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EAN : 9782907888899
222 pages
Sepia (01/04/1996)
3.75/5   8 notes
Résumé :
Les rapports entre la communauté portugaise et les Africains durant la période coloniale en Guinée-Bissau sont décrits avec réalisme et subtilité à travers l'histoire de N'dani, dont le seul rêve était de devenir domestique dans une famille expatriée.

La tragédie a toujours deux versants. L'un tragique pour pleurer, l'autre comique, pour rire aux larmes. L'ultime tragédie n'échappe pas à cette ambivalence et présente deux aspects : celui du colonisat... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (6) Voir plus Ajouter une critique
L'ultime tragédie d'Abudlai Sila nous narre la colonisation du blanc sur le peuple noir et en particulier de Guinée-Bissau. On voit le blanc qui souhaite évangéliser les africains pour une soi-disant une noble cause. Ce roman nous propose de suivre 3 personnages : Ndjani, Kamal Djongo et le professeur
J'ai adoré de suivre les aventures de Ndjani qui reste pour moi le personnage le plus attachant du livre. Elle trouve une place de bonne dans une famille aisée. J'étais indignée par le drame qu'elle subit. J'aurais mis cet homme à une potence. Ensuite vient Kamal Djongo, un régulo.
L'auteur nous explique davantage comment se déroule les impôts, les fonctions. Cela donne des couleurs locales. Les us et les coutumes du Guinée-Bissau.
Le dernier personnage vient assez tard mais qui dénoue la situation des 2 premiers. Un être idéaliste et cultivé qui se bat contre les croyances d'un peuple pour être avec sa bien-aimée ?
Le destin va-t-il encore frappé ? Vous le saurez en lisant ce titre.
Malgré une couverture assez pauvre, on retiendra un roman dit de qualité et riche en couleurs. On remercie aussi les éditions Sépia pour la publication de l'Ultime tragédie…Si l'éditeur pouvait poursuivre son exploration littéraire sur le continent africain vers des pays quasi méconnus du grand public...
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Trois personnages, deux hommes, une femme pour nous dessiner la colonisation portugaise en Guinée-Bissau.

La jeune femme c'est N'dani, que les siens rejettent plus ou moins puisqu'elle est habitée par un mauvais esprit. N'dani a d'autres espoirs que d'être le bouc émissaire du village. Initiée par une femme de son père, elle rêve de découvrir le monde des blancs . Pour cela elle se fera engager comme bonne dans une famille portugaise. Elle subira les assauts de sa patronne pour la transformer en une bonne chrétienne avant de subir les assauts sexuels de Monsieur. C'est meurtrie qu'elle retournera dans sa famille . Peu d'avenir, peu de rêves, la voilà mariée sans son consentement à un "régulator", vieil homme dont elle sera la quatrième femme. Cet homme est un drôle d'homme qui veut lutter contre le pouvoir des blancs. Son arme et son combat c'est "réfléchir " comme il pense que le le fait l'homme blanc. Arrive le professeur de l'école, formé par l'église il est rempli de la lumière et des valeurs de la chrétienté. La confrontation de l'idéal au réel devient problématique et ses questions restent sans réponse.

Ce court roman est sans concession sur les méfaits des colons, il n'exonère pas non plus les noirs de tout loin de là, mais la force va à la force. Chacun a voulu à sa façon lutter et s'approprier sa vie sans y parvenir vraiment et l'on sent la colère qui gronde et le temps de la guerre venir.

C'est un roman qui livre sa subtilité et sa richesse bien après l'avoir refermé .
Lien : http://theetlivres.eklablog...
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Ce court roman d'Abdulai Sila déroule un récit où trois voix se succèdent : celle de Ndania, jeune fille débarquée du village pour faire le ménage chez les blancs, Regulo, un chef de village qui phosphore beaucoup, et enfin Professeur, un jeune prodige de l'assimilation portugaise.

A travers ces trois portraits imbriqués les uns aux autres, on découvre la Guinée Bissau entre colonisation portugaise et malédiction coutumière. le ton de ce roman m'a profondément dérangée ; l'on peine parfois à comprendre si l'auteur justifie la colonisation par la supposée paresse des populations ou si tout cela participe d'une ironie grinçante. Cette vision stéréotypée s'étend aux personnages féminins, qui n'ont guère d'autre option que le viol ou l'amour pour un souvenir ou pour un condamné à mort.

Et pourtant, au-delà de ce prisme déplaisant choisi par l'auteur, L'ultime tragédie est très représentatif et propose de subtiles descriptions des rapports qui sous-tendent la société guinéenne sous la colonisation portugaise au temps de Salazar : les colons blancs sont en effet de pauvres pêcheurs dont la légitimité de pouvoir est remise en cause par le personnage du Regulo, l'auteur rappelle la condition des "casados" et les "solteiros" (les hommes mariés, et les célibataires), ainsi que l'obsession de la politique portugaise d'apporter une éducation religieuse et civilisatrice aux meilleurs éléments autochtones qui deviennent désormais des "assimilés", supérieurs à leurs pairs non européanisés.

Un bilan en demi-teinte donc : beaucoup d'éléments qui aident à la compréhension de la Guinée Bissau sous domination portugaise, mais un méli-mélo sentimental un peu mièvre entre les trois personnages principaux qui ne suscitent pas vraiment l'empathie du lecteur.
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Nous voici donc face à une tragédie contant l'histoire de la colonisation en Guinée-Bissao, vue au travers de trois personnages.
Tout d'abord Ndani, qui se voit chassée de son village, car habitée par un esprit mauvais (aux dires du sorcier). Elle n'aspire qu'à travailler comme servante pour une famille de blanc. Elle est acceptée chez des maîtres portugais, qui vont entreprendre sa christianisation. Mais elle devra les quitter suite à l'agression de son patron et retourner au village.
Nous avons ensuite "le régulo". Chef de son village, il élabore un plan pour se venger d'une humiliation de l'administrateur local. Il épouse par la suite Ndani, mais la rejette aussitôt, apprenant qu'elle n'avait plus sa virginité.
Puis l'instituteur, qui tombe éperdument amoureux de Ndani. Ils déménageront, fonderont une famille, mais se feront rattraper par la malédiction.Tout cela sur un fond de couleurs locales et de créole.
Vraiment une très bonne surprise !
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Lu en anglais, ma lecture de ce petit livre fût ralentie par le manque de concentration que j'avais, le livre et très intéressant mais nécessite de bonnes conditions pour être lu. L'histoire de N'dani reflète avec réalisme les rapports entre les portugais et les africains durant la période coloniale, on a deux points de vue qui s'opposent. Celui du colonisateur, tragique, convaincu de son pouvoir sur l'autre tandis que le colonisé, dans la tragédie aussi, recherche ses droits.
Les relations entre les personnages sont complexes, j'ai eu un peu de mal à suivre tout ça mais la profondeur dont ils font preuves est remarquablement bien écrite. Ndani est le personnage central, c'est par elle que tout commence et par elle que tout fini, sans trop en dévoiler, elle sera tour à tour amante, femme, et objet de désir non réciproque. J'ai aimé l'intrigue qui nous plonge au coeur de la Guinée Bissao, dans ses traditions comme dans son présent de colonisé, c'est très coloré et les termes en créoles sont un plus que j'apprécie toujours, c'est l'occasion d'apprendre plus que des us et coutumes mais aussi la langue locale.
Pour être bref, le roman se lit bien, il n'a pas de gros point négatif et propose un récit prenant, tout en couleur et dénonce aussi bien certaines traditions (le rejet de Ndani car possédée) que certains agissements de colons (le viol de Ndani).
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Citations et extraits (4) Ajouter une citation
La majeure partie des Blancs qui viennent en Guinée sont de pauvres Blancs. Ils viennent pour améliorer leur sort car là-bas, dans la métropole, ils n'ont rien. S'ils viennent du nord, ce sont des pêcheurs. S'ils viennent du sud, ce sont aussi des pêcheurs. S'ils viennent du centre, ce sont des paysans, ils cultivent les pommes de terre ou ramassent le raisin pour faire du vin. Quand ils arrivent ici, ils oublient tout et pensent que personne n'est au courant. Mais lui le savait. Il le savait même très bien.
C'était le chef Magalhaes qui lui avait expliqué tout ça, comment était la vie dans son pays. C'était un chic type Magalhaes. C'était le meilleur des Blancs qu'il avait connu jusqu'à présent. Très simple et honnête, comme s'il n'était pas un véritable Blanc.
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Réfléchir, c'est comme manger : il faut le faire tous les jours, sans faute. Sinon des malheurs peuvent arriver. Si quelqu'un croit qu'il ne doit pas penser à ces choses-là, ce quelqu'un est dans une profonde erreur et ne peut pas être un bon "régulo".
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- Je l'ai déjà dit plusieurs fois. L'école pour les indigènes sera la cause de la plus grande pagaille. Un Noir qui sait lire est un anarchiste. D'ailleurs, il est déjà anarchiste par nature, s'il apprend à lire alors ce sera le chaos total. Vous ne viendrez pas vous plaindre, je me suis évertuée à vous en avertir. En outre mon mari l'a dit bien clairement : si les choses continuent comme ça, il n'y aura plus de police possible.
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Le blanc pense à tout, mais la tête du blanc n'est pas plus grande que celle du noir.
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