Citations de Alexandre Jardin (942)
Essayez à votre tour d'être un peu le fils de ma mère
Accepteriez-vous de me confier vos codes internet pour que je puisse rêver encore devant vos dépenses? Je voudrais prendre ma retraite en continuant à vous lire, à ma façon... [...] elle voulais lire le roman de ma vie réelle. La littérature , elle s'en fichait bien!
Décidément, le Zèbre était un sous-doué de la romance, un cancre du sentiment.
Camille menait ainsi sa sourde guérilla sans se rendre compte que le désespoir gagnait le zèbre chaque jour d'avantage.
alexandre jardin est né en 1965 d'un père irréel et d'une mère heroine de roman.auteur,mari,pere emerveillé et cineaste,il croit scandaleux de mener une existence plausible.l'art d'etre contradictoire le passionne.
"La vérité n'est qu'un puzzle de menteries sur lesquelles tout le monde s'accorde"
"La rêverie est un recours aussi efficace - et aussi vital - que la littérature. Il ne faut pas réclamer trop au réel."
On ne doit jamais enquêter sur les légendes; elles n'existent que pour nous immuniser contre la petitesse des choses
D'une manière ou d'une autre, nous sommes tous des M. Paul d'une Macha au cœur spacieux que nous n'avons guère méritée. Des fox-terriers qui pissent par mégarde sur la plus belle orchidée du monde... Cette idée me fait honte soudain.
Apprivoiser une fille ou un garçon n'est pas un exercice facile. John le gourmand était formel : avant de domestiquer un kangourou, ses parents s'étaient toujours assurés que l'animal se sentait en sécurité. Tant que le marsupial était inquiet, on ne pouvait rien tirer de ces damned animals.
Le cadavre fut long à roidir. L’esprit aussi vide qu’un oeuf gobé, Camille traîna le Zèbre jusqu’à son lit encore tiède, s’étendit sur sa poitrine et enfouit son visage dans son cou. elle le couvrit de baisers, frotta vigoureusement ses mains, lutta fébrilement contre le froid des ténèbres qui gagnait ses membres gourds. Des mots tendres s’échappaient de ses lèvres, psaume d’amour murmuré, cantique passionné et improvisé.
De douleur, aucune trace. Trop tôt. Seule une légère brise de folie soufflait dans ses pensées. Courant d’air qui, dans l’obscurité, s’enfla, devint un vent qui lui chamboula l’entendement le temps d’une nuit, de leur ultime nuit. Camille ôta son chemisier et vint se couler contre la dépouille de Gaspard. Mi-nue, elle s’allongea sur son torse que nulle respiration n’animait plus, tenta de réchauffer sa peau qui déjà se parcheminait. Elle frôlait ses mains qui ne viendraient plus arpenter ses seins ni souligner ses hanches, humait son odeur, la fixait dans sa mémoire pour plus tard... quand elle se réveillerait veuve.
Adieu la romance éternelle. Bonjour les trahisons conjugales, les placards, le mensonge, le vaudeville qui, comme les clowns, est drôle à la scène et triste à la ville. il connaîtrait alors les déclarations dans lesquelles on ne promet rien, les amours à responsabilité limitée, les coucheries d’où le sentiment d’éternité est banni et où l’on prend sans se donner vraiment.
Désormais tu m’appelleras “Papa” et moi “Maman”, nous porterons des charentaises à la maison, je te maltraiterai, nous roterons l’un en face de l’autre, chaque soir nous mangerons de l’ail, tu te coucheras avec des bigoudis, je laisserai mon dentier à tremper dans un verre sur la table de nuit, nous éviterons de nous parler, même de nous regarder, d’ailleurs nous installerons la télévision face à nos lits que nous séparerons, naturellement, et nous nous efforcerons de prendre des habitudes.
Dès que les amarres furent lancées, tout le monde respira : la vérité n'était pas à bord. Mais chacun frissonna : la tendresse non plus.
Soudain, j'ai peur de ne pas savoir convertir en joie ce qui arrivera dès demain matin. Aurais-je le courage de continuer à aimer mon père s'il continue à me juger avec haine? Comment accueillir avec sérénité ce qui va advenir?
La joie est le passage de l'homme d'une moindre à une plus grande perfection.
Baruch Spinoza
Quand on rencontre quelqu'un de vrai,la surprise est telle qu'on se demande si on n'est pas victime d'un éblouissement.
Cioran
Vous savez qu'il y a plusieurs manières de se tuer.La pire est d'être timoré.
Les grands amants sont des mélomanes de l’amour, des gourmets du sentiment, pas des consommateurs de piments rouges. La passion n’a pas grand-chose à voir avec l’amour.
Filmer convenablement une bataille signifiait pour elle introduire dans la réalité le léger décalage de la fiction sans lequel on ment en croyant présenter les faits.
Maude jaugeait les êtres non à leurs actes mais au poids de leur âme. De grands vices, une transparence exceptionnelle ou des vertus sublimes la touchaient plus que des prodiges. Elle ne demandait jamais aux gens leur profession, comme si elle craignait que leur métier ne les cachât. Elle préférait pénétrer leurs rêves, leurs goûts et leurs sensations.
Elle était menteuse mais ne mentait que pour embellir la réalité.