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Citations de Alain Blottière (74)


Amir m'a dit que tout guerrier doit aussi savoir vivre seul
survivre seul

sans téléphone, dans un désert, une grotte, personne à moins de cinquante kilomètres

ils m'ont laissé dans le silence du désert
s'il n'y a pas de vent, le silence est absolu et la solitude augmente

absolument seul sur terre
apparemment seul

eh bien j'ai aimé ça
la solitude et le silence
dans la nature
je ne sais pas pourquoi, cela me faisait crier de joie

comme la joie d'une vraie liberté
d'être débarrassé de tout ce qui encombre
je me débarrassais de tout (p. 97-98)
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- Je me suis déjà reconstruit
ils m'ont tout pris, ils m'ont fait souffrir, ils m'ont battu
ils ont voulu me tuer
ils m'ont privé de tout
pas seulement de nourriture et d'eau
pas seulement de mes parents
et de mes frères
(...)
et ils m'ont fait devenir ce que je suis
ce sont eux qui m'ont reconstruit (p. 127)
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Parce qu'on est dans un monde où la mort c'est tout le temps, c'est partout.
- Un peu comme chez nous ?
- Chez nous, non.
On meurt dans sont lit
dans un hôpital, dans une maison de retraite
ma grand-mère sait déjà où elle va mourir
elle a visité la maison de retraite où elle est inscrite, elle a vu la chambre, elle a vu le lit
c'est la version douce du condamné à mort à qui on fait creuser sa tombe.
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je me demande si c'est vraiment utile de vous déballer des souvenirs horribles

ils font encore mal et ils ne vous aideront pas.
-celui qui doit être aidé, c'est toi

le secret tourmente
toutes ces choses dont on a honte
dont on a peur
et qu'on cache
toutes ces choses souvent sont douloureuses seulement
parce qu'on ne les dit pas.

-La parole soulage, je sais, c'est l'un des refrains de ma mère

mais je ne suis pas sûr que ça soit toujours vrai. (p. 39)
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Ce fut en décembre, juste avant Noël que Rimbaud dut quitter l'hôtel des Etrangers. Il n'était pas malheureux d'aller se battre avec l'hiver. Il avait déjà souvent dormi dans la neige, avait allumé des feux tout au bord d'étangs gelés, n'avait plus senti ses doigts dans les bourrasques glacées mais c'était comme au soleil qu'il imaginait aux pays chauds, la même brûlure des sens, la même blessure féconde, la même danse enflammée du corps offert à tout un monde merveilleux car il était cruel.
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Ebloui, malgré quelques mots trop rares ou trop crus, effrayé, même, par la violente splendeur de certaines visions féroces, Verlaine répondit aussitôt, parlant de l'effet prodigieux de ces vers, demandant un peu de patience le temps de préparer l'accueil. Il organisa une quête à Paris auprès de ses amis poètes pour ce jeune inconnu. Après avoir convaincu Mathilde et ses beaux-parents de l'héberger un temps rue Nicolet, il envoya un mandat à Rimbaud pour le billet de train, accompagné de son adresse et de quelques mots: "Venez, je m'occupe du reste."
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Son sourire d'enfant, son sourire du plus beau de l'homme, est une lumière dans la nuit d'horreur que d'autres hommes, ivres d'instincts animaux, font tomber sur le monde.
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Mais maintenant, avec tous ces cataclysmes, ces gens qui meurent déjà par centaines de milliers... ce ne sont plus les corps qui souffrent et qui meurent, c’est la Terre, n’est-ce pas ? Rassurez-vous, elle est déjà presque invivable et vous non plus, et tous les autres, vous ne serez pas tristes de la quitter.
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(...) la principale raison de son départ de Bali s'est montrée à lui. Il a compris qu'un jour il faut disparaître, lâcher la main de son fils, de son élève, de son frère, pour le laisser seul face au monde.
p.123
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-Ne dis pas ça
si tu sens de la cruauté en toi
non pas la petite cruauté que nous avons tous, mais celle qui pourrait amener à faire souffrir sans autre raison que le regard de sa victime
à tuer par plaisir
si tu sens cette chose en toi, c'est parce que ces monstres l'ont fait entrer en toi

cette chose peut partir comme elle est venue, ce n'est pas une maladie incurable (...)

tu as beaucoup souffert avec eux
les bourreaux , ce sont eux (p. 195)
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Son rêve du nouveau monde aura subi le sort de tous les rêves dont on se souvient, devenus des images vagues pour toujours insensées, inertes, abandonnées dans un tiroir secret qu'on ne sait plus ouvrir.
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Cet après-midi, comme tous les jeudis, les touristes du car réfrigéré ont envahi l'oasis et il n'a pas bougé de la terrasse, sans écrire, fumant un peu, observant cette lèpre qui flanait entre les murs et s'agglutinait aux dunes.
p.75
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On découvre dans cette scène la relation singulière qui se noua entre Hélène la rebelle et son fils en armes. Engagée elle-même dans la Résistance, la mère encouragea son fils au combat. Non pas directement, mais par un soutien et un amour constants, une présence affectueuse, un lien presque magique : "Je suis Antée, et toi tu es la terre, lui disait-il, quand je te touche, j'ai de la force".
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Pourquoi voyageait-il? Il devait rêver d'une grande aventure, de sensations fortes, d'amitiés vraies, mais ce n'était pas cela qu'il cherchait vraiment, ni ce dont il avait besoin. Je crois qu'il cherchait seulement, sans le savoir, un endroit où se cacher...Il aurait aimé se débarrasser de son goût de la solitude, de l'ombre, des livres, mieux s'accorder au monde de son temps, et sans doute ne savait-il pas encore que c'était impossible, qu'il ne serait jamais fait pour ce monde.
pp.200,201
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Il avait l'estomac noué quand il a vu Amir redescendre, les motos démarrer puis disparaître derrière la montagne. Amir lui avait dit qu'il reviendrait le rechercher dans trois jours. Il aurait aimé reprendre un comprimé de courage, mais Amir ne lui en avait pas laissé. Longtemps, il a entendu le bruit des moteurs, comme le dernier chant des hommes qui le reliait au monde connu mais s'estompait, inéluctablement, laissant place au grand silence inquiétant d'une terre nouvelle où tombait déjà la nuit. Dans ce silence, il n'a pas osé s'avancer dans la grotte, pénétrer cette ombre qu'il devinait profonde, ni même se retourner pour explorer la vaste plateforme dans les dernières lueurs du jour.
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A son arrivée, Verlaine avait trouvé deux lettres, que lui avait fait suivre son éditeur Lemerre, d'un poète inconnu qui disait avoir dix-sept ans - il apprit plus tard qu'il ne les avait pas encore-, habitant Charleville dans les Ardennes et dénommé Arthur Rimbaud. Les deux avaient été écrites à quelques jours d'intervalle, à la fin du mois d'août. La première l'appelait au secours, implorait qu'il l'accueille à Paris car il étouffait dans le malheur, l'ennui, la misère d'une mère bigote et pingre à Charleville. Elle contenait cinq poèmes.
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Ces poèmes te ressemblent, ce qui est une première qualité. Inactuels mais pleins d’une sensibilité qui manque précisément à la plupart de tes camarades greffés à leur téléphone portable comme des sortes de monstrueux bébés.
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L'idée était venue de Julie. Car ils avaient conversé un peu après l'amour, l'amour la première fois, pour de vrai. Julie l'avait entraîné dans sa chambre, s'était déshabillée dans un strip-tease qui avait affolé Leo, l'avait attiré dans son lit et devinant un embarras l'avait gentiment guidé là où il fallait aller, puis tout s'était passé très vite, peut-être un peu trop.
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En 1869, Paul Verlaine de vingt-cinq ans s'était épris de leur très jeune fille de seize ans, Mathilde, et ils avaient accepté que ce poète bohème, trop souvent abreuvé d'absinthe et quasiment inconnu, mais qui percevait quelques rentes familiales, l'épouse.
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Tous les matins sans nuages, c'est à dire presque tous les latins, Si-Ammon oubliait le froid dans l'attente de son soleil. Sur le toit du temple de l'oracle d'Ammon, au sommet de l'acropole d'où l'on voyait toute l'oasis, il se tournait vers l'orient et observait naître au petit jour, en bas sur la terre au-delà des derniers palmiers, le grand lac qui s'étendait jusqu'à l'horizon. (...)
p.14
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