Fred

Fred fait partie de ces grands auteurs qui nous ont quitté il y a peu et qui ont laissé derrière eux de grandes œuvres, marquant à jamais la (plus si) petite bulle de la bande dessinée. Tout le monde devrait lire au moins une fois un épisode de Philémon ou un autre de ses classiques (L'histoire du Corbac aux baskets, L'histoire du conteur électrique...) et s'imprégner de cet univers déjanté qu'il brille de nous présenter.



Philémon, son héros fétiche, s'évade d'aventures en aventures, sur le continent du « A » et ailleurs, durant 16 tomes. Son quotidien est fait de bizarreries et d'un brin de magie (merci oncle Félicien). Ses rencontres sont aussi inattendues que saugrenues et ses exploits... méconnus. Difficile de croire à de pareilles sornettes pour le commun des mortels, et c'est dans cette extravagance que l'auteur excelle : lui-même magicien des mots et des situations, il parvient à nous transporter dans l'onirisme le plus loufoque qui soit, celui-là même qu'on ne croirait trouver qu'au fond de son lit, bercé par un sommeil profond fait de rêves sans fin.

Je pourrais ajouter que l'Art du conte n'est pas la seule qualité de Fred, qu'il a toujours cherché à s'affranchir, par le biais du récit mais aussi par ses folles expériences, de son support bande dessinée. Il joue avec les codes et le livre devient alors un terrain de jeu aux multiples dimensions.





Pour découvrir Philémon, les intégrales éditées par Dargaud en 2011 demeurent un objet agréable et peu onéreux (35 euros pour 5 albums, l'avantage des intégrales). Avec leur aspect de roman et leur papier épais, elle présentent une finition soignée. La récente sortie du tome 16 de la série et le décès de Fred risquent fort de faire fleurir de nouvelles éditions sur les étals des libraires (parions sur 4 intégrales de 4 volumes, soyons fous)...

Cette première intégrale contient donc les cinq tomes introductifs de Philémon, à savoir le pré-quelle Avant la lettre paru en 1978 (que j'ai trouvé un poil moins bon que les suivants), puis les vrais premiers tomes parus entre 1972 et 1974 (Le naufragé du « A », Le piano sauvage, Le château suspendu et Le voyage de l'incrédule).



[...]



La suite à lire sur BenDis... !
Lien : http://bendis.uldosphere.org..

J'ai lu un article du journal Le Monde aussi passionnant qu'émouvant.

Oui, émouvant car il est toujours émouvant de penser que Fred a cessé son activité très prolifique et passionnante que celle de créer des histoires, des personnages ; Le petit cirque, le corbac aux baskets et bien entendu le fameux Philémon qui se ballade de lettre en lettre sur l'Atlantique.

Alors, dans ce papier j'ai fait une étrange découverte. Fred, dont je me suis contenté de connaître sous ce diminutif, sans jamais cherché plus loin, s'appelle en fait Othon Aristides Fred. Et là mes neurones n'ont fait qu'un tour

"Bon sang mais c'est bien sûr !" Comme dirait l'inspecteur Bougret du tome 3 de la Rubrique à Brac de Gotlib, l'un des suspect se nomme : Aristides Othon Frederic Wilfrid.

Monsieur Fred, merci pour toute votre oeuvre et Dieu sait qu'elle est grande.

Il ne me reste plus qu'à trouver qui est le second suspect "Blondeau Georges Jacques Babylas"......

Philémon nous entraîne dans un plongeon pour l’imaginaire ! Quelle évasion de relire ces aventures psychédéliques.



Chaque page tournée s’ouvre sur un univers surprenant et interactif. Fred joue à détourner les codes de la bande-dessinée. Le lecteur est invité à prendre une part active à cette expérience, comme lorsque certaines cases sont sens dessus-dessous et qu’il faut retourner le livre pour les lire, ou encore quand le sens de la lecture devient vertical ou de droite à gauche. Certaines scènes prennent une double page, les larges plages de couleurs y sont alors magnifiées.



Ce qui me plaît aussi c’est que chaque personnage a un grain, une fantaisie, une folie. Je trouve ce petit monde fort sympathique et attachant.



Cette édition de Dargaud contient la version intégrale des tomes de 6 à 10. Le format est plus petit que les tomes individuels, ce qui peut rendre la lecture des caractères un peu plus difficile. Malgré ceci je suis ravie de l’initiative prise de rééditer ces aventures qui émerveille l’âme de mon enfant intérieur.

Fred, c'est une bonne dose d'humour mêlé à une certaine forme d'inquiétante étrangeté, en un souffle éminemment poétique.

Ce cocktail est ici au service d'un plaidoyer pour la différence, et donc contre le racisme, par l'absurde.

Où l'on pense un peu à la Métamorphose de Kafka.

Je ne suis généralement pas adepte de ce genre d'histoire qui puise son inspiration dans l'absurde.



Cela m'a d'ailleurs fait penser à la chanson du groupe Indochine: "j'ai demandé à la Lune". Car la Lune cause et raconte des histoires chaque soir à un homme paralysé qui sert de relais. Ce faisant, il va provoquer une sérieuse chute de l'audimat et la colère du patron de la chaîne "Canal moi" qui veut tout faire pour retrouver les faveurs du public et du pouvoir politique qui le sponsorise.



Bref, c'est une parodie du pouvoir des télévisions avec leurs programmes débiles qui abreuvent le peuple. Au final, j'ai bien aimé l'exercice de style avec son clin d'oeil à son corbeau, autre oeuvre de l'artiste que j'avais également apprécié.

En noir, blanc et sépia, une famille de bohémiens, gens de cirque suit sa route; Ils vivent dans un monde qui peut sembler absurde où existent des forêts de trapézistes, des funambules qui défilent sur les fils électriques, des clowns de ferme qui s'échappent etc.. Un monde, je dirais des mondes ! car avec chaque oeuvre de Fred, les héros franchissent toujours la porte d'autres monde parallèles...

Deux auteurs bien regrettés signent ce petit bijou, que Dargaud avait fair reparaître dans sa collection 16-22, en deux tomes.



Fred est décédé à l'âge déjà raisonnable, mais néanmoins précoce, de 72 ans. Alexis à l'âge de 31 ans. Pour l'anecdote, Alexis avait commencé le Transperceneige. Il faudra plusieurs années pour lui trouver un successeur tant ses capacités semblaient sans limites. Et il le montre dans Time is Money, car il est rare, extrêmement rare que Fred confie le dessin à quelqu'un d'autre que lui-même (idem pour Gotlib dans Cinémastock).



Le sujet de cette BD culte est clairement indiqué dans le sous-titre: ils voyagent dans le temps pour de l'argent. Là, on demande à voir.



Tout démarre avec Timoléon qui débarque chez Stanislas avec sa machine à rouler les cigarettes automatiquement. Précisons qu'il faut 3 heures pour une cigarette, 400 litres d'eau, etc. et on s'étonnera que cette invention ne soit pas sponsorisée par l'Association de la Recherche contre le Cancer.



Stanisla embauche Timoléon pour en faire son associé. Il va l'envoyer en 1493 à florence, Léonard de Vinci y est inconnu encore. L'idée de Stanislas: faire dessiner Mona Lisa à de Vinci, revenir avec et se faire plein d'argent... Si vous trouvez l'idée foireuse... lisez cette BD et vous vous rendrez compte que vous êtes en-dessous de la vérité.



Cette BD rime avec loufoque, absurde, non-sens. Incontournable.

Une petite bande dessinée, dessinée plutôt talentueusement, et surtout une représentation parfaite des événements liés à la machine à remonter le temps, et une représentation, non moins intéressante, de l'avidité d'un vieil homme, puissance oppressive, mystérieuse et inquiétante, qui semble diriger les événements de ce monde étrange. Avec sa manière de comprendre ce que nul autre que lui ( et le lecteur ) ne comprend, cette espèce de puissance en surplomb, qui reste jusqu'au bout, pour le lecteur, un mystère, mais un agréable mystère.

Philémon est une série un peu à part dans le monde de la BD. Son univers sans violence aussi absurde que poétique est un enchantement. Voilà donc notre héros entrainé une fois de plus dans un monde où l’imagination de Fred fait des merveilles. À découvrir de toute urgence si vous ne connaissez pas encore cette série fantastique.

Philémon, c’est une série de bandes dessinées qui a comme univers les lettres du mot Atlantique qui existerait vraiment dans le milieu de l’océan qui sépare le vieux monde du nouveau. Ce n’est pas clair? Je le concède. Imaginez que les lettres du mot Atlantique que nous retrouvons sur un globe terrestre ou une carte mondiale existent vraiment. Et, sur chacune des lettres, il y aurait un univers à part entière. Un monde ,ou plutôt des mondes, intrigants et riches. Philémon, c’est cela et plus encore.



Philémon c’est LA bande dessinée de mon enfance. Chaque bande dessinée était un voyage dans un imaginaire incroyablement RICHE. C’est une série de bandes dessinées où il y a de l’originalité à revendre, autant dans le dessin que dans les scénarios et les personnages.



J’aimerais trouver les mots parfaits pour rendre justice à cette série de bandes dessinées. Jeune, les bandes dessinées de Philémon étaient ma référence en bande dessinée. J’ai été extrêmement déçu lorsque j’ai lu d’autres bandes dessinées jeunesse, comme les tuniques bleues, Garfield, l’agent 212, Gaston Lagaffe (un peu moins quand même) et j’en passe.



J’avais été convaincu, et je le suis encore, par cet univers débridé où chaque tome nous réserve une surprise, nous réserve un monde plaisant à découvrir.



Aujourd’hui, le dessin a peut-être vieilli, mais pas autant que nous pourrions le croire. Le plaisir de tourner les pages est encore vivace et pour ma part, je peux vous assurer que mes futurs enfants vont connaître cette magnifique série de bandes dessinées.

"L'Âne en atoll", "La Mémémoire" et le "Chat à neuf queues", on sent que Fred traverse une période difficile. Difficile sur le plan de l'inspiration scénaristique et aussi, surprise, sur le plan graphique. Pourquoi s'étonner de la qualité de son dessin sur cet album ? Et bien, on se dit que si l'auteur nous sort une histoire poussive qui a du mal à s'articuler, au moins il peut donner tout son art dans le dessin. Malheureusement ce n'est pas le cas, Fred nous fait du "punk". Un trait brut, des formes moins recherchées, des couleurs criardes, c'est bien dans l'esprit du "punk". Économie de moyen, répétition « pour meubler », peu de nuances, des dégradés à l'arrache, peu de recherche pour représenter la matière comme il l'avait fait dans les albums précédents. Et d'ailleurs quand est-ce que Fred a travaillé sur ces albums ? 1976- 77 – 78 ? Tiens, comme c'est bizarre... Même l' »Enfant Manu-manu » nous fait du « No future ». On est tellement content de le retrouver ce personnage atypique et jovial, pourtant on doit vite déchanter. Quel coup de vieux il s'est pris !

Mais le travail de Fred ça reste quand même « du Fred ». Des prises de risque, une imagination débordante, des trouvailles, encore des trouvailles que nul autre auteur de BD ne fait. le plus étrange quand on prend du recul, par rapport à sa façon de traiter les histoires, c'est qu'il y a un sacré déséquilibre entre les personnages du monde normal (ou normé choisissez) et ceux du « monde des lettres de l'océan Atlantique ». Dans le premier monde , les personnages prennent de l'épaisseur et de la nuance album après album. Ils deviennent ainsi très attachants (Hector, Monsieur Barthélémy, oncle Félicien, Philémon, l'âne Anatole...) . Pour ceux de l'océan Atlantiques, il y a une timidité (?) à vouloir les réutiliser. Les décors aussi évoluent constamment, on ne retrouve que très peu d'éléments à chaque fois. Comme si l'auteur se sentait obligé de recréer un nouveau monde pour chaque histoire. Vous allez me dire : c'est le but ! Oui mais à force c'est épuisant pour le dessinateur. Et puis, vous n'auriez pas envie de les revoir un peu plus toutes ces inventions, tous ces personnages  ? Des rouleurs de marées au joueur de violon silencieux en passant par Vendredi le centaure et les manu-manus sauvages ?

Bon alors, pour en finir, le punk ça s'écoute ? Oui ? Et bien on va dire la même chose pour « Le chat à neuf queues » . Oui, ça se lit !

Je ne découvre que très tardivement cette série de Fred plutôt grâce aux avis unanimement positifs. J'ai tout de suite été séduit par le style de l'auteur. Pourtant, le premier opus date de 1972. C'est pas jeune tout cela. Qu'importe !



Cela m'a donné envie de lire la suite et de découvrir si Philémon arrive à faire sortir le puisetier Monsieur Bartélémy de ce monde fantastique dans lequel il ère depuis une quarantaine d'années.



Je suis impressionné par autant de créativité non seulement dans le scénario mais dans la composition même de ce monde imaginaire. Je ne peux que souscrire à l'unanimité devant autant de talent. C'est un plaisir de lecture car une véritable rêverie presque poétique.

Très agréable à lire, ça fait penser à autre chose, à un ailleur innateignable, malheureusement !

J'aime beaucoup cet univers un peu fou, décalé, une petite bouffée d'air là où on aimerais tellement pouvoir s'échapper !

Je ne connaissais pas cet ouvrage de Fred, l'histoire de cette jeune apprentie sorcière très douée qui commet de multiples bourdes magiques. Ce style de bande dessinée a un peu vieilli, mais l'album comprend quelques bons passages.

Le dernier album de la trilogie : Simbabbad de Batbad, (1970) / L’Île des brigadiers, (1971) / À l'heure du second « T », (1972-1973).

L'univers de Fred est à son paroxysme (si je puis dire). Le dessin n'a jamais été aussi abouti, l'imagination aussi délirante. Et le pire c'est que tout se tient.

"Vous prendrez bien une tasse de thé ? De second "T" ?" demande l'oncle Félicien. Sans hésitation :-)

J'ai eu beaucoup de plaisir à retrouver le trait, l'humour, la fantaisie et l'imaginaire incroyable de Fred ici, même si je pense préférer ses histoires à ce recueil de dessins d'humour.

Après l'échec de Leonard de Vinci, Stanislas a besoin de réfléchir. Et vu qu'il est radin et fauché, c'est Timoléon déguisé en cheval qui lui sert de monture. Le ton est donné.



A cause d'une peau de banane et du manque de propreté de Timoléon, les deux compères vont se balader dans les méandres du temps. Ils suscitent au passage de nombreux paradoxes spatio-temporels, dont on se moque allègrement. Le résultat est en effet loufoque à souhait, absurde et hilarant. Indescriptible.

Les illustrations sont sombres, un peu floues. Elles sont accompagnées d'un humour un peu noir. Ça m'a parfois fait sourire mais sans plus.



Fred nous offre une bande-dessinée originale mais qui ne m'a pas vraiment emballée. Je n'ai pas réussi à entrer dans son univers.

L’incrédule, c’est Hector ! Le papa de Philémon qui prend son fils pour un affabulateur hors pair sera à son tour envoyé sur l’étrange monde des lettres de l’Atlantique. Une aventure qu’il vivra en restant tout à fait imperméable aux bizarreries qui l’entourent. Toujours autant d’inventivité et de surprises dans ce nouvel album. Philémon est le petit frère d’Alice au pays des merveilles.