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Critiques de Abir Mukherjee (329)
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Les Princes de Sambalpur

Deuxième épisode des aventures du capitaine Wyndham et de son adjoint, le jeune officier de police indien Banerjee, dans l’Inde sous domination anglaise.



Nous sommes en 1920, l’Empire britannique cherche à contrer les velléités d’émancipation des Indiens en signant des accords avec les maharadjahs et autres nababs des multiples petits états indépendants voisins de Calcutta. Quand le prince héritier de Sambalpur est assassiné alors que les deux policiers sont en sa compagnie, une nouvelle enquête va conduire notre duo jusqu’à ce petit royaume célèbre pour ses mines de diamants.



Entre le somptueux palais du vieux maharadjah, le temple et le culte du dieu Jagannath, les rumeurs dont bruisse le harem, la chasse au tigre à dos d’éléphants et les supplices à base de pattes d’éléphants, c’est dans un véritable décor des Mille et une nuits que se déroule ce 2e roman !

Tout cet univers est particulièrement bien documenté et on apprend des tas de choses sur ces États princiers et leurs us et coutumes.

J’ai par contre trouvé l’enquête un peu trop emberlificotée et les rapports entre les deux policiers un peu moins savoureux que dans le premier tome, d’où ma demi étoile en moins ! Je poursuivrai malgré tout avec eux dans le tome 3.
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L'attaque du Calcutta-Darjeeling

Ce roman nous plonge dans l'Inde en 1919. Alors que le capitaine Wyndham vient d'arriver à Calcutta dans l'Inde coloniale, un bras droit du vice-gouverneur vient d'être assassiné. Le capitaine est chargé de l'enquête, secondé par Digby, son adjoint britannique et Benerjee, un sergent indien.

L'enquête suit son cours, entre terrorisme, commerce et corruption ou encore problèmes personnels.le capitaine découvre également les relations complexes entre colonisateurs et autochtones. Chacun essaye de trouver sa place dans cette société impériale du début du XXème siècle.

Une enquête avec des personnages intéressants. J'ai particulièrement apprécié la description des relations entre les différentes classes de la société ainsi que d'être entraînée en Inde. L'enquête est intéressante et ne manque pas de rebondissements. Un polar sympathique.
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L'attaque du Calcutta-Darjeeling

C'est le premier tome des enquêtes de Sam Wyndham, ex-capitaine de Scotland Yard et de son adjoint indien, le sergent Sat Banerjee. Nous sommes en 1919 à Calcutta, dans le Bengale occidental colonisé de l'empire britannique.

Le Raj (gouvernement colonial anglais) avait repris le contrôle des affaires après la révolte matée des Cipayes (rébellions des indiens de l'armée de la compagnie des Indes orientales) en 1857. Cette très puissante multinationale de l'époque avait eu de grosses responsabilités dans la famine qui causa des millions de morts au Bengale en 1757.

Ce petit retour historique a de l'importance car il pose le contexte : dans ce Bengale en pleine effervescence politique, un notable important du Raj britannique, Mac Auley, est retrouvé assassiné près d'un bordel d'un quartier dangereux de Calcutta. Peu après le train Calcutta-Darjeeling qui doit transférer de grosses sommes d'argent de l'empire est lui aussi attaqué.

Très vite, les soupçons se portent sur une organisation révolutionnaire, le Jugantar, et son dirigeant Benoy Sen, qui cherche des financements pour la lutte armée. Grâce à la Section H, service secret du Raj, l'affaire se dénoue....mais trop vite... les évidences, qui servent les intérêts des britanniques, ne collent pas à la réalité, et pourquoi la section H empêche t'elle Wyndham de mener son enquête ?



On est vraiment transporté dans l'histoire de l'Inde, loin des palais du Rajasthan, dans la moiteur des moussons, les quartiers pauvres de Calcutta, l'empire britannique exploite les ressources, le caoutchouc et les usines textiles concurrencent celle de l'Angleterre pour enrichir les businessmen expatriés et les lois Rowlatt oppriment les Bengalais. Nous y voyons les prémices des mouvements d'indépendance de l'Inde. Gandhi y a déjà une certaine influence.



C'est le premier roman de la série, alors il nous présente Wyndham, traumatisé par sa cauchemardesque guerre 14-18 en France. Veuf de Sarah, morte de la grippe espagnole, morphinomane, un brin désespéré... Il accepte l'Inde pour oublier. Mais il n'est pas très à l'aise avec la morgue, le mépris et l'arrogance des britanniques. Etranger, il a tout à apprendre de cette nouvelle vie. Et son adjoint Banerjee va l'initier...

On est entre le roman d'espionnage et le roman noir historique. Abir Mukherjee est passionné de roman policier ? Cela se sent, il a du lire Agatha Christie et John Le Carré, car son intrigue est bien menée et divertissante.
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Le soleil rouge de l'Assam

Nous sommes en 1922, l’Inde fait encore partie de l’Empire Britannique.

Je retrouve avec plaisir le capitaine Wyndham, que j’avais découvert lors du premier tome de ses aventures avec l’Attaque du Calcutta Darjeeling. Alors que les second et troisième tomes m’aient échappé, je retrouve un policier britannique bien abîmé. Complètement addict à l’opium, il se décide à se retirer dans un Ashram dans la province de l’Assam (mes papilles frémissent à l’idée de déguster un bon thé local…). Wyndham, comme le lecteur d’ailleurs, pouvait penser avoir enfin du temps pour lui pour se poser, se soigner et repartir sur de bonnes bases !

Grave erreur… Il n’est même pas arrivé à bout ce très long périple devant le conduire dans ce centre rudimentaire perdu bout du monde, que les fantômes du passé le rattrapent. Il lui revient en mémoire ses débuts dans la police londonienne en 1905 alors qu’il travaillait dans les quartiers défavorisés de l’East end, tandis qu’il lutte contre son addiction.

D’une époque à l’autre, on apprend à connaître cet homme véritablement marqué par cette affaire de 1905 dont il ne s’est jamais vraiment remis et qui viendra le poursuivre jusqu’à sa retraite.

De l’histoire, il est beaucoup question, tant dans l’est londonien peuplé de migrants miséreux et stigmatisés, que dans l’Inde coloniale en proie à des velléités d’indépendance.

Ce roman ne se lit pas le pied au plancher ; son atmosphère humide et poisseuse commande au lecteur lenteur et patience pour s’imprégner d’une part du climat culturel particulier, et de la façon qu’a l’auteur pour sculpter ses personnages.

On y apprend beaucoup de choses ; les deux intrigues sont bien menées et finiront par se rejoindre. Ce n’est finalement pas tant le suspense qui est important, mais l’atmosphère générale de cet opus.


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L'attaque du Calcutta-Darjeeling

Nous voici en Inde à Calcutta, la capitale des Indes, exactement le 9 avril 1919. Le pays est sous domination britannique.

Samuel Wyndham (dit Sam), rescapé de la Grande Guerre, traumatisé par les combats et la perte de sa femme, Sarah, est arrivé depuis peu. Ancien inspecteur de Scotland Yard, il vient d'être intégré dans la police impériale du Bengale en tant que capitaine. Il espère se reconstruire en démarrant une nouvelle vie, loin de son pays natal. Il garde de ses épreuves personnelles un gout immodéré pour la morphine qui a soulagé ses douleurs physiques, et pour l'opium qui lui permet de tout oublier et surtout de dormir, car enfin, il n'entend plus les cris des soldats blessés et le bruit des obus qui hantent ses nuits, et ne fait plus du tout de cauchemars.

Mais ce qu'il veut par dessus tout, c'est ne pas décevoir lord Taggart qu'il a connu pendant la guerre et qui lui a fait confiance en lui permettant de venir faire ses preuves ici.

Il ne connait rien à ce pays, ni à cette ville, et peu de chose des mœurs des autochtones, mais il est aussitôt mis dans l'ambiance car il doit élucider le meurtre d'un haut fonctionnaire britannique, Alexander MacAuley, un proche collaborateur du Vice-Gouverneur du Bengale.

Pour ses collègues, il ne peut s'agir que d'un meurtre perpétré par un indien. Mais rien n'est moins sûr pour Sam.

D'abord, que faisait ce haut fonctionnaire dans ce quartier indigène mal famé à deux pas d'une maison close ?

Pourquoi lui a-t-on glissé dans la bouche un message froissé, rédigé en bengali, demandant aux anglais de quitter l'Inde sous peine de représailles ? Tout porte à croire qu'il s'agit de l'œuvre de terroristes.

Peu de temps après, le Calcutta-Darjeeling, un train postal assurant la jonction entre les deux villes, est attaqué mais bizarrement, rien n'a été dérobé : les coffres étaient vides !

Les deux affaires sont-elles liées ?

Plusieurs indices font penser que tout cela ne peut être que l'œuvre du célèbre Benoy Sen, recherché dans tout le pays depuis 4 ans et chef de Jugantor, un des plus importants groupes révolutionnaires. Ce groupe ne désire apparemment qu'une chose, chasser les anglais et obtenir l'indépendance.

Aidé du sergent Sat Banerjee, un officier indien, cultivé mais proche de son pays et d'un anglais raciste et méprisant, John Didby, Sam va devoir déployer tout son savoir-faire pour élucider l'affaire qui se complique quand la hiérarchie et la Section H de la police militaire s'en mêlent.

Comment conserver la bonne attitude quand on se trouve partagé entre ses convictions et sa hiérarchie ?

D'autant plus que les menaces, les intimidations, les agressions pleuvent sur lui, tentant de le décourager lorsqu'il approche trop prêt de la vérité...



Au niveau du contexte historique, le roman se déroule à un moment très intéressant de l'histoire de l'Inde : au début de la révolte qui mènera le pays à l'indépendance.

Les idées pacifistes de Gandhi commencent à faire leur chemin...mais les lois Rowlatt, entrées en vigueur depuis peu, provoquent la colère des bengalis.

En effet, elles autorisent le gouvernement colonial à arrêter, sur simple soupçon ou dénonciation, sans preuve et sans aucun procès, toute personne susceptible de s'opposer au régime, ou ayant des activités terroristes ou révolutionnaires. Bien entendu tout rassemblement est interdit !

Quelques jours plus tard aura lieu le massacre d'Amritsar durant lequel les soldats, commandés par le général Reginald Dyer, ouvrent le feu sur la population qui s'était rassemblée de manière tout à fait pacifiste. Il y aura plus de 300 morts et plus de 1000 blessés parmi lesquels des femmes et des enfants, et la population se révoltera de plus belle.

C'est un roman qui raconte donc un pan de l'histoire de l'Inde tout en abordant des sujets graves de société. J'ai aimé la façon dont l'auteur nous fait entrer peu à peu tout en douceur et lenteur dans l'ambiance. Mais il faut noter qu'à travers ses personnages, il distille aussi de nombreuses réflexions, sans pour autant renoncer à son humour.

L'ambiance de ce polar est donc particulière et les propos édifiants pour qui ne s'est jamais penché sur les méfaits du colonialisme : la corruption, la répression violente faite contre la moindre opposition, la bonne conscience que les blancs affichent sans aucun scrupule, pensant agir pour le bien des populations, le racisme envers les populations autochtones, la suprématie des colons...tout est parfaitement bien décrit. Ce qui est particulièrement choquant, c'est la rapidité avec laquelle les blancs nouvellement arrivés peuvent devenir très vite convaincus de leur supériorité.

Le lecteur se révolte, découvre à quel point il n'y a pas de justice dans ce pays, à quel point la hiérarchie est prête à tout pour étouffer l'affaire en cours.

Le capitaine Wyndham, le narrateur donc, va non seulement avoir beaucoup de mal à se repérer dans cette ville inconnue aux mœurs nouvelles pour lui, à la chaleur accablante, et à la foule bruyante vivant au rythme particulièrement indolent de l'Inde, mais en plus, comme c'est un homme intègre qui a des conceptions humanistes et espère les mettre en application et qu'il ne se sent pas l'âme d'un colon, il n'aura de cesse de vouloir mener à bien son enquête jusqu'au bout.

Il vit des moments très difficiles quand il découvre à quel point tout est décidé d'avance, quel que soit le résultat de son enquête, et il va être déçu car la justice d'ici n'a rien à voir avec ce qu'il a connu en Angleterre. Là-bas leurs supérieurs ne cherchaient ni à les influencer et encore moins à les manipuler. Tout ici est organisé pour favoriser la suprématie des colons.

Pour le sergent Banerjee, indien dans l'âme mais ayant fait ses études à Cambridge, cette enquête et la révolte qui va suivre le massacre d'Amritsar, vont être des moments éprouvants qui le feront douter de ses convictions et de l'essence même de son métier. Il perdra définitivement confiance dans les anglais, et se rangera inévitablement au fond de lui du côté de son peuple.

C'est un polar assez classique finalement puisqu'il s'agit pour notre héros de mener une enquête qui va se compliquer d'une part à cause des nombreux rebondissements mais aussi parce qu'elle se déroule sous fond de colonialisme et de prise de position raciste et politique. Ce faisant le lecteur découvre la ville, les us et coutumes du pays, explore les palais comme les ruelles des quartiers pauvres, côtoie tout un panel de personnages secondaires tous réalistes et bien décrits quel que soit leur statut et leur importance dans le déroulé de l'histoire.

A noter : le roman est le premier d'une tétralogie mettant en scène le capitaine Wyndham. J'attends avec impatience de pouvoir lire la suite en l'empruntant à la médiathèque, le tome 2 et le tome 3 ont été traduits, le tome 4 pas encore.
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Les Princes de Sambalpur

"Lire c'est voyager; voyager c'est lire" jamais la citation de Victor Hugo n'aura été aussi appropriée en ces temps quelque peu troublés où il ne nous reste plus que la lecture pour explorer d'autres horizons. Dans un tel contexte, on peut également profiter du voyage pour remonter dans le temps afin de nous retrouver à l'époque de l'Inde coloniale comme nous y a convié le romancier Abir Mukherjee avec son premier roman L'Attaque du Calcutta-Darjeeling en nous permettant ainsi de découvrir les aventures du capitaine britannique Sam Wyndham et de son acolyte indien, le sergent Satyendra Banerjee, officiant tous deux au sein de la police impériale du Bengale. Un dépaysement garanti que l'on retrouve avec Les Princes De Sampalpur, second opus de la série, qui prend pour cadre l'un des nombreux royaumes de l'Inde régit par les maharadjahs sous la haute autorité du vice-roi des Indes. Oscillant, dans un bel équilibre, entre le récit historique et l'intrigue policière on ne manquera pas d'apprécier cette intrigue nous rappelant les romans d'Arthur Conan Doyle et de son célèbre détective souffrant d'addiction tout comme Sam Wyndham qui fréquente assidument les fumeries d'opium afin de se remettre momentanément de son passé de vétéran de la Première guerre mondiale.







Juin 1920. En visite à Calcutta, le prince de Sambalpur est assassiné alors qu’il était accompagné de son ancien camarade de classe, le sergent Banerjee et du capitaine Wyndham. Le meurtrier, un étrange homme religieux, est parvenu à prendre la fuite une fois son forfait accompli. Affecté par ce meurtre, les deux policiers accompagnent la dépouille du prince en étant persuadé de trouver le commanditaire du meurtre au sein du royaume suscitant bien des convoitises avec ses célèbres mines de diamants. Au terme du voyage, ils sont reçus par le vieux maharadjah de Sampalpur, extrêmement éprouvé par la disparition de son fils, qui décide de leur confier l’enquête concernant les circonstances entourant sa mort. En passant des rituels religieux funéraires à la chasse au tigre à dos d’éléphant, Wyndham et Banerjee vont tenter de démêler les multiples intrigues qui se nouent dans les couloirs du fastueux palais du maharadjah en essayant de découvrir les mobiles du meurtre qui leur permettront de démasquer l’assassin. Mais il leur faudra toute leur volonté, quitte à forcer les portes du zénana, le harem du maharadjah au sein duquel ils trouveront peut-être quelques réponses à leurs risques et périls.







Au niveau de l’intrigue policière, Les Princes De Sambalpur prend l’allure d’un « whodunit » que ne renierait pas les amateurs de Sherlock Holmes, même si le capitaine Wyndham est doté d’un esprit de déduction bien moins alambiqué que son illustre homologue. L’enjeu du récit consiste donc à déterminer qui est le commanditaire du meurtre du prince en découvrant les mobiles de cet acte tout en constatant, au gré des investigations des deux policiers, que les raisons peuvent être multiples au sein d’un petit royaume où les convoitises sont nombreuses à l’instar de cette vente d’une mine de diamants dont le prix semble surévalué. C’est ainsi l’occasion de découvrir les multiples personnages qui composent ce petit microcosme qui a réellement existé au temps de la splendeur des maharadjahs dont la multitude de royaumes composaient avec l’occupant britannique en nous donnant une idée du fonctionnement qui régit ces deux entités dont l’instauration d’une institution telle que la Chambre des princes censée donner l’illusion d’une certaine autonomie desdits royaumes. On découvre ainsi tout l’aspect des enjeux politiques qui vont nous donner une idée des ambitions contradictoires des différentes factions que comptent le royaume de Sambalpur. C’est peut-être là que réside tout le génie de l’auteur qui parvient, au fil d’une intrigue policière bien menée, à intégrer les éléments du contexte historique de l’époque, ceci sans que l’on ne ressente une quelconque lourdeur. Et puis il faut bien avouer que l’on apprécie cette atmosphère exotique qu’Abir Mukherjee restitue avec une belle justesse conjuguée à un humour caustique que l’on ne manquera pas d’apprécier surtout lorsqu’il vient du sergent Banerjee qui porte une regard circonspect sur le monde qui l’entoure. Avec ce décalage entre la vision du capitaine Wyndham et celle du sergent Banerjee, c’est également l’occasion de mettre en lumière les différentes strates sociale qui composent l’Inde de l’époque à l’instar de cette scène où le personnage principal observe, depuis le luxueux compartiment du train du maharadjah qu'il occupe, une famille modeste qui attend sous la pluie battante de la mousson le train qu’ils doivent emprunter et dont l’arrivée semble incertaine. On observera également, au terme d’un récit dont l’épilogue surprendra plus d’un lecteur, la place faite aux femmes au sein d’un royaume de Sambalpur où le harem semble bien éloigné de l’image que l’on pourrait s’en faire avec des épouses et des concubines qui savent parfaitement composer avec leurs conditions pour parvenir à tirer les ficelles du pouvoir.







Brillant second récit d’une série de romans policiers prometteurs, Les Princes De Sambalpur conjugue avec une belle maîtrise le récit historique et l’intrigue policière qui séduiront ainsi les lecteurs les plus exigeants en quête d’évasion. Exotique et caustique.











Abir Mukherjee : Les Princes de Sambalpur. Editions Liana Levi 2020. Traduit de l’anglais (Grande-Bretagne) par Franchita Gonzalez Battle.







A lire en écoutant : Prabhati de Yehudi Menuhin & Ravi Shankar. Album : Menuhin Meets Shankar. 1988 EMI Classic.
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L'attaque du Calcutta-Darjeeling

Rencontre très intéressante que celle que nous faisons ici avec Abir Mukherjee. Il est né en Écosse, fils d'immigrés indiens. La dédicace à son père laisse penser que l'auteur a été élevé dans le respect du pays d'origine de ses parents et de leurs traditions. Sans doute une transmission orale qui aura imprégné à jamais son esprit et lui aura donné envie de se lancer dans le roman policier historique. Nous sommes en 1919, la guerre est finie mais elle a transformé Sam Wyndham, ancien inspecteur de Scotland Yard : sa femme est décédée et son expérience de soldat l'a conduit vers l'opium. Plus rien ne le retient désormais en Europe et il décide d'intégrer la police impériale à Calcutta. Il est vite confronté au meurtre barbare de MacAuley, membre de l'administration coloniale, retrouvé poignardé et égorgé : dans sa bouche un message demandant le départ des Britanniques.

Mukherjee décrit très bien le mode de fonctionnement de l'Empire dans le sous-continent : racisme des Blancs envers les Indiens, méfiance des seconds envers les premiers, corruption du système colonial dont les heures semblent désormais comptées. Une excellente étude des milieux qui gravitent autour du pouvoir et de l'argent et sont prêts à tout pour « gagner encore plus de galon ». Un univers très glauque où la loi du silence est certes de mise mais où tous les coups sont permis y compris les plus meurtriers : il n'y a pas de pitié pour les traîtres à la « bonne cause » ! L'auteur n'a pas choisi au hasard ce climat humide et moite du nord-est de l'Inde que nous ressentons au fil des pages et qui participe de cette atmosphère plombée. La scène aurait été moins crédible dans le nord au climat plus sec. L'ambiance est très importante dans un roman policier car le climat exacerbe les tensions !

En toile de fond, l'émergence de la cause nationaliste indienne qui se divise en deux branches : celle des «  terroristes » et celle des apôtres de la non violence. Comment ne pas penser à Gandhi lorsque l'on croise le personnage de Benoy Sen ? Et le gouvernement colonial a bien compris qu'il pouvait utiliser les uns contre les autres pour ne pas laisser lui échapper la suprématie. La condamnation d'un Indien innocent ne pose aucun problème de conscience ni à la justice impériale ni à ceux qui en sont les valets (du moment qu'elle sert ses intérêts !) J'avais très vite trouvé le coupable mais le plus important sont ses motivations…..

Se profile aussi à l'horizon cette génération d'Indiens comme Banerjee qui maîtrise aussi bien la langue de Shakespeare que les colons eux-mêmes et dont la logeuse de Wyndham dit avec sarcasme  que l'Empire britannique leur a apporté une civilisation qui va se retourner contre ses « bienfaiteurs » . Banerjee a ceci de supérieur à Wyndham que non seulement il maîtrise la langue de l'occupant mais qu'en plus il connaît très bien son pays, c'est à dire ses langues et ses coutumes. Sans lui, Wyndham n'aurait pas pu mener à bien son enquête et n'aurait probablement pas échappé à la mort. C'est d'ailleurs sans doute la raison pour laquelle tous les deux vont , si j'ai bien compris, s'associer. Je lirai avec plaisir les tomes suivants.
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L'attaque du Calcutta-Darjeeling

Nous sommes en 1919 à Calcutta et le capitaine Wyndham, ancien membre de Scotland Yard et ancien soldat de la première guerre, débarque en Inde.

C'est un moyen de fuir pour lui, lui qui souffre de la mort de sa fiancée, qui a succombé à la grippe espagnole, et de ses cauchemars hérités de son expérience dans les tranchées.

Il arrive dans un pays plutôt inhospitalier au premier bord : chaleur, eau imbuvable, insectes ET des habitants de plus en plus hostiles à la domination britannique.

Le capitaine est plutôt quelqu'un d'ouvert et de diplomate. Il sait s'entourer de personnes de qualité, telles Banerjee, un officier indien, qu'il traite respectueusement, contrairement à la majorité de ses collègues.

Sa première enquête est un meurtre, celui d'Alexander MacAuley, un homme proche du vice-gouverneur. S'ajoutent en plus les menaces terroristes des révolutionnaires du Bengale.

Une enquête palpipante, bien ficelée et pleine d'éléments culturels sur l'Inde et la domination britannique.

Une très bonne lecture.
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L'attaque du Calcutta-Darjeeling

Whaou !! 😍😍😍



j ai été à la rencontre de Abir Mukherjee au quai des polars pour le premier roman de sa série. Il m a parle du contexte du roman dans l Inde colonisé par les anglais dans la période post première guerre mondiale. Comme il était aussi dans la PAL de @curcuma.and.co, on se lançait en lecture commune dans cette aventure indienne.



Et que dire ? Ben que c est un coup de cœur ❤❤.



Un haut fonctionnaire s est fait assassiné à proximité d une maison close, et l on retrouve dans son corps un message menaçant les anglais. Parallèlement, un train s est fait attaquer par des bandits. Wyndham va se lancer dans ces deux enquêtes avec Banerjee, enquêtes sous tension avec les velléités d indépendance émergentes de l Inde de 1919.



Tout est de haute volée dans ce polar passionnant et dépaysant. Les personnages Wyndham et Banerjee sont très bien faits. Le premier anglais, est traumatisé par la guerre. Il vient en Inde en quête de sens à sa vie d après guerre. J ai adoré ses failles et ses doutes, et sa quête de justice. Banerjee est indien et policier et porte l espoir d'un futur pour son pays. La relation entre les deux est complexe à souhait en raison du mélange de domination et de respect ; et l évolution de ses liens est finement amenée.



L'intrigue est intelligemment amenée avec des évolutions crédibles, des adversaires tous dignes d interet et un final haletant.



Mais le gros kiff de ce roman est son contexte explosif. Les anglais sont en lutte pour garder la main sur ce pays, exploitant au maximum les ressources et sa population indienne. Le concept de domination morale pour expliquer l ascendant de quelques centaines de milliers d anglais face aux millions d indiens est glaçant, et nous renvoie aussi à notre propre histoire. Le fait que ce soit en periode post première guerre mondiale, est fascinant car l Inde est devenu un El Dorado pour les anglais, qui entendent bien conserver cette colonie envers et contre tout. Mais la révolte gronde.



Un polar moite, qui sent les épices et la poudre, et qui nous dépayse complètement.



Hâte de lire la suite 😍😍😍
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L'attaque du Calcutta-Darjeeling

Merci aux blogueuses qui ont chaudement recommandé cette série policière. J'ai passé un excellent moment en compagnie du capitaine Wyndham, dans la chaleur moite d'une Calcutta modelée pour l'occupant anglais.



Nous sommes en 1919, le capitaine vient d'arriver en Inde avec un passé qui l'étouffe. Il a perdu sa jeune femme, Sarah, victime de la grippe espagnole et il est traumatisé par les combats dans les tranchées du conflit de 14-18. Il a travaillé à Scotland Yard, c'est à ce titre qu'un poste lui est proposé en Inde.



Dès son arrivée, il est confronté au meurtre d'un haut-fonctionnaire, abattu à deux pas d'un bordel, un message enfoncé dans la gorge, ce qui fait désordre, avouons-le. A l'aide d'un sergent bengali, Banerjee, il devra démêler une affaire aux multiples ramifications, à relier à l'attaque simultanée du train Calcutta-Djarjeeling.



Je n'entrerai pas dans les détails, je dirai seulement que l'intrigue est habile, bien menée, avec des changements de direction fréquents et palpitants.



L'action est située à l'époque où la population bengali commence à se révolter. Elle aspire à l'indépendance, que ce soit par des actions violentes ou la non-violence de Gandhi. Les Anglais s'imaginent installés là pour l'éternité, au nom de leur supériorité morale, face à un peuple incapable de se diriger.



Le sergent Banerjee justifie de travailler pour les Anglais en prévision du jour où ils partiront et où son pays aura besoin d'hommes qualifiés pour prendre le relais. Le capitaine Wyndham est vite mis au parfum de l'attitude à adopter vis-à-vis des indigènes, ce qu'il ne suivra pas à la lettre. Il se reproche souvent une séverité imméritée envers Banerjee, d'autant qu'il lui reconnaît des qualités précieuses.



Ce fond historique et politique apporte un vrai plus à l'enquête et à l'évolution des personnages. Ils ne sont pas d'une seule pièce, à l'image du capitaine Wyndham qui cache un secret. Il est opiomane, ce qui lui complique quelque peu la vie.



Il ne faut pas se fier au titre, en réalité le train Calcutta-Darjeeling est secondaire dans l'histoire. Il s'agit davantage des petits et grands arrangements dans les hautes sphères aux moeurs discutables et de l'irruption d'un début de révolte des Bengalis. Un humour délicieusement anglais court tout au long du roman.



N'oublions pas la ville de Calcutta, grouillante, écrasée de chaleur, aux contrastes saisissants entre ses différents quartiers, bâtis pour que chacun reste bien à sa place.



Un roman policier distrayant et instructif. A suivre ..
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Avec la permission de Gandhi

N°1739 – Avril 2023



Avec la permission de Gandhi - Abir Mukherjee – Liana Levi

Traduit de l’anglais par Fanchita Gonzalez Battle.



Calcutta fin décembre 1921, le prince de Galles est en visite officielle dans cette partie de l’Empire et les partisans de Gandhi, favorables à l’indépendance, entendent bien en profiter pour fomenter des troubles que le capitaine de police Wyndham, opiomane et alcoolique, et son adjoint le sergent Banerfee sont précisément chargés d’éviter. Il ne manquerait plus que la visite princière soit polluée par une révolte populaire. Des entrevues ont lieu avec les meneurs indépendantistes d’autant plus facilement que le sergent est de leur famille, mais compte tenu des événements cela ne servira à rien puisque le sergent il a du mal à concilier ses sympathies pour les mouvements indépendantistes et son appartenance à la police britannique. Un soir qu’il quitte précipitamment une fumerie d’opium, le capitaine tombe sur le cadavre d’un chinois qui peu de temps après disparaît pour se retrouver dans une morgue, une infirmière portugaise est retrouvée morte, assassinée dans d’étranges circonstances, d’autres cadavres sont découverts, exécutés selon le même modus operandi et les troubles se multiplient dans le quartier résidentiel anglais, ce qui commence à faire beaucoup. Il enquête donc, dans les vapeurs de son whisky favori et le brouillard des fumeries d’opium, mais ses investigations sont troublées par les militaires anglais, un peu comme si ses recherches gênaient paradoxalement les autorités britanniques.



Le style est alerte, agréable à lire, avec un sens consommé du suspense.



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L'attaque du Calcutta-Darjeeling

C'est bien écrit, le rythme est rapide, on tourne les pages sans s'ennuyer jusqu'à la fin. L'intrigue policière est dense et bien ficelée, et n'est pas seulement un prétexte pour évoquer le Calcutta des années 1920 sous occupation britannique (qui est en fait le sujet que l'auteur souhaite aborder).

De manière très vivante et imagée, on en apprend d'ailleurs plein sur cette région et période mouvementée que je ne connaissais pas et qui m'a beaucoup intéressée.

Un style qui s'assume sans grandes ambitions littéraires mais qui est efficace et "tient la route" sans nous ennuyer jusqu'à la conclusion : pour un polar, c'en est un bon, et un agréable moment de lecture.

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L'attaque du Calcutta-Darjeeling

Le premier tome d'une série policière rejouissante, mêlant histoire, enquête et humour très anglais.

Le côté surrané rempli de préjugés du colonialisme paternaliste anglais en Inde post première guerre mondiale relaté par un auteur indien d'Ecosse est jubilatoire, avec de plus une enquête policière ingénieuse très bien menée par l'auteur, resolue par ce duo improbable d'un policier anglais ancien combattant de première ligne de front adepte de drogues fortes et d'un policier indien respectueux de l'ordre établi et faussement naïf quant à la situation politique locale. La rencontre amoureuse du premier avec une femme qui n'a pas froid aux yeux, un peu arriviste, vient agrémenter cette enquête exotique.

J'ai un faible pour ces livres qui sous prétexte de polar nous plonge dans un vrai pan historique. Alors quand en plus un tel roman est astucieusement réalisé, bien écrit, dynamique et bourré d'humour il ne faut pas bouder son plaisir. Le deuxième tome , les princes de Sambalpur, est du même tonneau. Je les ai appréciés il y a maintenant une petite année, et îls restent une excellente découverte.

Un auteur et une œuvre à consommer sans modération, en souhaitant que la suite soit du même acabit...Le troisième volet vient d'être publié en français sur les six existants, il y a de la marge.

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Les Princes de Sambalpur

La veine du polar historique, à la sauce Agatha Christie, n'est pas épuisée avec la série de romans initiée par Abir Mukherjee, un Anglais d'origine bengalie. Les enquêtes du capitaine Sam Wyndham et de son adjoint le sergent Satyendra Banerjee, au sein de la police de Calcutta, se situent à l'époque du Raj britannique, au début des années 20.

L'auteur choisit de mettre en scène un policier ancien combattant de la guerre 14-18, veuf, alcoolique et fumeur d'opium associé à un Indien cultivé, appartenant à la caste des brahmanes et célibataire effarouché. Alors que la domination britannique sur l'Inde est de plus en plus contestée, le duo incarne à sa manière détournée une Angleterre à bout de souffle et une Inde en devenir.

Après l'assassinat à Calcutta du prince héritier de Sambalpur, l'inspecteur et son adjoint décident de se rendre dans ce petit royaume de l'Orissa, prospère grâce à ses mines de diamant. Le vieux maharajah les accueille pour les funérailles de son fils au moment où vont commencer les fêtes du dieu Jagannath, un avatar de Vishnou, très vénéré dans la ville.

Rien ne manque à ce roman qui coche toutes les cases de l'exotisme : intrigues de palais, zenana mystérieux rempli de maharanés et de concubines, luxe extravagant, disparition inexpliquée, chasse au tigre, supplices d'un autre âge et Anglais décatis. L'écriture sans fioritures est plaisante et l'humour ne manque pas. Quant à être une description subtile de la situation socio-politique de l'époque, il y a sans doute loin, car les ressorts d'une intrigue ne cadrent pas toujours avec la vraisemblance ethnographique.
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L'attaque du Calcutta-Darjeeling

Après avoir connu les tranchées de la Première guerre mondiale, Sam Wyndham arrive à Calcutta afin d’intégrer la police impériale.

Il se retrouve très vite sur le front puisque d’emblée, il est chargé d’enquêter sur l’assassinat d’Alexander MacCauley, un conseiller du vice-gouverneur des Indes, l’homme le plus puissant du pays. Et cela, à la sortie d’un bordel de bas quartier. Auquel s’ajoute une autre affaire : l’attaque mystérieuse d’un train, sans que le courrier ou les voyageurs ne soient volés !

Avec l’aide de Banerjee, un policier indigène, l’homme doit très vite s’adapter à ce nouveau pays et en comprendre les règles. Car l’Inde, en 1919, est sous la tutelle des anglais et face à une opposition en développement, le colonisateur n’hésite pas à accentuer violence, répression et injustice pour maintenir sa domination (le seul moyen selon le pouvoir pour que 150 000 britanniques dirigent plusieurs centaines de millions d’indiens). Face à ce pouvoir institutionnel, la résistance hésite encore entre l’action armée et la non-violence, les idées de Gandhi commençant à être diffusées dans le pays.

L’auteur décrit une société colonialiste où tous se surveillent, se craignent, se trahissent au nom d’un empire dont les idéaux sont aussi éloignés que ne l’est la reine. Le capitaine Wyndham, nouveau venu, a un regard neuf sur ce pays contrasté et magique, et sur cette société impériale dont on devine le crépuscule. À travers ce polar somme toute classique, l’auteur (anglais d’origine indienne) nous décrit une période charnière de l’Inde britannique dans toute sa complexité et ses particularités.

Le premier roman d’une série avec les personnages de Wyndham et Banerjee qui donne envie de suivre leurs prochaines aventures.
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Avec la permission de Gandhi

Une très chouette lecture, immergée dans l'Inde de Gandhi, du capitaine Wyndham et de son fidèle Sat Banerjee. L'évolution du capitaine britannique au fil des épisodes est très intéressante. Les évènements de 1921, relatés de son point de vue ainsi que de celui de Sat, qui trahit sa famille en restant au service de sa majesté, sont restitués de façon nuancée, toujours humaine. La visite officielle du Prince de Galles, le futur Edouard VIII, va précipiter certains événements, et il reviendra à Sam Wyndham de le protéger comme il le doit. Mais il gardera par devers lui ses réflexions sur les dérives des puissants qui n'hésitent pas à utiliser des armes chimiques redoutables, tout en préservant leur (royal) rejeton des affres de la guerre. Eh oui!

L'Histoire avec un grand H, une intrigue fouillée parsemée de traits d'humour discrets. Que demander de plus?

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Le soleil rouge de l'Assam

Après "L'attaque du Calcutta Darjeeling " "Les Princes de Sambalpur" et "Avec la Permission de Ghandi" c'est le quatrième ouvrage d'Abir Mukherjee que je lis et c'est celui qui m'a le moins plu, essentiellement pour trois raisons :

L'intrigue policière avec des allers-retours entre l'Inde de 1922 et l'Angleterre de 1905 n'est pas particulièrement passionnante loin s'en faut .

Les chapitres consacrés à la désintoxication du héros, le Capitaine Wyndham , sont plutôt assommants.

Et surtout l'auteur a, pendant une grande partie du récit, dissocié son duo d'enquêteurs qui était pourtant, à mon avis, le principal atout de ses histoires .

Pour autant, je ne me suis pas ennuyé et je vais me procurer dés que possible "Les Ombres de Bombay " le dernier volet qui sort bientôt.
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Les Princes de Sambalpur

En plein Calcutta et sous les yeux du capitaine Wyndham et du sergent Banerjee, le prince héritier de Sambalpur Adhir Singh Sai, est assassiné par un prêtre de Vishnou qui se suicide peu après. Le prince venait de parler de lettres de menaces aux deux policiers. Très vite, ceux-ci comprennent que les ficelles de l’assassinat ont été tirées de Sambalpur, et même si l’enquête semble close avec l’arrestation du « cerveau », les deux hommes s’arrangent pour mener l’enquête au coeur même de ce petit royaume indépendant qui s’apprêtait à entrer dans la Chambre des princes, une sorte de Chambre des lords pour indigènes qui permet aux Anglais de contrôler ces royaumes (et aussi au passage, de tenter de s’accaparer leurs richesses).



A Sambalpur, c’est le dépaysement le plus total pour John Wyndham qui, tout ouvert d’esprit qu’il soit, va voir ses certitudes so british être mises à mal. Le vieux maharajah a trois épouses officielles, cent vingt-six concubines et un peu plus de deux cents cinquante rejetons déclarés, dont trois fils légitimes. L’aîné étant décédé, c’est son frère cadet Punit qui devrait accéder au trône. Comme il n’a pas du tout les mêmes idées politiques que son frère, il semble être le commanditaire de l’assassinat d’Adhir mais sont également le premier ministre, le chef de la sécurité du palais, sans compter peut-être l’une ou l’autre femme du zenana (le harem du maharajah). A Sambalpur, c’est le sergent Banerjee qui est responsable de l’enquête (on n’est pas sous la juridiction de Calcutta) et ses compétences en comptabilité seront bien utiles. Funérailles mystiques, réceptions somptueuses, diamants et pierres précieuses, chasse à dos d’éléphant et autres rituels cruels, l’exotisme est de mise dans cette enquête basée sur la véritable histoire des bégums de Bhopal, une dynastie de reines musulmanes qui ont gouverné l’état princier la culture Bhopal de 1819 à 1926.



On y apprend donc plein de choses sur le plan politique de la colonisation indienne mais aussi sur les coutumes religieuses, la culture des maharajas et maharanés, et on goûte l’humour so british de notre narrateur préféré, le capitaine Wyndham. Nul doute que je retrouverai John et Sat avec un grand plaisir.
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L'attaque du Calcutta-Darjeeling

Un polar captivant, avec son lot de fausses pistes et de rebondissements, dont l’action se déroule à Calcutta au sortir de la première guerre mondiale, alors que prennent forme les revendications d’indépendance et que se dessinent les différentes stratégies violentes et non violentes.

Une description de l’Inde du temps du Raj britannique et une réflexion sur la légitimité de la présence des anglais en Inde, par un auteur anglais d’origine indienne qui porte un regard ironique et distancié sur la présence des anglais en Inde.

Une traduction bien écrite

Mais un personnage principal un peu flou et encore pétri de clichés (pourquoi par exemple en avoir fait un opiomane).
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L'attaque du Calcutta-Darjeeling

Ce livre est le premier d'une série qui en compte quatre consacré aux aventures d 'un duo attachant composé d 'un Officier de Police Anglais fraichement débarqué de Scotland Yard et d'un Sergent autochtone dans l'Inde des années vingt

Contrairement à ce que pourrait laisser penser le titre l 'attaque d'un train n' est pas le sujet principal .Le récit est consacré essentiellement à la résolution du meurtre d'un haut fonctionnaire Britannique sur la voie publique .

L 'enquête est plutôt intéressante ,le contexte historique bien restitué et on ressent bien la chaleur des lieux à travers les pages .

Je vais donc lire les autres tomes .
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