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Critiques de Montesquieu (149)
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Lettres Persanes

Les lettres persanes sont un trésor de la littérature française, que tout le monde étudie succinctement au lycée mais… que personne (ou presque) ne lit jamais intégralement. On le sait, elles sont censées avoir été écrites par deux natifs d'Ispahan qui font un séjour prolongé en Europe Occidentale. Une partie de cette correspondance, destinée au harem d'Usbek (où, en son absence, les choses vont tourner au vinaigre), est centré sur le mode de vie persan et est facile à lire. le reste, c'est-à-dire la majorité de ces lettres, permettent aux voyageurs de donner leur point de vue sur la société française du début XVIIIème siècle. Leur curiosité - qui ne vaut certes pas approbation ! - s'étend à tous les domaines, politique, moeurs, religion, philosophie, etc... L'un des grands motifs de stupéfaction est le laxisme moral qui conduit les épouses à tromper souvent leur mari (et réciproquement) sans soulever de réprobation. Mais, aussi, la religion locale est questionnée finement, Usbek n'hésitant pas à entrer dans les subtils arcanes de la métaphysique - c'est peu vraisemblable car un étranger n'a jamais pas assez d'intérêt pour cela.

Même si le ton reste badin, il faut au lecteur beaucoup de concentration pour lire ces lettres dont le sujet est sérieux et qui se réfèrent à une situation vieille de trois siècles. En outre, la langue de Montesquieu est très pure, mais un peu désuète. Ce n'est donc pas un livre facile. Heureusement le découpage en lettres (souvent courtes) facilite un peu la lecture.
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Lettres Persanes

Lu il y a longtemps (un an environ) pour les cours, et je n'avais pas trop accroché.. Pour dire vrai à certains moments je survolais même les pages tellement la lecture m'intéressait peu.. on dirait que je ne suis pas une grande adepte du XVIIIe.. Mais alors la fin avec le retournement de situation et la mort de ... Roxane je crois ? popopo quel grand moment de la littérature c'était excellent cette partie là je l'ai adorée...
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Lettres Persanes

Plongeons dans "Les Lettres Persanes" de Montesquieu, une œuvre du XVIIIe siècle qui nous transporte dans un monde où les correspondances fictives de deux Persans, Usbek et Rica, observent et commentent la société française de l'époque.



Cette correspondance intellectuelle commence avec les réflexions critiques et satiriques des Persans sur la France du XVIIIe siècle. Montesquieu, avec sa plume acérée, jongle entre l'humour subtil et l'analyse sociopolitique. Les lettres deviennent des instantanés de pensées qui capturent les préjugés, les absurdités et les contradictions de la société de l'époque, offrant une fenêtre ouverte sur le quotidien du XVIIIe siècle français.



Ces lettres se présentent comme un miroir reflétant les valeurs, les travers et les idées de la société. Montesquieu utilise l'humour subtil pour éclairer et l'analyse sociopolitique pour questionner, créant ainsi une trame narrative évolutive. Le dialogue entre les Persans, Usbek et Rica, constitue un aspect subtil qui se répond et évolue au fil de leurs observations.



Montesquieu remet en question les conventions sociales de l'époque à travers le regard étranger des Persans, tout en offrant également une fenêtre sur l'Orient, contribuant à la fascination de l'époque pour l'exotisme. Le regard persan devient un outil critique, dévoilant les hypocrisies et les injustices de la société française.



"Les Lettres Persanes" réussit à être à la fois léger et profond, offrant une lecture captivante et enrichissante. La structure de l'œuvre agit comme un kaléidoscope intellectuel, où chaque lettre offre une perspective unique. Ce joyau littéraire transcende les frontières temporelles, invitant à la réflexion et offrant un voyage intellectuel captivant. Découvrir ou redécouvrir cette œuvre, malgré son ancienneté, révèle une pertinence et une vivacité remarquables.
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Lettres Persanes

Comme si j'n'existais pas

Elle est passée à côté de moi

Sans un regard, reine de Saba

J'ai dit Aïcha, prends, tout est pour toi



ça se termine dramatiquement, dans le sang, au sérail d'Usbek, qui est à Paris. Loin des yeux, loin du coeur ?

Les lettres persanes est/sont un roman philosophico-politique épistolaire. Usbek abandonne son sérail d'Ispahan à son grand eunnuque noir, et part plusieurs années pour Paris avec son ami Rica.

Ce qui les frappe d'entrée, ce sont les Parisiennes, libres, pas voilées, qui vont où elles veulent, qui disent ce qu'elles veulent.

Après, selon les lettres et la sensibilité des deux amis, ceux-ci ( le baron de Montesquieu) abordent divers sujets, religieux, politiques et sociaux.

Louis XIV, les jésuites et Dieu ( convention humaine) en prennent pour leur grade ; la justice et les lois aussi, mais surtout l'étroitesse d'esprit des magistrats et de ceux qui font les lois. Depuis Les lettres persanes ( 1721), on voit pointer le traité politico-philosophique " De l'Esprit des lois"(1748).

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La forme épistolaire permet à Montesquieu une critique déguisée sous forme de deux étrangers qui s'envoient des lettres, entre eux mais aussi en Perse, de critiquer indirectement le système français.

Par exemple, quand Montesquieu croit percevoir un abaissement de la démographie. Il explique cela d'une façon intéressante.

Pour l'auteur, le système romain ( mariages-divorces) était meilleur ; ici, une femme qui n'aime pas son mari ne peut divorcer ; d'autre part, il y a trop d'ecclésiastiques ( qui ne font pas d'enfants) ; quand au système musulman des harems, le nombre d'eunnuques empêche, selon lui, l'augmentation des naissances.

Après une descente aux enfers de l'incompétence des médecins, l'auteur trouve une solution aux problèmes d'insomnies : des décoctions à base de tisanes de feuilles philosophiques saoûlantes, de harangues ou de sermons !

Il fait une belle analyse de chacun des pays d'Europe, relevant d'une phrase les points forts et faibles de chacun !



Puis le lecteur "souffle", se distrait quand Zalema imagine un sérail inversé où une femme aurait plein d'hommes !

Enfin, John Law passe au tribunal montesquien : c'est un infâme ministre ( oui, j'ai vérifié, cet Ecossais a été ministre français), qui donne le mauvais exemple avec ses billets, bouleverse l'ordre établi sous la régence, et l'on s'aperçoit que des débiteurs tuent alors leurs créanciers ( vrai/faux?)

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J'ai été lent à le lire, ce livre est soporifique pour moi, comme les sermons de la décoction montesquieuse ; en plus je n'aime pas les romans épistolaires, car même si je rentre dans le coeur des personnages, je suis perdu car j'aime suivre un fil rouge. Là, on passe du coq à l'âne. Chez mon Friedrich aussi, mais lui, je l'aime, c'est différent, j'ai une profonde amitié pour mon moustachu souffrant de l'humain trop humain, tout comme pour mon Stefan en crise ( L'homme cardinal est, lui aussi, une révolte)

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ici, Charles Louis de Secondat, baron de la Brède et de Montesquieu, par les yeux perçants de nos deux Persans, semble faire un froid bilan de la France de Louis XIV, qui abaisse les nobles, et de Philippe II, duc d'Orléans, qui se fait piéger par un financier étranger.

Cependant, c'est brillant ! le style est clair, malgré de rares passages obscurs, et comme mon Friedrich, Charles Louis ( n'est ce pas ; tu-vas-bien ?) Charles Louis donc, sait faire de petites phrases qui illuminent ce roman épisolaire :)

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Lettres Persanes

Usbek, un riche noble persan, quitte Ispahan à la recherche de connaissances, en plus de la culture orientale, avec l'idée qu'il faut aussi connaître l'Occident. Il est accompagné de son ami Rica, dans un long voyage à Paris, après avoir laissé ses cinq femmes aux soins de plusieurs eunuques. En entretenant, lors du voyage et du séjour prolongé à Paris (1712-1720), une correspondance avec des amis rencontrés dans les pays traversés, il dresse un regard faussement naïf sur les mœurs, les conditions et la vie de la société française au XVIIIe siècle, politique en particulier, se terminant par une satire cinglante du système de droit.



Montesquieu utilise une perspective étrangère pour mettre en lumière la culture et les systèmes politiques occidentaux, profitant de cette perspective pour tisser une critique bidirectionnelle, des Français et des Perses, des positions libérales et conservatrices.



A Paris, les Perses dressent un portrait de la société française de l'époque, commentant les sujets les plus divers. La différence de tempérament entre les deux amis est notable, Usbek étant plus instruit et posé beaucoup de questions, tandis que Rica est moins impliqué, plus libre et plus attiré par la vie parisienne.



Les Perses notent le rôle des parlements, des tribunaux et des organisations religieuses. Ils décrivent une culture florissante, la prolifération des imprimés. Le café - où se déroulent des débats, du théâtre et de l'opéra. La presse périodique commence à jouer un rôle dans la vie quotidienne. Des institutions (universités, Académie française, sciences) et des groupes sociaux sont également décrits.



Il existe également une étude intéressante sur les religions comparées, dans laquelle Usbek tente de comprendre le christianisme à la lumière de l’islam, ainsi qu’une critique cinglante du dogme religieux.



L'action se déroule dans les dernières années du règne de Louis XIV, décrit satiriquement comme un « grand magicien » qui maintient ses sujets sous l'illusion. Critiquant sévèrement le pouvoir absolu des monarques, qu'il prétend maintenir comme représentants de Dieu sur terre.



Le décor exotique est dû à l'énorme succès de la première traduction dans une langue européenne, le français, des Mille et Une Nuits, réalisée par Antoine Galland.
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De l'esprit des lois

C'est une œuvre très importante, toujours citée avec force en cours de droit, c'est dire son importance. Et c'est ainsi que je l'ai découverte.

Une œuvre cependant ardue à lire (j'espère en avoir saisi l'esprit), mais passionnante.

Les théories de Montesquieu sont très argumentées, parfois pleines d'ironie (lorsqu'il traite de l'esclavage), certaines sont fondamentales et servent de base à nos institutions (la séparation des pouvoirs).

Une référence incontournable.
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Lettres Persanes

Objet littéraire à mi-chemin entre fiction et philosophie, les Lettres persanes constituent un ensemble assez hétéroclite, où la lecture peut dérouler sur vingt pages à la faveur des développements de l’intrigue, d’anecdotes ou de récits enchâssés à valeur philosophique, et s’embourber sur les vingt pages suivantes au milieu de considérations très théoriques sur la justice ou la liberté.



D’abord, sur l’intrigue, qui ne semble que donner prétexte et cadre au voyage des Persans en Europe et à leurs méditations au contact de ces singulières sociétés chrétiennes, il n’y a rien d’absolument transcendant. Usbek part voyager en laissant ses femmes sous la séquestre de ses eunuques, et s’absente pendant si longtemps qu’elles finissent par chercher à tromper leurs gardiens. Voilà, très simple, avec des évolutions suggérées graduellement par de rares mais réguliers échanges de lettres inquiètes entre Usbek et ses serviteurs. On sent une certaine fascination pour le harem oriental et ses sommets de sophistication que l’écriture si élégante du XVIIIème siècle mariée au ton des Mille et Une Nuits retranscrit très plaisamment. L’histoire vient toutefois apporter une concrétisation dramatique aux réflexions occasionnées entre les voyageurs persans en Europe, notamment sur la question de la liberté du genre humain en général, et des femmes en particulier. Tandis que les Persans semblent « occidentaliser » leur pensée, non pas sur tout mais sur quelques sujets sur lesquels ils semblent admettre le bon sens qui prévaut en Europe par rapport à leur propre société, la catastrophe finale qui bouleverse le harem d’Usbek constitue la chute fatale, presque logique, du caractère resté purement théorique de cette occidentalisation. Loin d’atténuer les conditions d’enfermement de ses femmes à la faveur de ses convictions ébranlées, Usbek, en proie à une jalousie qui est la conséquence des usages de la Perse, qu’il discute mais ne remet jamais en cause dans la pratique, les maintient, voire les durcit sur la foi des rapports alarmés des eunuques, au point d’exaspérer ses épouses désormais prêtes à tout pour s’affranchir de leur joug.



Voilà pour la promotion du mode de vie occidental, assez largement ignoré au profit des critiques qu’il génère dans l’esprit des Persans si l’on s’en tient à l’image répandue du livre. Ces critiques existent bien évidemment, nombreuses, soit sur le plan des mœurs, avec, dans ce cas, une naïveté factice assez comique de la part de l’auteur, soit sur le plan des valeurs, sur un ton plus philosophique et donc plus sérieux. La France est la principale cible des méditations des voyageurs, même s’il y a aussi quelques remarques sur l’Espagne, l’Angleterre, ou encore la Russie. Elle est appréciée selon le point de vue de Persans, bien évidemment, pour qui par exemple la libre société des femmes est une nouveauté à laquelle ils se convertissent semble-t-il assez facilement, mais aussi selon le point de vue de sages qui analysent la signification profonde, et parfois l’absurdité ou l’incohérence des usages, grâce à un recul, normal pour un étranger, mais que seul un esprit européen exceptionnellement libre et anticonformiste comme celui de Montesquieu peut adopter. Sur les questions philosophiques, tout n’est pas au même niveau d’exigence : cela va de la longue description de l’évolution des Troglodytes, métaphore limpide, jusqu’à de difficiles réflexions extrêmement théoriques sur le sens de la justice.



A remarquer pour notre époque préoccupée par la surpopulation de la Terre : l’auteur, à moins de trois siècles de nous, se fait longuement l’écho d’une anxiété rigoureusement opposée, celle de la dépopulation, résultat de faits culturels dans le monde chrétien (célibat des prêtres) et dans le monde musulman (polygamie, castration des eunuques) ; de même que pour la théorie rapidement évoquée des climats, lesquels seraient directement responsables du type de gouvernement d’un territoire, l’on doit bien prendre en compte que les quelques pensées pour le moins capillo-tractées qui peuvent se trouver ne doivent pas pousser à rejeter en bloc toutes les thèses du livre, extrêmement diverses et plus ou moins approfondies. Même si la société décrite, tantôt avec ironie, tantôt avec humeur, ne semble historiquement plus avoir grand-chose de commun avec la nôtre, ne serait-ce que sur le type de gouvernement, un petit effort de prise de hauteur permet de constater qu’à bien des égards, nous sommes en sommes les dignes descendants. J’en veux pour unique exemple parmi bien d’autres le traitement de la pratique du journalisme et de l’écriture : alors que les profanes s’effacent volontiers devant les spécialistes reconnus dans un domaine précis partout ailleurs, nous autres, Occidentaux anonymes et amateurs, revendiquons l’orgueil de claironner nos jugements et nos appréciations à la face de nos vrais intellectuels et professionnels, encouragés en cela par des tribunes comme Babelio (vous voyez, je plaide coupable), en nous attendant à ce que nos ressentis soient aussi légitimes que leurs décrets. Continuons, demeurons ce que nous sommes, mais ne soyons pas dupes de la valeur réelle de notre discours.
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Lettres Persanes

En utilisant des protagonistes étrangers, Usbek et Rica, Montesquieu justifie ainsi ses critiques de la societé française.



C'est aussi le moyen pour lui de présenter, au travers des réflexions de ses personnages confrontés à deux mondes culturellement opposés, ses idées politiques. Dans l'édition que j'ai lue, il y a une préface de Laurent Versini qui est très intéressante. Elle explique notamment pourquoi Montesquieu a choisi de présenter certaines sociétés et leurs formes de gouvernement (l'Angleterre, Rome, etc.) et pas d'autres, et démontre également que la thèse germaniste, à laquelle Montesquieu adhère, commence alors à prendre de l'importance.



Ce roman met en avant l'individu : comment être heureux, justifier son existence, sans toutefois nuire à son prochain ? Il base sa réponse sur deux principes essentiels : la justice et la tolérance. Grâce au regard d'Usbek ou Rica, il montre à quel point les sociétés peuvent être ridicules dans de petits détails quand ces valeurs sont universellement partagées et reconnues. Individualité également parce que Montesquieu montre qu'il peut apprécier une entité ou une personne tout en méprisant un ensemble. Par exemple, il croit en Dieu mais dénigre le clergé.



Lecture fluide et agréable : on passe sans peine d'une lettre à l'autre !
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Lettres Persanes

Voilà un petit livre qui me faisait de l'oeil dans un brocante, … et je ne suis pas déçue du détour ! La lecture de ce roman épistolaire est facile et fluide, même si on peut vite être agacés par le ton moralisateur de l'auteur… Uzbek et Rica quittent leur Perse natale et débarquent en France, ils nous font part de leurs impressions et de leurs étonnements dans des courriers qu'ils font parvenir à leurs amis restés au pays… C'est l'occasion pour Montesquieu de faire une critique (ou plutôt une satire !) de la société de l'époque : la politique bien sûr, mais aussi les travers des petits bourgeois parisiens, des courtisans de la Cour, des hommes d'Eglise, la mode, l'intolérance, l'hypocrisie, le clientélisme… bref beaucoup de choses encore bien actuelles ! Sous couvert de naïveté, le ton est résolument virulent, et j'étais très étonnée de trouver également des passages assez sensuels ! A l'adolescence j'étais clairement passée à côté de tout ça lors de mes cours de philo…
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Essai sur le goût

Ce sont les différents plaisirs de notre âme qui forment les objets du goût. Il ne suffit pas de montrer à l'âme beaucoup de choses, il faut les lui montrer avec ordre. L'âme aime la symétrie, les contrastes, la surprise. Les gens délicats sont ceux qui à chaque idée ou à chaque goût joignent beaucoup d'idées ou de goûts accessoires.
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Lettres Persanes

Bien plus accessible que ce que j’imaginais, j’ai beaucoup aimé cette lecture.



Usbek quitte pour un temps son harem et son pays afin de découvrir la vie européenne. Dans un échange de lettres avec ses amis, il constate de la différence notoire de comportement et s’étonne chaque jour en philosophant.



Ces Lettres persanes forment un ensemble éclairé sur les différences sociales et religieuses entre deux cultures. Il est clair qu’à travers ces échanges, Montesquieu se permet d’écrire publiquement ce que beaucoup ne font que penser. Écrits libératoires donc, ces observations de la vie mondaine, de la politique, de la religion, enfin des mœurs de l’époque sont clairvoyantes et la diatribe n’est jamais loin des esprits.



Particulièrement sensible au genre épistolaire, je me suis régalé avec cette lecture où la philosophie se cache derrière chaque ligne; une plénitude qui touchera certainement les lecteurs partageant les mêmes affinités littéraires.



Classique, ce roman pourrait surprendre ceux qui s’y attendent le moins : à tester, donc !
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Lettres Persanes

Oser une critique des Lettres Persanes, œuvre majeure du 18ème siècle, sans tomber dans la prétention ou le ridicule est un exercice difficile. Et pour autant, j'ai le sentiment qu'un résumé de plus de ce roman épistolaire n'apporterait rien aux babeliotes, d'autres l'ayant fait avant moi avec talent.

Disons juste ce que j'ai aimé et moins aimé dans cet ouvrage.

J'ai aimé le brio d'un jeune auteur plus que prometteur (Montesquieu avait 32 ans à la parution de l'ouvrage), son habileté à se servir de personnages étrangers pour soulever des idées originales dans un siècle où la liberté d'expression était encore sous contrôle.

J'ai aimé la liberté de ton et l'humour du livre. C'est drôle sans être ironique. Montesquieu n'a pas la méchanceté de Voltaire.

J'ai aimé enfin certains portraits de personnage annexes, qui m'ont rappelé les Caractères de La Bruyère, qui demeurent à ce jour inégalé par la brièveté et la netteté du trait.



J'ai moins aimé les lettres en relation avec le harem d'Usbek, que j'ai trouvé sans grand intérêt. C'est la partie romanesque du roman. Le regard sur la condition féminine a quel peu changé depuis trois siècles, et c'est tant mieux.

Autant la critique de l'occident m'a semblé pertinente, autant les commentaires relatifs à la Perse m'ont semblé assez factifs et nourris de préjugés.



Je suis content d'avoir lu ce classique dont la lecture me manquait. Il s'agit plus d'un essai que d'un roman, même épistolaire, qui introduit bien à la lecture des œuvres du siècle des lumières, œuvres le plus souvent sérieuses et lourdes, du moins pour celles qui sont parvenues jusqu'à nous (j'excepte Marivaux et Beaumarchais).
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Lettres Persanes

Comme pour chaque livre, la seule question qui subsite une fois la lecture achevée est de savoir s'il m'a suffisamment plu, interpellé, questionné ou émerveillé pour que je souhaite me replonger un jour dedans et parcourir une nouvelle fois ses pages. La réponse est oui, je me souviens avoir été marqué par ma première lecture
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Lettres Persanes

Dans les Lettres persanes, Usbek et Rica, deux persans exilés à Paris pour raisons politiques, écrivent à leurs amis sur leur nouvelle vie.

Nous découvrons ainsi les us et coutumes d’alors à travers les yeux de visiteurs, et par effet de miroir, en apprenons sur les traditions orientales.



Avis :

Montesquieu livre ici une chronique sévère et volontiers caricaturale de la fin du règne de Louis XIV.

Texte des Lumières majeur, les Lettres persanes sont au programme du baccalauréat de français.
Lien : https://delicesdelivres.go.y..
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Lettres Persanes

Comme pour vous, sans doute, les « Lettres Persanes » représentent un souvenir scolaire (bon, mauvais ou neutre, ça dépend), éternellement liés aux classiques Garnier à couverture jaune. Rares sont les élèves qui peuvent être emballés par un roman du XVIIIème (à part les « Contes » de Voltaire, et encore pas tous). Alors vous pensez, un roman épistolaire… Moi, j’ai mis des années avant de me replonger dans ce bouquin, pour finalement y trouver un autre intérêt, sinon un certain charme.

Il est vrai que la lecture d’un tel ouvrage peut rebuter. Les auteurs des lettres, comme leurs destinataires, ainsi que leurs contenus, sont à chaque fois différents. Il nous faut du temps pour comprendre qui est qui, et quels sont les liens qui relient les personnages entre eux. Une fois qu’on a compris ça, c’est beaucoup plus facile.

Deux Persans (mais pas le shah, hélas, un shah persan, dans cette histoire aurait été le bienvenu), Usbek et Rica, entreprennent un voyage à Paris. C’est essentiellement un voyage de découverte, aussi nos deux touristes improvisés ne se gênent pas pour commenter, dans leur correspondance, tout ce qu’ils voient, entendent et ressentent de ce grand pays qu’est la France et qui pour eux est encore une énigme : l’étonnement est leur première réaction, suivi par une critique faussement naïve et parfois mordante.

En fait il y a deux histoires, dans ce roman : la première, c’est ce voyage, et cette découverte d’une nouvelle civilisation aux antipodes de celle qu’ils ont quittée : sur le plan politique, économique, social, sociétal, religieux… tout est nouveau, et la surprise est totale. La deuxième histoire concerne Usbek sur un plan plus… privé (je ne suis pas certain que ce qualificatif soit le plus approprié, mais je n’en ai pas d’autres sous la main) : Usbek est parti en laissant derrière lui cinq épouses (quand on aime, on ne compte pas) : Zachi, la première épouse, la préférée (en tous cas au début), Fatmé, une passionnée, Zéphis, une orgueilleuse et une inconstante, Zélis, une provocatrice, et Roxane la plus jeune, mais pas la plus innocente. Au fil du temps les choses se gâtent dans le harem. Le grand eunuque est assassiné, les femmes sont livrées à elles-mêmes : Zélis enlève son voile à la Mosquée, Zachi couche avec une de ses esclaves, Roxane est surprise dans les bras d'un jeune homme .. Usbek, à distance, tente de rétablir l’ordre, mais il est trop tard. Roxane s’empoisonne en accusant Usbek de sa mort, et en revendiquant sa liberté.

La première histoire, de par son aspect satirique, reste souriante ; nos voyageurs, étant sans préjugé, d’un esprit vif et impertinent, et faussement ingénu, ont beau jeu de souligner les incohérences et les ridicules de la société française dans tous ses domaines, et même de remettre en question, sans y toucher, aux fondements de la civilisation occidentale.

La seconde histoire, au contraire, passe d’un orientalisme convenu (style « Mille et une nuits") à la tragédie complète, ce qui fait basculer l’ensemble du roman dans un drame auquel l’auteur, par petites touches, nous a préparés.

On a souvent intérêt à relire nos classiques. Et qui sait, si la France du XXIème siècle était visitée par des Martiens en goguette, comment nous jugeraient-ils ?





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Lettres Persanes

Les Lettres Persanes sont une découverte exceptionnelle pour moi.

Prenant la forme d'un véritable recueil épistolaire de différents correspondants d'Ispahan découvrant Paris et l'Europe, on découvre pleinement le regard que porte Montesquieu sur la société qui l'entoure. Il n'y déploie pas moins des jugements sur son actualité (entre la mort de Louis XIV et la fin de la Régence), tout comme une vision fantasmée de l'Orient. C'est l'occasion de défendre tant de points de vues de l'auteur : le meilleur gouvernement d'une nation, les questions de "modes", la place que doit occuper la religion...

Tout est présent pour faire de ce livre un véritable traité moral et politique immédiatement intéressant. Reste qu'il est absolument nécessaire de lire Montesquieu selon le contexte des années 1720, et de bien déceler les fantasmes et imaginaires qu'il porte sur la Perse et l'Empire Ottoman. En somme, les Lettres Persanes sont une pièce indispensable pour cerner la pensée de Montesquieu, et plus largement d'un siècle fascinant.
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Lettres Persanes

J'ai vraiment aimé ce livre. On découvre non seulement la France de l'époque, mais aussi le point de vue d'un étranger sur nos moeurs et habitudes françaises. J'ai aimé l'écriture de Rica, et comment il analyse ce qu'il vit. Au contraire, j'ai trouvé Usbek beaucoup plus compliqué à comprendre que se soit dans les mots utilisés ou dans les tournures de phrases choisies. L'histoire du sérail est la chose qui m'a le plus dérangé. Le fait que les femmes soit gardées en captivité par des eunuques ne m'a vraiment pas plus et montre la chance que l'on a de vivre au XXIème siècle ! Sinon c'est un classique, à lire pour sa culture personnelle !
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Lettres Persanes

La correspondance de deux persans partis visiter l'Europe, voici le sujet de ce roman épistolaire de Montesquieu. Il s'agit là probablement de l'ouvrage le plus lu de l'auteur de l'Esprit des Lois. Après tout qui n'a pas été confronté multiples fois au cours de sa scolarité à la fameuse Lettre 99, où Montesquieu se moque des caprices de la mode ?



A travers le regard de deux étrangers, Usbek et Rica, Montesquieu commente et critique la société française et européenne de son époque : les moeurs, le gouvernement, le contrat social, la politique, le libéralisme, la religion… le style simple de l'auteur et la variété des sujets rendent cette lecture très agréable .



Néanmoins il est assez décevant de constater que pour un esprit aussi éclairé que celui de Montesquieu, les banalités s'enchaînent avec fréquence. Plus grave encore, certaines de lettres témoignent d'une inculture absolue sur les sujets traités, et de grands préjugés de la part de l'auteur (ironique vu qu'il s'attaque justement aux préjugés des français) : les lettres sur l'Empire Ottoman, ou l'Espagne et le Portugal sont truffées d'erreurs historiques et de stéréotypes ridicules.



La lettre 78 sur l'Espagne contient des passages comme celui ci où Montesquieu expose au monde son inculture sur le pays qu'il se permet pourtant de critiquer : « Vous pourrez trouver de l'esprit et du bon sens chez les Espagnols ; mais n'en cherchez point dans leurs livres : voyez une de leurs bibliothèques, les romans d'un côté, et les scolastiques de l'autre : vous diriez que les parties en ont été faites, et le tout rassemblé, par quelque ennemi secret de la raison humaine. »



Ou bien « les femmes les guérissent de leurs peines ; mais elles ne font que leur en faire changer, et il leur reste souvent un long et fâcheux souvenir d'une passion ». Les femmes en Espagne seraient différentes des femmes ailleurs ? de quoi parle Montesquieu exactement ?



Jose Cadalso dans « Défense de la Nation Espagnole » a fait une critique détaillée et accablante de la Lettre 78, qui me parait largement suffisante pour comprendre que Montesquieu, derrière son ironie et cet apparent regard étranger, ne sait pas de quoi il parle.



Et que dire des moqueries qu'il adresse au papier monnaie, qu'il fustige à travers de nombreuses lettres….

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Éloge de la sincérité

Ahhh... ce livre n'a rien de surprenant, alors, je vais être SINCÈRE, peut-être devrions-nous changer son nom pour "éloge de l'évidence".

Ce (trop) court ouvrage ne traite que du superflu concernant la sincérité, un bref résumé de ce que nous savons déjà tous, parfois sublimé par des exemples religieux; il n'en reste pas moins agréable à lire.
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Lettres Persanes

J’ai redécouvert ce classique que je ne connaissais que par extraits, à travers certaines lettres. J’ai particulièrement apprécié les passages où Montesquieu (à travers ses personnages fictifs) fait la satire de la société.

Il faut dire que la société française du XVIIIe prend cher, entre la description cocasse de Paris, la caricature des mœurs parisiennes (la mode, le théâtre), la critique du gouvernement, la dénonciation de la violence conjugale grâce à l’humour noir…



Je dois avouer en revanche que certaines lettres sont moins drôles et particulièrement longues – et je veux dire par là que j’ai cru n’en voir jamais la fin. D’une part, je n’ai pas toutes les références, sans doute ; mais d’autre part, il me semble que l’accumulation de lettres détachées de toute intrigue approfondie peut jouer dans l’ennui. Dommage ! Je reconnais la valeur de ce roman, sa richesse réflexive et philosophique, mais je continuerai de l’apprécier – et de le conseiller – par extraits car l'ensemble me parait inégal.

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