J’avais découvert la sublime écriture d’Alex Taylor dans Le verger de marbre il y a presque 4 ans (Gallmeister Août 2016).
Alors que Le verger de marbre était un roman dans la tradition de la littérature sudiste des Etats-Unis, avec un style très années 50 rappelant celui de Steinbeck, Le sang ne suffit pas s’intègrera plutôt dans la lignée des westerns.
Le lecteur se trouve propulsé au milieu du XVIIIème, en plein hiver, à l’ouest de la Virginie. Là les indiens Shawnees règnent encore autour de communautés de colons qui survivent en livrant des offrandes au chef Black Tooth.
Ces offrandes sont des nouveau-nés et quand Della est sur le point d’accoucher, elle n’a d’autre solution que de s’enfuir dans les montagnes et de se cacher des siens tout autant que des indiens.
C’est dans un décor glacial, sauvage, brutal, presque primaire, que nous entraîne l’auteur où les dangers et les pièges sont nombreux, où les destins tragiques se croisent ou bien se poursuivent.
C’est toute une partie de l’histoire de ce pays où des gens venus d’ailleurs méprisent les tribus indiennes, sont prêts à beaucoup de bassesses pour quelques pièces mais aussi pour se nourrir. Des terres ancestrales que les tribus défendent dans le sang et pour qui l’argent n’a aucune valeur. Ce sont des endroits que les colons n’ont pas encore apprivoisés.
Ce sont des histoires d’amour, de fraternité, de vanité, de croyance, de trahisons.
C’est aussi l’histoire d’une nation qui n’a plus rien à perdre et de colons qui savent qu’ils ont déjà gagné.
Et c’est encore une fois une écriture magistrale, parmi les plus travaillées et abouties assortie d’une superbe traduction. Les scènes de luttes entre les hommes mais aussi avec les animaux et la nature sont impressionnantes.
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