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Payot - Marque Page - Takuji Ichikawa - Je reviendrai avec la pluie
"A ce soir" lui ai-je répondu, plein d'amour.
"Bonjour"," bonne nuit", "délicieux!" , "Ça va ?", "tu as bien dormi ?", ou encore "viens ici", c'est dans tous ces mots sans importance que réside l'amour. page 106
Ou encore celle-ci :
"Même si maman a oublié, quelqu'un va venir la chercher, c'est sûr. C'est comme ça dans toutes les histoires. Tout le monde doit retourner d'où il vient à la fin". page 114
Nous détestions le téléphone.
Le téléphone était malpoli, arrogant, sans-gêne. Et le plus souvent, il nous mettait en contact avec des personnes malpolies, arrogantes, sans-gênes. Des vendeurs, des candidats à la pêche aux voix, des amis pas si proches qui transmettaient les requêtes de tiers. Ce genre de personnes semblaient avoir de grandes affinités avec le téléphone.
Pour chaque chose qu'on connaît dans ce monde, il y en a dix millions qu'on ne connaît pas
- [...] J'aimerais retourner à cette époque. Si seulement on pouvait s'évader par fenêtre pour retourner dans cette ville, à cette époque...
- C'est ce que je me dis tout le temps, moi aussi. Même si je ne comprends pas ce qui nous pousse à nous languir ainsi de cette jeunesse.
- Après tout, Proust avait la trentaine quand il a commencé à écrire À la recherche du temps perdu. C'est un instinct naturel chez l'homme.
J'étais un pingouin qui volait dans le ciel. Je m'étais élevé à sa suite jusqu'à des altitudes inespérées. Je m'étais rapproché des étoiles. Et de là-haut les choses sales et laides qui encombrent la Terre, toutes les choses qui troublent le cœur ressemblaient à une magnifique tapisserie. C'était le bonheur. Puis elle a disparu, et je suis redevenu un pingouin ordinaire.
Je suis sûr qu'il arrive que les gens s'éprennent à plusieurs reprises du même partenaire. Et que, ce faisant, ils retournent à l'adolescent boutonneux au cœur sensible qu'ils ont été.
Les romans sont la nourriture du coeur. Ce sont les lampes qui illuminent les ténèbres, la joie qui surpasse l'amour.
p. 24
Évidemment, pour un adolescent de treize, ses camarades de sexe opposé constituent toujours une énigme.
Comme je suis de ceux qui se font plus de souci que nécessaire, chaque fois que nous marchons dans la rue, j'agrippe la main de Yûji pour ne plus la lâcher. Et je lui dis :
- C'est dangereux, les voitures. Il faut faire très attention. Des dizaines de personnes meurent chaque jour dans des accidents de la route.
- C'est vrai ,
- Mais oui. Si le même nombre de personnes trouvait quotidiennement la mort dans des accidents de train ou d'avion, on se dirait qu'il y a un grave problème quelque part avec ces moyens de transport, et on les ferait interdire.
- Alors, les voitures aussi vont disparaître ?
- Au contraire, ells sont de plus en plus nombreuses.
- Pourquoi ?
- Je me le demande...
- C'est étrange.
C'est étrange, en effet.
« Bonjour », « bonne nuit », « délicieux ! », « Ca va ? », « Tu as bien dormi ? », ou encore « Viens ici », c’est dans tous ces mots sans importance que réside l’amour.