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Citations de Alexandre Labruffe (116)


Che Guevara de la psychanalyse, Marie Curie de l’astrologie, ma mère fumait des cigarillos. Ses verdicts prononcés : toujours dans les volutes. La jungle de sa pensée. Son divan en velours.
Les Landes, c’était son laboratoire.
Son laborantin, c’était mon père.
(pages 281-282)
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Au milieu de l’hiver, j’apprenais enfin qu’il y avait en moi un été invincible.  
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- Okay, on est face à un multioedipe. Un oedipe brouillé comme un nuage de lait dans un café. Il a continué à tuer le père alors que la mère était morte. Pff... il s'est acharné quoi. Il a castré le père même.
- Qu'est-ce que vous dites ?
- Je dis qu'on ne fait pas d'oedipe sans castrer les vieux.
(page 262)
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Un jour, en 2001, à Shanghai, on me propose cinq mille yuans (cinq cents euros) pour jouer le client blanc, le client occidental d’un fournisseur de pièces d’une centrale thermique. L’idée du patron : qu’on visite ensemble un chantier de son futur client potentiel, sa cible, pour l’impressionner, attester que sa société est sérieuse, solvable, internationale. (À cette époque en Chine, les Blancs ont une valeur, l’Occident veut encore dire quelque chose. C’était juste avant l’effondrement des tours jumelles à Manhattan.) Mon rôle est simple (c’est un rôle de composition) : hocher la tête, avoir un regard mystérieux, profond, m’appeler Leibowitz, ânonner « good », quand il pointe le doigt sur quelque chose. Évidemment, j’accepte. Le fournisseur obtient le marché. Grâce à moi. (Un cantique pour Leibowitz.)
La centrale thermique finit par exploser deux ans plus tard. Non, je plaisante.
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Les deals,
les conflits incessants,
les trafics en tout genre :
mon frère dresse le portrait
de la violence ordinaire en prison,
de l’inhumanité des conditions,
d’un milieu sans foi ni loi
- la jungle et la junte -,
où règne la guerre.
La terreur est le maître mot,
le métronome de la vie cellulaire.
(pages 173-174)
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Je me dis que le Nouveau Monde, c’est l’obsession de la Chine. Partout, dans le pays : ce nom. Pour des hôtels, des quartiers, des magasins, des marques. La Chine s’affiche comme le Nouveau Monde. Le clame sous tous les toits. Relègue l’Amérique aux oubliettes. 
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À Hong Kong, il y a un braquage de papier toilette. Un stock volé par trois hommes armés. Curieusement, en période de fin du monde, les gens ne pensent qu’à leur cul. 
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Mon parcours me saute aux yeux alors que j’ai tout fait pour étouffer la forêt, l’oublier, me revoilà dans les Landes à quarante-deux ans. Retour aux sources, aux racines, aux arbres. À ce que j’ai toujours fui.
(page 111)
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Cela fait dix jours que je suis en Chine et je n'ai accès à rien, aucun site étranger. Ni Google , ni YouTube, ni Libé, ni Le Monde, ni même Les Inrocks ou Radio France. (...) Tout est bloqué. la Chine a construit une Grande Muraille numérique. Pour soustraire sa population au monde. Me couper du mien. (p. 17)
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Loin de la liberté, un nouveau sentiment apparaît en moi. Contre mon frère. Je lui en veux d’être dans cette galère.
Je lui en veux
de s’être fait arrêter,
de ne plus être flamboyant,
de ne plus être indestructible,
de ne pas avoir fui aux Bahamas.
Je lui en veux et je ne comprends pas.
J’ai envie de crier, de hurler, de lui hurler dessus, de le radier à vie de ma vie.
(page 51)
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Qui croire dans cette histoire ? Sans doute personne. Pas même moi.
(page 116)
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La vie de mon frère est une énigme, une insomnie doublée d’une gueule de bois. Chape de plomb, nappe de brouillard, il apparaît dans la mienne tous les trois, quatre mois, me livre des informations parcellaires, floues, sur lui, ses affaires. Il joue le grand-frère-qui-gère, a dix mille projets, est hyperconnecté, ultra occupé, mégasollicité.
(pages 23-24)
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Mettre des œillères est un sport familial.
Sport, discipline ou stratégie, la politique de l’autruche fait partie de l’ADN de la famille Labruffe. Faire l’autruche. Nier les problèmes. Ne jamais en parler. Réfuter la réalité. Surtout lorsqu’elle est négative. Ou affective. Ne jamais considérer qu’on peut l’apprivoiser. L’aveuglement délibéré comme dogme. Chez nous, l’amnésie est un pays.
(page 25)
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En vidant la maison de mon père, c’est son cerveau que je démantèle. (p.235)
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Admirer la gueule cassée de l'avenir.
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Je vis en live l'agonie de la Chine des années 1980 et de ses ouvriers.
La forêt reste une ressource et activités majeures de Harbin. J'y ai été envoyé pour contrôler des coton-tiges en bois.

La forêt assassinée. Au nom de l'hygiène. Sacrifiée au nom de l'ouïe.

C'est ma première mission. Je n'ai pas le temps de songer à sa beauté, son charme désuet. J'ai conscience de son importance, je crois: à travers les coton-tiges, je veille au grain du conduit auditif de l'humanité. Je lutte contre sa surdité. (p. 29)
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Alors que je suis en train de décrocher les cadres, en équilibre précaire sur un escabeau, une jeune femme asiatique arrive à vélo et se parque devant la vitrine de la capsule. C’est mon moment de grâce. Mon épiphanie hebdomadaire, extrême-orientale. Cette femme est un mirage. Elle vient probablement d’une autre galaxie. Tous les mardis à la même heure, vers 18 heures, habillée invariablement de talons hauts, de collants (noir ou chair) et d’une jupe à pois (ce qui renforce son innocence et son éclat), elle achète un paquet de chips à l’oignon et repart. Tétanisé, je la regarde pénétrer dans le magasin. Je retiens mon souffle. Tout se contracte, se fige. Le temps. La station. L’espace. Mon cœur. p. 26
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La prison est un chenil
pour chiens sauvages,
un couloir de la mort sociale,
sans autre fonction-mission
que celle d’enfermer.
Ici c’est la machine (p.176)
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Pour contrôler les tire-bouchons, il faut ouvrir les bouteilles. En les ouvrant, nous nous retrouvons vite, avec Chen Huang, devant la nécessité de les vider, donc de les boire. (On aime le travail bien fait).
Impossible de finir une journée sans être ivre.
Impossible donc de contrôler tous les échantillons donnés en une journée. Notre conscience professionnelle se mord la queue. Douze tire-bouchons contrôlés en vingt-quatre heures, je crois que c'est notre record.
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Les faibles cherchent des excuses, les forts des solutions.
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