L’ultime tragédie d’Abudlai Sila nous narre la colonisation du blanc sur le peuple noir et en particulier de Guinée-Bissau. On voit le blanc qui souhaite évangéliser les africains pour une soi-disant une noble cause. Ce roman nous propose de suivre 3 personnages : Ndjani, Kamal Djongo et le professeur
J’ai adoré de suivre les aventures de Ndjani qui reste pour moi le personnage le plus attachant du livre. Elle trouve une place de bonne dans une famille aisée. J’étais indignée par le drame qu’elle subit. J’aurais mis cet homme à une potence. Ensuite vient Kamal Djongo, un régulo.
L’auteur nous explique davantage comment se déroule les impôts, les fonctions. Cela donne des couleurs locales. Les us et les coutumes du Guinée-Bissau.
Le dernier personnage vient assez tard mais qui dénoue la situation des 2 premiers. Un être idéaliste et cultivé qui se bat contre les croyances d’un peuple pour être avec sa bien-aimée ?
Le destin va-t-il encore frappé ? Vous le saurez en lisant ce titre.
Malgré une couverture assez pauvre, on retiendra un roman dit de qualité et riche en couleurs. On remercie aussi les éditions Sépia pour la publication de l’Ultime tragédie…Si l’éditeur pouvait poursuivre son exploration littéraire sur le continent africain vers des pays quasi méconnus du grand public...
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Nous voici donc face à une tragédie contant l'histoire de la colonisation en Guinée-Bissao, vue au travers de trois personnages.
Tout d'abord Ndani, qui se voit chassée de son village, car habitée par un esprit mauvais (aux dires du sorcier). Elle n'aspire qu'à travailler comme servante pour une famille de blanc. Elle est acceptée chez des maîtres portugais, qui vont entreprendre sa christianisation. Mais elle devra les quitter suite à l'agression de son patron et retourner au village.
Nous avons ensuite "le régulo". Chef de son village, il élabore un plan pour se venger d'une humiliation de l'administrateur local. Il épouse par la suite Ndani, mais la rejette aussitôt, apprenant qu'elle n'avait plus sa virginité.
Puis l'instituteur, qui tombe éperdument amoureux de Ndani. Ils déménageront, fonderont une famille, mais se feront rattraper par la malédiction.Tout cela sur un fond de couleurs locales et de créole.
Vraiment une très bonne surprise !
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Je n'ai pas aimé le ton de ce roman qui nous met d'abord dans les pensées d'une jeune fille quittant son village, et la prédiction d'un sorcier qui l'a jugée maudite, pour découvrir le monde des Blancs en étant domestique ; viennent ensuite un chef (le régulo) et un instituteur noirs. Si j'ai trouvé intéressant d'être dans la société de Bissau et de Catio en Guinée portugaise, je n'ai pas accroché : j'ai trouvé beaucoup de stéréotypes (généralités) sans réussir à décider si c'était de l'humour ou une pensée de l'auteur, beaucoup de répétitions qui m'ont donné envie de lire en biais... En cherchant à en savoir plus sur l'auteur, je vois qu'il est "ingénieur, économiste chercheur en sciences-sociales"... bingo ! C'est ça, j'ai manqué de littérature, peut-être parce que j'ai d'autres écritures africaines en tête bien plus enthousiasmantes que celle-ci.
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Ce court roman d'Abdulai Sila déroule un récit où trois voix se succèdent : celle de Ndania, jeune fille débarquée du village pour faire le ménage chez les blancs, Regulo, un chef de village qui phosphore beaucoup, et enfin Professeur, un jeune prodige de l'assimilation portugaise.
A travers ces trois portraits imbriqués les uns aux autres, on découvre la Guinée Bissau entre colonisation portugaise et malédiction coutumière. Le ton de ce roman m'a profondément dérangée ; l'on peine parfois à comprendre si l'auteur justifie la colonisation par la supposée paresse des populations ou si tout cela participe d'une ironie grinçante. Cette vision stéréotypée s'étend aux personnages féminins, qui n'ont guère d'autre option que le viol ou l'amour pour un souvenir ou pour un condamné à mort.
Et pourtant, au-delà de ce prisme déplaisant choisi par l'auteur, L'ultime tragédie est très représentatif et propose de subtiles descriptions des rapports qui sous-tendent la société guinéenne sous la colonisation portugaise au temps de Salazar : les colons blancs sont en effet de pauvres pêcheurs dont la légitimité de pouvoir est remise en cause par le personnage du Regulo, l'auteur rappelle la condition des "casados" et les "solteiros" (les hommes mariés, et les célibataires), ainsi que l'obsession de la politique portugaise d'apporter une éducation religieuse et civilisatrice aux meilleurs éléments autochtones qui deviennent désormais des "assimilés", supérieurs à leurs pairs non européanisés.
Un bilan en demi-teinte donc : beaucoup d'éléments qui aident à la compréhension de la Guinée Bissau sous domination portugaise, mais un méli-mélo sentimental un peu mièvre entre les trois personnages principaux qui ne suscitent pas vraiment l'empathie du lecteur.
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Lu en anglais, ma lecture de ce petit livre fût ralentie par le manque de concentration que j’avais, le livre et très intéressant mais nécessite de bonnes conditions pour être lu. L’histoire de N’dani reflète avec réalisme les rapports entre les portugais et les africains durant la période coloniale, on a deux points de vue qui s’opposent. Celui du colonisateur, tragique, convaincu de son pouvoir sur l’autre tandis que le colonisé, dans la tragédie aussi, recherche ses droits.
Les relations entre les personnages sont complexes, j’ai eu un peu de mal à suivre tout ça mais la profondeur dont ils font preuves est remarquablement bien écrite. Ndani est le personnage central, c’est par elle que tout commence et par elle que tout fini, sans trop en dévoiler, elle sera tour à tour amante, femme, et objet de désir non réciproque. J’ai aimé l’intrigue qui nous plonge au cœur de la Guinée Bissao, dans ses traditions comme dans son présent de colonisé, c’est très coloré et les termes en créoles sont un plus que j’apprécie toujours, c’est l’occasion d’apprendre plus que des us et coutumes mais aussi la langue locale.
Pour être bref, le roman se lit bien, il n’a pas de gros point négatif et propose un récit prenant, tout en couleur et dénonce aussi bien certaines traditions (le rejet de Ndani car possédée) que certains agissements de colons (le viol de Ndani).
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