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Critiques de Montesquieu (152)
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Lettres Persanes

Lecture scolaire.

Voilà, on sait déjà que ce n'est pas un livre que j'ai choisi, que je n'ai pas parcouru les rayons de la bibliothèque pour le trouver, que je n'ai pas dépensé mon argent de bon coeur après l'avoir choisi à la librairie, que je ne l'ai pas rangé religieusement dans le tiroir de ma table de nuit une fois rentrée, et que je n'ai pas non plus attendu impatiemment de le lire. Et puis, j'ai 16 ans, une crise d'adolescence à faire, des parents contre qui me rebeller, des profs à contester, alors forcément, tout ce qui est imposé, je n'aime pas trop, question de principe. Mais d'un autre côté, les livres, c'est mon carburant, et les Lettres Persanes, c'est un classique littéraire, pas vrai? Soit, Montesquieu, je ferai un effort pour toi.

Pour toi, je dépenserai 3,20€, j'écouterai les discours interminables de ma prof de Français sur ton cher -et je cite- "regard éloigné, étranger, distancié, naïf ou plutôt dirais-je faussement naïf", je l'écouterai décortiquer bon nombre de tes lettres mot par mot, procédé par procédé, figure de style par figure de style...

Et comme je ne suis qu'une sale gamine insolente, laisse-moi te dire, mon cher Montesquieu, que parfois c'est trop long, d'accord, parfois une phrase suffirait au lieu d'une lettre, parfois tu en fais un peu trop.

Ah, mais je voulais aussi te dire, j'ai bien aimé cette lettre dans laquelle tu invitais les femmes à se libérer, et aussi celles, dont la 24 fait partie, où tu en mets plein la face au roi, ça lui fera pas de mal, et il y a ces moments où tu critiques la religion et là je suis bien d'accord avec toi, non mais, ça va massacrer des enfants au nom de Dieu et ça ne sait même pas qu'à la base Dieu répand l'amour!

Et mine de rien, quand j'écoute ma prof parler, je me rend compte que 1721, -tu sais, l'année de tes Lettres Persanes- c'était quand même il y a un bout de temps, et même si on a un peu avancé depuis (tu serais fier de nous!), je peux te dire que c'est affolant comme ton oeuvre est encore d'actualité. Alors je me dis que c'est quand même fort, qu'un drôle de bonhomme comme toi, avec ses phrases tordues et suintant l'ancien français, aie pu traverser les époques de la sorte, pour être encore crédible aujourd'hui.

Finalement, je pousserai mon arrogance jusqu'à te dire : bravo.

Et puis surtout : merci.
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Lettres Persanes

C'est un livre que j'avais lu à l'école comme beaucoup et j'ai voulu le relire, mes souvenirs étant plutôt effacés. J'y ai eu beaucoup de plaisir, le livre est très bien écrit, ce qui change de certaines lectures modernes. Les fais, relatés par des personnages certes fictifs mais de l'époque apportent un point de vue assez exotique au vue de la pensée actuelle. Et la fin est plaisante, juste retour des choses!
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Lettres Persanes

Roman épistolaire qui servit à son auteur de critiquer plus librement le système politique de la France du 18ème siècle, les Lettres persanes usent d'un stratagème simple, et pourtant si souvent éprouvé par nos contemporains à travers leurs voyages : le point de vue extérieur sur une société. Montesquieu campe deux personnages persans, Uzbek et Rica qui, dans les années 1710, viennent en France. Leur séjour dure neuf ans, et il est l'occasion d'étonnements très divers de la part des deux hommes, qui correspondent par lettres entre eux et avec d'autres Perses établis en Europe. Pour autant, ces deux personnages ne sont pas des coquilles vides : les développer sert aussi l'exotisme du roman, sorte d'attrait formidable pour le lectorat d'alors. Uzbek avait des relations étroites avec le shah, puisqu'il possédait un harem ; Rica, lui, prend le voyage à Paris comme une occasion de se former, laquelle le réjouira fortement.

Toutefois, la critique sociale est virulente : Rica montre du doigt le ridicule des élites françaises, l'orgueil aussi du peuple, la superficialité des hommes et des femmes. Les Perses décrivent, avec un œil neuf, la vie politique du royaume : le roi guerrier, le clientélisme permanent, le pouvoir absolu. La critique est enfin religieuse, visant l'intolérance de ceux qui se disent apôtres de l'Amour universel pour mieux frapper cruellement leurs ennemis.

D'une facilité de lecture remarquable, le livre est tout à la fois l'occasion d'un regard historique sur une société passée mais dont nous sommes encore les héritiers - notamment du siècle des Lumières - ainsi qu'un véritable et original traité politique.
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Lettres Persanes

Bien plus accessible que ce que j’imaginais, j’ai beaucoup aimé cette lecture.



Usbek quitte pour un temps son harem et son pays afin de découvrir la vie européenne. Dans un échange de lettres avec ses amis, il constate de la différence notoire de comportement et s’étonne chaque jour en philosophant.



Ces Lettres persanes forment un ensemble éclairé sur les différences sociales et religieuses entre deux cultures. Il est clair qu’à travers ces échanges, Montesquieu se permet d’écrire publiquement ce que beaucoup ne font que penser. Écrits libératoires donc, ces observations de la vie mondaine, de la politique, de la religion, enfin des mœurs de l’époque sont clairvoyantes et la diatribe n’est jamais loin des esprits.



Particulièrement sensible au genre épistolaire, je me suis régalé avec cette lecture où la philosophie se cache derrière chaque ligne; une plénitude qui touchera certainement les lecteurs partageant les mêmes affinités littéraires.



Classique, ce roman pourrait surprendre ceux qui s’y attendent le moins : à tester, donc !
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Lettres Persanes

Usbek, un riche noble persan, quitte Ispahan à la recherche de connaissances, en plus de la culture orientale, avec l'idée qu'il faut aussi connaître l'Occident. Il est accompagné de son ami Rica, dans un long voyage à Paris, après avoir laissé ses cinq femmes aux soins de plusieurs eunuques. En entretenant, lors du voyage et du séjour prolongé à Paris (1712-1720), une correspondance avec des amis rencontrés dans les pays traversés, il dresse un regard faussement naïf sur les mœurs, les conditions et la vie de la société française au XVIIIe siècle, politique en particulier, se terminant par une satire cinglante du système de droit.



Montesquieu utilise une perspective étrangère pour mettre en lumière la culture et les systèmes politiques occidentaux, profitant de cette perspective pour tisser une critique bidirectionnelle, des Français et des Perses, des positions libérales et conservatrices.



A Paris, les Perses dressent un portrait de la société française de l'époque, commentant les sujets les plus divers. La différence de tempérament entre les deux amis est notable, Usbek étant plus instruit et posé beaucoup de questions, tandis que Rica est moins impliqué, plus libre et plus attiré par la vie parisienne.



Les Perses notent le rôle des parlements, des tribunaux et des organisations religieuses. Ils décrivent une culture florissante, la prolifération des imprimés. Le café - où se déroulent des débats, du théâtre et de l'opéra. La presse périodique commence à jouer un rôle dans la vie quotidienne. Des institutions (universités, Académie française, sciences) et des groupes sociaux sont également décrits.



Il existe également une étude intéressante sur les religions comparées, dans laquelle Usbek tente de comprendre le christianisme à la lumière de l’islam, ainsi qu’une critique cinglante du dogme religieux.



L'action se déroule dans les dernières années du règne de Louis XIV, décrit satiriquement comme un « grand magicien » qui maintient ses sujets sous l'illusion. Critiquant sévèrement le pouvoir absolu des monarques, qu'il prétend maintenir comme représentants de Dieu sur terre.



Le décor exotique est dû à l'énorme succès de la première traduction dans une langue européenne, le français, des Mille et Une Nuits, réalisée par Antoine Galland.
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Lettres Persanes

En utilisant des protagonistes étrangers, Usbek et Rica, Montesquieu justifie ainsi ses critiques de la societé française.



C'est aussi le moyen pour lui de présenter, au travers des réflexions de ses personnages confrontés à deux mondes culturellement opposés, ses idées politiques. Dans l'édition que j'ai lue, il y a une préface de Laurent Versini qui est très intéressante. Elle explique notamment pourquoi Montesquieu a choisi de présenter certaines sociétés et leurs formes de gouvernement (l'Angleterre, Rome, etc.) et pas d'autres, et démontre également que la thèse germaniste, à laquelle Montesquieu adhère, commence alors à prendre de l'importance.



Ce roman met en avant l'individu : comment être heureux, justifier son existence, sans toutefois nuire à son prochain ? Il base sa réponse sur deux principes essentiels : la justice et la tolérance. Grâce au regard d'Usbek ou Rica, il montre à quel point les sociétés peuvent être ridicules dans de petits détails quand ces valeurs sont universellement partagées et reconnues. Individualité également parce que Montesquieu montre qu'il peut apprécier une entité ou une personne tout en méprisant un ensemble. Par exemple, il croit en Dieu mais dénigre le clergé.



Lecture fluide et agréable : on passe sans peine d'une lettre à l'autre !
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Lettres Persanes

Mon classique préféré
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Lettres Persanes

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Lettres Persanes

Un riche Persan, Usbek, décide de voyager en Occident, aussi bien par intérêt d’observer d’autres sociétés, que par prudence, pour se mettre à l’abri du pouvoir politique de son pays. Il amène avec lui, un jeune homme, Rica. Après un passage par l’Italie, nos Persans arrivent à Paris. Ils écrivent moult lettres, à des amis restés en Perse, à des gens rencontrés sur la route, entre eux également, et pour Usbek à ses femmes et aux eunuques chargés de les garder.



Les lettres sont très diverses, il y a celles qui décrivent les mœurs locales, souvent sous un angle humoristique ou caustiques, il y a les lettres plus philosophiques, où surtout Usbek, s’interroge sur l’organisation politique, sur la religion, sur les mœurs, sur l’économie, l’histoire… et il y a les lettres qui composent une sorte de roman sur les histoires du sérail, sur les rapports d’Usbek avec ses épouses.



Le livre joue sur la vogue de l’Orient, apparue dans la deuxième moitié du XVIIe siècle, suite aux voyages en Chine, au Siam, aux Indes… et aux récits publiés. Entre 1704 et 1717, Antoine Galland, orientaliste et voyageur, publie ainsi sa traduction des Mille et une nuits.



Ces voyages, ces échos des civilisations très différentes, posent les questions de la relativité des cultures, des usages, remettent en cause ce que l’on croyait allant de soi. En même temps, l’opulence supposée et le faste de ces contrées lointaines font rêver.



Une partie du succès des Lettre persanes vient sans doute du goût de l’exotisme du public, des descriptions des mœurs orientales, des savoureuses petites histoires de sérail. Mais l’essentiel du livre se passe en France, et c’est bien plus de mœurs françaises qu’il s’agit que de mœurs persanes. Le fait que le regard soit porté par des étrangers, par des gens venus d’une culture complètement différentes, pas du tout au courant de la façon dont les choses se passent ici, permettent à Montesquieu beaucoup d’acuité dans le regard, beaucoup de férocité dans la critique et la satire, puisque ce sont des étrangers qui ne comprennent pas. Au fameux « Comment peut-on être Persan » il peut opposer « Comment peut-on être Parisien ».



De même, les réflexions sur le pouvoir politique, sur la religion, sur les mœurs (avantages du divorce etc) sont permises davantage à ces Persans, d’autant plus qu’ils les illustrent par des exemples de chez eux, même si évidemment, la portée que veut leur donner Montesquieu est universelle. Comme commence à être universelle la nature humaine, vue par les philosophes du XVIIIe siècle.



Il est évidemment impossible de faire ici une analyse de cette œuvre très dense et complexe. Juste quelques remarques sur les choses qui m’ont frappées lors de cette relecture.



Déjà le prima accordé à la raison. L’être humain est complètement rationnel, il agit dans son intérêt, en choisissant la meilleurs option pour lui. Montesquieu semble éliminer complètement les affects, les conduites émotionnelles et passionnelles. Par exemple, il exclut complètement la possibilité de prendre plaisir à faire souffrir l’autre, sans que cela rapporte un bien matériel, juste pour le plaisir d’infliger de la souffrance. Ce qui est bien optimiste, et bien naïf j’en ai peur. Enfin tout au moins dans ses analyses. Parce que notre Usbek, tout prêt à avoir une immense ouverture sur les mœurs, à s’interroger sur le bien fondé des harems, à vanter les mérites de la douceur et de la mansuétudes, se transforme en tyran sanguinaire dès qu’il sent ses femmes lui échapper à distance.



Liée à cette notion de rationalité de l’être humain, l’idée qu’on a qu’à laisser jouer les intérêts individuels, pour obtenir le meilleur état possible de la société. Les forces vont d’une certaine façon s’équilibrer, nous avons tous besoin les uns des autres, si on se comporte d’une façon malhonnête ou injuste, cela va se retourner contre nous. Montesquieu ne semble pas du tout percevoir que les appétits de certains sont bien plus grands que la moyenne, qu’il existe un goût du pouvoir et de la domination pour elles-mêmes, la cruauté gratuite. J’exagère sans doute un peu, mais cette vision du monde est quand même là, et comme elle est toujours d’actualité, elle m’a frappée.
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Lettres Persanes

Parfois naïf mais indispensable
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Lettres Persanes

Premier ouvrage de Montesquieu. Le contenu est très composite, voire désordonné : politique, histoire, religion, comparaison des cultures… et contrairement aux œuvres qui suivront, il relève moins d’analyses documentées que de premières réflexions, brutes. Ces lettres semblent contenir comme l’actualité de pensée de l’auteur, comme un journal. Sans doute conscient de la non-scientificité de ses réflexions, de la jeunesse de sa pensée politique encore en formation et de ses techniques d’écriture que Montesquieu use du détour de la fiction littéraire.

Pour exprimer son point de vue philosophique sur la situation politique de son pays, Montesquieu va mêler trois ressorts littéraires particulièrement à la mode : l’écrit épistolaire, l’orientalisme et le récit de voyage. Si les Lettres portugaises en 1869, tout comme Les Lettres d’amour entre un noble et sa sœur en 1684 en Angleterre, tous deux parus anonymement, avaient fait grand bruit, c’est sans nul doute L’Espion turc (1684), de Giovanni Paolo Marana, célèbre roman épistolaire dans lequel un turc informe par lettres des mœurs de l’Europe, qui inspire le schéma des Lettres persanes à Montesquieu. Les lettres permettent de donner un effet de réel à la fiction en faisant croire au lecteur qu’il entre dans la discussion intime de vrais hommes et femmes. Ajoutons pour comprendre le contexte littéraire la vogue de l’orientalisme, avec le succès énorme des Mille et une Nuits d’Antoine Galland (1704-1717) – Montesquieu joue sur l’érotisme exotique du sérail – et celle des récits de voyage (on sait que Montesquieu a lu le Voyage en Perse de Jean Chardin en 1707).

Mais ce roman épistolaire semble un prétexte à l’écriture, un moteur. Comme si chaque lettre avait été le lieu d’un entraînement à la réflexion et à l’expression sur un sujet offert par ses lectures ou par l’actualité politique. L’auteur crée une situation d’énonciation propre à développer un sujet, créant parfois de nouveaux personnages pour le traiter. C’est peut-être ce qui donne cet entrelacement de thèmes et d’expéditeurs. Le livre n’est sans doute pas planifié (peut-être l’intrigue finale du sérail) et certains personnages épistoliers apparaissent pour évoquer un nouveau sujet qui ne sera plus développé par la suite, et ne réapparaissent donc plus. Ce roman, c’est l’atelier de formation intellectuelle de Montesquieu.

Pour s'exprimer à loisir sans craindre la censure, il utilise le détour de la fiction mais également le subterfuge du décentrement : il place son regard critique dans les yeux de voyageurs venus d'un pays lointain et qui donc peuvent s’exprimer avec des yeux naïfs et des paroles de blasphème sans craindre les foudres des discours d’autorité (toutefois le roman sera publié anonymement à Amsterdam). Plus encore, le décentrement permet de bloquer les réflexes d’analyses des lecteurs : pour lire ces lettres, ils acceptent de se mettre à la place des personnages et intériorisent leurs point de vue sur le monde et réfléchissent à partir de ce nouveau centre. Ils ont donc suspendu leur jugement automatique résultant de leur éducation et sont peut-être arrivés à un avis totalement contraire à celui qu’ils avaient. Le résultat obtenu ainsi est le relativisme culturel : nos opinions et jugements moraux sont totalement dépendants de notre bain culturel, de notre situation sociale ou géographique… Il n’y a à priori pas de valeurs morales universelles. (A peu près à la même époque, Jonathan Swift use d’une technique semblable, mais inversée – c’est un Anglais qui voyage et découvre des civilisations extraordinaires qui le font réfléchir et relativiser –, pour exprimer ses opinions politiques dans les Voyages de Gulliver, écrit en 1721).

Mais ce roman n’est pas seulement un jugement sur la France, Montesquieu compare et critique aussi certains aspects du mode de vie des pays musulmans, notamment les interdits alimentaires mais surtout la domination de l'homme sur les femmes, enfermées dans un harem, la polygamie, les eunuques… alors que ce dernier aspect est au contraire généralement fantasmé par ses contemporains orientalistes. Il va au contraire admirer leur simplicité, leur humilité, leur respect, au contraire du mode de vie européen, de sa modernité excentrique, de l'hypocrisie de la Cour, des intrigues politiques, de la culture de l'apparence…
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Lettres Persanes

Les « Lettres Persanes » est un roman épistolaire, c’est-à-dire un recueil de lettres écrites par des amis Persans visitant l’Europe de 1712 à 1720. Au fil de leurs rencontres et de leur découverte de la civilisation occidentale, ils échangent leurs impressions, leurs avis et leurs critiques sur la société du 18e siècle. Ainsi, Usbek et Rica, qui se trouvent en France, n’hésitent pas à dépeindre les mœurs, les conditions et la vie de la société française. Rhédi, quant à lui, voyage à Venise. En parallèle de cette correspondance, on lit également celle qu’entretient Usbek avec son sérail, c’est-à-dire ses eunuques et ses femmes restés en Perse.



Ce roman épistolaire est l’occasion pour Montesquieu d’aborder toutes sortes de sujets : politiques, religieux, moraux, littéraires et économiques. Avec un style satirique, il ne craint pas la censure de l’époque en émettant ses avis et idéaux car il se pose comme le simple traducteur de lettres trouvées par hasard. Ce n’est pas lui qui parle, ce sont les voyageurs perses. Ainsi, il expose ses idées sur la société occidentale du 18e siècle, mais aussi sur les us et coutumes qui se pratiquent en Orient, notamment par rapport à l’existence des harems.

J’ai trouvé ce roman épistolaire très agréable à lire. Le propos de Montesquieu, satirique et souvent plein d’humour, est toujours vif et incisif.

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Lettres Persanes

Un roman épistolaire qui est une vraie invitation au voyage. Lu au lycée j'avais adoré.
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Lettres Persanes

"Les Lettres Persanes", grand classique de la littérature française, n’est sûrement pas à présenter. La préface de Jean Starobinski dans l’édition Folio Gallimard est d’ailleurs très éclairante et instructive pour avoir un aperçu des enjeux de cette fiction épistolaire traçant le parcours amusé et curieux de deux Persans en terre occidentale.

Prétexte à une critique des travers des hommes, qu’ils soient occidentaux ou orientaux, et à une réflexion sur la gouvernance, le colonialisme, la condition féminine qui, même si elle était loin d’être acceptable et égalitaire dans les sociétés européennes, était de toute façon peu glorieuse pour les femmes musulmanes.

On y découvre un Montesquieu précurseur de Voltaire, s’attaquant déjà aux ridicules des dogmes religieux. Il faut dire qu’il y avait matière à discussion, la bêtise des gens d’Eglise contemporains l’atteste encore.
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Lettres Persanes

analyse et observations pertinentes pour nous éclairer sur les évolutions personnelles différenciées des personnages à replacer dans leur contexte d'époque , ...toujours d'actualité !

à méditer
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Lettres Persanes

Bah oui, je n’avais jamais lu les « Lettres Persanes » de Montesquieu... Je sais, c’est très mal, mais la littérature du XVIIIe siècle ne m’a jamais particulièrement attirée et je garde un souvenir indifférent de mes lectures scolaires de Voltaire et franchement ennuyé de celles de Rousseau. Histoire de ne pas mourir stupide, j’ai voulu retenter tout de même ma chance avec Montesquieu et ses fameuses lettres encensées par tous les professeurs de littérature depuis que le Grand Manitou a créé le système éducatif.



Au cas très improbable où vous ne connaitriez pas le contexte du livre, le voici : à la fin du glorieux et surtout très longuet règne de Louis XIV, deux persans débarquent en France, poussés leur désir de découvrir le monde occidental. Usbek le penseur vertueux et Rica l’homme sociable arrivent donc à Paris et béent d’ahurissement devant ce monde si différent de celui auquel ils sont habitués : tout les étonne, des extravagances de la mode française aux incessantes querelles de l’Eglise, en passant par les petites manies des bourgeois parisiens et les ridicules des courtisans de la Cour du Roi Soleil. Montesquieu nous fait partager leur abondante correspondance avec leurs proches restés en Perse, prétexte à milles petites réflexions et commentaires philosophiques sur des sujets aussi variés que la politique, la religion, la littérature, la place des femmes dans la société, la justice, etc.



Première chose à souligner à l’avantage de Montesquieu, son style d’écriture est effectivement, et comme je l’ai souvent entendu répéter, très agréable à lire : à la fois fluide et riche, il capte sans difficulté l’attention du lecteur et on saute rapidement d’une lettre à l’autre, d’autant plus que la plupart sont très courtes. La plupart des réflexions exposées dans ces lettres sont à la fois pertinentes et faciles d’accès, présentées avec une simplicité et un humour légèrement narquois qui font plaisir à lire, quand on pense à l’herméticité de la plupart des ouvrages philosophiques (ô cours de terminale, comme vous vous rappelez douloureusement à mon souvenir). Montesquieu philosophe, j’adhère !



Montesquieu romancier, un peu moins … Je regrette notamment d’avoir trouvé l’aspect roman épistolaire si peu exploité et essentiellement prétexte à exposer les idées de l’auteur, simple artifice littéraire sans véritable impact narratif. Je n’ai pas éprouvé non plus d’intérêt particulier pour les personnages, aucun ne possédant de véritable « voix » littéraire, leurs réflexions étant interchangeables à mes yeux et variant uniquement sur les thématiques – vertu et éthique pour Usbek, société et mondanités pour Rica. Enfin, mais c’est très subjectif de ma part, le ton moralisateur de l’ensemble m’a un peu lassée sur la fin. Pas une révélation en ce qui me concerne, mais une lecture instructive et intelligente tout de même.

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Lettres Persanes

Un joli regard croisé sur les différences culturelles et la manière de percevoir l'autre. L'exercice de se mettre dans la peau d'un étranger et de porter un jugement sur sa propre culture permet de remettre en question nos croyances. Les différences culturelles mais également générationnelles sont étudiées à la loupe. Bien qu'écrit au XVIIIe siècle, ce livre reste très actuel.
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Lettres Persanes

Roman épistolaire à portée philosophique et pour la première fois sociologique, Montesquieu dépeint les moeurs, la vie, la politique, et tout ce qui fait la société française d'un oeil externe. Celui d'un Persan. Mais qui lui-même, sous le coup de ses découvertes, reçoit d'Ispahan de terribles nouvelles... Lui, qui découvre une certaine liberté à travers la société française, se voit "critiquer" chez lui.

Une double critique qui m'a permis de reprendre pied avec la sociologie des premiers temps.
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Lettres persanes - Dossier servitude et sou..

Usbek est un noble persan. Il quitte Ispahan pour entreprendre avec son ami Rica un long voyage à Paris qui dure de 1712 à 1720, ce qui lui permet de décrire la société louis-quatorzienne et les troubles liés à la Régence. Une critique acérée de l'absolutisme royal, de la religion et d'une société parisienne dirigée par les apparences.
Lien : https://commentairecompose.f..
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Mélanges inédits de Montesquieu - 1892

Une vrai référence de pensée, toujours d'actualité car universel...
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