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Citations de Pétrarque (89)


« J'aime pourtant : contre mon gré, contraint, misérable, affligé. Malheureux que je suis, j'éprouve sur moi-même la vérité du vers fameux : « Je te haïrai si je peux; sinon, je t'aimerai malgré moi. »
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Je dispose ici de deux petits jardins. L'un d'eux est ombragé, fait pour l'étude solitaire et consacré à notre cher Apollon : il domine la fontaine de la Sorgue... L'autre se trouve à proximité de la maison, plus soigné d'apparence et cher à Bacchus : il est curieusement situé au milieu de cette rivière si belle et si vive, séparé seulement par un petit pont d'une aile de ma demeure se trouve un abri à plafond voûté construit en pierres vives qui me protège actuellement de la canicule.

(p. 104)
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Oh comme notre vie, si belle en apparence,
En une matinée perd bien facilement
Ce qu'en nombre d'années à grand-peine on acquiert !
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J'ai rempli de soupirs tout l'air environnant
Du haut des âpres monts en regardant la plaine
Où naquit celle qui ayant dans ses mains
Mon coeur quand il fleurit puis qu'il donna des fruits,

En s'en allant au ciel m'a mis en tel état
Par son départ soudain, qu'au lointain
Mes yeux las la recherchant en vain
Ne laissent auprès d'eux nul endroit qui soit sec.

Il n'est pas de buisson, de rocher dans ces monts
De branche ou de ramée verte parmi ces plaines
Pas de fleur dans ces vals, pas le moindre brin d'herbe,

Goutte d'eau ne s'en vient coulant de ces fontaines
Et de fauves n'ont point ces forêts si sauvages,
Qui ne sachent combien ma douleur est aigüe.
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Me revient à l'esprit, ou plutôt y demeure
celle que le Léthé ne pourra en bannir,
telle que je la vis en son âge fleuri
toute embrasée par les rayons de son étoile.

Si belle et si honnête à la prime rencontre
je la vois, absorbée en elle et solitaire
que je crie : "c'est bien elle, elle est encore en vie"
sollicitant le don de sa douce parole.

Parfois elle répond, et parfois ne dit mot.
Comme qui se fourvoie et après voit plus droit
Je dis à mon esprit : "Tu es en grande erreur.

Tu sais qu'en mille trois cent quarante huit
le six du mois d'avril, et à l'heure de prime
de son corps est sortie cette âme bienheureuse".
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La Mort ne peut rendre le doux visage amer; mais le doux visage peut donner de la douceur à la Mort. Qu'est-il besoin pour bien mourir d'assistances étrangères ? Celle-ci m'assiste, qui m'enseigne tout ce qui est bien;
Et celui qui ne fut pas avare de son sang, qui brisa de son pied les portes du Tartare, vient m'encourager par l'exemple de son trépas. Viens donc, ô Mort, ton atteinte m'est chère:
Et ne tarde pas; car il est bien temps enfin; et s'il pouvait en être autrement, ce fut le temps à ce moment où Madame passa de cette vie à l'autre.
Depuis lors je n'ai pas vécu un seul jour, j'ai fait la route avec elle, et avec elle je suis arrivé au but ; c'est avec ses pieds que j'ai fourni ma journée.
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Hélas ! et rien que d'un soleil à l'autre et d'une ombre à l'autre, j'ai déjà parcouru pour la plus grande partie cette mort qu'on appelle ma vie.
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Sonnet CXXI

Il pense dans sa douleur qu'il vaut mieux souffrir par Laure, qu'être heureux par une autre dame.

Ce fut une cruelle étoile _ si le ciel a sur nous l'influence que quelques uns croient _ que celle sous laquelle je naquis. Cruel fut le berceau où l'on me coucha, et cruelle la terre où je fis ensuite mes premiers pas.

Cruelle aussi la dame qui, avec ses yeux et avec l'arc dont j'étais l'unique cible, me fît une blessure que je ne t'ai pas cachée, ô Amour, car tu peux la guérir avec ses mêmes armes.
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Ce jour à jamais cruel et sacré m'a envoyé au coeur son image vivante, de telle sorte qu'il n'y aura jamais de génie ou de style qui puisse en parler; mais la mémoire me reporte sans cesse vers lui.

Le maintien que la plus noble sensibilité embellit, et la douce amertume des plaintes que j'entendais, faisaient douter si ce fut une dame mortelle ou bien une divinité qui éclaircissait le ciel tout à l'entour.

Sa tête était de l'or fin et son visage une neige éblouissante; ses cils étaient d'ébène et ses yeux deux étoiles où l'Amour ne tendait pas son arc inutilement.

Des perles et des roses vermeilles brillaient là où la douleur concentrée formait de belles et ardentes paroles; ses soupirs étaient une flamme, et ses larmes du cristal.
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 Pétrarque
Ce caduc et fragile trésor de notre monde, qui n'est qu'un souffle et qu'une ombre, et qu'on nomme Beauté, ne fut jamais, excepté dans cet âge, tout entier dans un seul corps ; et cela arriva pour mon malheur.

Canzoniere
Cité par Éric Laurrent dans Ne pas toucher
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 Pétrarque
Un soir, quand le soleil se couche, être avec elle,
Et seules, les étoiles nous verraient,
Rien qu'une nuit mais sans que jamais vienne l'aube...
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L'or et les perles et les fleurs vermeilles ou blanches, que l'hiver devrait avoir flétries et desséchées, sont pour moi d'acerbes et venimeuses épines que je sens dans ma poitrine et dans mes flancs.

Ainsi mes jours sont noyés dans les larmes et retranchés; car il arrive parfois qu'une grande douleur nous vieillit: mais j'en accuse surtout ces homicides miroirs que vous avez lassés à force de vous contempler vous-même.

Ce sont eux qui imposèrent silence à mon seigneur qui vous implorait pour moi, et qui maintenant se tait, voyant en vous finir votre désir.

Instruments fabriqués sur les ondes de l'abime et teints dans l'éternel oubli, c'est d'eux que le principe de ma mot a pris naissance.
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O seigneur de ma fin, et aussi de ma vie,
Avant que j'ai brisé mon esquif aux écueils
Oriente à bon port mon anxieuse voile.
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Si Virgile et Homère avaient pu voir
Ce soleil avec mes yeux, ils auraient
Mis toutes leurs forces à célébrer
Madame en unissant leurs deux génies,

Ce qui aurait troublé et attristé
Énée, Achille, et demi-dieux,
Et l'empereur qui gouverna l'Empire
Cinquante-six ans et Agamemnon.

Cette fleur antique de vertus, d'armes
Aurait eu avec cet astre analogue
Une fleur de beauté, d'honnêteté.

Si Ennius a chanté l'une des fleurs,
Moi, l'autre et que mon chant ne lui soit pas
Importun ni qu'il lui soit méprisable.
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Bénis soient le jour, le mois et l'année,
La saison, le temps, et l'heure et l'instant,
Et le beau pays, l'endroit où ces yeux
M'ont touché et puis ils m'ont enchaîné.

Et bénie la douce douleur première
Où je fus par Amour un être unique
Et où son arc me blessa de ses flèches
Et les blessures qui vont jusqu'au cœur.

Et bénis mes cris invoquant Madame
Répandus en tous lieux et en tous temps,
Et les soupirs, les pleurs et le désir.

Béni soit le papier que j'ai rempli
En acquérant la gloire et les pensées
Tournées vers elle seule et vers nulle autre.
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 Pétrarque
L'amour a fait de moi la cible où court la flèche, m'a fait neige au soleil, cire au contact du feu, et brume dans le vent.
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Je suis vanné d'avoir tant attendu,
La guerre des soupirs était trop longue.
Je hais l'espoir et je hais les désirs,
Et tous les liens qui entourent mon coeur.

Mais le charmant visage que je porte
Peint dans mon coeur et que je vois partout
Me fait violence, et malgré moi je suis
Réentraîné vers mes premiers martyres.

Je vagabondais quand ma vieille route
De liberté m'a été obstruée.
Le plaisir des yeux est un mauvais guide.

L'âme qui pécha une seule fois
Court à son malheur quand elle est trop libre,
Mieux vaut qu'elle suive un autre conseil.
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Les livres ont conduit les uns à la science, les autres à la folie.
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 Pétrarque
Les livres nous charment jusqu'à la moelle , nous parlent , nous donnent des conseils et sont unis a' nous par une sorte de familiarité vivante et harmonieuse .
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Non enim vile tantummodo foedumque, sed ( quod invitus dico, quodque utinam non tam late notum experientia fecisset, assiduesque faceret,) perniciosum quoque, varium et infidum et anceps et ferox et cruentum animal est homo !
[Car l'homme est non seulement un être vil et répugnant, mais aussi ( je le dis avec déplaisir, ah si seulement l'expérience ne l'avait pas montré et ne continuait à le montrer largement), un être nuisible, inconstant, infidèle, traître, sauvage et cruel.]
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