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Critiques de Abir Mukherjee (329)
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Les Princes de Sambalpur

Ce roman est la suite de " l'attaque du Calcutta-Darjeeling", avec le capitaine Sam Wyndham , ex détective de Scotland Yard et accro à l'opium depuis son retour de la guerre, avec Sat Banerjee : brahmane diplômé de Cambridge et toujours intimidé par les femmes !

Ils étaient en train de discuter avec le Prince Adhir, ex camarade d'école de Sat, quand un homme avec un symbole religieux des adeptes de Vishnou a tué Adhir et, poursuivi : il s'est donné la mort d'un coup de révolver !

Le Vice-Roi et Lord Taggart en qualité de chef de la police impériale de Calcutta vont exhorter Sat à les représenter aux funérailles qui vont avoir lieu au royaume de Sambalpur. Whyndam veut profiter de ce voyage pour découvrir les lettres de menace envoyées quelques jours auparavant au Prince en provenance de Sambalpur. Les funérailles vont être dirigées, présidées parle Prince Purit qui devient le nouveau " yuvraj ". Toute la Cour est présente : le Résident qui représente le Vice-Roi dans cette belle région de l'Orissa; le 1° ministre : Chandra Davé; le colonel Arora : chef de la police ; Sir Fitzmaurice : président de l'Anglo-Indian Diamond corporation car ce royaume regorge de diamants qui font la fortune des Princes, ils sont gérés par le comptable Golding ! Mais le Maharajah règne aussi avec ses eunuques sur le "zezana " composé de 3 maharanés ( moins la mère des Princes, qui avait voulu fuir et, aurait été empoisonnée 3 mois plus tard ! ) ..plus 120 concubines et des filles de la campagne, séduites par le Roi au gré de ses sorties ( ou/et de ses pulsions ! ), et surtout 258 descendants à ce jour ! Qui sont ces 2 maharanés qui profitent avec tout le harem du luxe, du confort offerts par les mines de diamants ? La plus ancienne est Shubhadra, superstitiueuse et empreinte de traditions religieuses et, la dernière : Devika qui a le privilège d'avoir donné un fils au Maharajah !

Les 2 policiers vont se heurter aux règles strictes du harem pour pouvoir interroger ces dames ! Mais, ils vont découvrir qu' Adhir avait une maîtresse blanche et, qu'il désirait en faire sa 2° épouse, d'autre part : il avait des idées progressistes et désirait se servir des bénéfices diamantaires pour faire le bien de son peuple.

Dans un premier temps, ce fut Punit qui devint pour eux le suspect idéal, mais d'autres pistes s'offrirent à eux : la section H de Calcutta, l'emprise politique de l'Angleterre sur les états, la fluctuation du prix des diamants, la puissance des adeptes de Vishnou, les rivalités dans le harem et les ambitions des eunuques ! Finalement, les évènements vont se précipiter après la chasse au tigre organisée par Purit, et le dénouement sera étonnant mais tellement simple ! ! !

Dans ce roman, Abir Mukherjee nous fait vivre un conte digne de celui des 1000 et unes nuits par la richesse des décors, les dorures, le faste des Palais, des personnages de la Cour, il met en évidence le statut cumulé de mâle et de monarque en ces années 1920, la fragilité de l'empire britannique qui va se déliter peu à peu ! Mais, aussi et déja les clichés qui préfigurent " Bollywood " !

Personnellement, j'ai préféré le tome 1 car il est plus innovant, plus structuré et représente mieux l'Inde mystérieuse, fascinante, multiple avec sa chaleur étouffante, son humidité pesante et son humanité grouillante.

L.C polar thématique de mars 2022 : dans un pays asiatique.
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Les Princes de Sambalpur

Les princes de Sambalpur est le second roman publié en français d'Abir Mukherjee, cet auteur né en Ecosse de parents indiens.



On retrouve dans Les princes de Sambalpur le capitaine Wyndham et le sergent Banerjee, de la police de Calcutta, dont on avait fait la connaissance dans L'attaque du Calcutta-Darjeeling.



Toujours situé dans le Bengale des années 1920, Les princes de Sambalpur s'éloigne cette fois de Calcutta pour, comme le titre l'indique, nous mener à Sambalpur (ville qui existe réellement, j'ai vérifié dans mon atlas), et loin des couches les plus pauvres de la société indienne nous faire découvrir l'entourage des maharajahs.



Comme L'attaque du Calcutta-Darjeeling, Les princes de Sambalpur est un roman plaisant à lire, dans lequel Sam Wyndham et Sat Banerjee vont résoudre le mystère de l'assassinat du prince Adhi Singh Sai, héritier d'un petit royaume réputé pour ses diamants. Le capitaine et son sergent vont découvrir au fil de cette aventure que les palais de marbre et leurs zenanas ne sont pas moins emplis d'intrigues, de méchanceté et de violence que les ruelles sombres et mal famées de Calcutta.



Comme dans le premier roman, l'humour d'Abir Mukherjee est un plus dans la lecture de ce roman policier dépaysant à souhait.
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L'attaque du Calcutta-Darjeeling

Le capitaine Wyndham est un personnage complexe et donc très intéressant pour un polar : peu d’attaches en Angleterre, ancien de la Special Branch (Thomas Pitt, si tu nous regardes…), il s’est attaché à une femme libre et brillante pendant une de ses permissions de la Grande Guerre et l’a épousée ; il a été blessé peu avant la fin de la guerre et n’a pas retrouvé son épouse, morte de la grippe espagnole ; sa blessure le laisse accro à la morphine. C’est cet homme qui débarque dans la chaleur tropicale de Calcutta, appelé par un de ses anciens officiers supérieurs à la guerre, soucieux de lutter contre la corruption au sein de la police coloniale.



On est en 1919 et les mouvements de libération des colonies montent, qu’ils soient violents (terroristes selon les autorités britanniques) ou pacifistes (la non-violence de Gandhi est déjà en marche). Dans cette situation potentiellement explosive, un haut fonctionnaire anglais est assassiné, son corps est retrouvé non loin d’un bordel dans un quartier de la « Black Town » de Calcutta. Peu après un train est attaqué, vraisemblablement pour voler des fonds destinés à des groupes terroristes. Wyndham tente de faire le lien entre les deux faits, avec l’aide du sergent Banerjee, observateur, intelligent, mais qui a – pardonnez l’expression – le cul entre deux chaises, coincé entre son patriotisme indien et sa loyauté envers ses supérieurs britanniques. La relation entre les deux hommes fait partie intégrante de l’intrigue et est très amusante à observer.



Je dois avouer que j’avais un peu vu venir le nom de l’assassin du fonctionnaire mais la fin s’accompagne quand même d’une révélation inattendue (pour moi du moins) ; c’est une énigme assez classique, que j’ai beaucoup appréciée ; tout l’intérêt est dans la relation de la vie coloniale à Calcutta avec des jeux de pouvoir et d’influence occultes, les bâtons dans les roues qu’on place dans l’enquête du capitaine Wyndham et cette question qui commence à tarauder les autorités, une question qu’elles ne se formulent sans doute pas consciemment mais qui sera un enjeu majeur : comment une administration coloniale finalement assez réduite numériquement au vu du nombre d’administrés indiens peut-elle continuer à gouverner, à garder une légitimité si sa supériorité morale s’effondre ?



Autre argument en faveur de cette lecture, l’humour anglais qui m’a souvent fait sourire et dont je vous donne un extrait ci-dessous. L’auteur est Ecossais, d’origine indienne évidemment, et il paraît que ce roman est le premier d’une série de quatre déjà écrits en anglais, j’espère vivement que les éditions Liana Levi continueront à les faire traduire et à les publier !
Lien : https://desmotsetdesnotes.wo..
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L'attaque du Calcutta-Darjeeling

Distrayant et intelligent.



Ce sympathique ouvrage se situe quelque part aux frontières des polars historiques et plus ou moins ethnologiques, ou dans une catégorie à créer (?) de polars coloniaux, peut-être. Outre une intrigue soignée et des personnages qui ne le sont pas moins, il témoigne d'une certaine finesse dans sa vision des évènements et de la psychologie de ceux qui y participent. Abir Mukherjee nous invite en effet à nous pencher sur les rapports complexes entre policiers locaux et représentants de la lointaine Angleterre dans les services de la police impériale de Calcutta après la première guerre mondiale. Son récit lui permet d'évoquer racisme ou violence d'état avec discrétion, sans être pesant ni démonstratif, ce qui le rend probablement plus efficace encore. Rien n'est manichéen ni simpliste ici, entre le racisme assumé des uns et les maladresses involontaires des autres, les turpitudes des puissants et les compromissions de ceux qui les servent. La tonalité générale reste légère -- il s'agit avant tout d'une lecture plaisir -- et les chapitres défilent rapidement. Classique dans sa construction avec une fausse résolution de l'enquête suivi d'un rebondissement vers le milieu de l'ouvrage, mené avec intelligence, l'ouvrage mérite son succès sans le moindre doute.



Ce livre est le premier d'une série qui en compte à ce jour quatre (plus un qui n'est pas encore traduit), et je lirai les autres avec plaisir.

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L'attaque du Calcutta-Darjeeling

Juste après la première guerre mondiale, le Capitaine Wyndham que plus rien ne retient en Angleterre part noyer ses deuils et blessures dans la mousson indienne. Veuf, traumatisé et accroc à la morphine, il va offrir ses services de policier enquêteur à un Empire auquel il croit de moins en moins. Calcutta l’absorbe plus qu’elle ne l’accueille et s’il ne parvient pas à y mourir aussitôt arrivé, ce n’est pas faute de se trouver dans de périlleuses situations où les méchants ne sont pas toujours ceux que l’on croit. Il m’a bien plu, ce Wyndham cabossé, ses élans amoureux malgré tout, ses luttes intérieures et le flegme avec lequel il considère sa carcasse.

Mais c’est la trame de fond qui m’a vraiment séduite. La peinture de la suprématie anglaise entre cynisme et outrecuidance imbécile. Est très bien rendue la manière dont chacun des mille gestes anodins du quotidien viennent peu à peu corrompre la vision d’un Européen fraichement débarqué, encore vierge de considérations racistes ou suprématistes. J’ai aimé comprendre aussi ce que l’Empire colonial devait aux classes moyennes européennes, l’Empire comme une vaste antichambre où parvenir quand sa terre d’origine n’a pas de place pour vous. Comprendre ce que le Bengal avait puisé des principes éducatifs que l’Angleterre lui avait imposé. Et toute l’hypocrisie qu’il y a derrière une prétendue volonté d’émanciper les esprits et de les conduire à l’universalisme des droits humains. Ca fonctionne tant que ça laisse les dominants dans leur posture paternaliste. Ensuite, la clairvoyance indigène et son intelligence deviennent trop dangereuses pour qu’elles soient tolérées, évidemment.

Le roman se situe au moment charnière où la population commence à refuser le joug, où l’avenir n’est pas encore tranché entre terrorisme sanglant et puissance de la non-violence ce qui lui confère une dimension quasi tragique. On sait que tout va basculer. On a le recul historique pour dire comment. Et pourtant, on se plait à rêver qu’il y ait moins de bains de sang, que l’intelligence, le respect de l’autre l’emportent malgré tout.

Reste que sur le plan de l’enquête policière elle-même, j’ai trouvé l’intrigue assez poussive et menée de manière maladroite. Sachant que ce n’est pas le point fort de ce roman, je lirai avec plaisir sa suite en m’attachant donc davantage à l’atmosphère qu’aux péripéties.

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Les ombres de Bombay

Cinquième enquête du capitaine Sam Wyndham et du sergent Satyenda Banerjee dans l'Inde des années 20.



Abir Mukherjee s'est donné pour objectifs de retracer dans ses romans l'histoire de l'Inde jusqu'à son indépendance en 1947 à raison d'un livre par an. le premier de la série « L'attaque du Calcutta-Darjeeling » se déroulait en 1919, nous voici donc en 1923.



Banerjee est en très mauvaise posture.

Les tensions entre communautés religieuses menacent de dégénérer et le sergent se retrouve accusé du meurtre d'un homme de lettres hindou alors qu'il était en mission sur ordre de Lord Taggart. Obligé de fuir pour échapper à la police, il va devoir mener sa propre enquête pour espérer prouver son innocence. Sam, qui a toute confiance en son ami, va mener ses propres investigations de son côté.

Et le temps est compté pour eux, la situation menaçant à tout moment de devenir totalement incontrôlable voire explosive à Calcutta.



Le récit alterne donc entre Wyndham et Banerjee et je dois avouer que leurs échanges et discussions m'ont manqué en ce début de roman. Moins d'humour dans ce tome qui perd en vitalité. Peut-être est-ce dû à ces enquêtes séparées ou bien au caractère plus assagi de Wyndham désintoxiqué de son addiction à l'opium. C'était pourtant un des gros points forts des livres précédents, notamment grâce aux remarques un brin désabusées et sarcastiques de Wyndham.



Moins d'ironie donc, une enquête qui s'enlise un peu au départ, malgré tout j'apprécie toujours cette série. On finit par s'attacher à ce duo dont la relation évolue au fil des tomes. Les changements les plus intéressants sont certainement ceux de Banerjee toujours tiraillé entre son métier, sa famille et ses propres aspirations. Abir Mukherjee prend aussi le temps de nous immerger complètement dans cette période de l'histoire de l'Inde et cela donne force et authenticité au récit.



Une série qui fait partie de celles dont je guette les nouvelles sorties.
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Le soleil rouge de l'Assam

Le soleil rouge de l'Assam d'Abir Mukherjee ( Liana Levi - 480 Pages)



Je découvre cet écrivain.



Je viens de passer des heures à Londres et aux Indes en 1905 et en 1922.



D'un chapitre à l'autre je sautais de Londres à l'Assam.



Le Capitaine Wyndham part dans un ashram se désintoxiquer de son addiction à l'opium.



Un personnage de son passé réapparait et il se souvient d'une sombre affaire de meurtres où un innocent fut condamné.



L'auteur de famille d'immigrés indiens, nous fait ressentir durant ce roman les méfaits du racisme.



Il décrit les quartiers populaires de Londres en 1905 où de nombreux juifs fuyants la Russie se sont installés.



Le jeune policier de l'époque va se confronter à une enquête sur la mort d'une jeune femme.



Sam Wyndham a fréquenté Bessie et il a rompu.



Maintenant il se retrouve à rechercher son assassin.



Bien des années après aux Indes un inquiétant personnage surgit.



Vous allez subir la cure de désintoxication avec Sam et rencontrer aussi la belle Emily Carter, l'épouse de l'homme le plus puissant et riche de la région.



Un écrivain à suivre.



Mireine



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Le soleil rouge de l'Assam

Le quatrième volume des enquêtes de Sam Wyndham et son adjoint Banerjee se démarque des précédents par sa forme, qui alterne deux périodes et deux lieux, 1905 à Londres, avec le meurtre d’une jeune femme que Sam connaissait bien, et 1922, où il soigne sa dépendance à l’opium dans un ashram dans la région verdoyante de l’Assam. Des thèmes comme la montée du nationalisme indien, et le racisme, donnent beaucoup d’intérêt au roman, et le style de l’auteur entre toujours pour une bonne part dans le plaisir de lecture, ses comparaisons et formules humoristiques ne manquant pas d’alléger l’atmosphère.

Bien qu’un peu moins convaincant, au départ, que les trois premiers, peut-être à cause de l’alternance passé/présent, ou des personnages, le roman rebondit aux trois-quarts du texte. Un événement inattendu lui donne alors un nouvel élan. D’ailleurs, je conseille de ne pas lire des critiques trop détaillées qui en font part… Un bon roman, finalement !
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Les Princes de Sambalpur

Second volet des enquêtes du duo constitué par le capitaine Sam Wyndham et le sergent Banerjee transportés au royaume de Sambalpur pour résoudre le meurtre du prince régnant et d'autres qui suivront.

Une plongée dans les hautes sphères de la société indienne avec ses secrets et ses manipulations et des références historiques qui complètent la vision d'un microcosme lointain.

Un deuxième tome plus lent, moins prenant que le précédent ; en attente de lecture des tomes trois et quatre.

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Le soleil rouge de l'Assam

Revisitant par deux fois le mythique meurtre en chambre close, Abir Mukherjee nous livre un opus très réussi, où la double temporalité du roman est parfaitement maîtrisée.



Ce 4ème tome des enquêtes du capitaine Wyndham ne se situe pas uniquement en Inde mais aussi à Londres. Bien décidé à se débarrasser de son addiction à l'opium – mais pas de son goût immodéré pour le whisky par contre ! - le capitaine Wyndham se réfugie dans un ashram dans l'Assam, cet état situé à l'extrémité de l'Est de l'Inde, enserré en partie par l'état de l'Arunachal Pradesh. Son sevrage doit se faire avec l'aide de potions émétiques qui sont censées purifier son corps, et durer une dizaine de jours. La nuit, Wyndham souffre de terribles crises de manque avec des délires qui l'amènent à revivre près de 20 ans en arrière l'une de ses premières enquêtes en 1905 à Londres.



Séparé de son chef pendant les quelques jours de cette cure, le sergent Banerjee ne rentre dans l'intrigue que vers la fin du roman : on le découvre un peu changé, plus sûr de lui, avec une personnalité qui s'affirme face à l'autorité de Wyndham, toujours empreinte d'un brin de paternalisme. Cela annonce une évolution bienvenue dans leurs relations...



Challenge Mauvais genres 2023

Challenge Multi-défis 2023
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L'attaque du Calcutta-Darjeeling

Après 4 ans dans les tranchées, et le décès de sa jeune épouse de la grippe espagnole, le capitaine Wyndham, ancien de Scotland Yard, choisit de quitter le gris londonien pour l'humidité et la chaleur poisseuses de Calcutta !



Il est à peine arrivé et installé dans une pension aux fausses prétentions britanniques, notamment en matière de (mauvaise) cuisine qu'un haut fonctionnaire britannique est découvert égorgé dans une ruelle d'un quartier mal famé. 



Dans le même temps, l'attaque du train postal Calcutta - Darjeeling, échoue faute d'y avoir trouvé l'argent attendu. 



Wyndham, assisté de Banerjee, un sergent local diplômé de Cambridge (!), va mener une enquête rendue complexe par la ségrégation de fait entre britanniques et indiens, sous la haute surveillance et les bâtons dans les roues mis par les services secrets de sa gracieuse Majesté.



La révolte gronde entre entre volonté d'indépendance prônée par des adeptes de la non violence et attaques larvées menées par des groupes terroristes, vite réprimés par des militaires sur la défensive, ce qui ne facilite pas la tâche de notre duo d'enquêteurs mais réveille peu à peu la volonté de justice de Wyndham, empêtré dans son addiction aux opioïdes. 



Avec une plume précise et emplie d'humour, Abir Mukherjee fait revivre une Calcutta très bien dépeinte où cohabitent riches villas en bord de rivière, terrains de golf aux pelouses vertes immaculées et taudis misérables, automobiles et rickshaws. 



Ce roman passionnant aux personnages bien campés, aux descriptions détaillées qui nous plonge dans l'atmosphère étouffante d'un ville qui attend la mousson me donne grandement envie de me plonger rapidement dans la suite des enquêtes de Wyndham et Banerjee qui m'attendent dans ma liseuse. 



a suivre, donc ! 
Lien : http://les-lectures-de-bill-..
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L'attaque du Calcutta-Darjeeling

j'ai apprécié la reconstitution de la société coloniale à la sortie de la Première guerre mondialr, de la présence britannique aux Indes et les personnages mais l'intrigue m'a semblé un peu poussive et lente à se dénouer. Le personnage principal est attachant, désabusé et opiomane, son second indien également
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L'attaque du Calcutta-Darjeeling

L'attaque du Calcutta-Darjeeling est un roman policier dont l'action se déroule à Calcutta en avril 1919.



Je trouve très original que ce roman, écrit par un Indien (Abir Mukherjee) ait pour personnage principal un Anglais (d'habitude, c'est plutôt le schéma inverse).



Sam Windham est ainsi un jeune inspecteur anglais, précédemment actif à Scotland Yard, qui a été convié à rejoindre les forces de police anglaises du Bengale.



Ce qu'il fera d'autant plus volontiers qu'il sort tout juste de la Grande Guerre dont il est revenu blessé à double titre : le premier, physiquement, le second parce que le conflit lui a en quelque sorte "volé" sa femme, morte de la grippe espagnole peu après la fin de la guerre (femme que, de plus, il avait épousé deux jours avant le début du conflit et avec laquelle il n'aura passé en tout et pour tout que trois semaines de vie commune en cinq années de mariage).



Notre jeune inspecteur anglais découvre donc en même temps - quinze jours après son arrivée en Inde - son premier cadavre et la société indienne de l'époque, pour quelque temps encore sous la coupe britannique.



Ayant passé près de dix ans à Scotland Yard avant de rejoindre le Bengale, rien ne préparait cet homme - issu des classes moyennes anglaises et dont l'enfance s'est, en grande partie, déroulée dans un pensionnat - au monde qu'il allait y découvrir; les Anglais installés en Inde le surprendront autant, sinon plus, que les Indiens, et il supportera difficilement l'extrême hiérarchisation de la société anglo-indienne : la condescendance et le racisme dont les Anglais font preuve vis à vis des Indiens le choqueront profondément, et son enquête le mènera à autant de découvertes sociales et sociétales que criminelles et judiciaires.



L'attaque du Calcutta-Darjeeling est un roman agréable à lire qui vaut plus, selon moi, pour son écriture, alerte et souvent pleine d'humour, que pour l'intrigue proprement dite.



Pas un chef d'oeuvre du genre - surtout si on se place du point de vue de l'énigme - mais dépaysant à coup sûr. Un moyen de découvrir ce qu'était l'Inde du Raj, la vie de ses habitants, et les germes du mouvement d'indépendance qui rendra l'Inde aux Indiens un peu moins de trente ans plus tard.
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L'attaque du Calcutta-Darjeeling

1919, Calcutta. Le mécontentement gronde parmi les Indiens depuis la mise en application des lois Rowlatt qui autorisent la police britannique à arrêter et emprisonner sans preuves tout indien soupçonné de terrorisme. En ce mois d'avril où la touffeur moite assomme les esprits et trempe les vêtements, la tension est palpable dans la ville. Aussi, quand un britannique, haut fonctionnaire et bras droit du vice-gouverneur est découvert assassiné près d'un bordel, la situation s'annonce explosive : crime révolutionnaire ou meurtre crapuleux ? La police impériale du Raj exige des résultats rapides. L'enquête est confiée au capitaine Wyndham, fraîchement arrivé à Calcutta et au sergent Banerjee, un officier indien qui a étudié en Angleterre.



C'est un excellent roman policier, qui explore de façon intéressante plusieurs aspects de la colonie anglaise de l'époque : les relations complexes entre les différentes strates sociales des Indiens et des colons, le statut si particulier des anglo-indiens à la fois méprisés des britanniques et des indiens ou les rapports houleux entre les militaires et la police du Raj.



Le duo d'enquêteurs est très sympathique. le capitaine est un homme meurtri par la Grande Guerre et par la perte de sa femme, décédée de la grippe espagnole : accro aux opiacés pour retrouver un sommeil qui le fuit, perdu dans une ville qu'il ne connaît pas, au milieu de compatriotes dont il peine à accepter leur arrogance dominatrice envers les Indiens, il aura besoin de toute l'aide que peut lui apporter le discret et efficace Banerjee, un homme pétri de contradictions, déchiré entre sa loyauté envers son peuple, son éducation anglaise et son devoir envers la police impériale qui l'emploie.



Le roman se termine avec l'évocation du massacre d'Amritsar et donne très envie de découvrir la suite.



Challenge multi-défis 2020

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L'attaque du Calcutta-Darjeeling

Un petit bijou de polar, ultra efficace.



Au sortir de la grande guerre, le capitaine Sam Wyndham rejoint lord Taggart. Son ancien officier supérieur est dorénavant chef de la police de Calcutta. En Inde, bien sûr. Il a besoin d'un homme de confiance, au sein de ses rangs un brin gangrénés par la corruption.

Pas le temps de s'installer, que MacAuley, l'homme à tout faire du vice-gouverneur des Indes est assassiné... de quoi ébranler le royaume.



Et çà part direct sur une scène de crime. Pas de fioritures, çà c'est chouette.

Notre ancien du "Yard" va faire très fort. Aidé il est vrai de ses deux acolytes.

Digby, archétype de l'expat' à qui on a très souvent envie de foutre des baffes, et surtout son alter-ego Indien, Sat Banerjee.

Qui fait plus que l'aider dans ses recherches.

Selon un principe simple et efficace, plus on a de pistes, plus on a de chances de résoudre l'enquête. Sam côté dominants, Sat côté dominés.



Un trio haut en couleur, une enquête à élucider extrêmement sensible, qui nous fait profiter d'une aventure aussi percutante qu'une Doum-Doum.

Elle vous traverse le corps et transpose tout votre être au coeur des Indes. On y est, 'y a pas d'autre mot.



La trouvaille, plus que l'intrigue, c'est de nous faire découvrir cette Inde en pleine mutation, au travers du regard neuf de Wyndham, fraichement débarqué de son Angleterre natale.

Et on est fascinés par tous ces détails, tous ces mille et un joyaux qui lui sont révélés dans cette dépaysante contrée.

Le gros plus, c'est les dialogues. Un festival de répliques percutantes. Si Mukherjee est aussi séduisant par la suite, je me précipite sur toutes ses parutions.

Car c'est juste excellent...

(plus d'avis sur PP)
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Le soleil rouge de l'Assam

Revoici notre capitaine Sam Wyndham, de la police impériale britannique, expatrié en Inde . Cette fois il a décidé de traiter son addiction à l’opium dans un asrham perdu dans les montagnes de l’Assam. En pleine cure de désintoxication à base de mixtures infâmes et de méditations, le voilà brusquement rattrapé par son passé, en 1905 , quand ,tout jeune policier , il a laissé échapper un meurtrier et condamner un innocent.



Un récit qui nous plonge alternativement dans le Londres du début du XX e siècle, ses quartiers populaires peuplés d’immigrants et notamment de juifs d’Europe de l’Est , et dans les campagnes isolées de l’Assam en 1922 , la beauté de ses paysages et le racisme colonial qui y perdure.



On découvre donc avec plaisir le passé de Wyndham et on suit ainsi en parallèle deux enquêtes policières, bien construites, dans des contextes historiques documentés, le tout avec l’humour british des tomes précédents. Encore un bon cru !
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Avec la permission de Gandhi

Toujours sous l’emprise de l’opium, le capitaine Sam Wyndham ne peut s’empêcher une visite nocturne dans une fumerie clandestine de Calcutta. Sauf qu’en fuyant une descente de la police des stupéfiants, le policier tombe littéralement sur le cadavre d’un homme assassiné. Le lendemain, il est appelé pour enquêter sur un meurtre avec le même mode opératoire. Problèmes, il n’est pas censé connaître l’existence du premier cadavre et en plus, celui-ci a disparu. Cela serait encore simple si les services secrets n’essayaient pas d’empêcher l’enquête. Pour corser le tout, la visite du prince de Galles est annoncée et les mouvements indépendantistes, sous la houlette d’un lieutenant de Gandhi, chercher à perturber la ville et son fonctionnement.



Troisième opus des enquêtes du capitaine Wyndham (et son assistant et ami Banerjee), ce roman se passe en décembre 1921, quelques jours avant Noël. Très attaché à la Couronne, le capitaine ne comprend pas la détermination de la lutte sans merci du Congrès (qui pénalise fortement la population indienne) mais constate les injustices et le mépris des britanniques envers les indiens. Et pourtant il doit apprendre à négocier avec les partisans de la lutte non-violente. Et ne parlons pas de Sat Banerjee, l’assistant fidèle, indien rejeté par sa famille et ses amis, et qui se retrouve constamment tiraillé entre les différentes communautés et points de vue, solitaire, intègre et loyal (sans doute le personnage le plus attachant de la série).



Abir Mukherjee retranscrit un monde disparu en évitant tout manichéisme. Montrant un empire colonial qui se fissure, une société indienne inégalitaire, un mouvement contestataire qui a encore un long chemin devant lui (ce qui laisse encore présager encore de nombreuses aventures de ce duo Wyndham/Banerjee !) et des femmes et des hommes entrainés par les soubresauts de l’histoire. Une réussite totale !
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Les Princes de Sambalpur

Les princes de Sambalpur, deuxième tome de la trilogie d’Abir Mukherjee, m’a beaucoup moins enthousiasmée que son prédécesseur, L’attaque du Calcutta-Darjeeling.

Ce n’est pas dû à la faiblesse de l’intrigue, mais bien au traitement de celle-ci. Tout au long de ma lecture, il m’a semblé avoir affaire à une pâle copie d’un roman d’Agatha Christie. Je n’ai pas retrouvé le piquant des conversations entre le capitaine britannique Sam Wyndham et son coéquipier indien Sat Banerjee, qui donnaient son intérêt au premier tome. L’auteur a plutôt choisi d’étirer la sauce, prétexte à décrire l’univers des maharadjahs à l’époque coloniale de l’Inde, reléguant ainsi au second plan l’enquête des deux policiers sur le terrain, laquelle m’a d’ailleurs paru interminable avec ses chassés-croisés et ses atermoiements.

Peut-être le dernier volet, Avec la permission de Ghandi, rachètera-t-il l’ensemble?

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Avec la permission de Gandhi

Voici un policier qui change. L’auteur, Abir Mukherjee, est un Anglais d’origine indienne.

En prenant ce livre, j’étais dubitative. D’habitude, je trouve les polars issus d’une série souvent assez plats. Abir Mukherjee a déjà écrit deux autres livres avec les mêmes enquêteurs. Certes, il y a une histoire policière mais elle est insérée dans la grande Histoire. Le roman se passe en 1921 à Calcutta donc sous période coloniale. Ici, le fond historique n’est pas un prétexte pour situer une histoire policière mais bien un sujet en soi. Les mécanismes du pouvoir de la colonisation et de la puissance du mouvement de non-coopération pacifiste indien sont bien rendus.

« Pour la première fois ces masses pauvres, illettrées, sans voix, qui représentent les neuf dixièmes de la population de ce pays sont en marche, et je ne doute pas, si on les met en colère, que leur seul nombre puisse balayer Gurkhas et Britanniques de la face de cette terre comme Gulliver s’est libéré des chaînes des Lilliputiens. »

Nos deux policiers enquêteurs sont le capitaine Sam Wyndham, Anglais opiomane, ancien des services secrets pendant la première guerre mondiale et son second le sergent Sad Banerjee, Indien qui a du mal à trouver sa place entre ses convictions et sa famille. C’est un duo qui fonctionne bien entre l’Anglais toujours dans la réflexion et l’Indien qui raisonne simplement mais toujours à propos.

Le style est très agréable, enlevé et même relevé. Il nous plonge dans la vie quotidienne en Inde grâce à de nombreux détails.

Deux tensions parallèles nous tiennent en haleine. Tout d’abord, dès les premières pages un cadavre est retrouvé, puis plusieurs. Nos deux policiers vont mener l’enquête. De plus, le prince anglais doit venir à Calcutta à Noël alors que les pacifistes veulent organiser des manifestations non violentes.

En conclusion, je trouve que c’est un très bon roman et je lirai certainement les deux premiers. J’ai même préféré la description de la situation en 1921 à l’intrigue policière. Et je terminerai par cette belle citation :

« Pour considérer un homme comme votre ennemi vous devez le détester, et alors qu’il est facile de haïr un homme qui vous attaque avec des balles et des bombes, c’est sacrément difficile de haïr un homme qui s’oppose à vous en faisant appel à vos principes moraux. »

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Avec la permission de Gandhi

Je suis ravie de retrouver Wyndham et Banerjee, ce duo très attachant de policiers ainsi que l'ambiance si particulière qui régnait à Calcutta dans les années 20 (1921 dans ce tome 3).



Tous les éléments sont là : le côté historique avec l'apparition des manifestations non violentes et de non-coopération menées par Gandhi et toutes les personnes de l'époque qui gravitaient autour de lui (par exemple Chitta Ranjan Das et sa femme, Subhash Bose), il y a également l'enquête policière toujours intéressante et bien menée, et pour finir ces personnages que nous aimons et que nous apprécions voir évoluer.



L'enquête était passionnante, sans temps morts et très bien pensée. J'ai été choquée de découvrir certains éléments ayant rééllement eu lieu (je ne dirai que Rawalpindi pour ne rien dévoiler aux lecteurs n'ayant pas encore eu l'occasion de se plonger dans ce roman). L'auteur nous montre ici ce que la vengeance peut engendrer, cette dernière pouvant mener à la folie.



Je suis très triste de quitter Wyndham et Banerjee et espère les retrouver très bientôt !
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