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Critiques filtrées sur 5 étoiles  
Sur le mont Gourougou" de Juan Tomás Ávila Laurel donne une exploration intense et authentique des réalités de l'immigration africaine en Europe.
En donnant la parole aux migrants et en décrivant leur quotidien sur le mont Gourougou, le roman offre une perspective puissante sur les défis, les espoirs et les relations complexes au sein de cette communauté improvisée. La diversité des thèmes abordés, de l'organisation quotidienne aux luttes pour la survie, m'ont fourni une lecture riche en nuance.
Tout est traité avec humour, sans pathos.

J'ai été captivé dès les débuts du livre, où une veillée, éclairée par la lueur fragile d'une simple bougie, réunit des migrants abrités dans une grotte, chacun partageant son histoire et les circonstances qui l'ont conduit à se retrouver là.
L'auteur a su manier l'art et l'humour avec la verve africaine distinctive, créant une atmosphère chaleureuse et vivante. La présence d'un griot, reprenant le récit d'un migrant, ajoute une dimension artistique et culturelle à ce tableau. le jour chacun va a sa tache , chercher du bois , aller mendier, ....
J'ai apprécié l'épisode où deux hommes se retrouvent dans une situation délicate où ils doivent solliciter discrètement un article d'hygiène spécifique pour venir en aide à l'une de leurs compagnes immigrées. Usant de circonvolutions poétiques afin d'éviter de mentionner directement le terme, ils se munissent d'un simple bout de papier sur lequel quelqu'un a retranscrit le mot en langue locale. Cependant, leur barrière linguistique les plonge dans la perplexité lorsque la destinataire s'avère être une femme ménopausée, n'ayant plus besoin de cet accessoire.
J'ai été aussi frappé par la nécessité de dissimuler ses origines pour éviter les représailles des autorités qui renforce le sentiment d'anonymat et d'isolement de ces individus. La tension entre la volonté de préserver la sécurité collective et le désir naturel de partager ses origines crée une atmosphère poignante. La démonstration de cordialité entre un jeune Malien et un jeune Gambien, malgré les risques, met par exemple en lumière la fragilité des liens sociaux dans un environnement où la confiance est difficile à établir.
Il y a aussi un bon passage où l'auteur souligne le rôle cathartique du sport dans la préservation de la santé mentale et émotionnelle de ces individus. le football devient bien plus qu'un simple divertissement, mais plutôt un moyen vital de libérer les tensions accumulées dans leur quotidien difficile.
Sur le mont c'est malheureusement installé un réseau de prostitution et l'auteur nous expose la dure réalité des femmes dans cet environnement difficile, leur vulnérabilité. Ces femmes qui, arrivant au campement du Gourougou, se trouvent souvent confrontées à des choix déterminés par ceux qui sont arrivés avant elles. L'injustice de cette situation est accentuée par la notion que les femmes sont perçues comme des "choses fragiles" dans ces conditions difficiles, où leur sort est souvent décidé par les hommes. Il y a une grande complexité des relations de pouvoir et des inégalités de genre qui persistent dans ces contextes précaires.

Loin de tomber dans le pathos ou le voyeurisme, le livre offre une plongée profonde et nuancée dans ces vies marquées par la vulnérabilité et la résilience. "Sur le mont Gourougou" transcende le simple récit pour devenir une exploration empathique, riche en détails et en nuances, des complexités de l'existence humaine dans des conditions particulièrement difficiles.
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À la frontière de l'enclave espagnole de Melilla, au Maroc, se dresse le mont Gourougou où se sont réfugiés des migrants de différents pays d'Afrique désireux d'atteindre les côtes espagnoles, de l'autre côté. Confrontés au dénuement et à la faim, vivant dans des grottes qu'ils nomment avec humour « résidences », ils tentent d'échapper à l'ennui et au désespoir en jouant au football ou en racontant des histoires, prenant la parole tour à tour, expliquant notamment ce qui les a obligés à fuir leur pays. Quand deux femmes tombent malades, les hommes partent chercher de l'aide, avec peu d'espoir de trouver un hôpital acceptant les Noirs.
Derrière le ton humoristique de certaines histoires transparaît la réalité d'existences marquées par de dures conditions de travail, l'exploitation et la misère. À travers ces récits de survie se dessinent les conséquences de la colonisation, le poids de la religion, les dictatures, la corruption et l'enrichissement des profiteurs. Malgré des descriptions réalistes de la vie dans le camp, de la précarité et du rejet, de la mendicité et des violences de la police marocaine, l'auteur choisit le ton de la fable pour rendre universel le sort de ces réfugiés. Les discussions animées rappellent l'importance de la tradition orale et révèlent le sort atroce qu'ont connu certains dans leur pays avant de subir la violence des barrières infranchissables de l'Europe.
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