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Citations de Plotin (100)


 Plotin
Pour voir le soleil, il faut être soi-même solaire.
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III. L’âme connaît le beau par une faculté toute spéciale, à laquelle il appartient d’apprécier tout ce qui concerne le beau, lors même que les autres facultés concourent à ce jugement. Souvent aussi l’âme prononce en comparant les objets à l’idée du beau qu’elle a en elle-même, et en prenant cette idée pour règle de ses décisions. Mais comment ce qui est corporel peut-il avoir quelque liaison avec ce qui est supérieur aux corps ? Comment, par exemple, l’architecte peut-il juger beau un édifice placé devant ses yeux en le comparant avec l’idée qu’il en a en lui ? N’est-ce pas parce que l’objet extérieur, abstraction faite des pierres, n’est autre chose que la forme intérieure, divisée sans doute dans l’étendue de la matière, mais toujours une, quoique se manifestant dans le multiple ? Quand les sens aperçoivent dans un objet la forme qui enchaîne, unit et maîtrise une substance sans forme et par conséquent d’une nature contraire à la sienne, qu’ils voient une figure qui se distingue des autres figures par son élégance, alors l’âme, réunissant ces éléments multiples, les rapproche, les compare à la forme indivisible qu’elle porte en elle-même, et prononce leur accord, leur affinité et leur sympathie avec ce type intérieur. C’est ainsi que l’homme de bien, apercevant dans un jeune homme le caractère de la vertu, en est agréablement frappé, parce qu’il le trouve en harmonie avec le vrai type de la vertu qu’il a en lui. C’est ainsi que la beauté de la couleur, quoique simple par sa forme, soumet à son empire les ténèbres de la matière[5], par la présence de la lumière, qui est une chose incorporelle, une raison, une forme. Voilà encore pourquoi le feu est supérieur en beauté à tous les autres corps ; c’est qu’il joue à l’égard des autres éléments le rôle de forme ; il occupe les régions les plus élevées[6] ; il est le plus subtil des corps, parce qu’il est celui qui se rapproche le plus des êtres incorporels ; c’est encore le seul qui, sans se laisser pénétrer par les autres corps, les pénètre tous ; il leur communique la chaleur sans se refroidir ; il possède la couleur par son essence même, et c’est lui qui la communique aux autres ; il brille, il resplendit parce qu’il est une forme. Le corps où il ne domine pas, n’offrant qu’une teinte décolorée, n’est plus beau, parce qu’il ne participe pas à toute la forme de la couleur. C’est ainsi enfin que les harmonies cachées des sons produisent les harmonies sensibles, et donnent encore à l’âme l’idée de la beauté, mais en la lui montrant dans un autre ordre de choses. Les harmonies sensibles peuvent être évaluées en nombres ; non pas il est vrai dans toute espèce de nombres, mais dans ceux seulement qui peuvent servir à produire la forme et à la faire dominer.
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Tant qu’un objet sans forme, mais capable par sa nature de recevoir une forme intelligible ou sensible (εἶδος, μορφή), reste sans forme et sans raison[4], il est laid. Ce qui demeure complètement étranger à toute raison divine est le laid absolu. On doit regarder comme laid tout objet qui n’est pas entièrement sous l’empire d’une forme et d’une raison, la matière ne pouvant pas recevoir parfaitement la forme [que l’âme lui donne]. En venant se joindre à la matière, la forme coordonne les diverses parties qui doivent composer l’unité, les combine, et par leur harmonie produit quelque chose qui est un. Puisqu’elle est une, il faut bien que ce qu’elle façonne soit un aussi, autant que le peut être un objet composé. Quand un tel objet est arrivé à l’unité, la beauté réside en lui, et elle se communique aux parties aussi bien qu’à l’ensemble. Quand elle rencontre un tout dont les parties sont parfaitement semblables, elle s’y répand uniformément. Ainsi, elle se montre tantôt dans un édifice entier, tantôt dans une pierre seule, dans les produits de l’art comme dans les œuvres de la nature. C’est ainsi que les corps deviennent beaux par leur participation à une raison (κοινωνίᾳ λόγου) qui leur vient de Dieu.
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II. Revenons sur nos pas, et examinons en quoi consiste la beauté dans les corps. La beauté est quelque chose qui est sensible au premier aspect, que l’âme reconnaît comme intime et sympathique à sa propre essence, qu’elle accueille et s’assimile. Mais, qu’elle rencontre un objet difforme, elle recule, le répudie et le repousse comme étranger et antipathique à sa propre nature. C’est que, l’âme étant telle qu’elle est, c’est-à-dire d’une essence supérieure à tous les autres êtres, quand elle aperçoit un objet qui a de l’affinité avec sa nature ou qui seulement en porte quelque trace, elle se réjouit, elle est transportée, elle rapproche cet objet de sa propre nature, elle pense à elle-même et à son essence intime. Quelle similitude y a-t-il donc entre le beau sensible et le beau intelligible ? car on ne saurait méconnaître cette similitude. Comment les objets sensibles peuvent-ils être beaux en même temps que les objets intelligibles ? C’est parce que les objets sensibles participent à une forme (μετοχῇ εἴδους).
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D’abord il y a des objets, les corps par exemple, chez lesquels la beauté, au lieu d’être inhérente à l’essence même du sujet, n’existe que par participation ; d’autres au contraire sont beaux par eux-mêmes : telle est, par exemple, la vertu. En effet, les mêmes corps nous paraissent tantôt beaux, tantôt dépourvus de beauté, en sorte qu’être corps est une chose fort différente d’être beau. Quel est donc le principe dont la présence dans un corps y produit la beauté ? voilà la première question à résoudre. Qu’est-ce qui dans les corps émeut le spectateur, attire, attache et charme son regard ? Une fois ce principe trouvé, nous nous en servirons comme d’un point d’appui pour résoudre les autres questions.

Est-ce, comme tous le répètent, la proportion des parties relativement les unes aux autres et relativement à l’ensemble, jointe à la grâce des couleurs[3], qui constitue la beauté quand elle s’adresse à la vue ? Dans ce cas, la beauté des corps en général consistant dans la symétrie et la juste proportion de leurs parties, elle ne saurait se trouver dans rien de simple, elle ne peut nécessairement apparaître que dans le composé. L’ensemble seul sera beau ; les parties n’auront par elles-mêmes aucune beauté : elles ne seront belles que par leur rapport avec l’ensemble. Cependant, si l’ensemble est beau, il paraît nécessaire que les parties aussi soient belles ; le beau ne saurait en effet résulter de l’assemblage de choses laides. Il faut donc que la beauté soit répandue sur toutes les parties. Dans le même système, les couleurs qui sont belles, comme la lumière du soleil, mais qui sont simples, et qui n’empruntent pas leur beauté à la proportion, seront exclues du domaine de la beauté. Comment l’or sera-t-il beau ? Comment l’éclair brillant dans la nuit, comment les astres seront-ils beaux à contempler ? Il faudra prétendre de même que, dans les sons, ce qui est simple n’a point de beauté. Cependant dans une belle harmonie, chaque son, même isolé, a sa beauté propre. Tout en gardant les mêmes proportions, un même visage paraît tantôt beau, tantôt laid. Comment ne pas convenir alors que la proportion n’est pas la beauté même, mais qu’elle emprunte elle-même sa beauté à un principe supérieur ? Passons maintenant aux occupations, aux discours. Prétend-on que leur beauté dépende aussi de la proportion ? Alors en quoi fait-on consister la proportion quand il s’agit d’occupations, de lois, d’études, de sciences ? Comment les spéculations de la science peuvent-elles avoir entre elles des rapports de proportion ? Dira-t-on que ces rapports consistent dans l’accord que ces spéculations ont entre elles ? Mais les choses mauvaises elles-mêmes peuvent avoir entre elles un certain accord, une certaine harmonie : ainsi prétendre par exemple que la sagesse est simplicité d’esprit et que la justice est une sottise généreuse, ce sont là deux assertions qui s’accordent parfaitement, qui sont tout à fait en harmonie et en rapport l’une avec l’autre. Ensuite, toute vertu est une beauté de l’âme beaucoup plus vraie que celles que nous avons précédemment examinées : comment peut-il y avoir proportion dans la vertu puisqu’on n’y trouve ni grandeur, ni nombre ? L’âme étant divisée en plusieurs facultés, qui déterminera dans quel rapport doit s’effectuer, pour produire la beauté, la combinaison de ces facultés ou des spéculations auxquelles l’âme se livre ? Enfin comment y aura-t-il beauté dans l’intelligence pure [si la beauté n’est que la proportion] ?
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I. Le beau affecte principalement le sens de la vue. Cependant l’oreille le perçoit aussi, soit dans l’harmonie des paroles, soit dans les divers genres de musique : car des chants et des rhytmes sont également beaux[2]. Si nous nous élevons du domaine des sens à une région supérieure, nous retrouvons également le beau dans les occupations, dans les actions, dans les habitudes, dans les sciences, aussi bien que dans les vertus. Y a-t-il encore une beauté supérieure ? c’est ce que nous découvrirons par la discussion. Quelle est donc la cause qui fait que certains corps nous paraissent beaux, que notre oreille écoute avec plaisir des rhythmes qu’elle juge mélodieux, que nous aimons des beautés purement morales ? La beauté de tous les objets dérive-t-elle d’un principe unique, immuable, ou bien reconnaîtrons-nous tel principe de beauté pour le corps, tel autre pour une autre chose ? Quels sont alors ces principes, s’il y en a plusieurs ? Quel est ce principe, s’il n’y en a qu’un ?
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Le mythes séparent dans le temps les circonstances du récit, et distinguent les uns des autres des êtres qui sont en réalité confondus. Ce qu’il faut retenir du Banquet (de Platon), C’est qu’Eros est un être mixte ; il y a en lui de l’indigence puisqu’il aspire à se rassasier, mais il ne chercherait pas le Bien s’il n’y avait part. Il est un démon né de l’âme, en tant que l’âme manque du Bien et aspire à lui.
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 Plotin
« Car on pourrait dès lors arriver à une notion du mal comme ce qui est non-mesure par rapport à la mesure, sans limite par rapport à la limite, absence de forme par rapport à ce qui produit la forme et déficience permanente par rapport à ce qui est suffisant en soi, toujours indéterminé, stable en aucune façon, affecté de toutes manières, insatiable, indigence totale. Et ces choses ne sont pas des accidents qui lui adviennent, mais elles constituent son essence en quelque sorte, et quelle que soit la partie de lui que tu pourrais voir, il est toutes ces choses. Mais les autres, ceux qui participeraient de lui et s’y assimileraient, deviennent mauvais, n’étant pas mauvais en soi. »

Trouvé sur Dedefensa.org, article consacré au recadrage récent de la Douma russe concernant les opérations de changement de sexe.
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Pour le moment, parlons de la terre elle-même, des arbres, et en général des plantes : quelle est leur contemplation ?
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Lorsque je m’éveille à moi-même en sortant de mon corps, [...] et que je rentre à l’intérieur de moi, je vois une beauté d’une force admirable, et j’ai alors la pleine assurance que c’est là un sort supérieur […] : [je suis] devenu identique au divin […]. Après ce repos dans le divin, quand je suis redescendu de l’Intellect, vers le raisonnement, je suis embarrassé pour savoir comment cette descente a eu lieu

p241
Traité 6
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Il existe un intellect en soi différent de l’intellect
p210
Traité 5 : Sur l’intellect, les idées et ce qui est
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Si l’on s’en tient à une formule générale, le bien est la première beauté. Mais, si l’on distingue les intelligibles, on dira que le beau intelligible est le lieu des Idées et que le bien est au-delà et qu’il est « la source et le principe » du beau.

p79-80
Traité 1 : Sur le beau
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 Plotin
L'âme ne peut voir le beau que si elle est belle elle-même.
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 Plotin
La beauté dans les êtres comme d'ailleurs dans tout le reste, c'est leur symétrie et leur mesure ; pour qui pense ainsi, l'être beau ne sera pas un être simple, mais seulement et nécessairement un être composé ; de plus le tout de cet être sera beau ; et ses parties ne seront pas belles chacune par elle-même, mais en se combinant pour que leur ensemble soit beau. Pourtant si l'ensemble est beau, il faut bien que ses parties soient belles, elles aussi ; certainement, une belle chose n'est pas faite de parties laides, et tout ce qu'elle contient est beau.

Ennéades, 1, 6, trad. Émile Brehier, Paris, Les Belles Lettres, 1989, p. 96.
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 Plotin
Tu était déjà le Tout, mais parce que quelque chose s'est ajouté en toi en plus du Tout, tu es devenu moindre que le Tout par cette addition même. Tu t'agrandis donc en rejetant tout ce qui est autre que le Tout : si tu rejettes cela, le Tout sera présent.
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 Plotin
Le sage s'occupe de son moi terrestre et il le supporte, aussi longtemps qu'il lui est possible, comme un musicien fait de sa lyre, tant qu'elle n'est pas hors d'usage. Si la lyre ne va plus, il change d'instrument ou il renonce à jouer de la lyre, il cesse de s'en servir, parce qu'il a maintenant autre chose à faire, sans la lyre. Il la laisse alors à terre. Il ne la regarde plus. Il chante sans s'accompagner d'un instrument. Et pourtant, ce n'est pas pour rien qu’au début, cet instrument lui fut donné. Bien souvent, il en a joué.
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 Plotin
Le Bien est plein de douceur, de bienveillance et de délicatesse. Il est toujours à la disposition de qui le désire.
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 Plotin
Meilleur on est, plus on est bienveillant envers toutes choses et envers les hommes.
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 Plotin
L'âme aime le Bien parce que, dès l'origine, elle a été incitée par Lui à l'aimer. Et l'âme qui a cet amour à sa disposition n'attend pas que les beautés d'ici-bas la fassent se ressouvenir, mais, ayant en elle-même l'amour, même si elle ignore qu'elle l'a, elle cherche toujours, et, parce qu'elle veut s'élever vers le Bien, elle méprise les choses d'ici-bas ; voyant les belles choses qui sont dans l'univers sensible, elle n'a pas confiance en elles, parce qu'elle voit qu'elles sont dans des chairs, dans des corps, qu’elles sont souillées par le lieu où elles séjournent actuellement... Et lorsqu'elle voit que les belles choses d'ici-bas passent en s’écoulant, alors, désormais, elle sait de manière définitive que ces beautés reçoivent d'ailleurs ce qui chatoie sur elles. Après cela, l'âme s'élève là-haut, car elle est infatigable lorsqu'il s'agit de découvrir l'objet qu'elle aime et elle ne renonce pas avant de L'avoir saisi, à moins que quelqu'un peut-être lui arrache son amour.
« Ennéades, VI, 7, 31, 17 », dans Plotin ou la simplicité du regard, Pierre Hadot (trad. Pierre Hadot), éd. Gallimard, Folio Essais, 1997, p. 86-87
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 Plotin
[Dans ce monde des Formes], toutes choses surabondent et, en quelque sorte, bouillonnent. Il y a comme un flux de ces choses bouillonnantes de vie, un flux qui s'écoule d'une source unique, mais pourtant pas comme si elles provenaient d'un souffle ou d'une chaleur unique, mais plutôt comme s'il y avait une certaine qualité unique qui possèderait et conserverait en elle toutes les qualités, celle de la douceur, mêlée à celle du parfum, et le goût du vin uni aux vertus de tous les sucs et aux visions des couleurs et à tout ce que les sensations du toucher apprennent à connaître ; il s'y trouverait aussi toutes les sensations de l'audition, toutes les mélodies, tous les rythmes.
« Ennéades, VI, 7, 12, 22 », dans Plotin ou la simplicité du regard, Pierre Hadot (trad. Pierre Hadot), éd. Gallimard, Folio Essais, 1997, p. 51
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