Plotin a toujours cette constance théorique et commentatrice qui, sur la plupart des temps, le distingue de son maître. On note cependant que ces premiers traités de
Plotin sont plus taiseux par rapport à certains points essentiels de sa doctrine :
Plotin n'a pas encore toute l'assurance théorique nécessaire pour dérouler toute sa théorie de la procession vers l'Un (il se concentre d'ailleurs ici davantage sur l'âme et sur l'intellect), mais toutes les bases sont fixées, et aucune ne sera reniée.
Plotin s'inscrira peu à peu dans le cadre d'une pensée propre, dans un questionnement interne à son système : ces six premiers traités ne font que poser certaines bases nécessaires à ce processus, car ils entrent encore dans le cadre d'un débat d'époque, mais on n'a aucun doute sur la spécificité du discours plotinien, beaucoup moins commentateuriste qu'on pourrait le penser. Platonicien convaincu, il réutilise cependant un argumentaire aristotélicien contre les stoïciens et les épicuriens.