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Critiques de Mikaël (201)
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Bootblack, tome 1

En 1945, sur le front en Allemagne, un jeune G.I erre au milieu des corps de ses camarades et se souvient de son enfance new-yorkaise. Fils d’immigrés allemands, le jeune Altenberg s’est brusquement retrouvé orphelin à dix ans, en 1929, quand sa famille a péri dans l’incendie des baraquements du Lower East Side qui leur servaient de logements.

Pour survivre, il devient« bootblack », cireur de chaussures, dans un pays en pleine dépression. Il grandit en compagnie de Shiny, un autre enfant des rues en admirant sa belle voisine Maggie la fille du fruitier d’à côté qui l’ignore car ils ne sont pas du même monde. Quand, en 1935, les deux garçons font la connaissance d’un jeune pickpocket, Joseph « Diddle » Bazilsky, Al qui se fait désormais appeler Al Chrysler, décide de s’associer avec lui pour sortir du bourbier et conquérir sa belle…



Après son superbe diptyque Giant qui racontait la vie des ouvriers immigrés « célibataires économiques » qui bâtissaient les gratte-ciels new-yorkais dans les années 1930, Mikaël poursuit cette geste avec une seconde histoire en deux volumes. Il ne s’agit pas vraiment d’une suite mais on y trouve des rappels de l’histoire précédente : ainsi, Al et son camarade Shiny apparaissaient en figurants dans le tome 2 de Giant et indiquaient au mafieux Frankie et à son homme de main Vito où se trouvaient leurs protégées et l’on retrouve également le duo de malfrats dans ce nouvel ouvrage ; de même l’un des migrants de Giant racontait l’histoire du petit garçon devenu muet après avoir assisté à la mort de sa mère renversée par un tramway et ce petit garçon, William alias Buster, occupe une place clé dans ce 1er tome de Bootblack puisqu’il fait partie de la bande des « loups de l’East river » que dirige Al.

Mais, là où Giant s’appuyait sur une photo célèbre « Lunch at top of a skyscraper », allant jusqu’à en retracer la genèse imaginaire avec le personnage de la photographe, Bootblack s’ancre davantage dans notre imaginaire collectif et notre représentation des années 30 et de la grande pomme façonnée par des références plus cinématographiques. On retrouve ici, en effet des clins d’œil à Des hommes sans loi de John Hillcoat mais surtout à l’épopée de Sergio Leone Il était une fois en Amérique : le voisin des parents d’Alterberg s’appelle Bercovicz comme le personnage de Max dans le film, les adolescents épient les danseuses du club d’à côté par une fente dans la cloison comme David (De Niro) espionnait Deborah et surtout l’album raconte également la naissance d’une amitié et d’une rivalité amoureuse en se situant au même endroit, le quartier de Fulton Market près de L’East river.

Mikael utilise enfin, comme le cinéaste, une narration éclatée qui mélange les époques (1945, 1929, 1935) et donne une véritable originalité et son album. En effet, il met ainsi en place une redoutable mécanique narrative. Un peu à la manière du chœur antique au début de La Machine infernale de Cocteau, le protagoniste dans le cadre désolé de la guerre, nous avertit dans son récitatif que tout finira mal. Dès lors la tragédie n’a plus qu’à se dérouler sous nos yeux. Ainsi, chaque fois que dans l’adolescence du héros, l’espoir naît et l’optimisme prend le dessus (dans une palette de jaunes mordorés ou de vieux rose dans les pages consacrées à Maggie), on observe un retour au vert de gris et aux fonds blancs de la guerre en 1945. Ces couleurs vertes « contaminent » d’ailleurs les pages-paysages de New-York et en font une vaste prison et un champ de bataille par avance. Dans Giant, on « côtoyait les nuages » et il y avait de nombreuses scènes en intérieur. Ici tout ou presque se passe dehors ; nombre de plans sont à hauteur d’homme ou plutôt à ras de trottoir.

La magnifique couverture en témoigne d’ailleurs puisqu’on y observe un enfant à genoux, véritable esclave moderne, travaillant pour un salaire de misère (indiqué en gros : 10 cents). Il a le regard baissé, des souliers crottés, évolue dans un environnement insalubre (pot d’échappement, papiers gras, humidité) dans une antithèse parfaite avec l’adulte aux chaussures rutilantes et à la grosse voiture occupé à lire son journal. Le côté écrasant de New-York, « la monstrueuse cité » (p.8) se retrouve dans la contre-plongée sur les immeubles et surtout dans le reflet sur la flaque d’eau : il n’y a aucun horizon au propre comme au figuré.

Alors que Giant se déroulait de façon linéaire et adoptait un rythme lent propice à narrer le quotidien répétitif et désabusés des ouvriers ; celui de Bootblack est plus trépidant, plus saccadé à l’image de ces jeunes gens qui veulent croquer la vie et croient encore au rêve américain. Il y a davantage de violence avec l’évocation des gangs et des rivalités ethniques et l’on passe de la chronique sociale du premier opus au thriller. Grâce aux flash-backs et aux ellipses, on est, enfin, souvent dans l’implicite. Le lecteur doit être aux aguets, attentif aux moindres détails et élaborer des hypothèses pour résoudre des énigmes pour l’instant sans réponse : qui est ainsi l’homme mystérieux à la Rolls-Royce qui fait surveiller Al par son chauffeur ? La Margaret des dog tags des scènes d’ouverture et de clôture est-elle la Maggie du héros ?

On retrouve ainsi dans ce deuxième diptyque de ce qui s’annonce comme « la trilogie new-yorkaise » de Mikael la même signature graphique (les noirs profonds, l’encrage brut et brossé, les magnifiques camaïeus de couleurs et les cadrages cinématographiques) mais ce dernier est davantage abouti que Giant dans sa construction narrative et surtout dans le portrait de personnages moins manichéens et plus fouillés : que ce soient Al, Joe ou encore Maggie tous sont porteurs de secrets et de contradictions.

Une vraie grande réussite !

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Harlem - Tome 2

Suite de la biographie de Stéphanie St.Clair. ou comment survivre quand on est femme, noire et criminelle.

Le dessinateur a vraiment la patte et le talent pour nous transporter dans le Harlem des années 30, on y croise à la fois Lucky Luciano et W.E.B. Du Bois, on vibre à l’Apollo et on danse au Cotton Club et on joue à la loterie parce que c’est le seul espoir qui reste.

Chaque dessin est léché, toujours dans des tons sépia, extrêmement détaillé.

Une belle découverte

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Harlem, tome 1 (BD)

Une BD historique en deux tomes.

New York 1931, la prohibition fait encore rage et la grande dépression touche tout particulièrement la population noire de Harlem.

Stéphanie Saint-Clair alias Queenie ou Ze Frenchy, reine de la loterie illégale, lady gangster, femme noire dans un monde de blancs. Un monde de flics ripous, de mafieux et de porte-flingues.

Un trait fin et précis, une ville et une époque bien reconstituée, des couleurs un peu fanées. Le graphisme m’a vraiment emballée.

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Giant, tome 2

Clap de fin du merveilleux Giant, une histoire d'immigrés irlandais, histoire des Sky men, des géants parmi les géants...



Je ne vais pas résumer ce tome 2 et vous laissez le découvrir. Je peux toutefois dévoiler quelques ressorts de l'histoire et thèmes abordés.

Qui dit irlandais, dit immigration... Ce tome est l'occasion de découvrir le processus d'entrée sur le territoire des migrants. Après une longue traversée en 3 ème classe, tous les candidats se retrouvaient à Ellis island où ils passaient par un contrôle d'hygiène, le six second physical. Lors duquel, un médecin repérait une éventuelle maladie et inscrivait à la craie l'état de santé de la personne directement sur son vêtement. C'est ce que nous voyons au tout début de l'album.

Tout le monde n'entrait pas et les recalés étaient renvoyés sur le champ au pays.

Dans cet album, les hommes se confient un peu plus et nous comprenons les raisons de leur venue en Amérique.

L'immigration irlandaise était très forte. Des millions d'Irlandais ont tenté leur chance, échappant aux expropriations, à la famine, la misère et la violence. Le pays connaît de fortes tensions et le souvenir de la guerre civile fratricide est dans toute les mémoires (1922-1923). La lutte est évoquée, notamment l'IRA, dans ce tome 2.

Petit clin d'œil également à la célèbre photo avec le travail sur le chantier d'une photographe et d'un journaliste. Et puis toujours en fil conducteur, la voix du speaker, qui nous raconte la pluie et le beau temps et qui contraste fortement avec la réalité brutale du quotidien et les conditions misérables du monde ouvrier. Et la ville, bien sûr, qui prospère, indifférente au malheur.



Mon avis



Un beau récit, une très jolie conclusion, ce tome 2 est à la hauteur de mes attentes. La petite histoire dans la grande ! Et toujours un plaisir de lire un album de Mikael ...





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Harlem, tome 1 (BD)

1931, cheffe de gang, femme d'affaires, la satanée frenchy à peau d'ébène règne sur Harlem. Elle est la Queen.



Magnifique bande dessinée que j'ai dévoré d'une traite !



Sans me douter que ce tome faisait partie d'une trilogie New-yorkaise, je me suis lancée tête baissée dans cette lecture. Toutefois cette mini série sur Harlem peut se lire séparément du reste; le projet de l'auteur étant de faire découvrir New York à travers la vie de différents personnages. Ici, ce sera la Queen !



Il est précisé en préambule que le récit est une fiction à caractère historique librement inspirée de lieux, événements, personnages entremêlés d'éléments purement imaginaires. Il n'empêche que Stéphanie St Clair, surnommée la Queen, a bien dirigé d'une main de fer Harlem dans les années 30. A la tête d'un véritable empire, elle est banquière d'une loterie rapportant des sommes vertigineuses. Empire que Dutch Schulz, dit le Hollandais, chef de Gang blanc, soutenu par la police locale complètement corrompue, va essayer de s'accaparer. Ainsi débute ce récit ...

J'ai très hâte de lire le tome 2.



Visuel



Les planches sont magnifiques.

Elles offrent de très belles vues de Harlem. Visuellement, c'est très réussi. On est bien dans l'ambiance , une ambiance film de gangsters, en plein coeur de Harlem, ses rues, ses clubs, un rendu très réussi grâce aux dessins réalistes et à la colorisation exceptionnelle de l'auteur .

On alterne entre le brun et le vert pour la majorité des planches , et le bleu et jaune pour les retours en arrière expliquant la vie de Stéphanie St clair avant qu'elle ne devienne Queen.



Scénario



L'histoire de Stéphanie St Clair est évidemment très intriguante et on ne peut pas décrocher sans connaître la suite. Ce premier tome est un hors d'oeuvre qui nous présente surtout la Queen . Même si nous avons bien l'ambiance d'un film de gangsters, nous n'en n' avons pas forcément la puissance de l'action pour l'instant... car la colère gronde et une guerre de gang s'annonce...

La suite au prochain épisode...



Très belle bande dessinée, qui se lit comme on regarde un film, atmosphère polar, et personnage principal, intriguant, envoûtant, une Queen, au caractère bien trempé qui va devoir se battre pour conserver son territoire.





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Harlem, tome 1 (BD)

Mikael s'est lancé dans une biographie déconstruite de Stéphanie St Clair alias Queenie , devenue une figure de la mafia new yorkaise en tenant une loterie clandestine très rentable. Sur une trame principale qui suit Queenie en 1931, au faite de son pouvoir, elle fait des envieux dont le hollandais Schulz, célèbre responsable des jeux clandestins (ou pas), qui cherche à lui prendre le marché, et les responsables de la mafia dont Lucky Luciano qui veut qu'elle leur fasse allégeance. Intelligente, elle contre attaque en cherchant à se faire connaitre par les médias de l'époque, les journaux. En parallèle on la suit de ses débuts de jeune servante dans les Antilles françaises. Ce premier tome nous présente les personnages et lses difficultés rencontrées par la jeune femme, son caractère fort et sans compromis. Ce qu'elle veut c'est l'argent et le pouvoir, ce n'est pas une altruiste mais une personnalité forte et rude, qui ne cherche pas forcément à séduire mais sait très bien utiliser ses atouts pour réussir. Pas foncièrement sympathique, elle reste une criminelle, mais le portrait est nuancé du moins dans cette première partie.

Une évocation élégante et réaliste, les clairs obscurs de Mikael, son sens des décors (New York est magnifié) ajoutent au charme de ce premier tome. A lire§
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Giant, tome 1

Giant est une BD dramatique sur la condition des travailleurs irlandais sur building à New York pendant la grande crise. Elle suit un géant, un forçat du travail et son équipe, il rivettent à chaud les boulons sur les innombrables poutrelles d'acier de ces immeubles géant. Un peu mélodramatique, peu colorée, elle illustre le quotidien de ces ouvriers qui avaient fui la pauvre Irlande vers ce qu'ils pensaient être l'eldorado.
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Bootblack, tome 2

Toujours pas de coup de cœur avec ce 2nd et dernier tome de Bootblack.

Le scénario reste assez décousu du fait des nombreux retours en arrière. Le personnage ne parvient pas à être attachant.

À retenir un dessin magnifique de Mikael, beaucoup plus parlant que les dialogues.

La noirceur des traits se suffit à elle même pour planter un décor de désolation et de désespoir : désespoir pour Al Chrysler, jeune gamin des rue devenu adulte après 10 ans de prison pour meurtre, de ne pouvoir retrouver un amour de jeunesse; désespoir de ne pouvoir planter le drapeau américain sur Berlin en 1945 alors que La Défense du pays semblait être la seule voie pour une renaissance; désespoir de voir la vie filer sans trouver une place dans la société.

Toujours enfin un coup de chapeau pour la couverture et led planches graphiques en fin d’album.
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Bootblack, tome 1

Une mention spéciale pour le graphisme de ce tome 1, les planches en fin d’album et la couverture. Le dessin est d'une vrai richesse, très parlant et met en valeur les personnages.

Une certaine déception quant au scénario mais à voir si cela se confirme dans le T2

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Giant, tome 1

Il y avait certainement de quoi faire avec cette idée de bâtisseur de building new-yorkais. Cependant, l'exploitation n'a pas franchement été à la hauteur de nos attentes.



Je crois que ce qui pêche dans la lecture et qui la ralentis considérablement malgré quelques cases assez contemplatives, ce sont les dialogues d'époque assez fournis et trop bavard en détails inutiles. Il faut le faire avec un héros pourtant taiseux. Je crois que l'accent a été mis sur l'atmosphère au détriment d'un scénario tout simple.



Un ensemble plus aéré et équilibré aurait été sans doute plus satisfaisant. Pour autant, il y a pas mal d'éléments qui sont signes d'une bonne qualité comme le dessin par exemple avec ses couleurs assez sobres mais qui respirent l'architecture locale.



On devine déjà la tragédie annoncée dans le second et dernier tome.
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Giant, tome 1

J'avais vu passer à sa sortie ces très belles couvertures inspirantes, montrant le travail des noirs de l'auteur et le contexte de la grande Dépression à New-York. Ayant lu auparavant l'excellent Blue Note portant un peu sur le même thème (la destinée d'un costaud mystérieux dans le New-York de la Prohibition) je me suis laissé tenter par cette série aux très bons échos presse et dont la fausse suite, Bootlack, sort ce printemps chez le même éditeur.



Dans la Dépression il y a des hordes de chômeurs et d'immigrants attirés par les feux de l'Amérique, mais il y a aussi des riches qui mènent une course aux plus hauts grattes-ciel. Cela fait de l'emploi, dangereux mais rémunérateur et crée des sociétés d'ouvriers rassemblées par nationalité. Parmi eux il y a "Giant", l'irlandais quasi muet. C'est son histoire qui nous est contée...



Le problème avec les BD dont on parle beaucoup c'est qu'on attend un chef d'oeuvre à chaque fois. C'est parfois le cas, mais la plupart du temps on a "juste" de très bonnes BD... C'est un peu ce qui se passe avec ce diptyque Giant qui emprunte un chemin déjà très balisé, celui de la Dépression américaine dont l'iconographie a été allègrement diffusée par la photo et le cinéma. Difficile ensuite de trouver un élément qui justifiera cette énième vision, tant ces plans de gamins jouant dans le jet des bouches d'incendie, ces ouvriers en salopettes trop grandes et ces villes entre noir et miroir font partie de l'imaginaire collectif!



L'ouvrage commence d'ailleurs sur ce cliché mythique d'ouvriers déjeunant sur une poutre suspendue pendant la construction du Rockfeller Center et c'est le point de départ de cet album qui vise à nous conter les dessous de l'image: qui était le photographe, qui étaient les ouvriers, quelle était leur vie et le pourquoi de leur arrivée à New-York. En prenant pour focus un colosse mystérieux, l'auteur instaure un mystère nécessaire au déroulement de sa photographie. L'homme qui manie le pistolet pneumatique destiné à enfoncer les rivets est de celui que l'on ne titille pas. Il sait être protecteur avec son nouveau partenaire d'équipe, un jeune idéaliste beau parleur, pour peu qu'on ne lui pose pas de questions sur son passé. C'est à ce moment que l'on découvre une correspondance avec Mary-Anne, une irlandaise restée au pays et dont les lettres indiquent une grande proximité. Mari? Frère? Le lecteur est titillé par de nombreuses questions que Mikaël délie subtilement tout au long de ses deux tomes. Sur ce plan le scénario est très habile et parfaitement rythmé.



Côté dessin j'ai été un peu déçu en comparaison de l'album de Mickaël Bourgoin, dont le trait est plus organique, plus râpeux et reflète ces espaces sales d'une Amérique à peine sortie du tiers-monde. Intrinsèquement il n'y a rien à reprocher à Mikaël, qui propose des planches aux beaux plans très encrés, suffisamment proches de nos attentes sans tomber dans le fan-service. Simplement, comme dit plus haut, il arrive après beaucoup de très bons travaux et pour comparer à l'album précédent on constate sans doute la différence entre un auteur autodidacte et un autre formé à Emile Cohl.... le diable est dans les détails.



Giant propose une bonne histoire, une époque et un lieu passionnants, dispose de bons dessins et de deux couvertures très marquantes. Il rate néanmoins l'excellence par un petit manque d'originalité, par une touche d'auteur qui permettrait à l'album de dépasser la carte postale. Par de nombreux moments (lorsqu'on aborde la photographe) on n'en est pas loin. Mais ce Giant reste trop longtemps une image, une figure manquant un peu de contenu qui empêche le lecteur de s'impliquer dans sa lecture. Je recommande néanmoins ce diptyque qui est une très bonne lecture pour qui s'intéresse à ce sujet, mais qui n'est pas l'ouvrage majeur dont certains ont parlé.


Lien : https://etagereimaginaire.wo..
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Giant, tome 1

Des nuances de bruns et de jaune beige pour raconter l’histoire de Giant et de ses comparses, employés à la construction du Rockefeller center. A la fois épopée technique et humaine, cette aventure se double d’une radiographie sociale et politique des Etats-Unis plongés en plein crise économique.

Un trait vif, des bribes d’émissions de radio répondent aux rares dialogues entre le sémillant Dan et Giant, escogriffe silencieux. Alors que le quotidien des ouvriers irlandais et italiens s’égrène au fil des pages, l’histoire plus intime de Giant se met discrètement en place. Des lettres envoyées à sa famille restée au pays natal, on devine un homme qui a du quitter précipitamment son pays pour des raisons qui resteront pour le moment mystérieuses.

Tout le talent de Mikael réside dans l’alchimie réussite entre le volet social et les parcours individuels de ses protagonistes, qui forge un récit diablement enlevé. Cet album porte également un magnifique regard sur la construction de New York, côté pile et côté face.

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Bootblack, tome 1

Cette BD nous plonge à New-York dans le monde des jeunes cireurs de chaussures et de leur difficile condition de vie dans les années 1930. Comme dans la BD Giant du même auteur, l'univers de l'époque est très bien retranscrit et décrit : les difficultés économiques, les conditions de vie difficile notamment des immigrés, la violence urbaine entre les différentes bandes, les gangs.. On suit particulièrement une bande de plusieurs gamins dont un en particulier dont le récit nous amène en parallèle à son rôle en tant que soldat lors de la seconde guerre mondiale. Violent mais réaliste, la fin du tome 1 appelle à lire de suite le tome 2.
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Giant, tome 1

J'ai beaucoup aimé ce premier tome. L'histoire se déroule à New York au début des années 1930, on y suit la construction des gratte ciel et notamment du Rockfeller center par des ouvriers irlandais et italiens. Giant est l'un des ouvriers irlandais, homme taciturne et secret; sa vie évolue lorsqu'il engage une correspondance ambiguë avec la veuve d'un ouvrier mort sur le chantier, elle-même restée en Irlande avec leurs enfants. Cette BD montre avec précision et de nombreux détails la vie à cette époque, les conditions de travail, les problèmes sociaux, la vie politique... Les dessins et couleurs accompagnent parfaitement le récit. Tous les personnages sont intéressants et apportent un plus à l'histoire.
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Harlem - Tome 2

Avez-vous vu cette magnifique couverture ? Impossible d'y résister !

Avant il vous faudra lire le tome 1, puisque Harlem est un diptyque. Et ma critique, au passage où je détaille un peu plus.

Une BD d'ambiance, une page d'histoire de Harlem, une belle suite.

Décidément, j'aime beaucoup le travail de Mikael !



Nous avions laissé notre Queen à la fin du tome 1, en mauvaise posture.

Ce tome 2 clôture les aventures de madame St Claire.

Ambiance gangster, cette BD vous plonge dans Harlem. L'esthétique est réussie. Le scénario montre une Queen , combattante, en proie à toutes les convoitises, qui va devoir défendre son business. Une fin réussie pour ce dyptique, assez irrésistible. Et cerise sur le gâteau, on y croise quelques personnages de Giant.

Une petite page d'histoire en forme de polar que je trouve très réussie !
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Harlem, tome 1 (BD)

Cet album de Mikaël, comme l'indique son titre, nous plonge dans le Harlem des années trente. C'est une fiction à caractère historique, librement inspirée de personnages, lieux et évènements réels entremêlés d'éléments imaginaires.

C'est vingt ans plus tôt que Stéphanie St. Claire, jeune servante antillaise a débarqué à New York et s'est affranchie de la servilité ancestrale. Depuis une dizaine d'années elle règne sur la loterie clandestine d'Harlem. Elle est devenue la femme la plus riche des Etats-Unis mais cette ascension d'une femme, qui plus est noire, fait grincer les dents tant de la police locale corrompue que de la mafia blanche. Dutch Schultz, dit le « Hollandais », mafieux sans scrupule a bien l'intention de faire main basse sur son royaume. Mais Stéphanie St.Claire, « Queenie » « La Frenchy » n'a nullement d'intention de céder aux menaces ni de se laisser déposséder. Avec la Grande dépression et la prohibition, la mafia blanche a vu ses profits considérablement diminuer, avec la fin de la prohibition elle voit Harlem comme une zone à conquérir pour renflouer ses caisses. Queenie qui s'entête à refuser de se mettre sous la protection de Lucky Luciano va donc devoir se défense seule en utilisant les mêmes armes que ses agresseurs.

Cet album qui fait partie d'un diptyque nous transporte au coeur du quartier noir de Harlem dans les années 1930 durant la Grande dépression et la prohibition. On y rencontre une femme forte et énigmatique engagée pour la défense de la communauté Afro-Américaine. On découvre son passé par petites touches avec des planches en noir et gris sans aucune bulle qui contrastent avec le clair-obscur en camaïeu de marron, jaune et noir du reste de l'album. Cette ambiance graphique sombre et froide colle parfaitement bien à l'atmosphère de corruption, de misère, de violence, de guerre des gangs qui règne dans ce quartier abandonné de tous mais dans lequel les plus hautes personnalités viennent s'encanailler à la nuit tombée dans les nombreux clubs de jazz .

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Harlem - Tome 2

Mikael s'est lancé dans une biographie déconstruite de Stéphanie St Clair alias Queenie , devenue une figure de la mafia new yorkaise en tenant une loterie clandestine très rentable. Sur une trame principale qui suit Queenie en 1931, au faite de son pouvoir, elle fait des envieux dont le hollandais Schulz, célèbre responsable des jeux clandestins (ou pas), qui cherche à lui prendre le marché, et les responsables de la mafia dont Lucky Luciano qui veut qu'elle leur fasse allégeance.

Son adjoint souhaite qu'elle s'allie à Luciano qui la respecte et pourra la protéger, mais elle refuse, tenant farouchement à son indépendance.

C'est un article du journaliste, qu'elle avait embauché comme attaché de presse, qui provoquera sa chute en révélant un secret intime partagé avec ses deux meilleures amies. Une évocation élégante et réaliste, les clairs obscurs de Mikael, son sens des décors (New York est magnifié) ajoutent au charme de ce dyptique.

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Rapa Nui, tome 1 : Découverte

Rapa Nui est le nom mélanésien donné à l’île de Pâques, cette mystérieuse île perdue au beau milieu de l’Océan Pacifique qui n’a pas encore révélé tout ses mystères à commencer par les fameux moaïs. Ce sont ces fameuses statues de têtes aux dimensions monumentales dont la plus grande pèse 85 tonnes. On en dénombre près de 900 sur l’île. Cela fascine tous les archéologistes du monde entier. Comment ont- elles été érigées et pourquoi sont ‘elle dos à l’océan à une exception près ? On sait depuis que l’île fut boisée autrefois et que ces palmiers ont eu un rôle non négligeable.



Le récit commence par l’invasion de l’île par des pirogues mélanésiennes venues de très loin. On apprend que l’île fut déjà habitée par la civilisation inca plutôt pacifiste. Cela reprend d’ailleurs une des thèses qui fut avancée pour expliquer le peuplement de l’île et qui expliquerait qu'on ait pu trouver des traces de cette civilisation andine à 3700 kilomètres des côtes d’Amérique du sud. Le débat n’est d’ailleurs toujours pas tranché par les chercheurs. L’essentiel du propos n’est absolument pas situé à ce niveau mais ces détails sont plutôt intéressants d’un point de vue historique.



Par la suite, il y a un passage qui se situe en 2017 où l’on assiste à l’arrivée d’un professeur dans une base ultra secrète du Nouveau-Mexique. On n’en saura pas plus car l’action va alors être projetée dans les années 2070 dans une société ravagée par des catastrophes de nature climatique. Il y aura bien un recentrage ensuite sur l’île de Pâques inhabitée depuis.



Le récit est plutôt classique jouant sur la relation père-fille adoptive tout comme le dessin. On n’arrive pas vraiment à cerner le rapport entre les secrets millénaires enfouis sous l’île de Pâques et la solution qui pourrait sauver l’humanité des catastrophes liés au tremblement de terre et au climat.



La lecture fut très agréable et on a envie de connaître la suite de ce diptyque. Il est vrai que cette île la plus isolée au monde exerce pour moi une certaine fascination en raison du témoignage d’une grande civilisation disparue. C’est un cadre suffisamment intéressant pour attirer l’attention des lecteurs d’autant que peu d’ouvrage traite du sujet.



La lecture du second tome nous plonge un peu plus dans la science-fiction où il y a un lien entre les mystères de l'île de Pâques et le devenir écologique de l'humanité. En effet, la déforestation de Rapa Nui a conduit à la chute de cette micro-civilisation. J'ai été un peu déçu par la fin qui soulève des questions ainsi qu'une suite non annoncée. Le dessin présente également des maladresses. La typographie des dialogues est assez mal proportionnée car assez petite. Bref, j’ai vu des défauts techniques qui m’ont sauté aux yeux alors que le premier tome avait été plus fluide. C’est comme si mon regard avait changé.



En conclusion, c'est un titre intéressant qu'il faut découvrir à défaut de le posséder dans sa collection.
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Bootblack, tome 1

BD



"Bootblack" de Mikaël (56p)

Ed. Dargaud.



Bonjour les fous de BD...



J'avais découvert Mikaël avec l'excellente BD " Giant" , et c'est avec plaisir que je me suis plongée dans ce premier tome de " Bootblack".



Les "bootblack" ce sont les jeunes gamin qui, pour 10 cents, cirent les chaussures des nantis.



1945.

Nous suivons Al, fils d'un immigré allemand, et sa bande de petite frappes.

Pas évident de faire son trou quand on dort à la belle étoile, qu'on ne fait que cirer les chaussures ou de petits chapardages.

Mais l'appât du gain est le plus fort et "Al" risque d'y perdre sa liberté tant revendiquée.



Tout aussi excellente que les BD précédentes, nous nous plongeons dans cette Amérique de la fin de guerre.

Graphisme bien maîtrisé.

Texte impeccable.

Vivement la suite .
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Bootblack, tome 1

Après nous avoir fait côtoyer les hauteurs de New York au début du siècle dernier, Mikael reste dans la Grosse Pomme a la même époque mais situe sa nouvelle histoire dans les bas fonds.



On y suit Al, un jeune américain d’origine allemande qui, avec d’autres compagnons de galère, cire les chaussures des riches pour subsister.







Il est amoureux de la jolie Maggie –aspirante actrice au quotidien pas toujours rose- pour laquelle il est bien décidé à sortir de sa misérable condition, même si cela implique de bosser pour des gangsters ce qui, en général, ne finit jamais très bien comme notre bootblack va l’apprendre à ses dépends.



Ayant eu, par dessus le marché, la brillante idée de s’engager dans l’armée, le voilà envoyé au front en Europe où, là aussi, ses illusions vont voler en éclat.







Le trait caractéristique de l’auteur franco canadien fait toujours mouche sur cette histoire terriblement humaine dont le scénario –écrit également par l’artiste- par bien des points, n’est pas sans faire penser parfois au Il Etait une fois en Amérique de Leone.



Les couleurs pastel se font forcément un peu plus sombre que sur le précédent diptyque mais l’ambiance est des plus réussie.



La B.O qu'il faut écouter avec: http://bobd.over-blog.com/2019/06/cirage-de-pompes/bootblack-vs.never-let-go.html
Lien : http://bobd.over-blog.com/20..
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