Ce premier numéro des intégrales de Spawn regroupe les épisodes #1 à 8 et 11 à 13 de la série US. Les épisodes 9 & 10 écrits par Gaiman et Sim ne font pas partie de cette réédition pour des raisons de paternité et de propriété. Malgré cette absence regrettable de Gaiman (surtout que le lecteur loupe ainsi l’introduction d’un personnage récurrent de la série), les noms qui ornent la couverture (Todd McFarlane, Alan Moore et Frank Miller) valent le détour.
Cette intégrale permet au lecteur de faire la connaissance du lieutenant-colonel Al Simmons, ex-agent des Forces Spéciales exécuté par ses supérieurs et ressuscité d’entre les morts sous la forme d’un Hellspawn suite à la signature d’un pacte. Spawn est une âme torturé qui est revenue cinq ans après sa mort pour retrouver sa femme, mais qui se retrouve dans une situation sans issue face au bonheur de cette dernière. Un héros amnésique qui récupère sa mémoire par morceaux : des souvenirs qui viennent nourrir sa haine et ses frustrations. Pourvu d’un pouvoir qu'il ne peut pas utiliser sous peine d'être banni de la terre et ainsi mourir une 2ème fois, il cherche désespérément à donner un sens à son existence.
Spawn n’est cependant pas le seul acteur que le lecteur découvre, car c’est dans les pages de la série Spawn que Todd McFarlane créa les personnages de Sam et Twitch ("Sam and Twitch (Les enquêtes de)" également chez Delcourt et "Sam and Twitch" chez Semic). Si c’est deux autres protagonistes sont assez réussis, les autres sont généralement des gros lourdauds sans cervelle et au vocabulaire assez restreint (le tueur de la mafia sicilienne, Over-kill, par exemple).
Todd McFarlane a aussi parfois tendance à exagérer au niveau de la voix-off, rendant la lecture parfois un peu trop lente. Le récit est quant à lui assez violent avec un ‘héros’ qui n’a pas peur de faire couler le sang, voire torturer ses victimes. Cela contraste énormément avec la plupart des superhéros US, qui essayent généralement de maîtriser leurs adversaires au lieu de les tuer.
A l’instar de "Batman - Dark Knight", le récit est également entrecoupé d’images télévisées qui viennent encore un peu plus ralentir le rythme de cet album. Graphiquement, c’est assez plaisant avec quelques pages ou double-pages qui viennent mettre en valeur ce héros au costume qui en jette.
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Parue en 2007 chez les Humanos, (dans le magazine shogun) Tengu-Do raconte la vie d'un jeune fils de bouviers qui devient disciple d'un maître de l'épée dans le but d'apprendre à combattre un démon. Les dessin est vraiment clair tout comme l'histoire qui nous happe rapidement.
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« Charlemagne, la construction d'un empire » est le premier volume de la série Histoire de France en bande dessinée, lancée cette année par Hachette collection.
Chaque mois, c'est un personnage emblématique de l'histoire de France qui nous est présenté. Le principe n'est pas nouveau mais n'ayant pas eu connaissance des collections antérieures, je me suis laissée tenter par celle-ci.
Les illustrations sont très jolies (j'aime beaucoup la couverture !) et en plus d'une histoire détaillée et agréablement racontée, il y a quelques notes explicatives ainsi qu'une chronologie pour mieux se répérer.
Bref, une manière agréable de réviser son histoire via la bande dessinée !
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Richard Burton fut au XIX éme siècle un aventurier explorateur britannique majeur. Passé une introduction qui renvoie à la rivalité Speke / Burton, suite à la découverte des lacs Tanganika et Victoria, la BD renvoie à un autre de ses exploits : se rendre là où les non musulmans étaient (et sont toujours) interdits de séjour, dans la ville sainte de La Mecque.
Pour les besoins de ce voyage, il n’hésite pas à apprendre la langue et à se déguiser. Après un voyage maritime sur un bateau bondé, succède l’aridité du désert. A tous moments, il risque d’être démasqué.
La BD exprime bien la difficulté de ses expéditions de découverte, il y a à peine un siècle et demi, et le grand prestige des explorateurs et leurs rivalités. Historiquement intéressant donc, même si cela manque un peu de flamme.
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Un résumé des faits marquants avec des sources documentées, les dessins des décors sont réussis, contrairement aux visages des personnages.
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Il s'agit du deuxième numéro de Pop Icôns que je lis, le premier ayant pour sujet Stephen King. Celui-ci nous contera la vie d'HP LOVECRAFT surnommé le reclus de Providence mais pas si reclus que ça finalement. Ce livre va nous parler du papa de Cthulhu, de sa naissance jusqu'à sa mort en passant par son univers, ses peurs, ses doutes, ses amitiés ou encore sa dépression.
J'ai trouvé ce livre sympathique et bien documenté, j'ai appris certaines choses sur la vie et les œuvres de cet auteur mais j'ai trouvé l'ouvrage quand même assez répétitif. Il y a bon nombre d'illustrations réalisées par 24 illustrateurs différents et ça c'est chouette.
Une bonne lecture documentaire qui saura ravir les fans ou encore ceux/celles qui souhaitent découvrir Lovecraft et son ténébreux héritage plus en profondeur.
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Quelle ambiance étrange que ce livre ! J'avais été attirée par la super critique d'une bookstagrammeuse qui avait beaucoup aimé. Et je comprends maintenant qu'elle le recommande car rien que pour l'originalité du récit, il vaut le coup ! On découvre des légendes anciennes mais tout au long du récit. J'ai aimé cette ambiance d'aventure mélangé à du mystique, les noms et situations m'ont beaucoup fait penser à des légendes indiennes d'Amérique.
Au début, j'avoue avoir eu du mal à comprendre où l'auteur voulait nous emmener et j'ai failli décrocher. En effet, on a des meurtres sanglants d'un côté et un bateau carnaval rempli de personnages attachants de l'autre. On sent qu'il y a un lien mais lequel ? La trame se tisse petit à petit et elle est vraiment très bien faite, une fois que la péniche est lancée, j'ai raccroché les chevaux et je me suis donc laissée prendre dans ce mouvement magique peuplé de ténèbres.
C'est un sacré roman, atypique et que je n'oublierai pas de sitôt.
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Quand j’ai commencé cette lecture audio je ne savais pas trop à quoi m’attendre. Ayant un amour inconditionnel des milieux aquatiques et des récits se déroulant sur des bateaux, j’avais embarqué à bord de celui du carnaval sans en connaître la destination et je dois bien avouer que je suis allée de surprise en surprise. Tout d’abord, je dois saluer la plume qui m’a vraiment embarquée dans cet univers de fantasy loin de tout ce que l’on connaît. Le narrateur également aide à rendre l’ambiance très prenante.
On fait la connaissance du Mitan avec Gabriel, orphelin, qui s’ennuie à mourir dans son petit village. Lorsque le bateau Carnaval arrive en ville, il est subjugué et demande à embarquer avec eux, quittant son unique amie : Suzanne. Femme à barbe, nain, triplées et autres artistes de cet espèce de cirque itinérant l’acceptent aussitôt à bord où il est chargé de faire la cuisine dans un premier temps. Gabriel devient le Mousse et nous partons à la découverte des canaux du Mitan en sa compagnie. Cette première partie du récit m’a semblé très enchanteresse. Je me suis sentie comme Gabriel, avide de visiter ce monde bien qu’on sente que quelque chose de plus profond réside dans les légendes et le bateau.
Le reste du récit est divisé en parties où l’on suit divers personnages à diverses temporalités. Je dois avouer que parfois, j’ai eu du mal à comprendre où voulait en venir l’auteur jusqu’à ce que tout s’éclaire. Si ces moments-là étaient délectables et permettaient d’assembler des pièces de puzzle, parfois il y avait quelques longueurs pour y parvenir et ainsi maintenir notre attention. Malgré tout, j’ai beaucoup apprécié de suivre Suzanne dans son rôle de prévôt et encore plus quand elle et D’Ambert se joigne à l’équipage et que tout s’éclaire sur le récit. On finit également par comprendre la pièce de théâtre que jouait l’équipage dans chaque ville et qui explique une grande partie de l’intrigue à l’image de la pièce centrale d’un puzzle.
Au final c’est un récit dépaysant, troublant et surprenant par les chemins – ou devrais-je dire les canaux – qu’il nous fait prendre pour en comprendre l’essence. Une belle découverte.
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Le petit serviteur, l’ancelot, quitte ses terres pour chercher gloire et fortune au pays de l’ancien roi Uther, compagnon d’armes de son père adoptif. Accompagné d’une grande chienne noire rencontrée par hasard, il va tenter de se faire un nom dans ce pays encore traversé de pillards, peuplé d’hommes en armes.
Première rencontre, première victoire, et premiers doutes. À chaque combat, sa réputation s’amplifie et bientôt, nombreux sont ceux qui le veulent à leur côté.
Mais lui, l’ancelot, le paladin en devenir, ne se reconnait pas dans ces récits. Oui, il veut être brave, oui, il veut être courageux, fort. Mais alors, pourquoi est-il assailli de doutes lorsqu’il doit tuer, pourquoi préfère-t-il défendre une terre, qu’être le héros célébré à la table des rois ?
Au fur et à mesure de son voyage, l’ancelot va devoir apprendre à être ce guerrier de légende, celui qui va devenir le compagnon d’Arthur, le sauveur ou l’amant de Gwenhwyfar, celui dont les exploits vont être racontés dans les plus beaux récits du 12ème siècle.
Mais pour le moment, il va devoir comprendre que ce n’est pas la gloire qui l’attire. Ce qui va donner un sens à sa vie, c’est le respect des lois, l’amour d’une terre profanée par les guerres, le dévouement de ceux qui la travaillent et qui suent sang et eau pour protéger les leurs. La boue, la sensation rêche de la paille d’orge, l’humidité nauséeuse de la vase, les taches de soleil à travers des feuilles vertes, ces humains qui pleurent la mort d’un chien ou qui rient à la vue d’un enfant, c’est ça qui va le pousser à être le symbole de la chevalerie.
La Bretagne n’a pas besoin d’un soudard de plus, elle a besoin de héros.
Au milieu des fées et des mystères des pierres levées, l’ancelot va devenir ce chevalier, cette légende, cet homme plus grand que son propre nom.
Récit court (220 pages), poétique, ramenant forcément au texte de Chrétien de Troyes, mais avec une humanité que ne possède pas le texte d’origine, l’ancelot est une véritable histoire d’aventure, qui laisse la place à la beauté du monde, au merveilleux, mais surtout à la véritable construction d’un être humain.
En plus de tout ça, la couverture est une merveille.
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Un très bon ouvrage. Difficile à lâcher. On découvre beaucoup de personnages haut en couleurs, des sortes de freaks à l'Américaine. Une plaine sillonnée de canaux qui ont une importance plus grande que ce que l'on pense. Un paysage fantastique mais qui s'approche de celui de l'Amérique sauvage au tout début de l'industrialisation, avec ses autochtones, ses mines surexploitées et la Compagnie qui les dirige d'une manière plus ou moins légale. Deux jeunes enfants vont évoluer de manière stupéfiante dans ce récit au milieu des esprits qui hantent le Mitan. Un récit onirique, sauvage, effrayant parfois. Le récit de la fin d'une époque aussi.
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Premier ouvrage que je lis de cet auteur, et l’adjectif qui convient le mieux à cette première expérience de lecture c’est « surprenant ». Surprenant comme inattendu, singulier mais aussi comme remarquable.
La quatrième de couverture n’en dit pas beaucoup, à part confirmer qu’on va plonger dans un monde particulier, assez inconnu de la fantasy, avec ses propres codes et lois. J’étais perplexe mais aussi intriguée.
L’ouvrage est divisé en 8 parties, + prologue et épilogue. Le roman prend son temps pour s’installer. La première partie est la plus longue, centrée sur le personnage de Gabriel enfant, qui nous fait découvrir par ses yeux d’enfants le Mitan, et ses drôles de choses (l’héliographe, le bateau carnaval, la Montagne…). C’est parfois long, mais c’est à l’image de ces étendues à perte de vue du Mitan, de la vitesse du bateau sur le canal, de la vie monotone sur le bateau : il y a une parfaite cohérence entre l’écriture et ce qui est raconté. Ce que voit, pense et ressent Gabriel est écrit dans un vocabulaire et une structure narrative assez simple, encore une parfaite cohérence entre les deux niveaux. La partie suivante centrée sur Suzanne est plus courte mais il y a dans cette partie un excellent jeu lexical sur la chasse, le chasseur et le gibier. Tout à tour chasseuse ou gibier, Suzanne évolue dans une ville plus resserrée que le Mitan, et cela se ressent aussi à l’écriture, j’ai eu une sensation d’étouffement dans cette partie (accru encore dans la troisième partie, centrée dans le Temple et chez la logeuse) et j’ai pu ressentir comme Suzanne l’étau se desserrer lors de son départ vers la plaine. Les parties suivantes sont beaucoup plus courtes, alternent encore les points de vue mais aussi les formes narratives ; journal, mais aussi introduction d’une pièce de théâtre qui nous permet de comprendre des légendes ancestrales de cet univers. Ces parties se succèdent dans un rythme et une diversité de point de vue assez vertigineuse, ce qui met en lumière l’accélération de l’intrigue en parallèle.
Il y a en fait plusieurs niveaux d’histoires dans ce livre, qui sont enchâssées et qui s’entrecroisent et c’est un régal de s’y perdre, de s’y retrouver, comme dans un labyrinthe. L’histoire de Gabriel, Suzanne, les personnages du bateau carnaval, les personnages secondaires qui évoluent autour d’eux, centrés autour de cette cohabitation avec Ke Wak dans les capitaines (un peu comme Bob dans Twin Peaks). Une enquête sur des meurtres étranges, la figure d’un vieillard qui revient dans toute l’œuvre comme un fil d’Ariane.
Puis une Histoire plus large, aux bornes temporelles beaucoup plus étendues, allant des légendes millénaires aux récits d’anciens, et s’ouvrant vers un avenir pas encore écrit et à imaginer. Cette Histoire plus large parle de la figure du Mal, de son origine, de sa cohabitation avec les Hommes.
Se greffe une autre histoire, celle de la colonisation, de territoires exploités et de clans différents sur un territoire marqué par ces différends. Tous ces niveaux sont enchâssés mais s’entrecroisent et s’alimentent les uns les autres ; ils sont aussi construits dans une structure circulaire : on commence au Mitan, on finit au Mitan ; le récit s’ouvre sur Gabriel, et se termine sur Gabriel, mais qui entre temps a évolué, grandi, un peu comme un personnage de roman d’apprentissage.
J’ai adoré parcourir les espaces décrits.
La métaphore du courant marque l’ensemble de l’œuvre. Dans la première partie, Gabriel est terrorisé par le fleuve, dans lequel le courant est beaucoup trop fort. C’est un passage qui détone dans cette première partie assez monotone sur le canal tranquille. On retrouve cette métaphore du courant tout au long du roman : la mort du prêtre « entraîné par le courant », la traversée du ravin racontée par d’Ambert (considéré comme une « anomalie de terrain » d’ailleurs), le « poisson arraché à sa mare » (4ème partie), le retour de Gabriel sur le fleuve dans la 8eme partie… Rigolo de noter que Gabriel crève de trouille sur un fleuve mais semble plutôt bien accepter, fataliste, Ke Wak. Concernant la Terre, on passe d’étendues sauvages à perte de vue, des plaines, qui semblent monotones (première et quatrième partie), à des villes dont les petites rues donnent l’impression d’étouffer ; on imagine assez bien des cités coloniales et paysages américains dans un Far West peuplé d’Indiens, aux alentours du Mississipi le grand fleuve de légende américain. Pas de carte donnée pour s’y repérer, l’imagination de chacun fait son œuvre. Intéressante aussi la carte gravée sur le corps des capitaines, qui corps et âme appartiennent à la Terre.
J’ai aussi beaucoup aimé cette réflexion sur la Fantasy, ses représentations et ses codes. D’un côté D’Ambert raconte ses souvenirs de lecture dans des feuilles de chou, ou entendus par les uns et les autres… et évoque une magie et des légendes ubuesques, fantastiques, grotesques même… Et de l’autre, Suzanne se moque de cette imagination débridée (« quant à la magie, voilà une notion faite de sable ») ; et pourtant, cet univers est empreint de légendes millénaires, de croyances, de rites et de figures pas plus irréalistes finalement que les histoires auxquelles croyait d’Ambert. C’est une Fantasy très particulière, à laquelle on n’est pas habitué et finalement assez réaliste, car chaque culture actuelle est construite sur des mythologies et des légendes auxquelles elle se réfère.
J’ai adoré cette richesse de la langue et des niveaux de langage, les différents points de vue et formes narratives, la superposition d’histoires entremêlées, l’écriture imagée tout au long du texte, la construction complexe de cette œuvre… Je pense qu’il me faudra une seconde lecture pour apprécier encore plus cette œuvre, très riche, très singulière. J’ai l’impression d’avoir lu un livre très dense, fourni, intense, riche, alors qu’il est assez court. J’y ai passé une semaine, pour prendre le temps de comprendre, d’assimiler, d’imaginer, ce qui était décrit, narré, induit. D’autres œuvres sont basées sur plusieurs tomes pour créer une ambiance aussi fournie. Sacré tour de génie de créer une illusion pareille en un seul ouvrage, on retrouve bien là l’écrivain magicien. C’est ce que j’attends de la littérature, et pour moi, cet ouvrage en est un merveilleux exemple.
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Suite et fin de ce au manga à l'européenne proposé par la collection Shogun des Humanoïdes Associés. Après un premier tome montrant les premiers pas du disciple et un deuxième livrant le secret du rônin, le troisième volet de cette saga qui s’amuse à voyager dans les méandres du temps lève le voile sur le maître.
Après avoir vengé son maître, le rônin aspire à mener une vie tranquille. Cette tentative d’arrêter le temps afin de profiter de l’instant présent s’avère cependant vaine car le jeune homme se fait vite rattraper par le passé. En poursuivant son récit sur un rythme plus contemplatif, l’auteur continue de mettre en perspective les choix et les faiblesses du jeune héros lors de ce voyage initiatique. Une recherche d’identité qui va lui permettre de trouver ses marques et de comprendre qui il est vraiment.
Si le troisième volet de cette fable temporelle permet de mieux cerner la destinée des "différents" protagonistes, le fait de jongler avec le temps demeure cependant une entreprise périlleuse. Il s’en était déjà fallu d’un cheveu pour que cet exercice délicat à gérer ne dérape lors du tome précédent et c’est donc très prudemment qu’Alex Nikolavitch ("Central Zéro", "Spawn Simonie", "La Dernière Cigarette") boucle une à une les différentes boucles temporelles, flirtant constamment avec le paradoxe et prolongeant sa trame à l’infini. Un jeu avec la chronologie qu’Andrea Rossetto a toujours du mal à soutenir au niveau du graphisme. Plus à l’aise dans les parties plus lentes, l’artiste italien, livre néanmoins un dessin maîtrisé, pourvu de décors réalistes et d’une grande lisibilité. Une mise en image qui sied parfaitement au ton contemplatif de ce manga inévitablement empreint d'une touche européenne au niveau de la réalisation. L’approche feuilleton de cette série pré-publiée dans Shogun Mag se retrouve dans un découpage en 12 chapitres bien distincts (4 par album), chaque épisode étant pourvu d’une mise en ambiance à l’aide d’une illustration très sobre et de quelques lignes légèrement poétiques en subtil rapport avec ce qui suit.
Terminant à nouveau sur un bonus riche et captivant, ce long voyage initiatique niché au cœur de l'éternité et ancrée dans une perspective historique intéressant, est très plaisant à suivre mais manque néanmoins un peu d’intensité lors des moments clés.
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