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Philémon tome 16 sur 17
EAN : 9782205037418
40 pages
Dargaud (01/09/2003)
4.57/5   36 notes
Résumé :
Le train où vont les choses s'ouvre sur Philémon et Barthélemy découvrant une locomotive perdue en pleine campagne, au milieu de ce qu'ils prennent pour un épais brouillard. Le conducteur leur explique qu'il s'agit en fait de la vapeur qui s'échappe de la machine. Or, c'est justement grâce à cette vapeur toute particulière, la « vapeur d'imaginaire », que la locomotive fonctionne... car, dans ce 16e épisode, Philémon et Barthélemy se trouvent face au dernier spécime... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (9) Voir plus Ajouter une critique
Suite à mon coup de coeur du mois de janvier concernant les aventures de Philémon, je vous avais fait part de mon souhait de poursuivre l'exploration de cet univers. Voici chose faite puisque l'occasion m'a été donnée de découvrir la troisième intégrale de Philémon (regroupant les tomes 11 à 15) ainsi que le seizième et dernier tome de la série… fraichement paru en février dernier.

Pour ceux d'entre vous qui auraient oublié, Philémon est un jeune homme rêveur. Il vit à la campagne chez ses parents et va régulièrement chez son oncle Félicien pour lui rendre de menus services. Sa vie est paisible mais elle a pris un grand tournant suite à sa chute dans le puits qui se trouve non loin de la maison familiale.
Ce jour-là, la pompe à eau était cassée. Son père lui demande alors d'aller chercher de l'eau au puits. Philémon s'y rend en compagnie de son âne Anatole et lorsqu'il remonte le seau rempli d'eau, il découvre y une bouteille. Celle-ci contient un message contenant un appel à l'aide. Quelques instants plus tard, Philémon est intrigué par l'apparition d'une seconde bouteille qui contient elle aussi un message similaire. Surpris, Philémon se penche pour mieux voir… et tombe dans l'eau. Il sera aspiré par un tourbillon. Avant de perdre connaissance, il a le temps d'apercevoir un requin !

Quand il reprend ses esprits, il est étendu une plage. Grâce à sa rencontre avec Vendredi, un centaure, Philémon apprend qu'il est échoué sur l'île du « A » (le « A » est une des nombreuses îles du Pays des lettres de l'OCEAN ATLANTIQUE). Il fait également la connaissance du Naufragé du « A » (voir le Naufragé du A, publié pour la première fois en 1972) qui n'est autre que Barthélémy, le puisatier de son village qui a disparu depuis quarante ans ! Barthélémy a passé toutes ces années sur cette île à tenter de trouver un moyen de rentrer chez lui… Grâce à Philémon, il y parviendra enfin. Mais de retour au bercail, Barthélémy se met à déprimer. Il a la nostalgie de son île et de son ami Vendredi.

Apprenant cela, Philémon décide de demander de l'aide à son oncle Félicien. Ce dernier leur révèle que le Pays des lettres de l'Océan Atlantique a peu de secrets pour lui. En revanche, il s'affole quand il apprend que Barthélémy et Philémon ont emprunté le même chemin pour passer d'un monde à l'autre. Car s'il y a bien une règle à respecter c'est de ne jamais utiliser le même passage deux fois de suite !!

Heureusement, cet homme connaît les nombreux chemins permettant de passer d'un monde à l'autre. Malheureusement, certains sont hasardeux et tous ne conduisent pas au A… La quête de Philémon et Barthélémy les amènera, malgré eux, à découvrir les autres lettres du Pays des lettres de l'Océan Atlantique.

-

Je m'arrête-là pour le synopsis mais il y aurait tant et tant à dire sur les périples que nous allons vivre en compagnie de ces trois personnages !! Pourtant, j'ai déjà spoilé une partie du tome 1 afin de vous présenter « rapidement » cette série de 16 tomes.

Je suis conquise par cet univers. En premier lieu, les couleurs nous accrochent et contribuent à créer une atmosphère atypique. Elles pétillent et véhiculent une ambiance qui varie au fil des pages. On sera tantôt serein, tantôt emporté par l'effervescence d'un moment, tantôt charmé par une rencontre ou la tristesse de Barthélémy qui désespère à l'idée de ne jamais retrouver le A. le dessin de Fred est fluide, souple, spontané, vivant et surprenant. L'auteur a su innover et proposer de nouvelles compositions graphiques ce qui rend la lecture ludique. Ainsi, il n'est pas rare de voir les personnages sortir des cases ou enjamber les marges qui les séparent, ou de les voir interpeller indirectement l'auteur sur la cocasserie ou l'absurdité d'une situation…

Fred s'amuse d'eux et avec eux et cela, il le fait avec beaucoup de tendresse (même lorsqu'il soumet Barthélémy aux pires supplices !). Non content de tordre les codes de l'art séquentiel, Fred semble s'amuser à tordre les codes et les conventions sociales. Il les rend malléables, dénonce toute forme de bêtise humaine. de la magie, de la folie, de la poésie, de la fantaisie, de la malice… tout cela est présent ici.

Le plaisir de lire cette série est présent à chaque nouvelle aventure. Fred joue tout le temps avec son dessin, avec les mots ou les expressions de la langue française.

Comme un gosse espiègle, il semble vivre ses aventures en compagnie de ses personnages. Il a créé un monde monde à la fois si absurde et si cohérent qu'il en est parfois déroutant mais toujours, on s'amuse et on est complice de ce qui se passe dans l'histoire. Ce monde est poétique, il nous invite aussi à philosopher, à réfléchir mais tout cela se fait avec beaucoup de naturel. Fred a de l'humour, Fred fait de l'esprit… et Fred fait rêver tout le monde. Ainsi, le petit lecteur (comme mon fils de 7 ans) peut prendre ses histoires pour argent comptant (et trouver que les grands sont vraiment bizarres mais très rigolos ^^). Quant aux « grands lecteurs », ils pourront profiter d'une écoute au second degré. La série propose une belle critique de notre société mais le ton ironique des propos est sans animosité… le calme et la naïveté de Philémon évacuent totalement toute forme d'agressivité dans ce regard décalé sur notre réalité.
Lien : http://chezmo.wordpress.com/..
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Ce tome est sorti 16 ans après le précédent, comme une manière de clore la série par une jolie pirouette, un mise en abyme formidable de la série Philémon. Fred avait laissé cette histoire en suspens, en partie pour des raisons de santé, commencée en 1987, terminée en 2013. Fred décèdera deux mois après la publication de cette bande dessinée, il nous livre cette fin comme un testament, et il nous lègue son bien le plus précieux : l'imagination !

Interlude : le saviez-vous ?
Le lokoapattes marche à la vapeur d'imagination !

C'est assez logique, si on réfléchit bien, l'imagination fait fumer les cerveaux.
Le train où vont les choses est conduit par un lokoapattes, et vous êtes-vous demandé où iraient les choses si ce train ne pouvait avancer. Philémon et Barthélémy vont tenter de faire redémarrer ce train, perdu dans les marais, il faudra faire appel à leur imagination, toujours se renouveler, toujours rêver.

Fred conclut cette série comme une allégorie sur l'arrêt de l'inspiration, mais qui se retourne de façon poétique et retombe sur ces pieds, vous vous doutez bien que l'imagination finit toujours par triompher, surtout quand elle est délirante, onirique, poétique et quand elle émane de Monsieur Fred.
Ce final est un éloge à l'imagination, il raconte simplement que ce qui a toujours été le carburant de son auteur, c'est une mise en abyme de la série, la boucle est bouclée, et il ne vous reste plus qu'à reprendre la série au début et de tout relire encore et toujours…

Merci Monsieur Fred !
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Si la bande-dessinée était un "art séquentiel", pour reprendre cette métaphore mécanique, alors Fred serait le grain de sable dans cette machine; en effet, la lokoapattes, véhicule bizarroïde inventé par Fred pour simuler le moteur de son imagination (cf. couverture ci-contre), ne tourne pas rond.

Comme toutes les machines à moitié calées en rase campagne, elle pète et elle pue. Tenez, là, Fred envoie un vent: « Dans le monde des lettres et ailleurs, tout le monde fait semblant de se connaître… mais personne ne se connaît… C'est chacun pour soi… »

En définitive, le prolo n'était pas trop à plaindre, sur sa machine-outil: les choses se déroulaient de façon parfaitement séquentielle jusqu'au +décès+, que la concentration sur l'écrou à serrer lui permettait d'oublier, jusqu'au moment fatidique. le fils de prolo au chomedu, lui, est bien plus dans la merde, à cause de la mélancolie, qui lui tombe au coin de la gueule (+/-); au lieu de marcher droit, il va en zig-zag et se cogne dans les arbres. le cinéma essaie bien un peu de compenser ça, avec son cliquetis régulier et monotone, mais ça ne marche qu'à moitié.

Fred va bientôt mourir, alors il aimerait bien n'avoir pas dessiné tous ces albums de BD pour des prunes. La mort nous pousse à vivre: on n'ose pas la défier. La société nous en dissuade: toute sa valeur religieuse tient à ça. C'est ce qui fait le succès international du socialisme, son triomphe sur le catholicisme précédemment ; les papes vendaient du rêve "bio", en quelque sorte, inaccessible à toutes les bourses; le socialisme est un grand supermarché, qui fourgue des rêves de moins bonnes qualité, mais en quantité industrielle. En matière de rêve, Fred était trop exigeant, c'est pour ça qu'il a calé. Pas comme le dessinateur qui fabrique du "Astérix et Obélix" pour les rayons de Leclerc.

Fred est dégoûté. Pourtant, Philémon a l'air si jeune encore… Il en prendrait bien encore pour dix ou quinze épisodes.

Certains artistes produisent pour durer au-delà de la mort. C'est un vieux débat entre Diderot et le sculpteur Falconet. Diderot dit: -L'artiste vise la gloire, et seulement la gloire; Falconet répond: -Non, moi je m'en fous de la gloire, l'art me suffit. Et comme Diderot était un vieil hypocrite, sympa mais faux-cul, voyant que les arguments de Falconet sont plus solides que les siens, plus "matérialistes" je dirais, Diderot n'a pas publié cet échange. Falconet a raison: non seulement la gloire est un piège, mais l'artiste est dans la meilleure position qui soit pour le comprendre.

Fred, lui, n'est pas assez naïf pour croire dans la gloire ; en même temps que son imagination, dont le moteur est sans doute trop alternatif, se heurte à la dure réalité de la mort, sans pouvoir l'écarter.

Les BD de Fred vont à l'encontre de la scolastique, qui veut que le scénario, la fiction l'emporte sur le dessin en bande-dessinée. Chez Fred, c'est l'inverse, le dessin l'emporte. Sans le dessin de Fred, on resterait au niveau de la philosophie à la mords-moi-le-noeud de Moebius+Jodorowsky (qui, soit dit en passant, à passé sa vie à ne pas apprendre à dessiner).

Les BD de Fred sont d'abord et surtout des invitations à dessiner ; et ça vaut mieux que tout l'art numérique, qui est une invitation à se soumettre à des codes.
Lien : http://fanzine.hautetfort.co..
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J'ai lu un article du journal le Monde aussi passionnant qu'émouvant.
Oui, émouvant car il est toujours émouvant de penser que Fred a cessé son activité très prolifique et passionnante que celle de créer des histoires, des personnages ; le petit cirque, le corbac aux baskets et bien entendu le fameux Philémon qui se ballade de lettre en lettre sur l'Atlantique.
Alors, dans ce papier j'ai fait une étrange découverte. Fred, dont je me suis contenté de connaître sous ce diminutif, sans jamais cherché plus loin, s'appelle en fait Othon Aristides Fred. Et là mes neurones n'ont fait qu'un tour
"Bon sang mais c'est bien sûr !" Comme dirait l'inspecteur Bougret du tome 3 de la Rubrique à Brac de Gotlib, l'un des suspect se nomme : Aristides Othon Frederic Wilfrid.
Monsieur Fred, merci pour toute votre oeuvre et Dieu sait qu'elle est grande.
Il ne me reste plus qu'à trouver qui est le second suspect "Blondeau Georges Jacques Babylas"......
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La saga de Philémon s'achève, peu de temps avant le départ de cet immense magicien de la bande dessinée qu' était Fred.
L'album est plus court, mais l'épisode est beau.
La couverture est somptueuse, dans ces bleus de nuit.
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critiques presse (7)
BoDoi
05 avril 2013
Délicatesse, sensibilité, humour, poésie. Tous les ingrédients favoris de Fred figurent dans cet ultime épisode. On embarque, enchanté, pour un périple inattendu, imaginatif, qui ravit l’esprit et l’oeil.
Lire la critique sur le site : BoDoi
Lexpress
04 avril 2013
Cette fois-ci Philémon va rencontrer une locomotive à grosses pattes, qui fonctionne à la vapeur d'imagination. La lokoapattes tire "le train où vont les choses" et comme "l'imagination, ce n'est pas de penser toujours à la même chose", le train, embourbé, ne va plus nulle part.
Lire la critique sur le site : Lexpress
Auracan
22 mars 2013
Graphiquement, Fred maîtrise parfaitement sa partition. Avec son trait un peu gras, il trace des personnages familiers et farfelus. Les décors sont élaborés avec un soin particulier. Il ose à la fin deux doubles pages superbes. Les couleurs d’Isa Cochet illuminent les décors.
Lire la critique sur le site : Auracan
BDSelection
15 mars 2013
Comme autrefois, d’images oniriques en jeux de mots fabulateurs, de métissage complexe en jumelage complice, le récit se tisse pour un nouveau voyage merveilleurx pour le p’tit gars à pull rayé, infatigable baroudeur du monde des lettres de l’océan Atlantique.
Lire la critique sur le site : BDSelection
Du9
04 mars 2013
Une fois encore, la mélancolie est au cœur de ce train où vont les choses (titre génial, soit dit en passant). [...] Il faut saluer la réussite de cet épisode final. Qui est aussi celle de sa publication. d’une grande justesse dans sa réalisation technique. Le fait d’avoir intelligemment clos ce qui n’en finit pas — n’aurait jamais pu en finir…
Lire la critique sur le site : Du9
Sceneario
19 février 2013
C'est donc à la fois un très bel album en soi, peut-être moins enthousiaste que les autres, mais toujours aussi évocateur. Les couleurs sont vraiment magnifiques, même si elles demeurent bien plus travaillées que ce qui se faisait avant, mais qu'importe, il y a des ambiances absolument sublimes !
Lire la critique sur le site : Sceneario
BDGest
25 janvier 2013
Plus timide que l'Arlésienne, l'hypothétique seizième album des pérégrinations de Philémon arrive enfin sur les étals. Annoncé depuis plus de vingt ans, entamé et abandonné à de nombreuses reprises, Le train où vont les choses... arrive en gare, embarquez vite, l'aventure ne fait que commencer !
Lire la critique sur le site : BDGest
Citations et extraits (1) Ajouter une citation
-As-tu remarqué, Philémon, que ton oncle trouve toujours tout normal ?
-Tiens ? C’est vrai, ça… C’est pas normal.
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Vidéo de  Fred
Numéro de Comix (Arte) sur Fred (1/2)
source: http://www.arte.tv/
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