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Critiques de Alexandre Feraga (71)
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Abi et les enfants perdus

"Les graines font de grands voyages avant de donner des arbres. Nous aussi nous venons de faire un grand voyage pour le bien de notre famille."



Ce roman raconte l'histoire d'Abigaïl, Abi, qui emménage dans une vieille ferme à retaper de la petite ville de Mandore, avec ses parents, son frère aîné et son fidèle compagnon, le vieux chien Paddy. Ce déménagement est un nouveau départ pour la mère d'Abi, qui se remet du traumatisme de la perte de son père, papi Paulo, dont elle était très proche. Depuis deux ans, elle est souvent "absente", le regard dans le vide, et sa famille espère que ce changement de décor l'aidera à guérir.



Et quel cadre : une véritable bouffée d'air frais ! La maison est entourée de forêts, pour le plus grand bonheur du père d'Abi, "coiffeur d'arbres", passionné par le bruit des oiseaux et qui confectionne des appeaux à ses heures perdues. J'ai été transportée par les mots d'Alexandre Feraga dans les hamacs perchés dans l'arbre de la maison, les hamacabanes.



Abi va rencontrer des personnages insolites comme son voisin Eugène Sassafras, qui se déplace en calèche, son amie Carmen, qui parle toute seule, et surtout deux mystérieux garçons au beau milieu d'une décharge au coeur d'une clairière. Alors qu'elle s'efforce de s'intégrer à l'école et subit les moqueries des autres, d'étranges phénomènes se produisent...



Un roman plein d'espoir, teinté de fantastique, sur l'acceptation de la perte et de la différence.

Un roman pour les jeunes lecteurs, mais pas seulement .. à savourer par tous !



"J'aime les gens qui doutent, les gens qui trop écoutent leur coeur se balancer"

("N'aies pas peur de te tromper. Car un jour, tu auras peur de n'avoir rien fait.")
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Abi et les enfants perdus

Abigaëlle, dite Abi, emménage avec ses parents, son grand frère David et leur vieux chien Paddy, à la campagne dans une ferme abandonnée à Mandore dans le sud de la France. Son père est élagueur et passe sa vie dans les arbres, sa mère, Clarisse, était architecte mais elle a cessé de travailler après une profonde dépression liée à la mort de son grand-père. Clarisse a en effet été élevée par son seul père, Paulo avec qui elle a entretenu un lien fusionnel. Abi va dans un nouveau collège où elle rencontre une nouvelle amie, Carmen, une jeune fille fantasque, qui parle beaucoup toute seule, est moquée pour son originalité et même harcelée. Abi, lors d’une balade vers le lac Décize, rencontre dans la forêt deux garçons, Durit et Babines qui ont aménagé une clairière secrète avec des éléments de décharge ; cependant, à son retour à la maison, elle apprend par son voisin, Eugène Sassafras, que les deux garçons sont morts il y a soixante ans.



Après des études de comptabilité, Alexandre Feraga, a été, pendant dix ans, éducateur auprès d’enfants et d’adultes en situation de handicap mental. Alexandre Feraga a commencé par écrire de la poésie; dans les années 2000 il a ainsi publié deux recueils de poèmes. En 2012, il participe à un concours de nouvelles (organisé par Le Texte Vivant), il fait partie des cinq lauréats et voit son recueil édité. Les rues attenantes est un recueil disponible sur le site du Texte Vivant. La même année, il participe à un second concours et termine troisième. En 2014, Alexandre Feraga est publié chez Flammarion avec Je n'ai pas toujours été un vieux con qui obtient un beau succès puis il publie successivement La femme comète chez Fayard en 2015, Le dernier cerveau disponible chez J'ai Lu en 2020, Après la mer chez Flammarion en 2019, Charlie s'en mêle chez Flammarion en 2020 et enfin Le frère impossible chez Flammarion en 2023, une histoire autobiographique bouleversante dans laquelle Alexandre Feraga son enfance et celle sa fratrie.

En effet, dans les années 1970, son père a tout d’abord eu quatre enfants avec sa femme Khadija en Algérie ; ce père a ensuite fui l’Algérie afin d’échapper au service militaire avec ses quatre enfants mais il y a laissé sa femme répudiée. En France, il trouve une nouvelle femme, jeune et soumise avec qui il va avoir deux fils dont l’auteur. Cette nouvelle femme est silencieuse, le père devient alcoolique et violent et Samir, le grand frère, maltraite l’auteur qui trouve refuge dans les arbres et dans une armoire dans laquelle il fuit dans son imaginaire torturé. “Le placard n’était pas seulement peuplé de récits indolores et de fidèles compagnons littéraires. Il m’arrivait d’y déposer des secrets inavouables, des idées noires et des prières mortifères par lesquels je cherchais une issue à ma courte vie."



Alexandre Feraga publie son premier roman pour la jeunesse, une courte chronique familiale vue à travers les yeux d’une adolescente qui se découvre un pouvoir fantastique, elle est en lien avec les morts et peut prédire l’avenir. Cette histoire paranormale oscille entre le pouvoir magique dont l’héroïne aurait hérité de son arrière-grand-mère et la souffrance psychique. Alexandre Feraga nous emmène de manière erratique de la ferme abandonnée familiale à la forêt, au collège et dans une décharge au cœur de la nature avec des éléments horrifiques. Le mélange entre les scènes fantastiques, les rêves de l’héroïne et une réalité souvent désarçonnante rend ce roman étrange, il est davantage le portrait sensible d’une jeune fille différente. Il aura besoin de médiation pour trouver son public.

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Après la mer

"Après la mer" est l'histoire touchante d'Alexandre, un petit garçon de dix ans, qui n'est autre que l'auteur lui-même. Dès les premières pages , le lecteur se laisse emporter par sa sensibilité et sa fragilité. Parti seul avec Mohammed, son père, dans une voiture hyper chargée, il n'a aucune idée de leur destination. Mais cela n'a pas d'importance car pour une fois, il a son père pour lui tout seul, ses demi-frères et sœurs sont, eux, restés à la maison. Il espère, ainsi, recevoir son attention, son affection, lui qui est toujours si distant et qui ne s'exprime que par proverbes et expressions.

Durant ce périple, le père le prénomme Habbib alors que personne ne l'a jamais appelé ainsi en France. Mais il ne pose pas de question. Il obéit, également, quand celui-ci lui apprend l'arabe, espérant éveiller son admiration. Habbib comprend très vite qu'ils vont en Algérie retrouver ses grands-parents. Dans ce pays qui lui est inconnu, il voit son père se transformer en fils aimé qui honore ses origines. Habbib veut, lui aussi, qu'on soit fier de lui même si pour cela il doit se goinfrer des nombreuses pâtisseries de sa grand-mère et subir la sévérité d'un grand-père pour qui seule l'honneur compte. Habbib vit, alors, comme un prince, il est au cœur de toutes les attentions. Ce statut de privilégié lui fait oublier pourquoi il est là, pour combien de temps et surtout pourquoi il est le seul membre de la famille que son père a emmené avec lui. Durant cette parenthèse de bonheur, il va essayer d'en savoir un peu plus sur le passé de son père. Mais par peur d'être déçu, il fera comme toujours, il se racontera des histoires. Il pense, aussi, à sa mère, restée en France, dont il ne comprend pas la soumission à son père, cet amour qu'elle a pour lui et qui a toujours eu l'effet d'un poison sur elle. En pensant à ses deux parents, il essaie d'être à la fois Alexandre et Habbib. Mais ses grands-parents ont un autre projet pour lui. En fait, le but principal du voyage est la transmission des traditions. Alexandre a toujours voulu être aimé pour celui qu'il est. En se taisant, son père l'a privé d'une partie de sa vie. Il devra, donc, apprendre à jongler avec ses deux identités, à dire d'où son sang coule. En lisant ce beau roman, on est plongé dans un autre monde, celui de l'Algérie.
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Après la mer

Après la mer, roman autobiographe et récit initiatique tout à la fois, raconte le difficile passage de l'enfance vers l'âge adulte d'Alexandre, fils d'une française et d'un algérien (Mohamed devenu Maurice pour s'intégrer), qui perd ses illusions et son innocence en embarquant vers l'Algérie où son père va le confier à ses grands-parents le temps d'un été.

Un été, à la fois tendre et infiniment cruel, pendant lequel Alexandre (devenu Habib pour plaire à la famille paternelle) expérimente un retour aux origines qui s'achèvera dans la douleur.

«J’avais traversé la mer pour effacer tous les péchés de mon père. Son occidentalisation à marche forcée, la dilution de son identité, le reniement de sa culture.»

Après la mer, au-delà des souvenirs autobiographiques, évoque aussi la question de la double-identité et de l'intégration : Alexandre le français et son double, Habib l'algérien, qui jonglent avec cette dualité, ce fragile équilibre.

J'ai beaucoup aimé la plume d'Alexandre Feraga, sobre mais tendre, et la façon dont les personnages de ce roman très personnel prennent corps et dévoilent leurs failles.

Un beau roman qui m'a beaucoup touchée par sa sensibilité.
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Après la mer

Après la mer est un roman autobiographique et, autant être franche, son sujet n'est pas parmi mes préférés. Dans ce cas, il part avec un bon handicap et l'auteur doit s'avérer vraiment très fort pour m'intéresser. S'il n'a pas réussi à me passionner, je suis tout de même allée au bout et ça, c'est grâce à l'écriture d'Alexandre Feraga, fluide, sobre, équilibrée, agréable à suivre. Si l'histoire ne m'a pas passionnée, c'est qu'elle est à la fois très personnelle et qu'elle appartient à un thème énormément traité en littérature. L'auteur revient sur ses failles, qui prennent source l'été de ses dix ans lorsque son père, sans crier gare, l'emmène en vacances en Algérie, dans sa famille. Lui seul alors que ses frères et sœurs, maillons disparates d'une famille recomposée restent avec sa mère en France. Un long voyage en voiture, puis en bateau, une proximité inédite avec ce père plutôt avare de tendresse, la découverte d'un autre monde et de son 2ème prénom, Habib. L'apprentissage se révèlera douloureux, et certainement à l'origine du besoin d'écriture de l'auteur.

Alexandre Feraga traite tout ceci avec une certaine délicatesse, sans masquer la cruauté des adultes qui tiennent à imposer leurs traditions, leur culture à un gamin sans même lui demander son avis. Faisant ainsi toucher du doigt la difficulté de se forger une identité, tiraillé entre deux cultures, maltraité parfois au nom des origines, de l'appartenance ou de la famille.

Tous ceux qui goûtent ce genre de témoignage trouveront ici un livre plutôt bien fait dans son genre et en tout cas, une jolie plume.
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Après la mer

Un récit très personnel au cours duquel l'auteur évoque son enfance et les relations difficiles avec son père et la branche algérienne de sa famille.



J'ai apprécié la grande sensibilité et la profondeur de la réflexion, notamment sur les relations père-fils.

Également la très grande qualité de l'écriture rend la lecture de l'ouvrage réellement savoureuse.

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Après la mer

Dans ce roman autobiographique, Alexandre Feraga raconte l'été de ses dix ans, lorsque son père l'emmène en vacances en Algérie alors que ses frères et soeurs, ainsi que sa mère restent en France.

Commence alors pour Alexandre, qui va devenir Habib, un long voyage à bord de la Peugeot 504 de son père. Le jeune enfant espère ainsi se rapprocher de son père, ce dernier ne manifestant ni tendresse, ni amour à son égard.

Mais cet été va s'avérer très douloureux pour Alexandre face à la puissance des traditions et de la culture Algériennes. Malgré l'accueil chaleureux que va lui réserver sa nouvelle famille composée de ses cousins, ses grands-parents, son oncle et sa tante, le jeune garçon va vivre là-bas, la fin de son enfance de façon assez violente.



L'auteur parle donc ici de la double identité à laquelle il doit faire face. Il évoque les thèmes forts comme l'intégration, voir l'acculturation, mais aussi la transmission (ou son absence...), la filiation.

Un roman assez violent sur la fin, tant au niveau physique que psychologique, quand les traditions sont imposées à un enfant qui ne demande qu'à être aimé...



Un roman dans lequel l'auteur m'a tout de suite embarqué, malgré le passage du voyage que j'ai trouvé un peu long...

L'écriture est fluide, bien équilibrée et très sobre!



Un roman qui m'a touché!
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Après la mer

Sortez les valises je vous emmène en voyage !



Cela pourrait être l'accroche pour ouvrir ce roman car ici le voyage est au centre du texte.



Alexandre qui deviendra Habib lors du passage de la frontière (ou presque) va changer et apprendre ce qu'est parfois la vie alors qu'il n'a que 10 ans.



Grâce à lui nous allons prendre ce bateau qui attend en bas de la France et nous allons parcourir non pas seulement un voyage touristique mais bien un voyage initiatique.



Avec Alexandre vous n'aurez pas faim. A peine arrivé en Algérie, sa grand-mère paternelle va s'employer à le remplumer et peu importe qu'il ait faim ou non. Il faut qu'il mange, c'est le signe que tout va bien.



Puis vient le temps des rencontres, des découvertes, celles avec ses cousins, ses grands-parents, et celles avec son père surtout.



Alexandre pense qu'avant tout il va découvrir celui qui est si silencieux en France, qu'il va pouvoir s'en rapprocher et établir une vraie relation filiale, qu'il va apprendre de l'univers de son père qui est finalement aussi inscrit dans son ADN.



Dans le récit on découvre aussi un bel hommage à la maman d'Alexandre. Il se pose des questions sur les choix de vie de ses parents et sur cette double culture qu'il porte en lui mais qui ne lui est pas expliquée. Il devra apprendre par lui-même et rester attentif à tout ce qui l'entoure.



Ce voyage ne lui fait pas spécialement peur même si la rudesse de certains gestes lui fait comprendre qu'il n'est pas en position de toute-puissance. C'est un peu ce qu'on peut croire quand il arrive en Algérie. En fait, par l'oeil d'Alexandre nous assistons aussi à la découverte des failles de sa famille.



C'est un roman de transmission, d'éclaircissements aussi sur ce que l'enfant attend de ses parents et qui parfois ne vient pas. Ce livre est rempli de promesses, celles qui se réalisent et celles qui ne sont pas tenues.



C'est un récit autobiographique tout en sensibilité de part l'écriture mais aussi par les sentiments qui sont évoqués. Certains non-dits sont sources de réflexion et Alexandre nous emmène avec lui explorer ce qui l'a construit.



J'ai trouvé le roman touchant car Alexandre perd son innocence le jour où il part vers cette famille qu'il ne connaît pas mais il va gagner une maturité qui lui servira pour toujours. J'ai ressenti les sensations de l'enfant au travers des mots de l'adulte et cela rejoint ce qu'on entend souvent "l'enfant est toujours tapi quelque part au fond de nous et ne demande qu'à resurgir".



Certains détails de l'histoire personnelle de l'auteur semblent se résoudre et à d'autres moments c'est comme s'il y avait ce besoin de régler des comptes et que l'enfant n'avait pas réussi à exprimer auparavant. J'ai beaucoup aimé le regard posé sur l'intégration et sur les conséquences pour Alexandre / Habib.



L'ensemble est très agréable à lire et les pages s'enchaînent sans qu'on ne s'en rende compte. J'ai aimé la plume d'Alexandre car bien qu'un peu éloignée de cette double-culture j'ai eu l'impression d'être en totale harmonie avec lui et d'avoir embarquée à bord de ce bateau aussi.



Un voyage qui ne vous laissera pas indifférent !
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Après la mer

J'ai beaucoup aimé ce roman initiatique et autobiographique, un roman très personnel dans lequel un enfant de 10 ans découvre brutalement le verso de sa double identité.

Quand le père d'Alexandre qui ne s'est jamais occupé de lui, l'emmène un jour en vacances pour une destination inconnue, celui ci a naturellement de quoi s'inquiéter car il est plus habitué à l'indifférence brutale de son père qu'à une intimité forcée dans un habitacle de voiture.

La destination c'est l'Algérie dont est originaire le père d'Alexandre, Alexandre qui apprendra au cours du voyage qu'il s'appelle aussi Habib et qui prend un cours d'arabe accéléré pendant le trajet.

Pour un enfant qui a toujours été transparent pour son père, quelle (bonne) surprise que de devenir l'attraction de sa famille, grand-parents, oncles, tantes et cousins ! Mais ce soudain intérêt cache probablement quelque chose.

Ce roman extrêmement sensible sur l'enfance, la double identité, l'affection paternelle ou son absence, soulève l'importance primordiale du besoin d'amour et de reconnaissance d'un enfant : comment se construire quand on ne compte pas ? Très touchant et bien écrit.
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Après la mer

« Après la mer » est un livre d’une très grande sensibilité, au style précis et intimiste, qui réussit le tour de force de nous faire vivre simultanément à hauteur d’enfant et d’adulte se souvenant. Une histoire dure, injuste, amère, sans jamais de misérabilisme, d’où ressortent, comme de brillants éclats dans une masse sombre, les rares marques d’affection portées au narrateur.
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Après la mer

Roman initiatique, Après la mer se lit comme une réflexion profonde sur la double identité.
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Après la mer

C'est un beau livre, qui sort totalement de se que je lis d'habitude, Que se soit au niveau se l'écriture de l'auteur et les mots utilisés.

L'histoire est bien écrite, mais se n'est pas se que j'aime lire particulièrement.
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Après la mer

On ne nourrit pas un enfant de silences. Alexandre Feraga le sait. De son père taiseux et mystérieux et de sa mère soumise (la condition de la femme est un thème qui reviendra souvent d'ailleurs), il ne sait pas grand chose. Au milieu d'une famille recomposée où rien ne se dit, il ne sait pas trouver sa place. Ou plutôt, on ne lui donne pas. Battu, malmené par ses demis (frères et sœurs), ignoré par les autres, le jeune garçon se construit sur ce qu'il imagine de sa famille et de ceux qui la composent.

L'été de ses 10 ans, sans en avoir été averti, c'est le départ pour l'inconnu qui viendra le cueillir. En voiture avec son père, il part pour un voyage aux airs de guet-apens jusqu'en Algérie, vers des racines qu'il ne connait pas. En route, il deviendra Habib. Son prénom confisqué, il découvrira un nouveau morceau de lui dans les montagnes algérienne. Une autre famille, une autre culture, une religion.

C'est un enfant morcelé, à qui l'on ne dit rien ou presque, et qui se retrouve à la confluence de ses deux luis. C'est l'histoire d'un fils qui cherche son père et des preuves d'amour dans le moindre geste, d'un enfant qui cherche qui il est. D'espoirs en déceptions, il devra se construire seul, sur des morceaux d'histoires et de famille glanés, devinés ou arrachés à ces adultes qui ne disent rien, comme un fleuve nourri uniquement des eaux de pluie. C'est l'histoire des mots qu'on ne dit pas, de ceux qu'on dit mal. C'est la quête du "d'où viens-je" pour savoir "qui suis-je".

Alexandre Feraga écrit avec le cœur et ça a touché le mien. D'une plume fluide, intelligente et sensible, il s'écrit, se livre et nous offre un beau roman sur l'enfance et sa fin subi(t)e, les difficultés de la double culture et le poids de la religion. C'est un roman dont on a peu parlé à sa sortie en Janvier mais qui mérite vraiment d'être lu et je suis ravie de l'avoir fait, ça m'a permis de faire une belle découverte.

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Après la mer

C'est l'histoire d'un enfant...dépossédé par trois fois d'une part de lui. C'est l'histoire d'un enfant avec deux prénoms, deux identités, deux cultures qu'on ne lui a pas laissé découvrir et qui se les voit imposés puis arrachés. C'est l'histoire d'un enfant de 10 ans qui veut simplement être aimé, sans contrepartie, comme doit l'être tout enfant. C'est une histoire qui émeut et qui révolte.



La violence est omniprésente : la violence physique, bien sûr, que sont les coups - rares mais choquants - de son père et de son grand-père, la violence culturelle qui est le point de mire du roman et la violence psychologique. C'est en écoutant les conversations qu'il comprendra que son père ne fréquente plus ses frères et sœurs, que certains membres de sa communauté sont menacés, que son père passe souvent à Marseille, que sa grand-mère a tenté de se pendre plusieurs fois, que sa mère et ses frères savaient très bien où il allait, que ses grands-parents désapprouvent l'union de leur fils (au point d'essayer de le marier avec une autre pendant son séjour). Dans les interstices de cette histoire violente, prenante et initiatique, le narrateur laisse ses émotions d'adulte apparaître dans des chapitres à part. Des passages vraiment beaux qui rendent hommage à sa mère, notamment. Des divagations dans lesquelles on sent que l'adulte tente de comprendre ce qui a motivé ses parents, des divagations empreintes d'émotions et de poésie.



Vous l'aurez compris, le roman d'Alexandre Feraga m'a touchée en plein cœur. La peinture de cette famille fait parfois sourire, parfois grincer des dents ; la description des sentiments de cet enfant fait mal, souvent, mais toujours avec la magie de l'innocence liée à la jeunesse et surtout avec la magie des mots.

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Après la mer

J ai beaucoup ce voyage en Algérie, ce difficile voyage entre la France et L Algérie. La culture différente, la famille.

Très beau roman.
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Après la mer

Roman autobiographique d’un enfant qui découvre brutalement une face cachée de son identité. Otage de la volonté d’un père qui a toujours été absent, il s’accroche à l’espoir d’une reconnaissance paternelle illusoire à l’occasion de la rencontre avec ses racines algériennes.
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Après la mer

Livre lu dans le cadre d'un prix littéraire décerné par une bibliothèque municipale du Val d'Oise

Alexandre Feraga raconte dans ce livre la fin d'une enfance, son enfance.

L'auteur est donc le narrateur de cette histoire qui se situe dans les années 80 dans le Val d'Oise.

Un samedi, alors qu'il rentre d'une après-midi passé avec son amie Dorothée, le jeune Alexandre ne fait guère attention à la voiture garée près de leur garage. Son père et un son frère Salim s'apprête à bacher la voiture afin de cacher tous le chargement.

Alexandre va apprendre par sa mère qu'il va partir le lendemain avec son père pour une destination inconnue au départ pour le jeune Alexandre.

Ce roman en forme de récit se place entre l'enfance et l'âge adulte. Entre une vie bien française et la rencontre de ses racines, Alexandre nous rappel combien une vie d'adulte est rattaché aux origines et au vécu qui laissent des traces.

Une belle histoire humaine entre poésie et drame.Une histoire au bon goût d'orient et d'huile d'olive à lire très paisiblement sur une plage.

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Charlie s'en mêle

Merci à la maison d'éditions Flammarion, jeunesse, pour ce nouvel envoi. Un livre court, format souple, facile à emporter partout si on ne lus pas trop vite, sauf que c'est tout à fait le contraire avec moi, surtout en ce moment. Bref, une couverture colorée pas trop enfantine qui attire l’œil.



Charlie, 10 ans, vit depuis 3 mois ce qu'elle appelle un enfer. Ses parents sont séparés, ils vivent avec elle à tour de rôle. Il n'y a pas eu de cris, juste une séparation qu'ils avaient besoin tous les deux. Ce n'est pas pour autant qu'ils n'aiment pas leur fille, mais ils sont tout de même malheureux. Elle va se faire un devoir de les aider. Grâce à Léa, sa meilleure amie depuis qu'elles sont toutes petites, elle va tenter bon nombre de "solutions" pour les remettre ensemble.



La mère de Charlie est toujours plongé dans son travail. L'ordinateur est devenu son meilleur ami, être bourreau de travail prend tout son sens avec elle. Alors que c'est l'anniversaire de sa fille, elle a acheté un gâteau et travaille de nouveau sur son engin de malheur jusqu'à ce que les amis de Charlie débarque en bien plus grand nombre que prévu. au lieu de 3 ou 4, c'est toute sa classe qu'elle a invité. Elle veut que sa mère s'occupe d'elle et a trouvé le moyen de le faire.



Son père est auteur, il écrit, un calepin toujours à la main. Il vit dans on monde, oubliant d'aller acheter à manger, de se nourrir, se laver. Le bonheur n'est plus à ses côtés, mais uniquement dans son monde d'écriture. Charlie ne fait pas le même coup avec son père, inviter plus de monde, non. Elle veut rester seule et n'a pas donné d'invitation. Tous deux vont réapprendre à se connaître, même si son papa est sujet au vertige il va faire énormément d'effort.



Ce n'est que le début des aventures de Charlie et Léa, car sans sa meilleure amie, la plupart des événements qui vont suivre son double anniversaire n'auraient jamais eu lieu. Entre fugue et autre manigances, Charlie a de la ressource. Rien en dure bien longtemps, comme le fait de ne plus vouloir parler. Elle a beaucoup d'imagination et de l'énergie à revendre. De plus c'est une élève qui déteste se sentir différente et avec sa maîtresse Sylvie, elle se sent à l'écart. Sans oublier que la plupart des autres élèves ont leur deux parents dans la même maison !



Léa est une chipie, elle aime fouiner dans les affaires de sa mère et les apporter à l'école. Maquillages ou discussions, Léa apporte du bonheur à sa meilleure amie, même si la plupart des idées farfelues qu'elle donne sont... farfelues. C'est amusant de voir comment à leur âge elles imaginent solutionner les "problèmes" de leurs parents.



Un apprentissage dur pour ses parents et pour elle, car il faut composer avec les sentiments des uns et des autres. Ce n'est pas parce que son père et sa mère ne se parlent plus qu'ils ne l'aiment pas. Charlie va devoir apprendre qu'elle aura beau tout faire, c'est eux qui décident si oui ou non, ils vont se remettre ensemble. C'est un choix d'adulte qui fait mal à tout le monde, mais il n'y a que les concernés qui décident.



Le livre est court, entraînant et aborde beaucoup de thèmes, vous l'aurez compris : divorce, séparation, garde alternée, les sentiments qui sont en jeux ne sont pas à négliger. Charlie est pétillante. (je crois que je l'avais déjà indique, tant pis) Elle est adorable avec sa grand-mère. La relation qu'elle a avec est très touchant. Et les mots de sa mamie sont aussi importants pour faire comprendre à sa petite-fille que quoiqu'elle fasse, ce n'est pas sa faute si ses parents se sont séparés. La grand-mère m'a fait sourire, sans compter qu'elle a sa façon de prendre les choses du bon côté.



L'auteur est resté dans la bonne relation d'un divorce, les parents ne s'engueulent pas, ne s'envoient pas des mots à tout bout de champs, non c'est resté soft en gardant la vision de l'enfant. Toutes relations est différentes, les réactions sont diverses. Il n'y a pas de bonnes façons de "résoudre" un mariage qui ne fonctionne plus. Le temps fait son effet, les personnages ont également leur caractère, leur émotion. Rien ne sera plus jamais pareil, mais pour Charlie ils vont faire un peu plus d'efforts. Iront-ils jusqu'à revivre ensemble ? Pour le savoir il faut lire cette histoire. Elle donne un aperçu de ce qu'il peut se passer lorsque deux parents décident de se séparer.



http://chroniqueslivresques.eklablog.com/charlie-s-en-mele-alexandre-feraga-a183617976
Lien : http://chroniqueslivresques...
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Charlie s'en mêle

Les parents de Charlie sont séparés définitivement, mais la pré-ado ne l’entend pas de cette oreille. Elle rêve de les réunir de nouveau - sous le même toit - avec elle. A force de voir ses parents éteints, menant chacun sa vie de son côté, elle invente des stratagèmes pour recoller les morceaux entre eux. Charlie ne va-t-elle pas trop loin ? Ses espoirs seront-ils déçus ? A toi de le découvrir dans ce roman drôle qui offre un portrait de famille « décomposée » assez réaliste même si le ton se veut léger.



L’humour et les astuces de Charlie devraient te faire sourire !

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Charlie s'en mêle

Histoire d'un divorce que ne supporte pas Charlie, 10 ans. Elle veut ses deux parents pour elle, ensemble. Elle veut aussi qu'ils soient moins tristes et qu'ils cessent de lui gâcher la vie.

Pour cela, aidée par les conseils, pas toujours avisés de son amie Léa elle va pourrir la vie de ses parents . Additionner les bêtises et faire n'importe quoi, pour qu'ils remarquent.. Quoi ? son mal-être et son chagrin.

Charlie est excessive. Elle m'a agacée dès les 2 premiers chapitres et j'ai failli abandonné ce roman tant je trouvais un peu ridicule sa façon de faire et l'attitude des parents.

Ensuite le livre devient intéressant. On sent bien toute la détresse de cette fillette, dont la présence réconfortante de sa grand-mère l'aide à se reconstruire.

Un roman à partir 9/10 ans qui raconte avec vivacité les péripéties d'un enfant qui n'accepte pas. Dommage que les actions frisent quelquefois le ridicule, et je n'ai pas compris l'attitude de sa copine qui a tout ce qu'elle veut et passe son temps à voler sa mère...

Roman original par la façon de traiter le sujet que les filles liront avec plaisir. Pour aider ? Je n'en suis pas certaine par contre... Trop de colère dans ces pages.
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