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Critiques de Aldo Palazzeschi (4)
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Un Prince romain

Il existe à Rome une aristocratie dite ‘noire’. Rien à voir avec sa couleur de peau, mais une lointaine survivance du temps où le pape régnait sur un état indépendant au centre de la péninsule. Quand l’Italie fut unifiée par Victor-Emmanuel II et Garibaldi, ces territoires y furent annexés. En signe de protestation le pape de l’époque, Pie IX, se retira dans le palais du Vatican et s’y déclara enfermé. Une partie de la noblesse de son ancien royaume lui resta indéfectiblement fidèle, et refusa toute compromission avec le nouveau pouvoir. En 1929 les accords du Latran réglèrent la question en recréant un minuscule état souverain pour le pape, et ce dernier récompensa ses fidèles en leur accordant une double citoyenneté fort pratique.



Nous suivons donc son éminence le prince de San Stefano, dont la lignée était déjà ancienne du temps des croisades. Des terres ancestrales, il ne lui reste plus qu’un palais tombant en ruine. Et de ce palais même, il ne lui reste que trois pièces. Tout le reste est loué à des locataires qui payent leur loyer quand – et si – ils peuvent. Dans les trois pièces où il vit, et où la lumière ne pénètre que parcimonieusement, le prince conserve quelques débris de sa splendeur : un trône destiné aux visites papales et un crucifix d’argent. Pour le reste il maintient un train de vie d’une austérité extrême, se contentant du minimum et redistribuant tout le reste, conformément à son idéal chrétien inspiré de Saint François d’Assise. Profondément pieux, servant la messe tous les jours, camérier secret du pape, sa foi est la pierre angulaire de sa vie.



Avec lui ne vit qu’un vieux serviteur, entré à son service quand il était adolescent. Son épouse est morte, et leurs quatre enfants ont eu des destins aussi variés qu’intéressants : se fille ainée est mère supérieure dans un couvent ; la deuxième a épousé un mondain avec lequel elle mène une vie luxueuse et désordonnée, personne ne sait avec quel argent ; la troisième est mariée à un industriel riche, plébéien, et qui la trompe allègrement. Quant à son dernier-né, son fils unique, l’héritier de son nom et de tous ses titres, c’est un libre-penseur dont les frasques et la vie dissolue font régulièrement la une des gazettes mondaines…



Nous suivons donc la haute et maigre silhouette du prince à travers l’occupation de Rome par les Allemands, son bombardement et sa libération ; dans les salons où les riches industriels exhibent les derniers survivants de la noblesse ; dans les salons du Vatican et les quartiers misérables de Rome ; mais surtout dans le petit salon obscur où se déroule l’essentiel de sa vie… Assez régulièrement, son fils ou d’autres quidams surgissent et balancent au prince ses quatre vérités, le traitant de vieux bigot et de produit du passé attardé à une époque qui n’a plus besoin de lui.



Il écoute. Et reste fidèle à lui-même. Ceux qui lui lancent ces reproches sauront-ils en faire autant ? Pas sûr…



Une surprenant découverte littéraire qui immerge le lecteur dans l’ambiance si spéciale de la ville éternelle, dans la gaieté paisible d’un peuple sûr de vivre dans l’une de ces rares cités qui ont tant brillé que rien, pas même le temps, ne pourra ternir leur gloire.
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Le doge





Le présent ouvrage, présenté comme un roman par les éditions Flammarion, est plutôt un poème faisant l'éloge de la ville de Venise, tout en étant à la fois cocasse, satirique ainsi que libertin par moment.



On sent, au cours de la lecture, toute la tendresse qu'Aldo Palazzeschi éprouve envers la cité des doges ainsi qu'une certaine admiration que se soit au travers de son histoire, des arts, du peuple vénitien, la liberté, etc.



Le titre choisi par l'auteur fait référence aux différents doges qui se sont succédés à la tête du gouvernent vénitien depuis la création de la ville vers la fin du VIe siècle à sa chute en 1797.



Un roman à lire avec curiosité, et, surtout écrit dans un style, une écriture flamboyante.





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Italia magica

Que d'inégalité dans ce livre ! Les auteurs ennuyeux et les textes fastidieux côtoient pour notre malheur le meilleur de ce que la littérature italienne contemporaine peut nous offrir. Je vous recommande tout particulièrement les textes d'Antonio Baldini, de Nicola Lisi, de Cesare Zavattini et d'Enrico Morovich (cf. citation postée ce jour). Quant aux autres textes, vous pouvez les lire en diagonale ...
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Les soeurs Materassi

Deux soeurs, Teresa et Carolina, ont réussi par un travail acharné de lingères et brodeuses, à restaurer l'aisance familiale détruite par les dissipation de leur père. Mais l'arrivée d'un neveu, fils d'une soeur défunte, va détruire le dur labeur de plusieurs années. Remo, beau adolescent aux appétits féroces et pourvus de talents de manipulateur de premier ordre, va rompre le fragile équilibre établi par les deux soeurs et remettre en cause leurs vies.



J'ai tout particulièrement apprécié l'écriture d' Aldo Palazzeschi, sa façon aussi de croquer un petit univers, entre la maison familiale des soeurs et le petit monde qui gravite autour. Même si c'est parfois un peu manichéen, que l'on devine de suite où l'on se dirige sans beaucoup de graduations, sans véritable suspens, et que le personnage de Remo reste un sphinx, sans qu'à aucun moment l'auteur ne tente de nous l'expliquer.



Mais c'est encore une fois très bien écrit, vivant, et assez drôle souvent. Un bon livre.

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