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Citations de Alix de Saint André (146)


La foi, c'est croire qu'il y aura un bar au prochain village, l'espérance qu'il sera ouvert, et la charité que tu m'y paieras un verre.
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Dire qu'un séraphin a douze ailes, c'est une assez grosse blague, mais elle risque fort de tomber à plat : bien trop de gens ignorent que les séraphins ont six ailes ! Beaucoup d'autres, et l'on ne peut pas les en blâmer, ne savent même pas ce qu'est un séraphin – pour la bonne et simple raison qu'ils n'en ont jamais vu.
Et c'est une très bonne raison.
Les anges sont invisibles, voilà l'embêtant.
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"C'est quoi cette connerie de Trinité ?" questionne Carlos
"- Dieu n'est pas un vieux barbu sur son nuage, Carlos, il est partout, en trois dimensions. Regarde autour de nous, l'horizon immense, la nature, c'est Dieu le Père.Toi, moi, les pèlerins, c'est Dieu le Fils, frère de tous les hommes, habitants dans tous les hommes. Et la voix de ta conscience, le Dieu intérieur, c'est le Saint-Esprit.
- On ne m'avait jamais dit çà"
A moi non plus. En enseignant Carlos, je redécouvrais la foi
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"Tu as la montre, et moi j'ai le temps", avait dit un berger du Mali, il y a vingt ans, à un copain photographe qui me l'avait rapporté. C'était très juste.
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Les traditions sont nombreuses, les anges innombrables, et leur histoire a commencé bien avant l'homme ; difficile, quand on n'est pas poète, de prétendre avoir lu tous les livres ! Par nature, les archives des anges semblent destinées à être survolées.
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Dès la maternité, l'ange opère au bloc de chirurgie esthétique. En effet, avant sa naissance, dit le Talmud, l'homme est un pur esprit et sait tout ; mais au moment où il voit le jour, un ange lui met le doigt sur la bouche et il oublie la Torah. La petite rigole que nous avons entre le nez et la bouche est la trace du doigt que l'ange posa sur notre lèvre de nourrisson pour que nous taisions les secrets divins – et qui nous les fit oublier...
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La foi, c'est croire qu'il y aura un bar au prochain village; l'espérance qu'il sera ouvert, et la charité que tu m'y paieras un verre.
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« Les armées bienheureuses des esprits célestes sont nombreuses, dépassant la limite faible et restreinte de nos nombres matériels. » En effet, comme la création divine a pour but principal la perfection de l'univers, plus les êtres sont parfaits, plus Dieu les a créés en abondance.
Ce raisonnement lumineux permet aussi de comprendre pourquoi les hommes sont plus nombreux que les teckels à poil dur – et de s'en féliciter !
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"C'est quoi cette connerie de Trinité?
- Dieu n'est pas un vieux barbu sur son nuage, Carlos, il est partout, en trois dimensions. Regarde autour de nous, l'horizon immense, la nature, c'est Dieu le père. Toi, moi, les pèlerins c'est Dieu le fils, frère de tous les hommes, habitant de tous les hommes. Et la voix de ta conscience, le Dieu intérieur, c'est le saint Esprit.
- On ne m'avais jamais dit ça."
A moi non plus. En enseignant Carlos, je découvrais la foi.
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Gérard est bavard, mais il ne bavarde pas; il ne s'intéresse qu'à l'essentiel: il veut comprendre pourquoi les gens croient en Dieu, ça lui semble à la fois beau et idiot. Beau parce que ça fait faire de grandes et bonnes choses, qu'il a fait route avec des croyants apparemment aimables, plutôt intelligents et agréables à fréquenter. L'architecture religieuse qu'il visite depuis un mois l'ébahit, mais en même temps, comment tous ces pèlerins ne se rendent-ils pas compte que le pouvoir religieux a toujours manipulé, que l'Eglise est du côté des puissants, que la foi est grevée d'invraisemblances et de supercheries, que et que et que...(p.39-40)
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L'alcool en groupe crée une fraternité titubante mais réelle; il renverse l'échelle sociale, donne une chance aux timides et rabaisse le caquet des petits chefs. Le grand danger, c'est de boire seul. Mais le passage de l'un à l'autre est souvent invisible.
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"Il n'existe plus de religieuses à l'école Saint-André ni ailleurs dans l'enseignement privé. Les bonnes soeurs y sont une race en voie d'extinction que personne n'a songé à protéger" (p.63)
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- Fillette de Camaret où est ton pucelage ? beuglait l'oncle Arnuphe dans un déluge de postillons, les joues hirsutes d'une barbe grise et mitée, tanguant ferme, mais arrimé au piano. "Il s'en est allé dans l'eau avec les petits bateaux, il nage, il nage, il na-a-geu."
Ses viriles vocalises étaient scandées d'une main terminée par une bouteille. Cette vision fit exploser la nature bourgeoise de ma mère sous son vernis révolutionnaire ; elle coupa la radio :
- Mais tu es ivre !
- T'en veux ? C'est de la prune de Sologne, bonne gnôle ! fit-il en lui tendant la bouteille. Prise de guerre, pas jeune...
- Complètement saoul !
- Pas tant que je peux tenir au bar avec deux doigts, c'est le signe...
- C'est un piano, ça, au lit, ouste, il fait jour !
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Le chemin n'est pas fait pour aller vite d'un point A à un point B, il est fait pour se perdre, et perdre du temps.
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"Ce ne sont pas les petits garçons qui imitent les grands quand ils jouent à la guerre, mais les hommes qui imitent les enfants quand ils font la guerre" (p.124)
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Chaque nouvelle erreur est une nouvelle rencontre, chaque pas sur un sentier en creuse davantage l'existence sur la croute terrestre, et l'on zigzague autour de la modernité à quatre kilomètres à l'heure. Dans un autre espace-temps.
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- Rodrigo, qu'est-ce que tu fabriques ? On t'attend !
- Laisse-moi, je jubile ! Madame est française, explique-lui...
- Tu lui expliqueras toi-même ! Rendez-vous au prochain café !
Et il tourna les talons. Rodrigo se défit de son étrange attirail pour en extraire un grand mouchoir blanc avec lequel il s'essuya les mains, et m'expliqua qu'il était -jubilado- et que depuis, donc il jubilait... Le mot -retraité- n'était pas aussi gai en français, n'est-ce pas ? Il avait abandonné le travail dès qu'il en avait eu le droit car un de ses confrères, qui nourrissait de grands projets pour l'avenir, était mort avant de les entreprendre, pour rembourser des emprunts. Soixante ans, c'était encore assez jeune, mais déjà un âge où l'on pouvait mourir de mort naturelle... Rodrigo parlait français -un petit peu- et était parti le matin même de Roncevaux, en compagnie de son beau-frère Raphaël, que je venais de voir, et de son ami Paco, avec la ferme intention de profiter du chemin. De jubiler. Ces trois joyeux retraités étaient de Cordoue.
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On peut se croiser, mais on n'habite plus dans le même monde que les automobilistes. Pendant qu'on tournicote sans fin sur nos sentiers, de village en village, ils foncent tout droit d'une ville à l'autre. Si j'avais voulu ne pas me perdre et gagner du temps, j'aurais pu aussi longer les routes nationales. Il y en a toujours une pas loin, les panneaux sont sans mystère, cela va plus vite et c'est plus court. Mais le raccourci se paye cher : on s'explose les articulations et les pieds à marcher sur la chaussée, on respire le parfum des pots d'échappement, et l'on passe à côté de l'essentiel. Des lieux et des gens. Le chemin n'est pas fait pour aller vite d'un point A à un point B, il est fait pour se perdre, et perdre du temps. Ou prendre son temps, sil l'on veut. Retrouver un monde à taille humaine et ses humains habitants. Ses animaux et ses végétaux. Chaque nouvelle erreur est une nouvelle rencontre, chaque pas sur un sentier en creuse davantage l'existence sur la croûte terreste, et l'on zigzague autour de la modernité à quatre kilomètres à l'heure. A la vitesse (si l'on peut dire !) du pas humain. Dans un autre espace-temps.
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A la fin, on se tourne vers la statue de la Vierge de Roncevaux pour entonner le Salve Regina, ce vieil "Allô, maman, bobo !" de l'immense fatigue chrétienne, dont je comprends qu'il ait été composé à Vézelay, sur le chemin de Saint-Jacques.
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Le dernier "volet de questions", comme ils le présentèrent, porta sur la jeunesse- banlieue-immigration-délinquance-drogue, toutes choses dont ils soulignèrent combien il serait affreux de les assimiler, quelle horreur, nous, non, jamais, mais les gens, vous savez, les gens, ah, là là ! ils ont vite fait de...
Le président était bien d'accord, c'était un gros souci, et les vieilles dames, pardon, les personnes du troisième âge n'osaient plus prendre l'autobus la nuit après leurs parties de scrabble de peur de se faire violer ; les journalistes roulaient des yeux, muette position d'interrogation, et le président, air responsable, leur annonça la nouvelle : pour rendre les jeunes citoyens plus citoyens dans la citoyenneté générale, il allait panthéoniser Berger, ce Héros qui...
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