....Bref je ne sais pas trop quoi en penser.
Commenter  J’apprécie          20
Sur le Mont Gourougou, qui surplombe l'enclave espagnole de Melilla au Maroc, s'entremêlent voix, récits, parcours et nationalités, dans l'attente et l'espoir d'atteindre l'Europe de l'autre côté de la barrière de barbelés.

Dans le huis clos à ciel ouvert du campement, les hommes s'échappent dans l'imaginaire à la veillée et entrelacent les histoires des chemins qui les ont conduit jusque là ; leur mélodieuse cacophonie emprunte alors ceux du conte. Le microcosme construit ses mythes, du football sacré à Omar Salanga l'homme qui se baigne nu dans les rivières ou Aliko le Riche.
Mais la promiscuité, l'attente, la police des forêts, le froid et la faim imposent de plus en plus durement le versant sombre du mont Gourougou, et la tonalité douce des veillées vacille au profit d'un réalisme aussi douloureux que l'histoire de Shania, une des rares femmes du camp, livrée à l'emprise d'un faux bienfaiteur. C'est l'énergie du désespoir qui poussera alors un groupe à s'élancer au sommet des barbelés pour la conduire, elle et une autre femme, toutes deux blessées, vers le sol européen autant qu'un hôpital.

Je garderai de cette lecture l'image dure des deux femmes, déjà meurtries, en haut de la clôture, en écho aux images contemporaines des migrants tentant de franchir les rangs de grillages de la frontière de Melilla. A cet égard, Juan Tomás Ávila Laurel se fait bien le porte-parole, au sens littéral, de la voix et de la vie des migrants aux silhouettes entr'aperçues au sommet des clôtures de barbelés.
La traduction française a fait l'objet d'un soin manifeste, s'attachant à restituer l'oralité et la musicalité du texte.
Néanmoins, et à la différence évidente des réfugiés, j'aurais aimé m'installer plus durablement sur le mont Gourougou ; si le caractère parfois elliptique du récit participe de sa force suggestive, la brièveté du roman, s'ajoutant à la fugacité de la rencontre de chaque personnage, m'ont laissé un sentiment d'incomplétude, voire de superficialité, contrastant avec l'intention de rendre voix aux migrants.

Je remercie Babelio et les éditions Asphalte de m'avoir permis, dans le cadre de l'opération Masse Critique, de découvrir ce texte (et la collection de cette maison, du reste -- j'ai apprécié la playlist constituée par l'auteur pour accompagner le texte, qui sied particulièrement à la lecture des veillées au début du roman ; or, je me suis aperçue qu'il s'agissait d'une proposition systématique de cette maison d'édition pour ses publications).
Commenter  J’apprécie          20



Autres livres de Juan Tomás Ávila Laurel (1) Voir plus

Lecteurs (35) Voir plus



Quiz Voir plus

Devinette : Qui est-elle ?

Moitié de peau de chien

Car
Ni
V'Or

5 questions
19 lecteurs ont répondu
Thèmes : peinture , assassinats , sculptureCréer un quiz sur ce livre

{* *}