AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
Critiques de Aimée de Jongh (376)
Classer par:   Titre   Date   Les plus appréciées


Jours de sable

Quel magnifique roman graphique que Jours de sable.

Tout concourt à la réussite de ce roman : le sujet, la réflexion, le coup de crayon, le choix des couleurs.

Qui se souvient du Dust Bowl des années 1930 au États Unis ?

Pourtant nous avons quelques réminiscences : les raisins de la colère de Steinbeck ou encore la photographie devenue icône de Migrant Mother.

Dans ces années 30, on ne parlait pas de réchauffement climatique mais c’est bien un épisode naturo climatique qui va précipiter le Dust Bowl.

En 1930, le centre des États Unis entre Oklahoma, Kansas, Texas et Nouveau Mexique est une grande plaine herbeuses propice à l’élevage de bovins.

Donc, çà broute, ça rumine à qui mieux mieux.

Ce qui devait arriver arriva : diminution des pâturages et une periode exceptionnelle de soleil et de sécheresse. Pendant plusieurs années il n’y aura plus de pluie. Les pâturages auront été remplacé par 7ne terre sableuse.

Le vent fera le reste : le Dust Bowl est né. Bienvenue dans le monde des tempêtes de poussière et de sable..

Dans les sphères du gouvernement fédéral, on souhaite venir en aide aux agriculteurs du Dust Bowl.

L’une des idées provient de la Fatm Sécurité Administration : engager des photoreporters pour témoigner de la situation dramatique grâce à la puissance d’évocation de la photo.



Aimée De Jongh, autrice néerlandaise va mettre en scène John Clark, jeune photo reporter de 22 ans.

Voici celui ci parti dans le Dust Bowl afin de photographier des moments et des personnages bien précis :

Tempête de poussière

Enfants affamés

Enfants orphelins

Famille sur le départ

Paysages et maisons recouverts de poussière

Maisons abandonnées etc...

John Clark va accomplir sa tâche mais cela est il nécessaire. L’important est il dans la photographie.

Pour John Clark il aura fallu un voyage pour qu’il se rende compte que la photographie peut être l’art de la tromperie.

" S il me fallait décrire mon séjour dans le Dust Bowl je parlerais de la douleur cinglante quand le vent poussiéreux fouettant ma peau. Je dirais à quel point on a l’impression de suffoquer à chaque inspiration, à cause de la poussière. Je raconterais comment s’érode peu à peu l’âme humaine après des jours de sable. Rien de tout cela ne peut être capté par un appareil"

Aimée De Jongh n’a pas un appareil mais son dessin est d’une évocation magistrale. On ressent cette poussière qui envahit tout. On ressent le courage incroyable de ces familles, de ces enfants. Et quand à la fin du roman graphique les vrais photos apparaissent elles sont le prolongement évident de cette histoire et l’on reste marqué du sceau du sable et de la poussière
Commenter  J’apprécie          290
Jours de sable

Ce roman graphique est une pure merveille. Dès que je l'ai ouvert je n'ai pu m'en détacher tellement je retrouvais ce que John Steinbeck évoquait dans Les raisins de la colère ayant d'ailleurs souvent en couverture une photographie de Dorothea Lange célèbre pour sa photo, Migrant Mother, qui a elle seule

résume tout le livre.



Milieu des années 1930 - A la jonction de l'Oklahoma, cet état en forme de poêle, du Texas et du Kansas s'est produit un étrange phénomène climatique, le Dust Bowl, dû à une absence de pluies et à des techniques agricoles inappropriées se traduisant par des tempêtes de poussière qui obscurcissent le ciel, l'air et s'infiltrent dans toutes les maisons et organismes humains provoquant maladies, pauvreté, famines, migrations et décès.



Au sortir de la crise de 1929, John Clark, jeune photoreporter décroche un travail de photoreportage dans

cette région afin de fournir à un organisme gouvernemental des clichés représentatifs de la crise traversée par les populations. Mais les photographies peuvent-elles, à elles seules, être les témoins d'un drame ? Qui se sont ceux qui prennent la pose ? Quelles sont les épreuves réellement traversées par ces hommes, ces femmes et ces enfants ? C'est ce dont John Clark va prendre conscience après avoir, dans un premier temps, suivi une check-list fournie par son employeur des thèmes à

représenter mais peu à peu et au contact de ses sujets, il va être confronté aux drames qui l'entourent car il ne s'agit plus de représentations sur papier glacé, certes utiles et nécessaires pour informer, garder une trace, figer les faits, les visages mais d'êtres humains avec leur dignité malgré les déboires résultant d'un phénomène en partie consécutif de l'activité humaine et provoquant abandons des terres mais des dégâts dans les corps jusqu'à la mort parfois.



Voilà le genre de roman graphique qui porte un coup au cœur comme les romans de Steinbeck vous saisissent à la fois par sa brutale réalité mais également par la beauté, dans le cas de l'écrivain, de l'écriture superbement réaliste, témoin de son temps et d'une actualité. Ici ce sont les illustrations qui se suffisent à elles-mêmes, l'ajout des textes permettant uniquement de mieux comprendre l'ampleur d'un phénomène qui entraîna, entre autres les migrations décrites par Steinbeck.



Aimée De Jongh confronte le travail du photographe, arrivant sur le terrain, déterminé à remplir la tâche qui lui incombe dans une période où le moindre travail était source de revenus, à la réalité de son sujet, prenant conscience d'un drame humain dont il observe peu à peu toutes les conséquences qui ne sont

pas seulement énoncées en mots sur une liste mais en preuves concrètes, sous ses yeux, comme la poussière qui envahit tout, qui s'infiltre partout jusque dans ses appareils photos laissant la trace indélébile de ceux qui ont tout perdu. 



En mêlant photographies de l'époque à son récit et en fin d'ouvrage les explications sur un drame oublié, l'auteure donne un pouvoir visuel à son ouvrage certes mais également une réflexion philosophique sur ce que l'image ne peut traduire. J'ai été saisie par ces visages mais également la prise de conscience de John Clark réalisant que son appareil ne peut tout restituer, ce qu'il a vu, vécu et , ressenti aux côtés de ceux qui tentent de survivre et donnent à ceux-ci une réelle existence.



C'est un magnifique travail à la fois graphique et d'écriture mais également artistique qui se veut également un vibrant hommage à John Steinbeck mais surtout au travail des photographes comme Dorothea Lange qui, grâce à leurs photographies, ont su saisir et transmettre ce que son objectif voyait et ce que son esprit vivait.



Enorme Coup de coeur
Lien : https://mumudanslebocage.wor..
Commenter  J’apprécie          290
Taxi !

Le hasard fait qu’il y a un mois, j’ai lu « Yellow Cab » où un écrivain expliquait la galère pour devenir chauffeur de taxi à New-York. Ici c’est une passagère qui entrecroise trois trajets en taxi aux quatre coins du monde. Des tranches de vie qui font sortir de l’anonymat des grandes villes. Dessins simples en noir et blanc. Une balade sympathique.
Commenter  J’apprécie          290
Jours de sable

Washington, 1937. John est un jeune photographe engagé pour la Farm Security Administration. Pour sa nouvelle mission, il va devoir se rendre en Oklahoma, afin de dénoncer au travers de ses photos la pauvreté qui y règne. En effet, en pleine Grande Dépression, cette zone géographique connue sous le nom de Dust Bowl est de plus en plus touchée par une sécheresse sans précédent et par des phénomènes météorologiques qui chambouleront tout. Sur place, John fera de grandes rencontres.



Ce roman graphique est un véritable bijou. J’ai été bouleversée tout au long de ma lecture. C’est une réussite totale, que ce soit au niveau scénaristique, tout comme au niveau historique. L’auteure va aborder une thématique que je méconnaissais, à savoir le Dust Bowl. Elle va mêler fiction avec la grande Histoire et tout cela avec une sensibilité et une acuité qui toucheront le lecteur.



D’emblée, je me suis attachée à John et au gré de ses rencontres en Oklahoma, ce personnage va évoluer. Il n’est jamais statique. John va réellement prendre conscience des problemes auxquels sont confrontées les familles que le protagoniste rencontrera au fur et à mesure.



J’ai beaucoup aimé la densité que l’auteure a réussi instaurer à ses personnages. Je les ai trouvés marquants et chacun a son histoire à raconter. De vrais liens vont se créer entre John et ces familles.



Les graphismes sont de toute beauté. Avec beaucoup de réalisme dans les dessins, chaque planche découverte est une réussite. Les dialogues sont épurés mais sonnent juste à chaque fois. J’ai été très émue tout au fil de ce récit.



Un roman graphique qui est une véritable pépite. L’auteure mêle pans historiques et émotions avec brio. C’est à découvrir sans hésiter.
Lien : https://mavoixauchapitre.hom..
Commenter  J’apprécie          291
L'obsolescence programmée de nos sentiments

Une BD qui aborde la vieillesse, le devenir. Ulysse, après avoir trimé toute une vie dans une entreprise et été jeté dès le moindre soubresaut économique, parce qu’il n’est plus rentable, tourne en rond dans son petit appartement.



Veuf, un fils médecin très pris… Quelle alternative lui reste-il ?



Sa vie bascule lorsqu’il fait la connaissance de Méditerranée, dans le cabinet d’attente de son fils. Agé de 62 ans, vivant également seule, ces deux-là vont se rencontrer et faire un bout de chemin ensemble.



Zidrou aborde sans détour et avec beaucoup de tendresse le couple à l’aube de la vieillesse. Il ne cache rien, et même si c’est un peu cru, ce n’est pas vulgaire.



Cette BD fait du bien, surtout dans notre société d’aujourd’hui, où il ne faut surtout pas parler de vieillesse, de rides, comme si c’était honteux de vieillir. Mais, ne nous leurrons pas, notre tour viendra aussi.



Certains trouvent dérangeant ou fantaisiste la fin de l’histoire. Pour moi, il n’y a rien de choquant. Pourquoi est-ce gênant pour les femmes, et pas pour les hommes ? D’autant plus, que cela risque d’arriver bien plus souvent dans les prochaines années. Je n’en dirai pas plus, car je n’aime pas dévoiler les épilogues. Mais vous comprendrez si vous lisez cette BD. En plus, vous passerez un bon moment.

Commenter  J’apprécie          290
Jours de sable

Somptueux roman graphique traitant d'un sujet qui ne l'est pas lui, somptueux.



Le Dust Bowl ...



Ces terribles tempêtes de sable qui plongent les gens dans la misère et dans la torpeur. Dans les années 1930, de nombreux habitants vont quitter ce qu'on appelle le No Man's Land , région qui regroupe une partie du Texas, du Kansas et de l'Oklahoma, fuyant ainsi une mort certaine.

Je ne m'en souvenais plus vraiment mais c'est cette migration vers la Californie que raconte John Steinbeck dans Les raisins de la colère .



Dans ce roman graphique, on suit John Clark, un jeune photographe reporter, engagé par l'organisme gouvernemental chargé d'aider les fermiers victimes de la Grande Dépression. Mais, cette plongée en enfer amènera John à considérer les choses autrement.



En dehors de cette fiction très intéressante qui raconte la grande Histoire, ce roman graphique est vraiment magnifique au niveau visuel.

Le sable et la poussière y deviennent personnages à part entière. C'est du grand art !
Commenter  J’apprécie          280
Jours de sable

Jours de Sable est une remarquable photo-bande-dessinée qui ne prendra pas la poussière dans votre bibliothèque ! Ahah ! Bon. D'accord. Aimée de Jongh dessine le récit de quelques vies perdues dans les sables des Dirty thirties. Elle offre une touchante représentation des États-Unis, frappées dans les années 30 par les dust bowls, des tempêtes de poussières. Le tout est alimenté par des instantanés d'époque.



Le jeune photoreporter John Clark réussit à décrocher un travail pour la FSA (Farm Security Administration), une agence gouvernementale américaine qui souhaite imager la situation des paysans. On est en 1937, sous Roosevelt, et ça fait près d'une décennie que la sécheresse ravage cette partie des Grandes Plaines. Elles sont, en plus, régulièrement parcourue de suffocantes tempêtes de poussières. L'objectif de la FSA vise à identifier les problèmes et pourvoir aux besoins des paysans mais aysdu de mettre des visages et des situations sur les mots. "Présenter l'Amérique aux Américains".



Clark arrive donc en Oklahoma comme un éléphant dans un magasin de porcelaine. Suivant l'esprit de la commande qui lui est passée (en dépit de son éthique personnelle), il cherche à photographier du sensationnel, quitte à mettre en scène certaines images. Mais les habitants qu'il rencontre refusent de se plier à cette mascarade. Il reste alors vivre parmi eux pour obtenir les meilleurs clichés.



Le photoreporter rencontre une communauté meurtrie par l'impossibilité de vivre dans un tel environnement. Certaines familles quittent cet endroit infernal comme les Watson. Rien ne les retient là sinon les tombes de leurs défunts. D'autres restent et prennent le risque que les femmes, les hommes, les enfants meurent en ingérant un excès de poussière dans l'air. Les rencontres de Clark sont à la fois tragiques et magnifiques. Le petit Cliff, par sa gentillesse et son excitation, lui ouvre de nombreuses portes. La rencontre avec Betty, une jeune femme enceinte, le chamboule.



De Jongh a un joli coup de crayon. La douceur avec laquelle elle dessine Betty donne parmi les plus belles planches. Les émotions des personnages sont transcrites avec sensibilité. La colère du père de Cliff quand Clark veut mettre en scène une photo. La résignation du père Watson quand sa famille doit abandonner la sépulture de ses filles. Les pleurs silencieux de la famille Harrisson. La souffrance dans la banalité. Les environnements sont évocateurs : les cartes poussiéreuses du bureau de la FSA, les plaines devenues mornes dignes d'un western, les maisons désolées et abandonnées.



J'ai trouvé intelligent d'utiliser des vraies photographies de la FSA, directement dans la bande-dessinée. Certaines planches sont la "suite" de l'image qu'on voit avant. La place du travail de photoreporter est au cœur du récit. Clark s'interroge sur son travail et le message qu'il véhicule par ses clichés. Ses cauchemars expriment les turpitudes qu'il n'exprime pas.



L'autre sujet évident de la bande-dessinée est l'impact de l'action de l'Homme sur son environnement. Du temps des parents de Betty, l'herbe était omniprésente et verte. L'agriculture et l'élevage intensif a déstabilisé l'ensemble du biome : les plaines dévorées par le bétail, le sable recouvre la terre, la poussière maintenue dans le sol peut désormais s'envoler et provoquer ces fameux dust bowls.



Dans les dimensions parallèles de cette BD, le passé de Clark et le racisme occupent une certaine place dans le récit. Le parcours personnel de Clark est assez appréciable. Son attitude, sa prise de conscience, ses ténèbres, son choix final.



J'en suis sorti surtout touché par le destin de ces gens. Le récit arrive à charrier de puissants sentiments sans tirer vers le misérabilisme ou la pitié. Au contraire, il y a chez ces gens une force incroyable, une rageuse envie de vivre. La bande-dessinée arrive aussi à pointer du doigt les problèmes sans être donneuse de leçons. Jours de sable constitue donc pour moi une belle réussite.
Commenter  J’apprécie          282
Jours de sable

1937, New York. John Clark, 22 ans, est photographe. Il est engagé par un organisme gouvernemental, la Farm Security Administration (FSA), pour faire des photos dans le Dust Bowl. L'objectif de la FSA , organisme qui vise à lutter contre la pauvreté rurale en cette période de Grande Dépression, est de photographier la région et les fermiers afin de voir ce dont ils ont besoin et trouver des solutions pour les aider, mais également faire connaître leurs conditions de vie aux autres Américains.



Le Dust Bowl, littéralement « bassin de poussière », est cette région à cheval sur l'Oklahoma, le Kansas et le Texas. En 1937, cela fait plusieurs années que cette région subit la sécheresse et des tempêtes de poussière absolument calamiteuses qui plongent les habitants dans la famine et la maladie. Les gens ne peuvent plus rien y cultiver et beaucoup d'entre eux décident d'émigrer vers la Californie, avec l'espoir d'y trouver du travail et des conditions de vie meilleures. Aimée de Jongh, l'auteure, s'est fortement documentée pour raconter cette période de l'histoire des Etats-Unis et si les personnages de « Jours de sable » sont fictifs, tout le cadre et tous les événements présentés sont basés sur des faits réels. le personnage de John, photographe en prise avec ses propres questionnements personnels, nous offre le regard du citadin qui découvre une région de misère, surnommée le Sahara américain, et surtout des gens absolument courageux. Forcément, ce roman graphique nous fait penser au superbe « les Raisins de la colère » de Steinbeck et les dessins, évocation sublime et parfaite des nombreuses photographies faites à l'époque, nous renvoient à l'oeuvre majeure de Dorothéa Lange. La fameuse FSA, mentionnée dans l'ouvrage, a contribué avec son armée de photographes de l'époque, à constituer des archives photographiques impressionnantes, utilisées aujourd'hui encore par les historiens et les chercheurs.

La puissance évocatrice de « Jours de sable », avec ses dessins mêlés à des photographies, est incroyable et les thèmes abordés parfaitement maîtrisés : explications sur l'origine humaine du Dust bowl – une des premières catastrophes écologiques de l'histoire américaine -, tableau de la Grande dépression, réflexion sur l'art de la photographie… « Jours de sable » est une oeuvre grave et magnifique, touchante. Les pages documentaires qui closent le livre sont extrêmement intéressantes. Enfin, pour terminer sur ce coup de coeur, n'hésitez pas à aller consulter le site d'Aimée de Jongh où l'auteur partage le compte-rendu de son voyage de recherche aux Etats-Unis.

A découvrir d'urgence !
Commenter  J’apprécie          284
Jours de sable

C'est une BD qui traite de la migration vers la Californie des populations rurales du centre des États-Unis dans les années 30, appauvries non tant par le crash de boursier que par la surexploitation de leurs terres. Je connaissais ce triste épisode de l'histoire américaine surtout par les photos de Jessica Lange et j'ai apprécié en comprendre un peu mieux les circonstances. L'histoire (fictive) raconte justement le travail d'un photographe qui, comme Jessica Lange, a été embauché par le gouvernement fédéral pour documenter la vie de ces fermiers. Les images sont très évocatrices à la fois simples et précises comme les photos qui ont été prises à l'époque, avec un peu de couleur en plus qui évoque bien le sable et la poussière qui faisaient le quotidien des fermiers. J'ai été un peu moins convaincue par le scénario un peu simpliste et pétri de bons sentiments…

Je retiens toutefois un bon souvenir de ma lecture qui m'amènera sans doute à « revisiter » son autrice.
Commenter  J’apprécie          270
Jours de sable

Comme je fais un remplacement en médiathèque cet été, je suis chargée du prix en Bulles, avec plusieurs autres bibliothécaires. J'ai donc décidé de lire la sélection, autant que possible. C'est ainsi que j'ai découvert Jours de sable d'Aimée de Jongh (dont j'ai lu un livre qu'elle a fait avec Zidrou, L'obsolescence programmée de nos sentiments, un ouvrage que j'avais beaucoup aimé).



Dans cette histoire, qui se déroule en 1937 aux États-Unis, nous suivons le photographe John Clark. Il est envoyé par un organisme gouvernemental dans le Dust Bowl, un lieu où la sécheresse, les tempêtes de sable et de poussière font vivre un enfer aux habitant•es de la région - et notamment aux agriculteurs•rices !



Cette histoire était intéressante, avec un personnage dont nous suivons l'évolution de pensée, dans un environnement hostile aux conditions de vie difficiles et assez dangereuses (pour la santé des personnes, pour l'agriculture...).



C'est une bande dessinée qui évoque avec brio le Dust Bowl et le désespoir des habitant•es, un évènement que je ne connaissais pas et que j'ai découvert grâce à cette histoire aux illustrations et aux photographies saisissantes sur cette époque des années 30 !
Commenter  J’apprécie          260
Jours de sable

J’ai beaucoup apprécié cette bande-dessinée (et je ne suis pas la seule, vu les deux prix qu’elle a obtenus) qui montre le désespoir causé par le dust bowl aux Etats-Unis dans les années 30, mais dans un récit tout en pudeur. Le contexte historique est bien expliqué dans le dossier final: pour lutter contre la pauvreté des paysans pendant la grande dépression des années 30, le gouvernement américain avait créé une agence gouvernementale, la FSA (Farm Security Admnistration). Cette agence a lancé un vaste programme de documentation photographique des paysans pour informer le reste des Etats-unis des conditions de vie et ainsi obtenir de l’aide.



On suit un de ces reporters (personnage fictif) envoyé en Oklahoma, dans le No man’s land pour réaliser cette documentation photographique. On se retrouve plongé dans l’ambiance des raisins de la colère (un de mes romans favoris), en tout cas au début, avec cette terre qui ne produit plus et qui devient mortifère. On assiste aux départs de familles qui abandonnent ce qu’elles ont de plus précieux. On retrouve aussi cette cohésion clanique et familiale forte.



Au récit social de Steinbeck se rajoute aujourd’hui une lecture bien plus environnementale car ce dust bowl a été créé par la conjonction de deux facteurs: des méthodes agricoles inadaptées à la terre et une sécheresse exceptionnelle (qui résonne particulièrement avec le temps qu’on a eu cette année en France).



Pour ne rien gâcher, les dessins sont superbes, servis par une palette de couleur qui varie suivant les émotions et les situations, très bien utilisée. Des photographies historiques sont mises en relation avec les dessins et retranscrivent bien l’ambiance rurale, pauvre et submergée par le sable (on comprend mieux que 2,5 millions de personnes aient fui ces terres).



En bref, une belle bande-dessinée qui fait vibrer et réfléchir. Je la conseille fortement.

Commenter  J’apprécie          254
Jours de sable

Un somptueux album tant au niveau des dessins que de l'histoire... un coup de cœur !



Lorsque John du haut de ses 22 ans se voit confier un vrai reportage photos, témoigner sur les difficultés des agriculteurs, il y voit la chance de sa vie, enfin se faire reconnaître dans ce métier sur les traces de son propre père.

C'est plein d'enthousiasme qu'il entreprend le voyage vers le Dust Bowl, armé de la liste de suggestions de clichés qu'on lui a remis.



Sur place, au fil des jours, des rebuffades, des rencontres, des amitiés, des drames qui se jouent devant lui, le jeune homme prend conscience de la dure réalité de ses familles frappées par la crise économique mais aussi par les conditions climatiques extrêmes. Le sable le jour et la poussière la nuit recouvrent tout, empêchant toute culture.

Misère, maladie, morts se succèdent dans ces paysages quasi désertiques couleur ocre et John peu à peu se questionne sur l'intérêt de son action, sur la réalité impossible à rendre sur quelques instantanés figés, parfois même mis en scène.



Un récit profond, humain sur une période de l'histoire des Etats-Unis, mais aussi sur le cheminement intime d'une jeune homme bouleversé par les situations qu'il rencontre et sur les limites des reportages-photos...



Les dessins sont somptueux, les paysages saisissants de réalisme, les personnages expressifs souvent bouleversants, des situations tragiques esquissées au bord d'une route. L'auteur a su créer une atmosphère lourde, pesante avec ses couleurs, ses choix de découpages de plans, la précision des détails qui racontent plus que des mots.



Quelques photos d'époque viennent se glisser entre les chapitres ainsi qu'en fin d'ouvrage (avec quelques précieuses indications), et donnent une résonnance historique palpable au récit.



A lire et relire à discrétion !


Lien : https://chezbookinette.blogs..
Commenter  J’apprécie          250
Taxi !

J’avais envie de découvrir Aimée de Jongh dont le trait promettait de me plaire. J’ai opté pour « Taxi » dont le sujet me plaisait. Je n’ai pas passé un mauvais moment de lecture mais je n’ai pas non plus été séduite autant que je l’espérais.



Le dessin m’a plu. Il est à la fois très simple et très expressif, ce genre de trait épuré c’est vraiment quelque chose qui me plait. Le scénario m’a moins séduite. J’ai apprécié l’optimisme qui se dégageait du récit, parfois ça fait du bien de lire un ouvrage dans lequel l’Homme apparait sous un bon jour. En effet, dans « Taxi » tous les personnages sont globalement positifs, même celui qui semblait être odieux se révèle assez sympathique et même touchant. Mais je dois dire que j’ai trouvé l’ensemble assez creux. C’est une B.D agréable mais qui ne raconte finalement rien. Je sais déjà que d’ici quelques semaines je n’aurai plus aucun souvenir de cette lecture trop anecdotique.



« Taxi » est une jolie B.D, plaisante à lire, relaxante mais très dispensable et un peu vaine.

Commenter  J’apprécie          240
Jours de sable

Bon, vous ne trouverez pas de critique de BD négative ou mitigée ici aujourd’hui… Je n’ai fait que des bonnes pioches ! Jours de sable raconte la mission d’un jeune photographe envoyé dans les années 30 dans le Dust Bowl, région entre l’Oklahoma, le Texas et l’Arkansas, devenue à force d’agriculture intensive, complètement invivable. Les tempêtes de poussière n’étant pas photogéniques, ce sont des clichés de familles en détresse, d’enfants affamés, de départs et d’enterrements que son patron lui commande. Mais il se prend d’intérêt pour les habitants et rechigne à mettre en scène leur souffrance.

Les dessins et la mise en scène sont magnifiques, le sujet passionnant, la réussite incontestable !
Lien : https://lettresexpres.wordpr..
Commenter  J’apprécie          240
Jours de sable

John Clark est photoreporter pour un journal local lorsque s’offre à lui un projet photographique qui veut raconter la détresse des fermiers de la Dust Bowl, région rendue presque hostile par les sécheresses continues en cette année 1937 – tout n’y est plus, en effet que sable -, détresse encore accentuée par la Grande Dépression, encore en cours. En voiture, son matériel photographique et sa liste de photos à faire pour convenir à ce que lui demande la Farm Security Administration sur la banquette arrière, il parcourt les terres d’Oklahoma, du Kansas, du Texas, pour faire ce que pour quoi il a été engagé. Mais très vite, dès ses premières rencontres des habitants, ceux qui résistent, tant bien que mal, à l’envie d’émigrer en Californie, ou, bien plus souvent, ceux qui n’ont pas les moyens d’y émigrer, son « travail » devient bien autre chose.



Jours de sable est comme un pré Raisins de la colère, en ce que la bande-dessinée d’Aimée de Jongh raconte la Dust Bowl, que quitte justement les Joad pour la Californie – même si, dans leur cas, c’est l’expropriation qui leur fait fuir leur Oklahoma natal -. Ce que rencontre John dans cette région des États-Unis qu’il ne connaît guère, c’est la désolation : nous traversons, avec lui, les lieux, comme dans un no man’s land de poussière de sable et de chaleur, de misère et de maladie pour ceux qui sont pour l’instant restés, de mort, végétale, animale, humaine. La sécheresse se ressent dans la moindre planche, envahie par le sable qui se glisse partout, dans les maisons, mais aussi dans les organismes, qui emplit le tout, majoritairement, d’un jaune orange implacable d’un réalisme criant, qui rend compte au mieux du drame vécu par des fermiers qui ne peuvent plus rien, ou presque, faire pousser, et qui finissent soit par partir, soit par mourir.



Cette description minutieuse et hyperréaliste – d’où, aussi, mon rapprochement immédiat d’avec Steinbeck -, remarquablement documentée, accompagnée de surcroît de photographies d’archives, s’accompagne de plus d’une réflexion très intéressante sur le rôle, et le pouvoir, de l’image, alors que le monde s’apprête à vivre une Seconde Guerre Mondiale, et que toute photographie peut servir, plus encore en ces temps de crise, économique, politique, idéologique, à lui faire dire ce que l’on souhaite, si l’on choisit de prendre parti.



Une BD remarquable, qui fait indéniablement partie de mes derniers coups de cœur du genre : narration et graphismes sont d’une grande maîtrise, donnant parfaitement sens à l’ensemble.
Lien : https://lartetletreblog.com/..
Commenter  J’apprécie          240
L'obsolescence programmée de nos sentiments

J'ai beaucoup aimé cette bande-dessinée, à un détail près : le dénouement.



Les dessins d'Aimée de Jongh m'ont beaucoup plu. Le trait aussi bien que les couleurs, tout en douceur, rendent aussi bien les atmosphères mornes ou plus légères, toujours avec beaucoup de tendresse et d'humour.



Et l'histoire est tout aussi tendre et drôle bien qu'il soit question de la difficulté de vieillir et de ne plus avoir de perspectives d'avenir alors même que les personnages ont la soixantaine et qu'il leur reste encore bien des années à vivre.



Après la tristesse de la première partie où les deux protagonistes prennent conscience de leur solitude que leur âge avançant rend encore plus pesante et inéluctable, le récit retrouve de la légèreté et de la gaité lorsqu'ils se rencontrent, apprennent à se connaître et à s'aimer.



L'histoire se termine sur un rebondissement inattendu ; tellement inattendu que je n'ai pas réussi à y croire, ce qui jette une ombre sur tout le reste du récit. C'est vraiment dommage : j'avais tellement aimé cette jolie histoire d'amour qui venait éclairer la morne existence de deux personnages si attachants...



Commenter  J’apprécie          240
Jours de sable

John Clark, jeune photographe de 22 ans, est envoyé en Oklahoma par la FSA (Farm Security Administration). Nous sommes en 1937 et les conséquences de la Grande Dépression sont de plus en plus terribles pour les fermiers. Notamment ceux qui vivent dans la région du Dust Bowl, ravagée par des tempêtes de poussières et la sécheresse. La mission de John est simple sur le papier : photographier les infernales conditions de vie de paysans afin que la FSA comprenne leurs besoins et puisse leur apporter la meilleure aide possible. « Les meilleures photos ont un effet instantané. En une seconde, elles saisissent l'attention. Elles racontent une histoire, ou communiquent un message. » (p. 27) Mais face à la détresse et à la misère des habitants, John fait de véritables rencontres, au-delà de la pellicule et de l'objectif. Et il comprend le pouvoir mensonger d'une image apposée sur une réalité indescriptible, ainsi que la puissance insaisissable du hors-champ.



Les chapitres sont précédés de reproductions de photographies en noir et blanc de la crise. Impossible, évidemment, de ne pas penser au début des Raisins de la colère de John Steinbeck. Les dessins sont remarquables d'humanité et de détails. Je retiens trois pages présentant le même décor balayé progressivement par une tempête de sable. Et il y a la beauté de Betty, veuve enceinte aux grands yeux de ciel. La violence des éléments s'oppose à la délicatesse des visages, même épuisés et couverts de poussière. Voilà une très belle œuvre sur une période historique qui n'en finit pas de me passionner.
Commenter  J’apprécie          240
Jours de sable

Je découvre depuis peu les romans graphiques et y prend de plus en plus de plaisir.

Avec "Jours de Sable", lauréat du prix Quai des bulles 2021, j'étais assez sereine sur la poursuite de cette impression et en effet, il représente ce que je souhaite dans ce type d'ouvrage: Des illustations recherchées et précises, de belles couleurs et une histoire à la fois enrichissante, originale et qui s'adapte bien à une durée de lecture courte.

Dans cette oeuvre, il est question d'une période douloureuse, dans les années 1930 dans une immense région américaine que l'on a alors surnommée la Dust Bowl: une région initialement riche pour l'agriculture, qui s'est transformée en quelques années en une zone de désert, témoins de tempêtes de sable et de poussière, du fait d'une longue période de secheresse et de techniques d'agriculture inadaptées à la géographie des lieux.

Dans ce contexte, il est alors question de la vie quotidienne de ces agriculteurs et de leurs familles, de leur vie devenue misérable, remplie de maladies et de morts et qui va obliger un grand nombre à fuir et émigrer vers la Californie. Il s'agit du même épisode décrit dans "Les Raisins de la colère".

Un roman graphique que je conseille vivement, tant il est juste, émouvant et instructif.





Commenter  J’apprécie          230
L'obsolescence programmée de nos sentiments

Des ravages du fromage sur la vie des célibataires.

Elle est fromagère, a 60 ans et vient de perdre sa mère… l’ordre naturel des choses.

Lui était déménageur, il a 60 ans et vient de perdre son emploi : "dégraissé", il a été. Il ne s’en remet pas et ne sait pas quoi faire de ses journées (… et je plains de tout mon cœur les personnes retraitées qui n’aiment pas lire.)

Bref, ils se rencontrent, se mettent ensemble et mangent du fromage.

Ouiiii… ?

S’il s’agit de parler de sexe entre sexagénaires, les susdits sexagénaires sont déjà au courant.

S’il s’agit d’une histoire d’amour, elle est nulle : elle ne cherche qu’à se rassurer sur son pouvoir de séduction, lui ne cherche qu’à occuper ses journées.

Et cette fin ridicule !

J’avais tellement aimé "Jours de sable" que j’ai vraiment regretté de voir ici sous-exploité le talent d’Aimée de Jongh. C’est pourtant la seule chose qui sauve cet album.



Challenge Bande dessinée 2024
Commenter  J’apprécie          2138
Jours de sable

1937, États-Unis… Le krash boursier de 1929 a eu lieu et une partie de l’Amérique se prend de plein fouet le Dust Bowl.



Pour les ignares du fond de la classe, le Dust Bowl n’est pas la finale du championnat organisé par la ligue américaine de football américain, mais une série de tempêtes de poussière qui s’est abattue sur les plaines des États-Unis !



L’Oklahoma, le Kansas et le Texas, furent touchés, dans les années 30, par la sécheresse et une série de tempêtes de poussière provoquant une catastrophe écologique et agricole.



Si jamais, relisez (ou lisez) "Les raisins de la colère" de Steinbeck…



La première chose que l’on admire, dans ce roman graphique, ce sont les dessins de l’autrice : de belles grandes planches montrant des décors new-yorkais et ensuite de la région de l’Oklahoma (dans le manche de cet état qui ressemble à une poêle à frire).



Si N-Y grouille de vie et misère, dans l’Oklahoma, ça grouille de misère et la vie se cache tant il est difficile de respirer ou de vivre dans cette région touchée de plein fouet par ces nuages de poussières.



Les couleurs sont dans des tons pastel et même sans paroles, ces grandes planches parlent plus qu’un discours. Sans avoir le choc des photos, on a le choc des dessins et pas besoin du poids des mots, les images parlent d’elles-mêmes.



Des grands dessins sur des pleines pages ou sur des doubles pages : l’envie est grande de les enlever de la bédé et de les accrocher au mur, tant ils sont magnifiques.



De plus, le scénario ne manque pas de profondeur avec les réflexions des habitants de l’Oklahoma sur les photos que prend John Clark : c’est de la mise en scène !



Lui-même se posera la question sur son travail de photographe : est-ce qu’il rend justice aux habitants soumis au Dust Bowl ? La mise en scène est nécessaire pour faire une belle photo, certes, mais donne-t-elle vraiment la dimension de leur souffrance, de ce qu’ils endurent depuis des années ?



Moi qui me plaignais ces derniers temps de ne pas ressentir des émotions dans certains romans lus, ici, j’en ai pris plein ma tronche, des émotions !



Pas de pathos, pas de larmoyant, l’autrice n’est pas là pour faire pleurer dans les chaumières, et pourtant, elle est arrivée, de pas ses dessins, ses personnages, les actions de John Clark, par les dialogues, à me donner des frissons et à faire monter l’eau aux yeux, afin d’en ôter la poussière.



Une magnifique bédé qui va s’en aller rejoindre le clan des bédés d’exceptions dans ma biblio.


Lien : https://thecanniballecteur.w..
Commenter  J’apprécie          210




Acheter les livres de cet auteur sur
Fnac
Amazon
Decitre
Cultura
Rakuten

Lecteurs de Aimée de Jongh (1752)Voir plus

Quiz Voir plus

Poésie : Baudelaire : les fleurs du mal

Baudelaire l'alchimiste des mots souhaite transformer la boue en :

papier
argent
or
bronze

9 questions
423 lecteurs ont répondu
Thème : Les fleurs du mal de Charles BaudelaireCréer un quiz sur cet auteur

{* *}