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Citations de Lucrèce (114)


Et enfin, / quantité de ces corps errent dans le grand vide / parce que, rejetés des conciles des choses / ils n’ont pu nulle part, se faire accepter, / se joindre au mouvement. Et du fait que j’évoque, / s’agite sous nos yeux toujours le simulacre / et l’image insistante : oui soit contemplatif / quand les feux du soleil entrent dans la maison, / quand dans l’obscurité il répand ses rayons, / et tu verras alors, et de mille manières, / beaucoup de corps menus se mêler, dans le vide, / au sein de la lumière même des rayons, / et comme les soldats d’une éternelle guerre, / se livrer des combats, lutter par escadrons / sans jamais arrêter, tant, sans désemparer / les viennent tourmenter alliances, ruptures ; / et tu pourrais par-là deviner de quel genre / est l’agitation des éléments premiers / des choses quand ils vont à travers le grand vide / dans l’exacte mesure où une chose peut, / quoique petite, offrir un exemple des grandes, / et mettre sur la voie d’en prendre connaissance.
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Nous sommes, en effet, semblables aux enfants, / qui tremblent au milieu des ténèbres aveugles / et qui ont peur de tout : nous, en pleine lumière, / nous avons parfois peur de choses qui n’ont rien / de redoutable plus que ce qui épouvante / les enfants dans le noir, et qu’ils croient voir venir. / Il faut donc dissiper ténèbres et terreur / de l’esprit, et cela, ni rayons du soleil, / ni brillants traits du jour ne le font, ce qu’il faut, / c’est bien voir la nature et en rendre raison.
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 Lucrèce
Douceur, sur l'abîme immense, où les vents troublent les flots, pour qui depuis la terre voit l'ahan des matelots
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Se garder d’aimer, est-ce se priver de jouir ? Non, c’est cueillir les fruits de Vénus sans en payer le prix.
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Il faut donc que l'esprit soit de nature corporelle
puisqu'il souffre des coups et blessures du corps.
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... sur les hautes montagnes, il est un lieu
d'où tout semble au repos, éclair immobile dans la plaine.
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Les atomes descendent bien en droite ligne dans le vide, entraînés par leur pesanteur ; mais il leur arrive, on ne saurait dire où ni quand, de s'écarter un peu de la verticale, si peu qu'à peine peut-on parler de déclinaison. Sans cet écart, tous, comme des gouttes de pluie, ne cesseraient de tomber à travers le vide immense ; il n'y aurait point lieu à rencontres, à chocs, et jamais la nature n'eût pu rien créer. ...
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Ce que nous recherchons avec sagacité
existe donc mêlé aux choses ; son nom : le vide.
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Voilà pour nous Vénus, voilà ce qu’on nomme l’amour,
voilà cette douceur qu’en nos cœurs goutte à goutte
Vénus a distillée, puis vient le froid souci :
que l’aimé soit absent, ses images pourtant
sont présentes, son nom hante et charme l’oreille.
Mais il convient de fuir sans cesse les images,
de repousser ce qui peut nourrir notre amour,
de tourner ailleurs notre esprit et de jeter
en toute autre personne le liquide amassé,
au lieu de le garder, au même amour voué,
et de nous assurer a peine et la souffrance.
À le nourrir, l’abcès se ravive et s’incruste,
de jour en jour croît la fureur, le mal s’aggrave
si de nouvelles plaies n’effacent la première,
si tu ne viens confier au cours d’autres voyages
le soin des plaies vives à la Vénus volage
et ne transmets ailleurs les émois de ton cœur.
Fuir l’amour n’est point se priver des joies de Vénus,
c’est au contraire en jouir sans payer de rançon.
Oui ! la volupté est plus pure aux hommes sensés
qu’à ces malheureux dont l’ardeur amoureuse
erre et flotte indécise à l’instant de posséder,
les yeux, les mains ne sachant de quoi d’abord jouir.
Leur proie, ils l’étreignent à lui faire mal,
morsures et baisers lui abîment les lèvres.
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Si l'on se conduisait par les conseils de la sagesse, l'homme trouverait la suprême richesse à vivre content de peu, car de ce peu jamais il n'y a disette.
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Ce n'est donc rien que la mort, elle ne nous touche aucunement du moment que la substance de l'âme se révèle mortelle. Et de même que dans le temps passé nous n'avons pas éprouvé de douleur quand les Carthaginois se ruèrent de toutes parts pour nous assaillir, quand le monde secoué d'un pôle à l'autre par le choc effroyable de la guerre trembla d'épouvante sous la haute voûte du ciel, quand tous les humains eurent l'anxiété de se demander auquel des deux peuples allait échoir l'empire des terres et des mers : de même, quand nous cesserons d'exister, quand divorceront corps et âme dont l'union fait notre être, absolument rien, à cette heure où nous ne serons plus, ne sera capable de nous atteindre et d'émouvoir nos cœurs, quand bien même la terre se confondrait avec la mer, la mer avec le ciel.
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Les dieux, en effet, doivent à leur nature même la jouissance de leur immortalité dans une paix absolue; éloignés de nos affaires, ils en sont complètement détachés. Exempts de toute douleur, exempts de tout danger, forts de leurs propres ressources, indépendants de nous, ils ne sont ni sensibles à nos mérites, ni accessible à la colère.
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Supposera-t-on que les atomes soient mous? Il sera alors impossible d'expliquer la naissance des roches, celle du feu, car la nature sera privée de ses bases initiales. Mais non, les atomes sont solides et forts de leur simplicité essentielle; et c'est leur union plus étroite qui peut former tous les corps durs et résistants.
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On peut voir par là que les faits du passé n'ont point d'existence propre comme les corps ni n'existent à la manière du vide, mais qu'il est plus juste de les regarder comme des accidents de la matière et de l'étendue où tout s'accomplit.
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Autre vérité: la nature réduit chaque corps en ses parties élémentaires, mais ne le fait point périr, ne l'anéantit point.
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je dis que l'esprit ou la pensée, comme on l'appelle souvent, dans lequel résident le conseil et le gouvernement de la vie, est partie de l'homme non moins que la main, le pied, et les yeux sont parties de l'ensemble de l'être vivant.
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 Lucrèce
Tout regarder l'esprit paisible
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En prolongeant la vie, nous ne retranchons rien
au temps que dure la mort ; il est irréductible.
Aucune chance donc de disparaître moins longtemps.
Enclos dans une vie autant de siècles que tu veux,
la mort n'en restera pas moins éternelle.
N'être plus ne dure pas moins, que la vie ait pris fin
à l'aube de ce jour ou depuis des mois, des années.
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 Lucrèce
L'univers et l'espace sont infinis.
La matière est infinie.
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La voix, d'ailleurs, déchire souvent la gorge, et les cris que nous poussons, en s'élançant vers l'extérieur, irritent la trachée: c'est que les particules de la voix, dans leur élan massif vers le dehors, viennent engorger un passage trop étroit pour cet afflux et déchirent l'orifice de la bouche.
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