Citations de Épictète (359)
Qu’est-ce dont qui est tien ? L’usage des représentations. En sorte que, lorsque dans l’usage des représentations tu es dans une disposition accordée à la nature, c’est le moment, enorgueillis-toi ; alors en effet tu t’enorgueilliras d’un bien qui est tien.
Ne demande pas que ce qui arrive arrive comme tu le veux mais veuille que les choses arrivent comme elles arrivent et tu seras heureux.
Ce qui tourmente les Hommes, ce n'est pas la réalité, mais les jugements qu'ils portent sur elle.
L'argument dominateur parait avoir été posé en vertu des principes suivants : il y a contradiction mutuelle entre ces trois propositions : tout ce qui s'est réalisé dans le passé est nécessaire; - l'impossible ne peut être une conséquence du possible; -et : il y a du possible qui n'a point de réalité actuelle ou n'en aura pas.
Ne dis jamais je l'ai perdu mais je l'ai rendu
Si quelqu’un se vante de comprendre et d’expliquer les écrits de Chrysippe, dis-toi que, si Chrysippe n’avait pas écrit dans un style obscur, celui-là n’aurait pas eu de quoi se vanter. Mais moi, qu’est-ce que je cherche ? A connaître la nature afin de la prendre pour guide. Je cherche donc un homme qui puisse m’expliquer la nature. J’entends dire que Chrysippe est cet homme: je vais le trouver, et je ne comprends rien à ses écrits: je cherche alors quelqu’un pour me les expliquer. Jusque-là, rien qui mérite le respect. Quand j’ai trouvé cet interprète, il me faut me conformer aux principes énoncés: c’est cela qui mérite le respect. Mais si c’est seulement l’explication de texte que j’admire, ne serais-je pas, plutôt que philosophe, devenu un grammairien qui gloserait Chrysippe au lieu d’Homère ? Il y aurait de quoi rougir si, lorsqu’on me dit: « Apprends-moi à lire Chrysippe », je n’étais pas en mesure de montrer une conduite semblable et conforme à ses écrits.
Savoir écouter est un art
Ce qui trouble les hommes, ce ne sont pas les choses, ce sont les jugements qu'ils portent sur les choses. [...] Ainsi donc quand nous sommes contrariés, troublés ou peinés, n'en accusons jamais d'autres que nous-même, c'est-à-dire nos propres jugements. Il est d'un ignorant de s'en prendre à d'autres de ses malheurs; il est d'un homme qui commence à s'instruire de s'en prendre à lui-même; il est d'un homme complètement instruit de ne s'en prendre ni à un autre ni à lui-même.
La nature a doté l'homme d'une langue et de deux oreille pour qu'il écoute deux fois plus qu'il ne parle.
Une fois qu'on a dépassé la mesure, il n'y a plus de limite.
Souviens-toi que ce n'est pas celui qui t'injurie ou te frappe qui t'outrage, mais le jugement par lequel tu t'estimes outragé. Si on te met en colère, c'est ton jugement, sache-le, qui te met en colère. Avant tout, donc, tâche de ne pas te laisser emporter par "ton idée". Pour peu que tu gagnez du temps, la maîtrise de toi te sera plus facile.
Il ne faut pas demander que les évènements arrivent comme tu le veux, mais il faut les vouloir comme ils arrivent.
Manuel VIII P10
[…] l’évènement ne peut m’atteindre, précisément en tant qu’il est fondamentalement indifférent, et ne peut, en tout état de cause, me démettre de mon pouvoir propre.
Mort, exil, tout ce qui paraît terrible : qu’ils soient devant tes yeux chaque jour, avant tout la mort ; et tu n’auras jamais rien de bas dans l’esprit ni aucun désir excessif pour quoi que ce soit.
Quant au désir, pour l’heure supprime-le complètement ; si en effet tu désires l’une des choses qui sont hors de notre portée, il faut nécessairement que tu ne sois pas heureux, mais parmi celles qui sont à notre portée, toutes choses qu’il serait beau de désirer, aucune n’est présente encore.
Dans l’enseignement d’Epictète, l’examen de la vie est la seule manière dont l’homme peut s’accomplir comme être vivant. C’est en cela que la philosophie est technique de vie.
[Préface Laurent Jaffro]
Ce ne sont pas les choses (dans leur matérialité) qui nous troublent, mais les jugements que nous portons sur les choses, c’est-à-dire le sens que nous leur donnons.
Si tu veux que tes enfants, ta femme et tes amis vivent toujours, tu es stupide.
En règle générale – ne vous faites pas d’illusion – tout être vivant n’a rien qui lui soit plus cher que son propre intérêt. Dès lors, quoi que ce soit qui lui paraisse y faire obstacle, s’agirait-il d’un frère, ou d’un père, ou d’un enfant, ou d’un être aimé, ou d’un amant, il le hait, il le rejette, il le maudit.
Et bien ! quand tu vois un homme faire des courbettes devant un autre, ou lui dire des flatteries que contredit sa pensée intime, confesse hardiment que cet homme aussi n'est pas libre, et pas seulement s'il le fait pour un pauvre petit souper, mais même si c'est pour une préfecture ou un consulat. Toutefois, appelle petits esclaves ceux qui agissent ainsi pour des bagatelles, et les autres, du nom qu'ils méritent, grands esclaves.