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Citations de Amos Oz (490)


Stepha fut envahie d'une déception secrète : malgré toutes ses horreurs et sa bassesse, la guerre avait offert à l'Europe une possibilité de retrouver la jeunesse, de rafraîchir des idées usées et de prendre part à une exaltation historique exceptionnelle, mais en fait partout régnaient la bêtise et la mesquinerie.
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La route était ourlée de fleurs sauvages. Le paysage vallonné s'étalait aux portes de la ville, originel, indifférent, extraordinairement paisible.
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Le plus beau jour de ma vie-je devais avoir six ans-fut celui où papa me fit un peu de place sur l'une des étagères pour y ranger mes livres. (...)
C'était un rite de passage, une cérémonie initiatique: celui dont les livres tiennent debout n'est plus un enfant, c'est déjà un homme. J'étais comme mon père. Mes livres tenaient droit. (p.44)
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[…] on a tendance à tout dramatiser la nuit pour voir les choses plus sereinement le lendemain matin.


(dans "La nuit")
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[Israël] est un pays où chaque individu souhaite non seulement changer ou influencer la nation, mais aussi la diriger lui-même. Il y a quatre millions de Premiers ministres, et chacun de ses citoyens se prend pour le Messie ou pour un prophète.
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"(...) - Un jour, avant, il y a longtemps, on s'aimait un peu. Pas tout le monde. Pas beaucoup. Pas toujours. Par-ci par-là. Mais maintenant ? A notre époque ? Les cœurs sont morts. C'est fini.
- Tu pourrais fermer la porte à cause des moustiques, papa ?
- Pourquoi les cœurs sont-ils morts ? Tu le sais, toi ? Non ?"
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On lui explique ? On lui ouvre un peu les yeux ?
Oui ? Bon !
On n’est pas des nazis. La cour a pour règle de justifier ses jugements. Voilà. C’est parce que tu aimes l’ennemi, Profi. Aimer son ennemi, c’est pire que trahir ses frères. Pire que dénoncer. Pire que lui vendre des armes. Pire encore que devenir transfuge. Aimer l’ennemi est la pire des trahisons.
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Thomas Mann a dit qu'il y avait une grande différence entre un menuisier et un romancier. Sur beaucoup de points, il n'y a pas de différence, sauf sur un : quand un menuisier fait sa quinzième armoire, il est plus sûr de lui et plus rapide que lorsqu'il a fait sa première, l'expérience l'aide. Mais, quand vous écrivez, tout ce que vous avez écrit auparavant se dresse contre vous, vous dessert, car vous, vous ne voulez pas l'écrire une deuxième fois.
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L’oncle David était un paneuropéen fervent, spécialiste de littérature comparée et de littératures européennes, lesquelles étaient sa patrie spirituelle. Il ne voyait pas pourquoi il s’exilerait en Asie orientale, ce curieux pays qui lui était totalement étranger, juste pour satisfaire des antisémites exaltés et des crapules nationalistes bornées. Il resta donc à son poste, fidèle au progrès, à la culture, à l’art et à l’esprit sans frontières, jusqu’à l’arrivée des nazis à Vilna : les Juifs intelligents, cosmopolites et épris de culture n’étant pas à leur goût, ils assassinèrent David, Malka et mon cousin, le petit Daniel, que ses parents surnommaient « Danoush » ou « Danouneshek », à propos duquel ils écrivaient dans leur avant-dernière lettre, datée du 15 décembre 1940, « qu’il commençait à marcher....et qu’il avait une excellente mémoire ».
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Amos Oz
Jérusalem était silencieuse, attentive dans l'obscurité du petit matin. Comme si quelque chose pouvait survenir à tout moment. Comme si les bâtiments drapés de brume, les pins bruissants dans les jardins, les murs de pierre détrempés, les voitures en stationnement, les rangées de poubelles au bord de la chaussée étaient aux aguets, dans l'attente de quelque chose.
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Celui qui a envie de changer et qui aura le courage de le faire sera toujours considéré comme un traître par ceux qui ne sont pas capables d’évoluer, les poules mouillées qui ne comprennent pas et haïssent toute forme de nouveauté.
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Toute la puissance du monde ne suffirait pas à transformer la haine en amour. On peut changer un adversaire en esclave, mais pas en ami. Tout le pouvoir du monde serait impuissant à faire d’un fanatique un modéré.
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"Au début de la fondation du kibboutz, nous formions une grande famille. Bien sûr, tout n'était pas rose, mais nous étions soudés. Le soir, on entonnait des mélodies entraînantes et des chansons nostalgiques jusque tard dans la nuit. On dormait dans des tentes et l'on entendait ceux qui parlaient pendant leur sommeil.»
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Une langue n’est jamais un « moyen », ni une « structure », ni un « véhicule » pour la culture. C’est une culture. Si vous vivez en hébreu, si vous pensez, rêvez, faites l’amour en hébreu, si vous chantez en hébreu sous la douche, si vous mentez en hébreu, vous êtes « dedans ».
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L’hypothétique création d’un État juif, même réduit à la portion congrue, nous donnait le vertige. Moi compris. Abravanel, lui, ne croyait pas en l’idée d’un État. Pas même binational. Ni à une confédération judéo-arabe. Pour lui, un monde morcelé en une centaine de pays avec des postes frontières, des barbelés, des passeports, des drapeaux, des armées et des monnaies différentes était une illusion archaïque, primitive, meurtrière, un anachronisme qui ferait long feu. «Pourquoi êtes-vous si pressés d’établir ici dans la violence et le sang un nouvel État lilliputien au prix d’une guerre sans fin, alors que tous les pays du monde seront amenés à disparaître un jour ou l’autre pour être remplacés par une mosaïque de communautés parlant des langues différentes, vivant côte à côte ou imbriquées l’une dans l’autre, sans ces jouets mortels que sont la souveraineté, les armées, les contrôles frontaliers et toute la panoplie d’engins de destruction?» répétait-il.
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On se trompe si l'on cherche le coeur de l'histoire dans l'interstice entre la création et son auteur : il vaut mieux le rechercher non pas dans l'écart entre l'écrit et l'écrivain, mais dans l'écrit et le lecteur.

p. 60
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Winseburg-en-Ohio me révéla le monde de Tchekhov bien avant que j'en apprenne l'existence : il n'était plus question de Dostoïvesski, Kafka, Knut Hamsun, Hemingway ou Yigal Mossensohn. Plus de femmes mystérieuses sur des ponts ou d'hommes au col relevé, dans des bars remplis de fumée.
Ce livre me fit l'effet d'une révolution de Copernic inversée. Alors que, contrairement à la croyance de l'époque, Copernic avait découvert que notre monde n'était pas le centre le l'univers, mais l'une des planètes du système solaire, Sherwood Anderson m'ouvrit les yeux et me poussa à écrire sur ce qui m'entourait. Grâce à lui, je compris brusquement que le monde de l'écrit ne tournait pas autour de Milan ou de Londres, mais autour de la main qui écrivait, là où elle était : le centre de l'univers est là où vous vous trouvez.
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Il sortit dans la rue baignée d'une douce lumière hivernale, une lumière de pins et de pierres. Il fut soudain envahi par un curieux sentiment, la vive impression que tout, absolument tout était possible, ce qui paraissait désespéré ne l'était qu'en apparence, rien n'était définitivement perdu et l'avenir ne dépendait que de son audace.
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L’historien Raul Hilberg dit dans le film [Shoah de Claude Lanzmann] que les Allemands avaient très peu inventé. Les chambres à gaz étaient une nouveauté. Mais presque tout le reste était emprunté aux précédents historiques : l’exclusion des Juifs de certaines professions, l’interdiction des mariages mixtes, l’interdiction d’employer des domestiques aryennes de moins de quarante-cinq ans, l’étoile jaune, l’isolement des Juifs dans des ghettos. Toutes ces mesures avaient été façonnées par les autorités de l’Eglise et les gouvernements séculiers pendant les deux mille ans de christianisme. L’expérience ainsi accumulée est devenue un réservoir où les nazis ont puisé pour la mettre en pratique avec précision et à grande échelle.
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Voilà ce que nous sommes. Une ombre qui passe.
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