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Critiques de Alex Taylor (II) (133)
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Le Verger de Marbre

Le verger de marbre, AKA le boulevard des allongés, le plumard à macchabées, ou la sapinière, ça va être un élément clef du décor, que la visite y soit voulue ou imposée... Marrant de se dire qu'autour de nous, sous terre, existent plein de squelettes super bien sapés, non ?



Petite mise en garde : la lecture de ce roman de très bonne facture risque de vous laisser du noir et du sang sur les doigts, tant il est noir et gorgé de raisiné.



Si je suis passé complètement à coté de la facette ''tragédie grecque" qu'ont habilement décelée d'autres lecteurs plus aguerris que moi, j'ai été totalement envouté par ce récit efficace à la trame bien noire et implacable.



J'y ai trouvé des personnages bien campés et plus rustiques qu'une claque de José Bové, installés ans un décor bouseux où le croque-mort doit être le seul à pouvoir relancer le caïd local lors d'une partie de poker forcément truquée.



J'ai senti l'atmosphère fétide des bars miteux ou les individus malfamés viennent boire pour oublier qu'ils picolent.



Je n'ai eu aucun mal à imaginer les sueurs froides de notre héros pourchassé par un mec plus badass que Chantal Goya sous amphets', dans un monde pourri ou le Sheriff fait le canard derrière son étoile.



Une lecture sans temps morts avec des personnages extra qui s'avale et brûle le gosier et vous laisse un peu secoué comme une belle rasade de tord-boyaux.



Conquis! et deuxième ouvrage de l'auteur déjà dans ma bibliothèque. Que vous faut-il de plus pour vous jeter dessus ?













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Le Verger de Marbre

Gallmeister : toujours un coup de cœur ! En effet, une autre pépite vient de voir le jour dans cette maison d'édition, dans cette magnifique collection NeoNoir : Le Verger de marbre est un roman noir magnifique, comme je les aime : déchirant d'émotion, de noirceur dans un coin paumé des States.



Alex Taylor réussit le tour de force d'être dans la lignée des plus grands mais d'apporter sa propre pierre à l'édifice. Si Donald Ray Pollock en fait l'éloge, vous pouvez me croire : il faut le lire (et encore plus si je le confirme :p). Il y a un respect scrupuleux du genre mais aussi une ambiance extrêmement pesante et bien ficelée, la patte de Taylor est présente à tout instant.



Tout d'abord parlons des protagonistes : j'aime énormément le fait de ne pas suivre uniquement le héros, de pouvoir voir les différents personnages de l'historie à l'image de Deep Winter de Samuel W. Gailey (que je vous recommande) : le lecteur est ainsi omniscient et peut suivre l'ensemble des actions essentielles de l'intrigue tout en apprenant plus sur la personnalité des êtres qui composent l'histoire.



Il y a Beam, le personnage principal, celui qui va déclencher l'ensemble des meurtres à venir en étant lui-même le premier meurtrier (certes involontaire). Sa jeunesse excuse parfois sa lâcheté, sa peur et sa colère intrinsèques le guident sans cesse et malgré ses faux pas on ne peut que l'aimer. J'ai aussi beaucoup apprécié le shérif Elvis ainsi que Clem et Pete. Après comme dans tout bon roman noir il y a des personnages très sombres comme le routier, Loat, Daryl; des personnages plus ambivalents comme Derna la mère. Tous très intéressants, fascinants dans leur genre !



Dans le style, Alex Taylor est roi : entre des dialogues qui sentent la terre et la bière, il y a des descriptions et des réflexions sublimes. Une prose magnifique d'autant plus parce qu'elle est traduite par Anatole Pons ! J'ai été vraiment émue par certains extraits qui permettaient de rentrer dans les pensées de ces êtres perdus dans un monde si beau et si vaste et si cruel. Il y a de la philosophie dans cette histoire de sang et de meurtres. Une intrigue qui fait monter l'angoisse au fil des pages, qui révèle le véritable fond de chacun, qui intègre le lecteur. Une histoire qui prend aux tripes.



En définitive, faites confiance à cette maison d'édition, laissez-vous guider le long d'une rivière du Kentucky, dans les eaux sombres et terrifiantes dont on ne revient pas toujours vivant... Coup de cœur !
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Le Verger de Marbre

Beam Sheetmire, 17 ans, a tué un homme qui l'avait agressé. Il compte se débarrasser du corps, mais lorsqu'il découvre que la victime est le fils du caïd local, il est forcé de s'enfuir.

Une plongée dans cet état du Midwest rural peuplé de personnages campés sans complaisance aucune. Des situations dures, voire très dures mais tellement crédibles tant l’auteur s’est impliqué et où tout est dans le détail, où les mots sont des images qui défilent.

Je ne connaissais pas cet auteur mais il m’a conquise dès les premiers mots.

Une histoire tragique, émouvante et pleine de sensibilité sous des dehors rustres et sauvages.



"L’une des plus belles et brillantes proses que j’ai jamais lues. Ce livre est un incroyable tour de force." Donald Ray Pollock



• Un premier roman puissant et magnifiquement écrit. Finaliste du Kentucky Literary Award



• Un roman qui a valu à son auteur d’être comparé à Cormac McCarthy, Daniel Woodrell ou Donald Ray Pollock
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Le Verger de Marbre

La quatrième de couverture nous promet une inoubliable descente au coeur des ténèbres, du coup c'est équipée de ma lampe frontale que je me suis risquée entre les dalles de ce verger de marbre. Petite précaution pas inutile car en effet du noir il y en a et Alex Taylor ne s'embarrasse avec des préliminaires, avec lui c'est “Alea jacta est” dès les premières pages et débrouille toi avec ça. Juste un p'tit coup sur la tête et PoOouf! le monde tel que le connaissait le jeune Beam s'évanouit. En même temps, avec un nom pareil que vouliez-vous qu'il fasse ? Franchement ! Parce que beam ça veut dire quoi ? Quand c'est en bois, wooden beam, c'est une poutre, sinon ça peut aussi être un rayon laser (laser beam), bref ça sonne drôlement comme une arme contondante non ? Et même le son, genre “bim bam boum” ça sent le choc, ou la chute, ou les deux… Bref, donc ce livre est une pure tragédie, le mec est obligé de part son nom de taper sur quelqu'un. Ensuite, comme c'est une tragédie, c'est obligé que ce mec (celui sur qui il a tapé, faut suivre) soit autre chose qu'un illustre inconnu, puis c'est obligé que s'enchaînent toute une série d'emmerdes de plus en plus corsés qui ne peuvent conduire qu'à une fin super moche. Et vlan, ça rate pas ! Oedipe / Beam, même combat, on n'échappe pas à son destin et puis c'est tout...

En plus, c'te manie de fréquenter les cimetières, ça ne conduit pas bien loin, c'est pourtant connu ; jamais deux sans trois dit-on mais il s'avère parfois que la troisième fois est déjà celle de trop et qu'on peut finir sur une table de marbre sans avoir eu le temps de réciter un dernier Pater noster. Épitaphe précoce. Et bien sûr, au cours de l'histoire cet étourdi de Beam semble oublier ce sage avertissement et c'est à trois reprises que nous le retrouvons dans un cimetière. Si c'est pas chercher les emmerdes ça ! Ceci-dit, je n'ai même pas envie de le plaindre car en fait, il ne m'est pas très sympathique, pas attachant pour un sous, charisme zéro. Je reconnais que je ne suis pas gentille de dire ça car est-ce de sa faute après tout s'il est né dans une famille dégénérée et s'il vit dans un coin paumé où seuls les méchants ont davantage qu'un petit pois dans la tête ? Non ce n'est pas de sa faute, mais bon, ça ne change rien, le monde est ainsi fait et il y en aura toujours qui devront payer pour quelque chose qu'ils n'ont pas fait. La vie, ça ne marche pas au mérite.

Pour conclure, le verger de marbre est un bon roman noir mais je ne le qualifierai pas d'inoubliable, il m'a manqué une petite attache avec les personnages.
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Le sang ne suffit pas

Avec ce roman, l’on entre de plain-pied, avec de grosses bottes de fourrure de préférence, dans un hiver bien rude de la Virginie Occidentale, en 1748. Reathel, voyageur errant à la recherche de nourriture dans cette contrée plus qu’inhospitalière, arrive jusqu’à une cabane, déjà occupée par un homme et une femme, pas vraiment ravis d’avoir de la compagnie… et nous comprendrons pourquoi au fil du développement du reste de l’intrigue, qui mêlera traques, humaines comme animales, dans la neige, vengeances plus basses les unes que les autres, violences plus ou moins gratuites.



Avec ce roman, l’on entre dans un bon vieux western bien crade, où la loi du plus fort prédomine, où tout n’est que question de survie immédiate, dans cette Virginie partagée entre Français, Shawnees, et colons. J’avoue que je me suis trouvée bien embarquée dans les pas des divers personnages, la narration de leurs aventures, ou plutôt mésaventures, étant fluide, bien articulée et cohérente. Mais j’ai fini par me lasser d’un trop plein de mésaventures, de plus en plus gratuites, et de fait de moins en moins crédibles.



Une lecture mi-figue mi-raisin en somme : complètement conquise par l’atmosphère du roman de prime abord, j’ai fini par déchanter et par faire une overdose de violence gratuite et d’intrigue de plus en plus tirée par les cheveux.

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Le sang ne suffit pas

Le sang ne suffit pas, même versé a outrance. Alex Taylor nous livre un roman plus noir que dans l'cul d'une taupe.. et plus cinglant qu'une claque de marâtre furax.



Le pitch plante un décor adéquat au dérapage, et bien évidemment ca va glisser.. L'époque est tout à faire propice à laisser la folie de tout un chacun s'épanouir avec un contrôle tout relatif, surtout dans des contrées bien éloignées sur des terres volées à un peuple indien avide de compléter une collection de scalps de colons.



Alex Taylor avait déjà prouvé l'efficacité de sa plume en écrivant le superbe Verger de Marbre, il renouvelle ici la performance avec maestria puisqu'il change d'époque et sort d'une zone de confort qu'il aurait pu prendre comme refuge, je trouve que la qualité de l'ecriture a pris aussi un level car des passages sont d'une profondeur et d'une clairvoyance saisissantes et s'extirpent de la fange dans laquelle baigne le récit pour l'en sublimer.



Personnages racés au passé ayant laissé des traces et cicatrices a te faire frémir un bourreau il accouche de persos bien campés et leur fait vivre une lutte de tous les instants que notre confort moderne ne nous permet pas d'entrevoir. La description de la faim, de la résilience et de la détermination des personnages face à un quotidien hostile, pas avare en galères de toute sortes est admirable.



Si c'était pas suffisant cette histoire de rapt d'enfant, de pétards en port libre, de peaux rouges et de colons qu'ont rien à foutre la, Mister Taylor nous rajoute en plus de la famine un petit bestiaire pas cool trié sur le volet avec un canasson pétomane, un dogue de la taille d'un poney et une ours femelle affamée et ultra véner.



Franchement que demander de plus ? Les ingrédients sont là et l'écrivain fait le taff, encore une petite buterie à consommer sans modération.



















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Le Verger de Marbre

Les Sheetmire sont nombreux et, au sein de cette famille du Kentucky, aux origines cherokee, Beam fait figure d'étranger. Étranger aux autres parce qu'il n'est pas biologiquement le fils de Clem Sheetmire, et étranger à lui-même quand la narcolepsie et l'alcool le privent de conscience. le livre s'ouvre sur le pique-nique annuel des Sheetmire, grand rassemblement familial intergénérationnel, et nous voyons le jeune homme tenter tant bien que mal de trouver sa place parmi les membres du clan. Le décor est planté : un mélange de déglingue, de poisse et de sauvagerie parmi les taiseux.

Beam est né sous une mauvaise étoile, marqué du double sceau de la fatalité (la bâtardise et la violence). Une nuit, sur le bac qu'exploite son père sur la rivière Gasping, un inconnu essaye de voler le maigre contenu de la caisse. Il le tue. Alors il lui faut fuir, c'est ce que lui ordonne Clem dès que le nom de Loat Duncan surgit. Mais peut-on vraiment s'échapper lorsqu'un homme règne en maître sur les habitants d'une région et que sa survie ne peut se faire qu'au détriment de la vôtre ?

Ce livre possède toutes les qualités d'un grand roman : une écriture envoûtante striée de fulgurances poétiques, une histoire sombre et désespérée au cœur d'une nature aussi exubérante qu'hostile à l'homme.
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Le sang ne suffit pas

J’avais découvert la sublime écriture d’Alex Taylor dans Le verger de marbre il y a presque 4 ans (Gallmeister Août 2016).

Alors que Le verger de marbre était un roman dans la tradition de la littérature sudiste des Etats-Unis, avec un style très années 50 rappelant celui de Steinbeck, Le sang ne suffit pas s’intègrera plutôt dans la lignée des westerns.

Le lecteur se trouve propulsé au milieu du XVIIIème, en plein hiver, à l’ouest de la Virginie. Là les indiens Shawnees règnent encore autour de communautés de colons qui survivent en livrant des offrandes au chef Black Tooth.

Ces offrandes sont des nouveau-nés et quand Della est sur le point d’accoucher, elle n’a d’autre solution que de s’enfuir dans les montagnes et de se cacher des siens tout autant que des indiens.

C’est dans un décor glacial, sauvage, brutal, presque primaire, que nous entraîne l’auteur où les dangers et les pièges sont nombreux, où les destins tragiques se croisent ou bien se poursuivent.

C’est toute une partie de l’histoire de ce pays où des gens venus d’ailleurs méprisent les tribus indiennes, sont prêts à beaucoup de bassesses pour quelques pièces mais aussi pour se nourrir. Des terres ancestrales que les tribus défendent dans le sang et pour qui l’argent n’a aucune valeur. Ce sont des endroits que les colons n’ont pas encore apprivoisés.

Ce sont des histoires d’amour, de fraternité, de vanité, de croyance, de trahisons.

C’est aussi l’histoire d’une nation qui n’a plus rien à perdre et de colons qui savent qu’ils ont déjà gagné.

Et c’est encore une fois une écriture magistrale, parmi les plus travaillées et abouties assortie d’une superbe traduction. Les scènes de luttes entre les hommes mais aussi avec les animaux et la nature sont impressionnantes.
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Le Verger de Marbre

Ce roman est noir, très noir...Et c'est dans ce marbre noir qu'évoluent des personnages complexes, tels qu'une ancienne prostituée repentie et son fils, son compagnon de misère propriétaire d'un ferry destiné à la traversée d'une rivière, un patron de discothèque manchot et proxénète, un truand propriétaire de dobermans furieux, des flics trouillards...et tout cela sur fond de campagne ruisselante de misère et de saleté, de coups de fusils et de cafard, avec en toile de fond un gros secret de famille. Bien écrit et bien construit.
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Le sang ne suffit pas

Ce livre est... merdique et proprement dégueulasse.

Entre les placentas cuisinés, les femmes-tronc cannibalisées... l'auteur se complait à dépeindre une cruauté systématique et stupide. La noirceur devient banale et ne sers pas l'intrigue. D’écœurement en écœurement, on se lasse et l'on s'ennuie de ce sadisme plat.

Les personnages masculins sont des bourreaux sans relief, les personnages féminins éternellement cantonnés au rôle de victimes en second plan.

Les dialogues sont creux. Le style lourdingue et ampoulé ne parvient pas à donner de souffle à l'intrigue qui se dégonfle comme une bâche sale.

On se force à suivre de loin ce récit sordide et l'on en revient avec le sentiment d'avoir été pris pour un con : l’écœurante avalanche de violence crasse était donc censée rassasier le lecteur ? Ou créer l'illusion d'un réel propos ?

Il est si facile de se vautrer dans la laideur.
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Le sang ne suffit pas

Quelques années avant la guerre de sécession…

Il fait un froid glacial dans les Crazy Jack Mountains, en Virginie. ; l’ours rôde à la recherche de chair fraiche. A l’intérieur d’une cabane, Dalla, une femme enceinte, dont l’enfant est promis au chef indien en échange d’une paix précaire entre les colons et la tribu amérindienne. Son compagnon refuse l’hospitalité à un voyageur qui le tue. Reathel n’a pour seule compagnie un chien mauvais. Il erre dans les montagnes depuis que sa femme et son fils sont morts de la diphtérie.

Della, n’entend pas céder aussi facilement sa fille qui vient au monde dans ces conditions extrêmes.

Ce roman est l’histoire de cette course folle pour la vie, la liberté, la dignité. Une épopée noire, féroce où la violence transpire à chaque page.

La tension est perceptible dès les premières lignes et ne fera que s’accroître au fil des pages.

Malgré la noirceur, la violence des lieux et des personnages, j’ai été frappée par la beauté cachée de cette histoire magnifiquement narrée. L’auteur y manie une langue taillée au cordeau, sans artifice, sans détour, et qui pourtant parvient à montrer malgré tout toute la poésie sauvage des lieux. Ne nous méprenons pas, la lecture est souvent éprouvante, dérangeante au service d’une histoire originale, brute et brutale laissant la porte ouverte à la lumière.

Alex Taylor confirme ici la très belle impression que m’avait faite son premier roman Le verger de marbre.


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Le sang ne suffit pas

En 1748, Reathel voyage dans les montagnes enneigées de Virginie avec son chien. Il y rencontre Della, qui vient d'accoucher d'un enfant, promis à la tribu Shawnee en échange de la paix pour la communauté de colons. Prête à tout pour sauver son fils, elle s'échappe, poursuivie par deux frères du village.

Le petit avis de Kris

Une description de l'Amérique du 18ème siècle assez effarante et crue.

Les pionniers de cette époque ont survécu ou pas à de drôles de situations et même conté sous forme de roman, cet opus, est tout à fait époustouflant .

Le premier roman de cet auteur, "le verger de marbre" m'avait laissé une trace indélébile et j'étais curieuse de découvrir celui ci, la tâche était ardue mais la prose de cet auteur est telle qu'on ne peut rester indifférent aux "aventures" de ses héros, même si certains détails sont assez peu "ragoûtants", l'histoire par elle même les justifient pleinement.

Des us et coutumes déstabilisants si on considère l'offrande d'un bébé pour gage de paix.

Une lueur d'espoir se dessine sur la fin mais l'ensemble est bien funeste et noir.

Une prouesse d'arriver à faire passer toute la violence de cette époque sans que ce soit choquant. Âmes sensibles, s'abstenir.
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Le Verger de Marbre

Beam Sheetmire a 19 ans. Clem, son père, conduit le ferry qui assure le passage d’un côté à l’autre de la Gasping River, au beau milieu du Kentucky. De temps à autres, Clem laisse son fils à la manœuvre. C’est le cas ce soir-là. Beam est seul quand un homme grimpe à bord. Un homme étrange, qui entame la conversation avec Beam et lui pose des questions dérangeantes. Lorsque l’homme veut le détrousser, Beam le frappe. Avec horreur, il se rend compte qu’il vient de le tuer. Or, cet homme était le fils de Loat Duncan, homme d’affaires puissant et sanguinaire. Sur les conseils de son père, Beam prend la fuite. Loat et le shérif le prennent en chasse. C’est une lente descente aux enfers qui commence.



« Le Verger de marbre » est le premier roman d’Alex Taylor. L’auteur « vit à Rosine, dans le Kentucky. […] Diplômé de l’Université du Mississipi, il enseigne aujourd’hui la littérature après avoir publié un recueil de nouvelles salué par la critique ».

Ce roman noir est envoûtant, porté par un style éblouissant et un suspens habilement maintenu. Il commence par un doute qui saisit Beam sur ses origines. Et l’altercation qui scelle son existence va briser un à un tous les repères qu’il s’était forgés au fil de son enfance et de son adolescence.

La traque du jeune homme se déploie sur 7 jours et tandis que le drame se noue, Beam se souvient d’une des questions de l’homme sur le ferry à propos de la Gasping River : « On dit qu’elle est tellement profonde qu’y a des endroits où y a même pas de fond. (L’homme se tourna et s’adossa au bastingage pour regarder Beam.) T’y crois ? » Beam avait alors répondu : « Je pense qu’il doit bien y avoir un fond. Quelque part. Les choses peuvent pas juste couler sans jamais s’arrêter » (p. 29). Et pourtant, pris dans le tourbillon des embûches qui s’accumulent sur son chemin, des cadavres qui tombent à ses côtés comme des épis de maïs fauchés trop tôt, le jeune homme se demande si les ennuis peuvent avoir une fin.

Sous la plume d’Alex Taylor, la nature du Kentucky se déploie, à l’image des protagonistes du roman, sauvage, puissante et menaçante. Au cœur de la traque, le « Verger de marbre » tient une place toute particulière et récurrente : il s’agit d’un cimetière abandonné des hommes, envahi par les herbes et qui raconte les histoires des autochtones. Car l’enjeu de la traque, ce sont aussi et avant tout des non-dits familiaux, et c’est là le tour de force de l’auteur : inscrire l’humain, ses faiblesses, sa noirceur et sa quête de la vie, au cœur de cette chasse à l’homme.

« Le Verger de marbre » est un polar littéraire hypnotique, dans la veine du nature writing, porté par une écriture incandescente.
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Le Verger de Marbre

Lorsqu'un livre vous magnétise avec une ardeur diabolique pour vous happer dans des suaires hypnotiques aventureuses, votre jubilation est sans bornes à dévorer ses pages encore et encore, comme aimanté, cette intrigue transpire votre réalité comme un songe perdu d'une nuit vous interrogeant de sa substance.

Le verger de marbre aventure à tiroir comme une matriochka où une révélation entraine une autre puis une autre jusqu'au terme du roman d'Alex Taylor.

Une intrigue intemporelle, seule date, présente une affiche de 1977 comme un indice fébrile, une amorce fantomatique pour laisser le lecteur prisonnier de ce cemetery movie perdu dans ce paysage de bosquet, de broussaille, de rivière, d'arbres, d'un passé qui sème sa boite de pandore.

Le cimetière, lieu transitoire de cette histoire, déjà au début du roman le jeune Beam s'endort ivre d'alcool et de sa maladie, la Narcolepsie, pris d'émotion ou d'accès de boisson, glisse lentement dans les bras de Morphée... Le verger de marbre est le spectre de l'humain, son passé, son histoire avec un grand H, chaque tombe recèle une part du passé qui dessine son présent, notre filiation identitaire, la trace indélébile des fantômes de notre mémoire.

La fuite d'un jeune garçon, chassé par son père suite à son meurtre par légitime défense sur le fils du caïd de la région, entraine notre jeune fugitif à une échappée initiatique vers son destin d'homme.

Ce périple haletant aiguise les lecteurs à une tranchante expédition. Chaque rencontre affute notre plaisir, les dialogues soufflent une rapidité, l'action rythme ce roman, chaque personnage ruisselle de sa pépite rayonnante, étoffant la profondeur cette péripétie.

Le passé, cette ombre de notre vie vient comme un miroir refléter l'image des spectres lointains animant l'histoire de nos ancêtres, réveillant la noirceur et les démons de nos aïeux pour empoisonner une vie avenir comme celle de notre évadé poursuivi par ce passé virus mortel, héritage de ses parents.

Ce livre fait écho au livre le sillage de l'oubli de Bruce Machart où les cicatrices du passé brûlent le temps de son empreinte avec ces crevasses choyant le fil de nos vies avenirs…

J'ai adoré ce livre qui m'a laissé songeur de son dénouement comme un avortement, une brutalité de cabriole laissant notre imagination discourir de nos émotions incertaines...

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Le sang ne suffit pas

1748, en plein hiver. Vont se croiser un voyageur qui n'a plus de raison de vivre accompagné d'un chien féroce, une métisse indienne qui vient d'accoucher et défend bec et ongles son nouveau-né, une tribu indienne qui ne se laissera pas spolier ses terres et massacre les colons, des trappeurs désabusés pour qui même la famille ne représente plus rien, des colons poussés à des comportements extrêmes (attention cannibalisme) par le froid, la faim, le désespoir, la folie et une ourse qui a les crocs et qui est bien énervée (et puis des loups tant qu'à faire…)…Bienvenue dans les montagnes enneigées de l'ouest de la Virginie!



Je ressors de cette lecture très mitigée. J'ai aimé la noirceur sans fond de cette histoire et la blancheur aveuglante de la neige qui recouvre tout mais tellement détesté l'écriture pompeuse, aux formules alambiquées et à la limite du ridicule parfois. Cela m'a vraiment gênée et a gâché ma lecture! Je suis moins mitigée concernant les personnages, tous antipathiques : c'est forcément fait exprès ! Bien sûr, ça ajoute du malaise au froid qui brûle, qui mord les pieds et qui accompagne les phrases à rallonge qui piquent les yeux.



Personne, ou presque, n'est épargné, c'est ultra violent physiquement et moralement. La mort est absolument partout. Donnée par l'homme, elle est glauque, traitre et répugnante, venant de la nature, elle est violente mais inéluctable. Le contexte est intéressant : vie des colons blancs dans les immensités neigeuses des nouvelles colonies du “Nouveau monde” mais pas toutes belles et pas toutes fraîches, leur rapport aux autochtones et à la nature qui ne leur veut pas du bien, jamais, JA-MAIS.



Bon, presque rien à voir, mais Dr Quinn c'était plus gai quand même! Je lirai peut être Le verger de marbre du même auteur, à l'occasion, mais j'appréhende le style…

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Le sang ne suffit pas

Nous sommes happés par l'univers dès les premières lignes ; violemment emportés dans cet univers cruel et froid.

Toutefois, après ces quelques pages, j'ai rapidement décroché.

Non pas que l'histoire ne soit pas intéressante et captivante, loin de là !

J'en demandais toujours plus, avide de découvrir le fin mot de l'histoire.

Mais ce monde froid où l'on perd un bout de pied, voire une jambe...Ce n'est pas ma tasse de thé.

Ce monde où les conditions de vie sont très dures, où les colons sont constamment dans la saleté, avec la présence réconfortante des bordels, l'angoisse de la nourriture et de l'hiver...

Et puis, enfin, il y cette peur de l'ourse qui rôde.

Ainsi, l'histoire n'était pas pour moi, du moins pas dépeinte avec une telle cruauté et des mots si durs et crus.

D'autre part, je ne me suis pas du tout attachée aux personnages et encore moins identifiée à eux.

Ce fut pour moi un voyage éprouvant, durant lequel j'ai dû bien m'accrocher...Pour une fin très décevante, après un tel périple.

Cependant, je dois dire que l'auteur est doté d'une plume absolument déconcertante ; à la fois familière, simple et crue, que j'ai beaucoup appréciée.

Je retiens que le cannibalisme, le XVIIIe siècle en Amérique, les colons et l'hiver, mélangés, ne sont pas faits pour moi.
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Le sang ne suffit pas

Avec le sang ne suffit pas, Alex Taylor nous livre un roman d’aventure, un roman historique et un roman noir qui prend aux tripes, un roman qui t’attrape dès les premières lignes pour te laisser en mille morceaux à la toute fin et forcément en t’ayant tenu en haleine d’un bout à l’autre. Ce roman me fait un peu penser au roman de Lance Weller, Les marches de l’Amérique, c’est le type de roman qui fait toute la richesse du catalogue de Gallmeister.



Donc ce roman nous raconte l’histoire de l’Amérique, cette histoire pleine de sang et de larmes, cette histoire écoeurante par la manière dont les colons ont traités les natifs de ce continent et cette histoire qui est venue semer le terreau de ce qu’allait devenir les États-Unis d’Amérique. J’aime lire cette histoire et ici avec Le sang ne suffit pas j’ai pris beaucoup de plaisir.



Alex Taylor ne ménage pas son lecteur ; c’est sombre, les personnages sont tous plus abimés les uns que les autres, il y a une sorte de melting pot de personnages dans ce roman, ce qui en fait toute la richesse. Des indiens, des français, des anglais, des écossais, des sang-mêlés et même une ourse… Bref toute une palette de personnages, tous très intéressants mais à qui rien ne sera épargné.



L’ambiance du roman est juste glaçante, cela se passe en Virginie en plein hiver et je peux vous dire que le froid décrit par l’auteur, et bien moi je l’ai bien ressenti. Tout est parfait dans ce roman, on ne s’ennuie pas, entre le froid, la peur de l’ourse, la crainte de se faire scalper, la sorte de chasse à l’homme et surtout la force d’une femme voulant échapper à un destin tout tracé… Tout m’a plu. Alors il ne me reste plus qu’à vous conseiller ce très beau roman, ce grand roman.
Lien : https://readlookhear.wordpre..
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Le Verger de Marbre

Bonjour mes Lecteurs,





Voici un roman très noir que je viens vous chroniquer en retour de lecture : "Le verger de marbre" de Alex Taylor aux éditions Gallmeister.





Alors qu'un soir, il remplace son père Clem Sheetmire à bord du ferry qui parcourt la rivière appelée Le Gasping River, Beam vient de tuer un homme qui tentait de le dévaliser. Sauf que le gars en question était le fils de Loat Duncan, un truand sans pitié bien connu dans la région.



Une seule option s'offre à lui : fuir loin ! Le shérif Elvis Dunne va également se lancer à ses trousses.





Une cavale comme je n'en ai jamais vu jusqu'à présent, qui s'apparente à une véritable descente aux enfers. Ambiance lourde, glauque avec les deux truands Loat et Daryl qui règnent en maîtres dans la sphère cauchemardesque du tragique et de la violence.





Roman noir rural qui déterre du Kentucky natal de l'auteur des secrets qu'il valait mieux laisser enterrés. Il n'y a pas que la fuite qui sera sanglante, la nature prolifère tout autant que les personnages atypiques dans cette cambrousse de misère sociale.





L'écriture de l'auteur est prolifique, les détails et descriptions de la faune et la flore locale foisonnent sombrement dans un cadre idyllique, bousculant à peine le destin de Beam et prenant place dans des dialogues tranchants aussi vifs et sec que des shots de whisky.





Un roman hors du temps et pourtant tellement dans l'air du temps, une prose poétique d'un no man's land à découvrir à la façon d'un road movie de l'angoisse. 





Bonne lecture, amis Lecteurs ! 
Lien : http://lecturechronique2.com
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Le sang ne suffit pas

Après un premier chapitre fait pour vous mettre tout de suite dans l’ambiance, on plonge comme en apnée dans ce western noir et sauvage. Nous sommes en 1748, en Virginie dans les montagnes où les blancs envahissent, le mot est faible, le territoire des Shawnees qui se battent farouchement pour conserver leur terre. Ça, c’est pour la grande histoire, celle de l’Amérique. Pour ce qui est de la petite histoire nous allons suivre le parcours de Reathel qui accompagné de son chien va jouer un rôle important dans la survie de Della. L’enfant à naître de Della a été promis au grand chef shawnee Balck Tooth en échange de la paix sur le village des collons. Della s’est enfuit pour pouvoir garder son enfant alors que les frères Autry, Elijah et Bertram, missionnés par le Docteur Crabtree se lancent à sa poursuite. Ils croiseront le chemin du français Simon Cheese pour le meilleur et pour le pire enfin surtout le pire. Un style rude qui fait échos aux difficultés climatiques, le froid est pourvoyeur de mort assurée alors que partout la violence règne, dans le sang et les tripes si ce n’est pas le froid qui te prends, ce sera l’ourse ou les loups, tout n’est qu’hostilité et mort. Rien ne sous sera épargné, dépecer, scalper, accoucher, tout se fera dans les vapeurs chaudes du sang versé. L’auteur parvient à nous faire haïr cette nature grandiose tant on se rend contre qu’elle est profondément hostile à l’homme. Il y a une sorte de désaveux du comportement humain lorsqu’il est soumis à la faim, à l’ambition, c’est puissant et l’effet sur le lecteur est impactant. En à peine 300 pages, l’auteur nous livre un Natural Writing féroce, où la peur de mourir devient le moteur dévoyé de la survie. Bonne lecture.




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Le Verger de Marbre

Oui, oui, je sais. Je vous bassine à vous rabâcher à quel point tel ou tel livre de chez Gallmeister est génial. Mais qu'est-ce que j'y peux si toutes leurs publications sont fabuleuses ?!



Le Verger de Marbre n'est pas en reste avec ce polar... Dans cette histoire qui se déroule au Kentucky, Beam Sheetmire, un adolescent de dix-sept ans, vient de tuer un homme, parce que ce dernier l'avait agressé. Tout laisse penser que le jeune homme va s'en tirer sans histoires, étant donné que c'est de la légitime défense... Seulement, la victime est le fils de Loat Duncan, un homme très dangereux. Beam n'a d'autre choix que de fuir. À travers les différents protagonistes, nous allons suivre cette impitoyable chasse à l'homme.



C'est une histoire très prenante où, à chaque moment, nous nous demandons ce qui va bien pouvoir advenir des personnages. Entre temps, nous avons quelques pauses pour souffler, pour admirer les paysages... autrement dit, la plume d'Alex Taylor, que j'ai trouvée fabuleuse ! Ce roman noir est très bien construit et j'étais captivée par les personnages, notamment les plus sombres.



Au fur et à mesure que j'avançais dans ma lecture, la tension montait. De plus en plus de sang, de plus en plus de meurtres, de questions... Mais aussi des réponses. L'auteur a très bien réussi son histoire. C'est, à mon sens, un livre à ne pas manquer !
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