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Citations de Ambroise Vollard (34)


C'est que personne plus que Degas ne croyait à la nécessité d'une espèce de discipline dans tous les actes de la vie, besoin qui semble ridicule aujourd'hui... Mais Degas se flattait d'être d'une autre époque, une époque où il y avait de l'ordre dans le monde, une époque où chacun se tenait à sa place. C'est ainsi qu'il se jugeait légitimement offensé si quelqu'un, sans y être invité, lui tendait la main avec un «Bonjour Maître!' Et on s'étonnait quand il sortait ses griffes !
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J'expliquai à Degas que l'on en était venu à dîner de plus en plus tard, parce que chaque dame croyait qu'elle manquerait son entrée si elle n'arrivait pas la dernière. Et je hasardai quelques considérations sur les femmes et sur la mode. Degas me prit le bras: «Je vous en prie, Vollard, ne dites pas de mal de la mode. Vous êtes vous jamais demandé ce qui arriverait s'il n'y avait pas la mode? A quoi les femmes passeraient leur temps? De quoi parleraient- elles? Ce que la vie deviendrait impossible pour les hommes!
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Je désirais savoir qui avait posé pour un tableau de Manet que je possédais. C'était le portrait d'un homme campé au milieu d'une allée du Bois de Boulogne, coiffé d'un chapeau gris, habillé d'une jaquette mauve, d'un gilet jaune, d'un pantalon blanc, avec des escarpins vernis ; j'allais oublier une rose à la boutonnière. On m'avait dit : « Renoir doit savoir qui c'est. » Je m'en fus trouver Renoir qui habitait, à Montmartre,
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L'admiration de M. Chocquet pour les tableaux de Cézanne ne fit que grandir en même temps que son estime pour l'homme, qui devint très vite le familier de la maison. M. Chocquet ne perdait pas une occasion de faire l'éloge de Cézanne. On ne pouvait parler de peinture devant lui, sans l'entendre jeter ces deux mots: « Et Cézanne ! » Il n'arriva jamais, d'ailleurs, à lui faire acheter la moindre toile ; trop heureux s'il réussissait à se faire écouter lorsqu'il parlait de « son peintre ».
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Aux heures de récréation, comme aux jours de sortie, Cézanne, Zola et Baille ne se quittaient pas ; et pendant les vacances, ils couraient ensemble les champs et les bois.
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Quand la guerre éclata, on raconte que le président du Salon d'Automne, M. Frantz Jourdain, s'écria: "Enfin, le cubisme est foutu." Mais, pas plus que les autres genres de peinture, le cubisme ne devait pâtir des événements. L'expérience fut vite faite qu'en temps de guerre tout pouvait devenir matière à spéculation. En entendant parler des bons que faisaient les prix des tableaux, les profiteurs de la guerre s'avisèrent que la peinture ne devait pas être d'un rapport moins fructueux que le camembert, le vin ou la ferraille.
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A l'âge de 19 ans, un deuxième prix de dessin, remporté par le jeune Paul, à l'école des Beaux-Arts d'Aix, augmente encore les appréhensions du père qui, peiné et, en même temps, étonné de voir que le fils d'un financier (car M. Cézanne avait réalisé, depuis quelques années, son rêve de devenir banquier), puisse prendre plaisir à de telles billevesées, ne cessera plus de lui répéter : « Enfant, enfant, songe à l'avenir ! On meurt avec du génie, et l'on mange avec de l'argent. »
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C'est presque un lieu commun, la "haine" de Degas pour la femme. Personne, au contraire, n'a autant aimé la femme, mais une espèce de pudeur où il y avait comme de la peur l'éloignait des femmes; c'est ce côté (janséniste) de sa nature qui explique cette sorte de cruauté qu'il mettait à représenter la femme occupée aux soins de sa toilette intime.
Un autre lieu commun quand on parle de Degas, la "rosserie" de ses mots. On n'a pas voulu voir le côté "sensible" de sa nature.
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Lorsque je connus Tanguy, les choses avaient un peu changé. Non pas que les amateurs fussent devenus plus clairvoyants : mais Cézanne avait repris la clef de son atelier, et le père Tanguy, qu'Emile Bernard avait fini par persuader de la supériorité possible de certaines œuvres sur d'autres, tenait les quelques Cézanne qui lui restaient pour un trésor sans prix.
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Alors Degas: de temps en temps, en voyage, je mets le nez à la portière du wagon. Et, sans même sortir de chez soi, avec une soupe aux herbes et trois vieux pinceaux piqués dedans, est-ce qu'on n'aurait pas de quoi faire tous les paysages du monde? C'est comme mon ami Zakarian, avec une noix, un grain de raisin et un couteau, il en a pour travailler pendant vingt ans en changeant seulement son couteau de place ... Et Rouart qui faisait l'autre jour une aquarelle au bord d'un précipice! Voyons, la peinture, ce n'est pas du sport !
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On peut penser, étant connue l'antipathie de Degas pour les fleurs, à quel point ces sorties en omnibus lui étaient désagréables les dimanches en été, avec cette "rage" des Parisiens de rapporter des bouquets de la campagne. Degas faisait ces jours-là sa «promenade hygiénique» au milieu de touffes de lilas et de roses. Il me disait un jour le bien-être qu'il avait éprouvé d'une promenade en voiture découverte à la campagne, le bon air qu'on respire.
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Renoir, assis devant le chevalet, avait ouvert sa boîte à couleurs. Je fus émerveillé de l'ordre et de la propreté que j'y voyais. Palette, pinceaux, tubes aplatis et roulés au fur et à mesure qu'ils se vidaient, donnaient une impression de netteté quasiment féminine.
Je dis à Renoir quel avait été mon ravissement devant deux nus de sa salle à manger.
« Ce sont des études d'après mes bonnes. J'en ai eu quelques-unes d'admirablement faites, et qui posaient comme des anges. Mais il faut ajouter que je ne suis pas difficile. Je m'accommode fort bien du premier cul crotté venu... pourvu que je tombe sur une peau qui ne repousse pas
la lumière. Je ne sais pas comment font les autres pour arriver à peindre des chairs faisandées ! Ils appellent ça des femmes du monde !...En avez-vous jamais vu, des femmes du monde avec des mains qu'on aurait plaisir à peindre ?
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On doit considérer, en effet, que le présent ouvrage a été fait de mille touches : conversations à bâtons rompus avec Renoir, pendant une période de vingt cinq années', à la fois sur les événements de sa vie et sur le mouvement de la peinture ancienne et moderne ; observation des faits et gestes du peintre ; observation de son entourage (la famille, ceux qui fréquentaient chez Renoir). Plus généralement encore, l'auteur s'est appliqué à présenter, à côté du peintre, le monde des Arts : les collectionneurs qui spéculent, les snobs de la peinture, les critiques, les Mécènes modernes...
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A dix ans, Paul Cézanne entra au pensionnat St-Joseph, pieuse institution, où il reçut ses premières leçons de dessin d'un moine espagnol, ancien carliste, qui avait fait le coup de feu et se vantait d'avoir « descendu son homme » tout comme un autre ; mais on pense qu'il « exagérait. »
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