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Critiques de Alex Taylor (II) (133)
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Le Verger de Marbre

Je tiens à remercier les éditions Gallmeister ainsi que Léa Touch Book pour m’avoir permis de lire une nouveauté dans leur fabuleuse collection NEONOIR. Je raffole de ces romans bien sombres et suffocants. « Le verger de marbre » en fait bien évidemment partie et j’ai adoré cette lecture.



Après un été qui ressemblait à une grosse panne de lecture, je suis ravie d’avoir remis la main à la pâte avec un roman de ce genre. L’histoire d’un jeune garçon, Beam, pris dans les affres de la fuite après avoir tué le fils d’un homme qui terrifie la ville depuis bien longtemps. Une affaire qui s’étendra à un bon nombre de personnages, tous aussi crasseux et sinistres les uns que les autres. Un roman où personne n’est innocent, où le lecteur ne pourra se fier à aucun protagoniste… Une angoisse poisseuse qui nous colle à la peau de la première page à la dernière. Chaque fait et geste de Beam aura pour effet de nous introduire insidieusement dans les sombres secrets des personnages, ce qui m’a donné la sensation d’avoir les yeux affolés gros comme des billes, tout au long de ma lecture.



D’un autre côté, l’auteur a la plume assez poétique en ce qui concerne les descriptions des paysages, malgré la noirceur qu’il leurs confère. Une écriture au rythme très rapide, sans temps mort, qui nous permet de vivre la fuite de Beam avec une certaine agitation !



Pour conclure, encore une bien belle trouvaille chez Gallmeister, et comme d’habitude, j’ai été comblée ! Je vous souhaite d’aussi belles découvertes livresques !
Lien : http://avoslivres.canalblog...
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Le Verger de Marbre

Paru dans une nouvelle collection Gallmeister, Le verger de marbre est bien loin d’une Amérique universelle que l’on croit connaître sur le bout des doigts. Hors du temps, et presque hors lieu, ce premier roman nous montre des personnages de tous les jours, dans une vie de tous les jours d’un coin reculé, en dehors, presque de toute civilisation.

Scène banale d’une Amérique des sans- grade, et laissés pour compte qui ne connaissent que la violence, l’alcool : Beam Sheetmire tue son agresseur sur un petit ferry que son père lui laisse piloter de temps à autre. Et comme les choses ne sont jamis simples, le mort n’est pas n’importe qui ; il est le fils du caïd local, et même un peu plus, mais ça c’est une autre affaire….La fuite est la seule issue…

Le verger de marbre est une sorte de western moderne et rural qui laisse éclater aux yeux du lecteur toutes les misères et désillusions d’une société à l’écart de tout ou presque. Beam se voit propulsé vers une vie d’adulte à laquelle il n’est pas préparé, dont il ne maîtrise ni les tenants ni les aboutissants, car issus de parents aussi démunis que lui si ce n’est plus.



L’écriture est implacable, sans fioritures ni faux semblant. Cela claque, mais sans précipitation. Tout est dans la maîtrise, jusque qu’à la fin qui ménage le lecteur, libre d’imaginer…. Alex Taylor écrit avec brio, et efficacité, sans sombrer dans la facilité ni les lieux communs. C’est fort, puissant et " tendre" à la fois.



Du roman noir comme je les aime !



Merci aux éditions Gallmeister qui m’ont permis de lire en avant-première cet ouvrage, et la bonne fée Léa qui se reconnaitra .


Lien : http://leblogdemimipinson.bl..
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Le sang ne suffit pas

Le sang ne suffit pas d'Alex Taylor @editions_gallmeister traduit par Anatole Pons-Reumaux



Quelle puissance dans ce roman et quelle dureté. Dureté de la Nature, des animaux et des hommes. Alex Taylor nous plonge dans la fin d'un monde et les protagonistes gesticulent pour en sortir vivants. Certains sans aucune humanité, d'autres avec générosité. Peu y réussiront. Une très belle et noire lecture qui pourrait plaire à Tarantino.
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Le sang ne suffit pas

J’ai découvert Alex Taylor avec son premier roman publié chez Gallmeister : le verger de marbre. J’avais beaucoup aimé ce polar au style outrenoir et poétique et je ne suis pas déçue par cette deuxième lecture.

Le sang ne suffit pas est un western noir se déroulant au 18 es.

Non loin des crazy Mountains, les montagnes enneigées de l'Ouest de la Virginie sont sans pitié. Reathel en a bien conscience. Aussi lorsqu’il aperçoit un cabanon dont un homme lui refuse l’accès. La questionne ne se pose pas : on règle ça par les armes.

À l’intérieur, à sa grande surprise se trouve une sang mêlée, Della, très,très enceinte.

La faim, une nature plus qu’hostile, une ourse qui rode et prête à détruire le cabanon et un accouchement imminant : le décor est planté. Rajoutez à cela que l’enfant à naitre est promis à un chef indien, pour que le village blanc à quelques kilométres de là, puisse vivre « en paix », que Della ,bien évidement n’a pas envie de respecter ce pacte. Que deux frères sont à sa poursuite pour récupérer l’enfant et que l’on se demande bien qui est le père de qui. Et vous aurez la toile tendue de ce réseau de pactes et trahisons qui font que le sang ne suffit pas !

Dans ces terres arides de bonheur et rudes, la nature a un rôle essentiel dans l'histoire. Abondamment décrite, elle est à la fois un refuge et un obstacle, une frontière, empêchant, décourageant tout être à quitter ces lieux.

C'est noir, sauvage, sans espoir, les personnages semblant englués dans un destin qui les dépassent.

Un western qui donne un beau rôle à une native, qui remet en question la colonisation, le pouvoir religieux. Et la domination masculine. Un roman noir, une écriture brutale !

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Le sang ne suffit pas

Après un premier chapitre fait pour vous mettre tout de suite dans l’ambiance, on plonge comme en apnée dans ce western noir et sauvage. Nous sommes en 1748, en Virginie dans les montagnes où les blancs envahissent, le mot est faible, le territoire des Shawnees qui se battent farouchement pour conserver leur terre. Ça, c’est pour la grande histoire, celle de l’Amérique. Pour ce qui est de la petite histoire nous allons suivre le parcours de Reathel qui accompagné de son chien va jouer un rôle important dans la survie de Della. L’enfant à naître de Della a été promis au grand chef shawnee Balck Tooth en échange de la paix sur le village des collons. Della s’est enfuit pour pouvoir garder son enfant alors que les frères Autry, Elijah et Bertram, missionnés par le Docteur Crabtree se lancent à sa poursuite. Ils croiseront le chemin du français Simon Cheese pour le meilleur et pour le pire enfin surtout le pire. Un style rude qui fait échos aux difficultés climatiques, le froid est pourvoyeur de mort assurée alors que partout la violence règne, dans le sang et les tripes si ce n’est pas le froid qui te prends, ce sera l’ourse ou les loups, tout n’est qu’hostilité et mort. Rien ne sous sera épargné, dépecer, scalper, accoucher, tout se fera dans les vapeurs chaudes du sang versé. L’auteur parvient à nous faire haïr cette nature grandiose tant on se rend contre qu’elle est profondément hostile à l’homme. Il y a une sorte de désaveux du comportement humain lorsqu’il est soumis à la faim, à l’ambition, c’est puissant et l’effet sur le lecteur est impactant. En à peine 300 pages, l’auteur nous livre un Natural Writing féroce, où la peur de mourir devient le moteur dévoyé de la survie. Bonne lecture.




Lien : http://latelierdelitote.cana..
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Le sang ne suffit pas

L’histoire se déroule dans les Crazy Jack Mountains à l’Ouest de la Virginie en 1748.



La population qui y vit est menacée de mort par les indiens Shawnee qui les empêchent d’accéder à de la nourriture pour bien vivre. Les indiens demandent en échange de leur laisser la vie sauve, un nouveau-né chaque année.



Le roman débute quand une femme est sur le point d’accoucher et de devoir abandonner son bébé aux Shawnee.



Malheureusement, je n’ai pas du tout aimé ce livre. Pourtant la 4ème de couverture m’avait plu, mais j’ai trouvé que les personnages n’étaient pas du tout attachants. Ils étaient froids et distants, voir repoussant pour certains.



Ce roman est comme une partie de cache-cache ; Je te fuis, puis tu me rattrape et j’arrive de nouveau à te fuir. La mère et l’enfant sont recherchés par deux frères. Reathel, l’un des personnages principaux, est lui poursuivit par un français totalement fou, car il lui a volé des objets. Puis Reathel recherche la femme et l’enfant qui ont été enlevés par l’un des frères. C’est un grand jeu de cache-cache dans les Crazy Jack Mountains.



De plus, je ne m’y attendais pas suite à la lecture du résumé, mais il y a des scènes « dégoutantes ». Un placenta cuit et mangé, un ragoût au goût de sang, une femme atrocement mutilée et une dissection barbare d’un oiseau.



Non vraiment, ce roman n’est pas pour moi.
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Le sang ne suffit pas

Disons le tout de suite, ce livre fait partie à mon sens des meilleurs romans du moment dans le style western !



Il y a ici un vrai talent de l'auteur pour plonger les lecteurs dans l'ambiance de ce roman. En général, il faut toujours un peu de temps pour rentrer dans l'histoire, s'attacher aux personnages, s'imprégner de l'environnement. Ici, on est dedans dès les premières pages, notamment en raison du style d'écriture de l'auteur agréable à lire et particulièrement efficace. Et puis franchement, quelle entrée en matière ! le démarrage est pied au plancher, brutal, rapide mais vraiment excellent. Il y a une réelle intensité dans les premières pages de ce roman (et puis dans les suivantes aussi d'ailleurs !)



L'ambiance donc, un gros point fort de ce livre. Mais quelle ambiance ? Pas joyeuse, il faut bien le dire. On est ici dans un style western, froid et violent avec toute une galerie de personnages peu recommandables. le personnage principal pas bien gâté par la vie et qui se décide à voyager flanqué de son dogue, une jeune femme métisse dont l'enfant à naître est promis aux Shawnee, une tribu indienne qui promet la tranquillité au village voisin en échange de plusieurs nouveaux nés... On retrouve également un français, trafiquant qui vit à l'écart, ou encore deux frangins pisteurs...Bref, une vaste galerie de personnages ayant chacun leurs caractéristiques propres. La nature également dans son côté rugueux, difficile, froid, prend une importance toute particulière dans ce récit.



La construction est plutôt classique et l'auteur va nous faire passer d'un personnage à un autre avec un rythme assez élevé. On ne s'ennuie à aucun moment au cours de ce récit et franchement j'ai pris un vrai plaisir à suivre tout ce petit monde dans cette ambiance vraiment très soignée. On pourrait aisément tirer un film de ce roman, en tout cas je l'imagine sans mal. le trait est peut-être un peu trop forcé par moment mais franchement cela ne m'a pas dérangé et je ne suis sorti à aucun moment du récit.



Pour tous les amateurs du style western ou des romans noirs qui ne sont pas rebutés par la violence, il faut foncer sur ce roman. Son ambiance, ses personnages, son histoire vont vous embarquer à un rythme effréné. Un modèle du genre !
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Le sang ne suffit pas

En Virginie, au milieu du 18ème siècle, la vie n'était facile pour personne, elle était même teintée de sacrifice ou d'oubli de soi. Qu'allaient-ils faire dans cette galère ? Chaque être croisé dans ce livre porte en lui une croix, des chaînes ou un remords trop lourd à porter, leur destin commun est d'être venu ici pour mourir, si possible au prix de grandes souffrances, d'une répétition avant le grand saut. Rien ne nous ait épargné.

Dans "Le verger de marbre", l'auteur nous avait présenté des personnages assez immondes, la noirceur incarnée.

Ici, à chaque montée de sympathie envers un protagoniste, il nous assène un acte malfaisant. Aucune chance d'accompagner qui que ce soit sur une route quelconque, les pistes se multiplient, en parallèle, culs-de-sac jusqu'à l'apothéose grand-guignolesque, sanglante fiesta de sang, de terre et de neige mêlés.

L'échappatoire final, porteur d'espoir est teintée d'amertume définitive au service d'un rebond moral un peu tardif, la veuve et l'orphelin seront épargnés.

Tout ça pour ça, serais-je tenté de dire.
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Le Verger de Marbre

Succès incontestable. Plébiscite. Le verger de marbre est un vrai succès d’édition. Avec un bandeau qui déclare « un incroyable tour de force », une citation de Donald Ray Pollock (qui est cet homme?) Gallmeister semble avoir bien fait de miser sur Alex Taylor. Roman noir, incontestable, mais un style flamboyant qui m’a séduit.



Pour je ne sais quelle raisons, le bandeau me laisse penser à un roman avec une chute à effet waouw, un « tour de force » narratif. J’ai eu cette idée en tête toute la lecture. Et heureusement que ce roman noir est d’une beauté violente et brutale, rude comme peut l’être la campagne et ses « bouseux ». J’aime le lyrisme percutant, décharné. J’aime les histoires sordides où le sublime n’est jamais très loin.



C’est presque à regret que le personnage principal soit largement effacé par des secondaires plus forts. Mais l’histoire d’Alex Taylor en est d’autant plus riche. Ce qui m’est rapidement venu à l’esprit, c’est que Le verger de marbre est une tragédie grecque mais je ne connais pas assez mes classiques (pas du tout même) pour vous livrer les similitudes mais on est sur les ressorts équivalents.

La suite sur le blog…
Lien : http://livrepoche.fr/le-verg..
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Le Verger de Marbre

Dans le bled paumé du Kentucky imaginé par Alex Taylor, les habitants règlent entre eux leurs différends et le shérif n'est qu'une figure pittoresque évoluant en dehors de leur réalité. Tenu à l'écart, marginalisé en quelque sorte, c'est plutôt la petite mafia du coin, incarnée par Loat Duncan et ses dobermans, qui mène la danse macabre. À mi-chemin entre le roman policier et le roman noir, Le verger de marbre, par ses dialogues percutants et ses personnages atypiques, procure une lecture divertissante. Son côté sombre n'empêche pas un certain humour dans l'écriture et j'ai franchement ri à certains passages. Ce n'est pas Donald Ray Pollock ni Charles Williams mais ça se déguste tout aussi bien.
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Le sang ne suffit pas

Voilà un avis qui va être très rapide ! Acheté sur les conseils d'une libraire à Autun (que je ne remercie pas !), parce que j'avais déjà 2 gallmeister dans les mains, c'est sans idée précise que j'ai commencé ce roman dont le 4ème de couv me paraissait prometteur (il y a des Indiens, dans ce cas, je ne résiste pas). Mais bon sang que cette lecture fut laborieuse ! Je l'ai lu à petites doses pour éviter l'écoeurement, je l'avoue. J'ai rarement lu un récit où la cruauté et le sanguinolent sont si peu justifiés. Je n'ai pas été rebutée par la nature âpre et sauvage mais bien par chacun des protagonistes. Sales, moches, puants, dénués de sentiments (les bêtes en ont plus qu'eux), presque caricaturaux, il m'a semblé assister à un concours de bassesse et cruauté. le sang gicle, les âmes sont grises ou noires, l'appât du gain étant le seul point commun de tous ces vils caractères et je n'ai pas compris la finalité de tout ceci. La seule conclusion que j'en ai tiré, c'est que seuls l'enfant, le chien et la mule étaient dignes de compassion. Bref, je regrette profondément cet achat et cette lecture, je ne risque pas de suivre cet auteur en tout cas.
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Le Verger de Marbre

Un meurtre non voulu, une fuite, des mystères et des secrets qui ressurgissent du passé, tels sont les ingrédients de ce roman qu’il m’a été difficile de lâcher une fois plongée dedans.

Alex Taylor nous entraîne au fin fond du Kentucky. Nous faisons la connaissance du jeune Beam Sheetmire, un brave garçon qui travaille la nuit sur le ferry familial. Il transporte d’une rive à l’autre les gens. Mais un soir un drôle de type débarque et plus rien ne sera comme avant …Il va devoir fuir.
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Le sang ne suffit pas

Je l'attendais avec impatience ce deuxième roman traduit en français (après "Le verger de marbre"), et c'est une bénédiction après deux livres – dont un bien français – écrits avec une grande platitude. Ici ce sont des envolées lyriques autant que désespérées, on se vautre dans les tripes et le sang, on mange des oiseaux crus et le placenta des bébés pour survivre à un hiver qui n'en finit pas. On calera l'intrigue de ce western noir (qui rappelle ceux de Blake) au début du XIXe siècle, sans précision, autour d'un avant-poste abandonné par la civilisation et encerclé par des indiens tout-puissants, qui exigent qu'on leur livre un enfant chaque année (le mythe du Minotaure ? ) pour laisser vivre ces pauvres blancs, la plupart de sombres idiots. La plupart ne font pas grand cas de leur propre vie, par fatalisme ou par manque d'imagination, et se soucient encore moins de celle des autres. Un bébé de quelques jours né au cœur de l'hiver sauvera-t-il les rares hommes/femmes de bien du naufrage ? Il faudra encore échapper à cette vieille ourse, attirée par l'odeur du sang et tueuse d'hommes, qui représente autant la nature implacable que l'inexorable mort. Et c'est merveilleusement bien écrit.
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Le sang ne suffit pas

Et c'est ENCORE une excellent lecture publiée aux @editions_gallmeister !

J'avais lu pas mal d'avis tranchés, notamment sur des scènes assez degueu de dégustation de placenta, par exemple. Rassurez vous, mis dans le contexte, "ça passe". (Et puis hey, parrait que ça se fait maintenant 🤷).

Reathel va donc rapidement se rendre compte que Della est poursuivie, et tout le livre va être une véritable course poursuite.

Ses assaillants la retrouvent, puis elle réussi à leur échapper, puis ils la retrouvent etc... Avec à chaque fois, des alliés qui deviennent ennemies, des ennemies sur qui elle peut compter, bref, une succession de retournements de situations qui m'ont tenue en haleine tout le long du livre.

En plus de ça, l'écriture est très très immersive. J'ai eu faim, j'ai eu froid, j'ai eu peur avec les personnages. J'ai senti les odeurs de corps sales, de corps malades.

Les hommes ici, sont presque caricaturaux. Les gentils sont foncièrement gentils, et les méchants sont les pires raclures.

Et au milieu de tous, Della. Belle, femme, mère, abusée, forte, puissante. Elle sera prête à tout pour garder avec elle son enfants sans nom.

Le sang ne suffit pas, c'est certain. Mais le sang est omniprésent dans ce livre. "physiquement", mais aussi par le nombre de fois où le mot est écrit. Une prouesse.
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Le Verger de Marbre

Un polar assez atypique avec des personnages forts et qui nous marquent. L intrigue prend son temps pour nous capter dans sa toile et nous livrer un final surprenant. Aucun des personnages ne nous laissent insensible , et le routier avec la présence surnaturel nous intrigue. J ai adoré aussi le cadre de la ville et de la nature sauvage du Kentucky utilisé par l auteur. Le fait que la ville et les habitants paraissent hors du temps confèrent une ambiance encore plus lourde. Et enfin le style, l auteur nous lance des phrases percutantes qui marquent le lecteur. Bref une sacre belle découverte.
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Le sang ne suffit pas

Voilà une nature qui a nul besoin que les hommes la protègent ! Au contraire, ici le rapport est inversé, la nature pousse trappeurs et pionniers jusqu'aux limites de l'humanité. Elle est leur dernière demeure, elle les traque, leur tend des pièges mortels, inlassablement l'ourse et les loups d'un côté, la forêt et les montagnes de l'autre enferment les imprudents dans une chasse au dénouement fatal.

Les hommes, cette espèce en voie de disparation dans l'ouest de la Virginie meurtrière de1748, ne sont que cruauté, avidité, concupiscence, violence envers leurs congénères. Hommes et femmes sont condamnés à survivre. L'auteur n'exclut aucun artifice pour illustrer son propos, il outrepasse les derniers remparts. Ici le cannibalisme est à l'alimentation ce que la cuisine moderne est à la gastronomie, parcimonieuse mais intense. On appréciera la découpe sophistiquée d'une certaine victime.

Les personnages luttent continuellement au sein d'un milieu qui leur est totalement hostile et qui les éradique, sans doute par mesure de précaution et de bon sens.

Della, la femme au sang mêlé, est source de désirs et de convoitise, elle n'a qu'une seule préoccupation permettre à son bébé de vivre quelques jours de plus. Elle est pragmatique, sans illusion, fataliste. Reathel, le héros, si c'en est un, accompagné d'un dogue tueur, est celui qui garde encore quelques traces de compassion mais il a été durement touché et n'épargne pas la crapule. Les frangins écossais Elijah et Bertram, drogué au laudanum depuis l'enfance pour l'un, assassin patenté pour l'autre sont le fil conducteur d'une traque sans coeur. S'y ajoute un ramassis de personnages crasseux, l'aumônier, le docteur, le Français, répugnants personnages mus par des instincts vénaux auxquels s'oppose la tribu shawnee comptant les derniers représentants du peuple indien, lointains colonisateurs de cette terre qu'ils avaient su respecter, à laquelle ils s'étaient soumis avec gratitude.



Ce roman est un cauchemar se déroulant dans la splendeur de montagnes escarpées et de forêts gelées. Un chef d'oeuvre étourdissant à la manière d'un tableau de Jérôme Bosch, une pure beauté qui donne la nausée.

L'écriture y est puissante, évoquant des visions saisissantes . Coup de chapeau également au traducteur Anatole Pons-Reumaux pour le choix de ses mots, beaux et saignants, qui ont su préserver la beauté du texte et son intensité.

Un texte fort qui mériterait sans doute un prix pour la splendeur de son verbe.
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Le sang ne suffit pas

J’ai eu un coup de cœur pour ce roman immersif qui m’a plongée dans un monde quasi animal où les odeurs sont reines…

Alex Taylor ne laisse pas au lecteur la possibilité de détourner le regard. Son écriture, remarquablement imagée et précise, rend présents les parfums d’humus, les odeurs fauves et âcres des animaux mais surtout la puanteur des hommes, de leur crasse, de leurs maladies et de leurs entrailles.

L’auteur ne nous épargne aucun détail qu’il soit émouvant de beauté ou de sincérité, ou répugnant de barbarie ou de douleur. Dans ce « nouveau » monde où tout est prétexte à lutte, on s’entretue pour une parcelle de terre, pour survivre à l’hiver, pour s’enrichir, pour une femme, ou tout simplement pour ne pas mourir de faim.



Le sang ne suffit pas est un roman à la fois féroce mais saisissant de beauté et de vérité. C’est un coup de cœur !
Lien : https://lespagesdesam.wordpr..
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Le sang ne suffit pas

Alex Taylor vit à Rosine, Kentucky. Après divers métiers improbables, fabriqué du tabac et des briquets, démantelé des voitures d’occasion, tondu des pelouses de banlieue et aussi été colporteur de sorgho pour différentes chaînes alimentaires, il s’est lancé dans l’écriture. Diplômé de l’université de Mississippi il enseigne aujourd’hui à l’université de Western Kentucky.

J’avais adoré le premier roman d’Alex Taylor, Le Verger de marbre (2016), aussi attendais-je avec une vive impatience son second livre qui vient de paraître.

Hiver 1748 dans les montagnes enneigées entre Virginie et Kentucky. Reathel, seul avec son chien, erre affamé dans ces lieux abandonnés quand il tombe sur une cabane délabrée où il espère trouver de l’aide. Refoulé par l’occupant il le tue et découvre à l’intérieur, une jeune métisse indienne, Della, enceinte. Son enfant à venir vaut de l’or, il a été promis à Black Tooth, un chef Indien, en échange de vivres pour les occupants assiégés de fort Bannock. En frappant à cette porte Reathel espérait trouver un refuge, en fait il est au seuil de l’Enfer : une ourse en quête de nourriture attaque la cabane et deux frères, Bertram et Elijah, payés par la colonie, sont à la poursuite de la mère et son enfant en fuite…

Le sang ne suffit pas annonce le titre, pourtant le roman n’en manque pas ! Blessures bénignes, égorgement ou pire encore, au propre (sic !) comme au figuré, les liens du sang familiaux par exemple, ça coule et ça dégouline dans ce bouquin sombre où le rouge et le noir font chambre commune.

Entrer dans les détails de l’histoire serait une erreur de ma part, d’abord parce que les rebondissements sont trop nombreux et qu’ici résumés, ils vous feraient fuir à tort, pensant n’y voir qu’un roman violent et poisseux. Tous les ingrédients que vous commencez à imaginer y sont : la rudesse du climat, la faim qui taraude hommes et bêtes, les attaques de l’ourse et de loups, les Indiens qui rôdent et frapperont, sans oublier les personnages qui viendront se greffer au récit, Simon Cheese qui « se considérait lui-même comme un patriote fluctuant » espérant tirer bénéfice d’un conflit entre colons et Indiens, Eloysie, sa pauvre femme victime d’un calvaire ahurissant à vous en faire jaillir les yeux de leur orbite et que je vous laisse découvrir, Integer Crabtree le médecin du fort, Otha l’aumônier qui recèle un secret dévoilé in fine etc. Le roman se dévore car chaque page livre un développement nouveau, un coup du sort imprévu.

Aucun acteur de ce roman n’est pur ou innocent, tous portent en eux un drame ou un passé lourd, tous sont prêts à tuer et le font, que le motif soit compréhensible (sauver sa propre peau) ou indéfendable. A leur décharge, l’époque, des lieux et des conditions de vie plus que rudes…

Le thème du livre aborde un sujet moral éternel, peut-on accepter de sacrifier sciemment un être humain (le bébé de Della) si ce sacrifice permet d’éviter la mort de nombreux autres (les colons retranchés dans le fort) ?

Et maintenant, après deux livres, on peut décrire le style le l’écrivain : Un rythme pas particulièrement rapide mais qui sait happer l’intérêt du lecteur, des scènes ou des situations d’anthologie, une violence certaine et des excès/exagérations évidents qui devraient rebuter mais tout cela est effacé par la très belle écriture d’Alex Taylor, faite d’un lyrisme onctueux, de formules qui claquent (« … l’orifice pestilentiel de sa bouche, dont émanait une telle puanteur qu’on eût cru que l’homme venait de prodiguer une heure de fellation à un étron ») et d’un vocabulaire extrêmement riche et pointu.

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Le Verger de Marbre

Le verger de marbre résume à lui seul l’ambiance et le style outrenoir et poétique d’Alex Taylor. Un titre qui mélange les arbres fruitiers que l’on trouve dans les vergers, producteurs de vie à travers les fruits, mais aussi de ces troncs qui s’enracinent et s’élèvent permettant une communication entre la terre et le ciel. Et le marbre, froid , mis en forme par l’homme pour faire des sculptures, des caveaux, des stèles. Vie /Mort, Dieu/Diable.Destinée.

Vous l’aurez compris le Verger de marbre est un cimetière et des morts il y en aura à la pelle dans ce néo noir.



Nous sommes dans le Sud des États-Unis, dans une région rurale où les déshérités, les mis de côtés, les « pas grand choses » tentent une vie désolée, aride de bonheur et rude.



Beam Sheetmire,19 ans, souffrant de narcolepsie, se sent étranger dans sa famille. Solitaire, il travaille sur le ferry de son père en faisant la traversée de la Gasping River. Soir après soir, le bateau s’écoule au rythme des traversées, accompagné des questions, et des fantômes de Beam. À 5 dollars le trajet, l’épargne est dure. Mais Beam ne va pas avoir le temps d’écouter les réponses à sa quête identitaire.

Un soir, son univers bascule brusquement, un passager étranger mal embouché et agressif, s’empare de sa caisse. Transformant le ferry en Parque, Beam le tue involontairement.

Dès lors, il n’y a plus qu’une solution pour lui : s’arracher de son Kentucky natal et à sa famille disfonctionnelle. Mais même chez les déshérités, les « pas grand choses » de la société, il y a un chef. Ici, c’est Loat Duncan. Tel un marionnettiste habile, il manipule son monde et part à la traque de Beam.

Dans cette chasse à l’homme, personne ne sortira intacte et le Mal est tapi, prêt à surgir là où on ne l’attend pas.

Comme tout bon Gallmeister qui se respecte, la nature a un rôle essentiel dans l’histoire. Abondamment décrite, elle est à la fois un refuge et un obstacle, une frontière, empêchant, décourageant tout être à quitter ce lieu.

C’est noir, sauvage, sans espoir, les personnages semblant englués dans un destin qui les dépassent.

Un très bon Néonoir, hâte de découvrir d’autres romans d’Alex Taylor.


Lien : https://lesvoyagesinterieurs..
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Le Verger de Marbre

A dix-sept ans, Beam remplace parfois son père, Clem, conducteur du ferry qui fait la traversée d’une rivière du Kentucky. Mais un jour, un homme étrange y monte alors qu’il est aux commandes, le provoque, et le geste que Beam fait pour se défendre engendre la mort de cet inconnu. Inconnu qui n’est autre que le fils du caïd local sans pitié : Loat Duncan. Pour protéger son fils, Clem l’incite à prendre la fuite. Très vite c’est une chasse à l’homme qui s’enclenche.

Le titre, Le Verger de marbre, est expliqué en page 112 lorsque Beam se retrouve à l’abri dans un cimetière qui n’est autre qu’un grand verger de pierres tombales. Là tout de suite, vous êtes dans l’ambiance de la Collection Néonoir des Editions Gallmeister : un thriller sombre, lugubre et sauvage où la violence fait loi.

Lorsqu’un drame se produit, il y a deux possibilités : faire appel à la police, ou fuir. Lorsque Clem reconnaît l’homme que son fils a tué, il n’hésite pas une seconde, il lui demande de fuir car il sait que sa légitime défense ne fera pas le poids face au puissant Loat Duncan qui d’ailleurs cache un lourd secret. Elvis, le shérif, arrive chaque fois trop tard. S’enchainent alors une série de meurtres et de règlements de comptes, un peu à la façon d’un western dans lequel le personnage principal n’est autre qu’un jeune garçon de dix-sept ans, narcoleptique en plus. Au fin fond de l’Amérique, les personnages d’Alex Taylor ont tous une part d’ombre : Loat et ses acolytes aux nombreuses activités non réglementaires, Clem et ses secrets, Derna et son lourd passé et bien d’autres encore… Le chemin qu’emprunte Beam est plus que semé d’embuches, il le mène directement en enfer.

Un thriller détonnant dans lequel fusillade, vol, bagarre, viol et grabuge s’enchainent. La plume d’Alex Taylor donne vie à la noirceur humaine. Remarquable et explosif.
Lien : http://carobookine.com/le-ve..
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