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Critiques de Amulya Malladi (41)
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Le foyer des mères heureuses

Le foyer des mères heureuses est le deuxième livre que je découvre de la talentueuse écrivaine indienne Amulya Malladi.



Ce roman relate la grande difficulté d’être mère quand un ventre ne peut engendrer la vie en Amérique et quand un autre ventre en Inde est obligé de louer le sien pour s’offrir un peu d’espoir.



L’espoir est en effet en ligne de mire dans ce très beau roman. Priya, Américano-Indienne a l’âme déchirée après trois fausses couches. Avec son mari, leur dernier espoir repose en Inde auprès d’une mère porteuse Asha où la misère pousse cette jeune femme à louer son ventre contre son gré.



On retrouve ici toutes les facettes cachées ou visibles de la GPA (gestation pour autrui). Ce que l’argent offre, ce que le manque d’argent pousse à faire, les questions éthiques, la loi de l’attachement qui n’est pas ajustable à la raison. Ça parle de honte, de pauvreté, de solidarité et surtout d’espoir d’une vie meilleure en Inde ou en Amérique. Porter l’enfant d’un autre couple n’est pas simple pour Asha, les émotions s’emmêlent, la frustration de n’être qu’un objet, qu’un ventre, de n’exister qu’à travers le bébé qu’elle porte. Toutes ces questions sont impeccablement bien rendues dans ce roman. Je me suis parfois un peu perdue dans un trop plein de personnages mais j’ai savouré cette lecture en peuplant mes rêves de bébés et d’amour maternel. 4 étoiles pour ce foyer des mères heureuses ayant tout de même eu une petite préférence pour Une bouffée d’air pur.
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Une bouffée d'air pur

Un bien beau roman d'une auteure trop peu connue en France.



Anjali est jeune, elle est belle, et comme l'ont fait tant de jeunes filles avant elle, elle rêve, bien sûr, de son prince charmant. Elle épouse Prakash, bel officier qui à tous égards, semble répondre à ses attentes, mais, comme chacun le sait, la vie fait souvent ce qui lui chante...



Cette union, qui se présentait sous les meilleurs auspices, ne survivra pas à quelques mois de vie commune.



En effet, Anjali, pourtant très imprégnée de la culture de son pays, l'Inde, en l'occurence, prendra la décision de divorcer, au risque de se mettre la société à dos. Elle épousera Sandeem en seconde noces, et aura de lui un petit garçon, Aram, victime collatérale de la catastrophe de Bhopal.



"Aram ; un nom donné à quelqu'un censé vivre éternellement " ; Aram voulait dire immortel ".



Mais Anjali, dont l'ex- mari avait purement et simplement oublié de venir la chercher, se trouvait encore à la gare de Bhopal, lorsqu'a eu lieu cette terrible tragédie, l'explosion de l'usine de gaz d'Union Carbide.



Ce roman rend hommage à ces milliers de personnes dont la vie a été fauchée de manière si inattendue, ainsi qu'à celles qui à l'époque n'étaient pas de ce monde, mais qui aujourd'hui encore, payent un lourd tribut à cette tragédie.



Au fil des pages, le lecteur assiste à la métamorphose d'Anjali. Anjali jeune fille, qui dans son imaginaire se destine à une vie de rêve, Anjali dont les rêves de jeunesse se fracassent contre les remparts de la réalité, et Anjali, femme touchante et déterminée, qui se déleste de traditions séculaires, pour ne pas se cantonnner à son "déshonorant" statut de femme divorcée, mais continuer à dérouler le fil de son existence, et à cueillir ce que la vie consent à lui accorder.



À travers l'histoire de cette jeune femme, c'est la société Indienne que nous dépeint Amulya Malladi. Les mariages arrangés, la conception qu'ont les Indiens de cette "union sacrée", celle qu'ils ont du divorce, et le regard désapprobateur qu'ils posent sur ce qui, dans notre société, ne serait que vétilles.



Lire Amulya Malladi, c'est s'immerger en terre inconnue, dans un monde aux antipodes du notre, et je dirais même, que c'est voyager dans le temps, tant ces us et coutumes me semblent tout droit sortis d'une époque révolue.



Ceci ne confère d'ailleurs que plus de charme et d'intérêt à cet ouvrage dans lequel l'auteure aborde de nombreux thèmes. La vie de famille, l'adultère, la maladie, la mort, le pardon,

l'amitié, et bien d'autres sentiments et situations qui jalonnent une vie. À travers les réflexions intimes des différents protagonistes, elle évoque également la complexité de l'âme humaine, et les contradictions qui s'y disputent.



Cet ouvrage est une dédicace à tous les parents qui ont enduré, ou endurent la douleur d'être confrontés à la maladie d'un enfant ; à tous ceux qui, le coeur pénétré de chagrin, font preuve de courage, et tentent de tenir la mort en respect, de repousser l'échéance, avec pour seule arme la force de leur amour et l'énergie de leur désespoir.



La fin est émouvante, sans éclats, feutrée comme l'est l'atmosphère de tout instant solennel, et donne une magistrale réplique au titre de ce roman.





Je te remercie, Magali, (ladybird), de m'avoir fait découvrir cette talentueuse auteure.
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Une bouffée d'air pur

Mercure de France a l’œil pour dénicher des romans de grande qualité. Une bouffée d’air pur en fait indéniablement partie.



L’histoire se déroule en Inde et tourne autour de trois personnages clés : Anjali, l’épouse bafouée, Prakash l’ex mari perclus entre culpabilité et égocentrisme et Sandeep, le mari actuel d’Anjali.



Quand Prakash oublie de venir chercher son épouse à la gare de Bhopal, c’est avec de lourdes séquelles qu’Anjali survivra à l’explosion de l’usine à gaz à côté. Cet oubli aura de lourdes incidences sur sa vie. Son mariage avec Prakash n’aura pas duré plus d’un an que le divorce est prononcé dans un pays où les us et coutumes montrent du doigt ces femmes qui osent dire stop.



Des années plus tard, remariée à Sandeep et mère d’un garçon de 12 ans en très mauvaise santé, la brèche s’ouvre à nouveau quand son ex mari est muté là où elle a refait sa vie.



Ce roman m’a séduite du début à la fin. Il met en exergue une palette de sentiments humains explorés avec brio. Peut-on pardonner, peut-on oublier, peut-on se reconstruire après un premier mariage raté ?

Les personnages sont criants de vérités et de sincérités que ce soit dans leurs travers ou leurs qualités.

L’Inde se dessine devant vous à travers sa cuisine, ses habits, ses mentalités, on s’y croirait tant le tout donne un rendu très immersif et palpable.



La fin est de toute beauté et m’aurait même fait jaillir quelques larmes.

Un magnifique roman.

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Le foyer des mères heureuses

Est-il un seul d'entre nous qui jamais ne s'est questionné sur la Gestation Pour Autrui ? Cette "aventure " est-elle aussi simple qu'on nous la présente dans les reportages ? Et puis... comment croire que face à une caméra, on puisse livrer ses pensées les plus intimes, parfois bien inavouables...



Dans ce roman, "Le foyer des mères heureuses ", l'auteure, Amulya Malladi, relate le parcours de deux familles. Celui de Priya et de son époux Madhu, jeune couple Indien établi aux États-Unis, qui se heurte à l'impossibilité de procréer, et celui d'Asha et de Pratap, qui eux, vivent en Inde, et dont la vie se résume à une lutte de tous les instants pour subvenir à leurs besoins et à ceux de leurs deux enfants en bas âge.



Dans certaines critiques, il a été reproché à l'auteure l'absence de messages. Je dirai à ce propos que, ne serait-ce que le choix du sujet, et le fait qu'elle mette en relief les inégalités, et en opposition deux mondes qui, de toute évidence, n'ont pas les mêmes mesures, en est déjà un. Elle nous soumet un ouvrage, certes, sans prétentions, mais nous engage à nous questionner, en laissant à chacun la latitude de se forger ses propres convictions.



Le lecteur passe alternativement du monde de Priya, jeune femme nantie tenaillée par un irrépressible désir de maternité, qui "louera" un ventre qui "hébergera" l'enfant auquel elle aspire de tous ses voeux, à celui d'Asha, jeune paysanne, qui n'aura d'autres choix que celui de revivre "les joyeusetés" de la grossesse, et de porter un bébé dont elle devra se séparer, sous peine de ne pouvoir offrir une vie décente à ses deux enfants.



Le personnage d'Asha m'a beaucoup plus touchée, mais les principales protagonistes sont, somme toute, plutôt attachantes, même si Priya m'a par moments un peu agacée. Leurs questionnements respectifs dévoilent des aspects de cette situation pour le moins singulière auxquels je n'avais jamais pensés.



Pratap, l'époux d'Asha, homme dur à la tâche, attentif et aimant, ne peut susciter que de la sympathie. Pour autant, il m'est arrivé de me le figurer comme un être vénal. Un homme est-il en droit, moyennant finances, de disposer du corps de sa femme ? Mais... en viendrait-il à pareilles extrémités s'il n'y était pas contraint. S'il n'existait pas tant de disparité entre les Hommes ?



L'auteure s'attaque à un sujet qui bouscule les codes et les normes, soulève la question des valeurs morales, fustige les riches qui n'ont de cesse de mener bon train de vie au détriment des pauvres, et je terminerai en disant que, pour plusieurs raisons, cet ouvrage a le mérite d'exister. Il est bien écrit, traite d'un sujet de société, et pas des moindres, et induit le lecteur à méditer sur bon nombre de thèmes évoqués.



Ne devrions-nous pas, parfois, apprendre à nous incliner ? Et à accepter que la vie puisse ne pas nous donner tout ce à quoi nous aspirons ?

Pouvons-nous mettre sur le même pied d'égalité le "Droit à l'enfant ", et celui de s'alimenter ? Ou de respirer ?...

N'est-ce pas exercer sur la Nature une autorité tyrannique et dictatoriale, que de lui arracher, et ce, à n'importe quel prix, ce à quoi nous n'entendons

renoncer ?





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Une bouffée d'air pur

Je voulais une lecture sans conséquence... pas insipide, mais qui ne soit ni triste, ni violente.

Le titre "Une bouffée d'air pur" et l'illustration colorée de la couverture promettaient cela... sans en savoir plus, je l'ai emprunté à la bibliothèque de mon quartier.



En réalité, ce ne fût pas une lecture si légère. Avec des sujets graves... les mariages arrangés et la condition des femmes en Inde ; le divorce très exceptionnel dans ce pays ; et surtout, les conséquences de l'explosion à Bhopal, en 1984, d'une usine de production de pesticides qui fit plus de 3500 morts dans l'instant, des dizaines de milliers plus tard et des centaines de milliers de personnes avec une santé impactée jusqu'à nos jours... c'était tout l'inverse de ce que je souhaitais.

Je me suis retrouvée à essuyer quelques larmes, mais finalement je ne regrette pas du tout cette lecture, je l'ai beaucoup appréciée et je peux même aller jusqu'à vous la recommander.
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Une bouffée d'air pur

le 3 décembre 1984, la gare de chemin de fer de Bhopal fourmillait d'activités nocturnes Tardives.

Bhopal , une ville au cœur de l' Inde, où tout a commencé lentement inexorablement, cela s'est propagé, "comme si quelqu'un avait lancé de la poudre de chili rouge". Un gaz foudroyant le d'isocyanate de méthyle (CH3-N=C=O) rejeté dans l'atmosphère de la ville, couchait 3500 personnes ce 3 décembre sur le béton des rues.





C'est la catastrophe écologique la plus meurtrière de l'histoire, l'usine de la firme américaine Union Carbide produisant des pesticides a dégagé 40 tonnes de ce gaz toxique. On comptera de 20 000 à 25 000 morts selon les associations de victimes. La presse souligna 30 années de laisser aller.





Avec virtuosité Amulya Malladi s'empare de ce sujet, brûlant et corrosif, le fait vibrer à travers le destin cruel d'une famille, une déchirure que le gaz a honteusement réservé aux enfants, des mères intoxiquées le 3 décembre 1984, au fils de Anjali le petit Amar. Il a 12 ans, " Amar regarde les tubes insérés dans son corps, un dans son nez et un autre tube intraveineux qui sort de sa main." page222.



L'histoire de cet enfant promis à bel avenir est directement fissurée par la dégradation rémanente, des tissus de la mère, pour mieux s'infiltrer sournoisement dans les poumons de son fils.





Le titre choisi par la traductrice, une bouffée d'air pur, résonne comme une provocation, mais cache aussi autre chose, une volonté farouche de respirer une autre musique au pays de l'hindouisme, au pays de l'obscurantisme religieux de tout poil qui maintiennent la femme dans une dépendance totale à son mari et à sa famille.





Anjali avait espérée que l'homme qu'elle avait choisi Prakash Merah serait délicat et merveilleux, mais il la trompe, et l'oublie sur le quai de la gare de bhopal ce 3 décembre. Sa décision viendra, comme une bouffée de lucidité, comme une nécessité indispensable à sa survie, tourner la page, malgré ses parents, malgré Prakash devenu un dignitaire de l'armée, malgré la rumeur.





Anjali en se remariant avec Sandeep, sait qu'il accomplit là un geste que ses parents désapprouveront. La propre sœur de Sandeep est encore plus claire page 179: "Oui c'est le devoir de la femme s'est exclamée Komal, d'un air pincé. Je n'arrive pas à croire que tu l'épouses après avoir appris tout ça, a-t-elle déclarée en me regardant avec dégoût. Je ne sais pas comment je vais pouvoir rester ici plus longtemps."





Une bouffée d'air pur est bien plus qu'un roman sur le drame de Bhopal, c'est un roman d'amour, de liberté, un cri de rage contre ces usines fantômes, un matin qui se lève pour toutes les femmes hindoues, pour tous les hommes qui reconnaissent enfin une place pour des femmes libres, indépendantes, instruites.



Je garde un souvenir ému, bouleversé, par les espoirs qui se dégagent d'une atmosphère qui peu à peu purifie les personnages malgré le drame d'Amar.

Roman gratifié d'une très belle traduction.

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Le foyer des mères heureuses

Pépite ! C'est un très beau livre qu'on nous donne à lire sur un sujet contreversé et qui fait grand débat en France puisqu'interdit : la gestation pour autrui. On est en Inde et l'auteur nous relate avec bienveillance, en restant factuelle, tout en décrivant les ressentis, les destins réunis de deux femmes que tout sépare et que la GPA va, par la force des choses, réunir avec des bouleversements profonds. Ces deux femmes sont attachantes et bouleversantes dans leurs quêtes respectives et dans cette relation. Ce livre restera marquant dans ma vie de lectrice.
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Le foyer des mères heureuses

Amulya MALLADI. Le foyer des mères heureuses.



Ce récit retrace le parcours du combattant auquel se heurtent les couples stériles. Priya, une trentenaire américano-indienne a recourt à la GPA (Gestation Pour Autrui). Elle a fait trois fausses couches. Avec son époux Madhu, un indien pure souche mais vivant aux Etats-Unis, ils ont enfin trouvé une mère porteuse. Ils sont en Inde. Ils vont enfin savoir si la mère porteuse Asha est enceinte. Cette dernière est âgée de vingt-cinq ans et elle a deux enfants : un garçon, Manoj, cinq ans et Mohini une petite fille de deux ans. Son époux, Pratap est peintre en bâtiment et ils vivent dans une toute petite maison : ils sont très pauvres. Cette GPA, fortement rémunérée devrait leur permettre d’assurer l’avenir de leur fils, un enfant très intelligent, possédant un QI de 160. Et peut-être pourront-ils s’offrir un appartement moderne ! Nous vivons par procuration neuf longs mois d’attente, tant pour la mère porteuse que pour la future mère à laquelle l’enfant tant désiré est destiné !



Priya et Madhu vont rencontrer la mère porteuse, son époux et même les enfants. Une relation en dent de scie va unir ces deux familles. D’un côté les riches, de l’autre les très pauvres. Ces deux femmes, l’une offrant son utérus à l’autre vont apprendre à se connaître. Tisseront-elles des liens indéfectibles ? Quels sont les divers sentiments que l’une et l’autre ressentent à travers cette épreuve ? L’une donne un enfant à l’autre, moyennant une certaine rémunération. L’autre, avec des « petits cadeaux », tente de s’inscrire dans une relation à plus long terme. Asha doit séjourner, à plein temps dans « le foyer des mères heureuses », foyer qui reçoit toutes les femmes en cours de gestation pour autrui au minimum un mois avant la date prévue pour l’accouchement et qui dépend de la clinique du Dr Swati. Cette clinique, bien que récente, n’est pas très bien entretenue. Je pense que le Dr Swati reçoit d’énormes émoluments de la part de ses généreux patients. Elle redistribue une part au couple porteur de vie. Grâce à cette manne financière, les participantes à cette loterie peuvent envisager un avenir un peu plus serein. Certaines femmes n’hésitent pas à mettre leur vie en jeu plus d’une fois pour acquérir, qui un appartement, une maison, ou offrir des études à leurs enfants...



Cette narration nous démontre les aléas d’un couple en mal d’enfant et le quotidien d’une famille porteuse d’espoir : donner à cette mère la joie de serrer son enfant dans ses bras. Ces deux couples sont le reflet de nos civilisations et de notre époque. Ils sont tous les deux l’expression de notre civilisation. C’est merveilleux, ce sacrifice que consent Asha : elle offre une part de sa vie, un cadeau de la nature, refusé à Priya. Je pense que ces deux femmes seront appelées à se fréquenter, ne serait-ce qu’à travers l’avenir, non pas de la petite fille qu’a porté Asha mais de son fils Manoj, auquel le couple américano-indien donne une sérieuse impulsion pour son avenir. Un très bon roman que je vous conseille de lire et qui nous éclaire sur la GPA. Il me semble que toute femme qui a la joie et l’envie de procréer comprend le désarroi de celle qui ne peut porter un enfant et vivre une maternité normale. La psychologie des différents personnages de ce récit est bien explorée. Amulya MALLADI maîtrise son sujet et cette histoire nous émeut. La vision des deux héroïnes nous promène sur deux continents, deux pays, diamétralement opposés par leur culture, leurs coutumes, leurs ressources ou l’absence de richesses. Les enfants de Asha et Pratap sont très naturels. Je vous souhaite une bonne journée et de belles lectures, à partager.

( 11/05/2024).
Lien : https://lucette.dutour@orang..
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Une bouffée d'air pur

Au commencement du roman, Anjali, une jeune femme, attend son officier de mari qui doit venir la chercher à la gare de Bhopal. Lorsqu’elle est prise, comme toutes les personnes aux environs, de difficultés respiratoires, qui vont pour certains s’avérer fatales, elle frôle la mort. Pourtant Anjali se réveille à l’hôpital… Après un saut temporel de quinze ans, on la retrouve mariée à un professeur, et elle-même institutrice, et mère d’un garçon de douze ans. Le propos de Amulya Malladi n’est pas de recenser toutes les conséquences dramatiques de la catastrophe de Bhopal, mais de traiter de répercussions tout à fait intimes, propres à une famille, sur une quinzaine d’années après cette tragédie. Mêlant les points de vue de différents personnages, et les époques, elle compose une fresque tout à fait réussie.



J’ai trouvé ce livre émouvant et lumineux, à l’image du titre qui ne prend sa signification qu’à l’extrême fin du texte. Il traite de thèmes que l’on n’associe pas forcément à la culture indienne, comme le divorce, l’accès au travail pour les femmes, ou le féminisme. C’est donc un roman particulièrement riche sur les dernières années du XXème siècle en Inde. On peut y voir notamment le conflit entre les générations, celle des parents d’Anjali qui veulent rester fidèles aux traditions passées, et celle qui la suit, qui accepte, et même initie les changements de mentalité. C’est grâce à la chronique de Delphine que j’ai découvert ce roman, et je lirais bien volontiers Le foyer des mères heureuses, sorti plus récemment, et qui a beaucoup plu à Delphine aussi.
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Le foyer des mères heureuses

J'ai commencé ce livre avec méfiance...le sujet de la GPA est délicat. Mais l'auteur le traite avec beaucoup d'honnêteté, sans angélisme.

Sa bienveillance pour les deux mères (porteuse et d'intention) est tempérée par les remarques de leur entourage. Cela en fait un roman (plutôt optimiste) qui ne juge pas mais qui explore le sujet dans toute sa complexité sans omettre les ombres (très sombres) du tableau.

Enfin, la double culture de l'auteur offre un récit éclairé sur l'Inde et sa diaspora.

Je recommande !
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Une bouffée d'air pur

Ce livre est un coup de coeur

Je l ai lu pour un challenge , il attendait depuis un certain temps dans mes PAL.

Je suis ravie de l'avoir lu malgré la tristesse de l'histoire.

La catastrophe de Bhopal , la vie des femmes en Inde et leurs rapports avec les hommes , les exigences de le vie et ses conséquences , la rancune , l'argent , le destin tous ces thèmes sont le reflet de ce roman.

Ce roman je ne peux que vous conseiller à le lire
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Une bouffée d'air pur

Pépite ! Dans cet ouvrage plein d'émotion, l'auteur pose une question : notre passé doit-il nous suivre toute notre vie malgré nous, malgré qu'on tente de l'oublier avec ceux qui en font partie. C'est également un livre d'amour et de ressenti tout en délicatesse et profondeur, j'ai été touchée, émue et attendrie. J'avais beaucoup son précédent roman et celui-ci me confirme le talent de cette écrivaine. Je recommande.
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Le foyer des mères heureuses

D’Amulya Mulladi, j’avais lu l’an dernier Une bouffée d’air pur, qui m’avait suffisamment séduite pour que je m’empare de son nouveau roman, récemment publié aux Etats-Unis (les quatre livres qu’elle a écrits entre les deux restant à ce jour inédits en France).

Après s’être intéressée à la catastrophe de Bhopal et à ses séquelles sur la population indienne, elle évoque aujourd’hui la GPA (gestation pour autrui), sujet délicat s’il en est, mais ô combien d’actualité.



J’avoue que je craignais un peu, en ouvrant le livre, de me heurter à un plaidoyer. Qu’il soit en faveur des mères porteuses ou non, je redoutais de lire un livre manichéen portant un regard moral sur la question. Or, il n’en est rien. Amulya Malladi témoigne à nouveau ici d’une parfaite maîtrise dramatique et mêle les destinées de deux femmes absolument étrangères l’une à l’autre, évoluant dans des mondes et des cultures que tout oppose, sans se départir d’une égale finesse psychologique à l’égard de ses deux héroïnes.



Si Priya est d’origine indienne, elle est née et a toujours vécu aux Etats-Unis. Après plusieurs fausses couches, elle convainc son mari d’avoir recours à la GPA pour avoir cet enfant dont elle rêve. Pas si facile, pourtant : l’entourage n’est pas toujours prêt à accepter une telle démarche. Surtout lorsque celle qui portera le bébé est une femme issue d’un pays en voie de développement. Quel choix celle-ci a-t-elle vraiment de louer son corps ?



La question vaut d’être posée. Asha a déjà deux jeunes enfants qu’elle aime tendrement. Son petit garçon, âgé de cinq ans, manifeste des compétences exceptionnelles pour son âge. Il aurait besoin d’étudier dans un établissement spécialisé... largement au-dessus des moyens de ses parents. Bien qu’elle répugne à porter un enfant qui ne serait pas le sien, Asha finit par se laisser convaincre par son mari. Pour offrir un véritable avenir à son fils, elle fera ce sacrifice. Mais ici aussi, il faut se cacher. Que dirait-on d’elle si cela se savait ?



Amulya Malladi ne cache rien des questions, des doutes, des peurs de chacune des deux femmes. D’un côté, l’angoisse de vivre une grossesse à distance, de ne pas être «connectée» à son enfant et, peut-être, de ne pas savoir être mère. L’envie d’être attentive à ce que ressent la mère porteuse, de répondre aux souhaits qu’elle pourrait émettre, sans être intrusive. Ne pas créer de lien qu’il faudrait ensuite briser. La peur que cette femme ne prenne pas soin d’elle, et donc du bébé.



Quant à Asha, empêcher les sentiments de naître à l’égard de l’enfant qu’elle va mettre au monde est un combat de tous les instants. Et puis, l’enfant qu’elle porte est-il plus important que ceux qu’elle a déjà eus ? Elle qui a accouché chez elle, sans médecin, sans avoir jamais eu la moindre échographie reçoit aujourd’hui des soins médicaux et une attention dont jamais elle n’a bénéficié auparavant. Certaines vies ont-elles plus de valeur que les autres ?



Les questionnements surgissent peu à peu sous la plume délicate d’Amulya Malladi, sans qu’il y ait jamais de parti pris ni de jugement de valeur. Elle ne donne pourtant pas dans l’angélisme et pointe finement ceux à qui l’égal partage de détresse profite.



C’est le cœur serré que j’ai refermé ce livre, avec l’envie toujours présente de découvrir les autres romans de cette talentueuse auteure.


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Le foyer des mères heureuses

En 2002, l’Inde est devenue la Mecque du tourisme procréatif. Cette industrie a généré près de 2,3 milliards de dollars par année. Les prix en Inde étaient 5 fois moins chers que ceux des États-Unis et la loi reconnaissait les droits des futurs parents. Les femmes, souvent très pauvres, recevaient une compensation monétaire très élevée pour leur service de mère porteuse. Ce qui les aidaient à soutenir leur famille entière, payer des études à leurs enfants, avoir une vie meilleure.



Ce roman raconte l’histoire de : Priya jeune femme qui, après plusieurs tentatives de grossesses infructueuses, décide d’avoir recours à une mère porteuse; et de Asha, mère déjà de deux enfants, qui accepte de porter l’enfant de Priya afin de payer les études de son fils surdoué.

On suit la façon dont se déroule le commerce entre ces deux mondes: d'un côté la mère d’adoption et de l'autre la mère porteuse. On comprend le rôle que joue la clinique de procréation, qui intervient également comme intermédiaire. Un roman très intéressant pour ceux qui aiment comprendre les différentes réalités d'aujourd'hui ….

Fait à noter qu’en octobre 2015, le Gouvernement indien a soumis un nouveau projet de loi à la Cour suprême pour interdire à tous les étrangers l’accès à une mère porteuse. La loi a été adoptée en novembre 2016.

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Le foyer des mères heureuses

Après plusieurs fausses couches et des tentatives de fécondation in vitro, Priya, a décidé de se tourner vers la gestion pour autrui avec son mari Madhu. Ils ont choisi comme mère porteuse, Asha, une femme de vingt-cinq ans qui a déjà deux enfants et qui vit dans la campagne indienne.

Pour Asha, c'est une première. C'est son mari qui a souhaité qu'elle le fasse afin que leur famille puisse avoir une vie plus confortable. Asha préférerait que l'argent soit consacré à l'éducation de leur garçon qui est très intelligent. Asha a peur de cette grossesse mais elle a surtout peur de s'attacher à ce bébé qui ne sera jamais le sien.



"Le Foyer des mères heureuses" est un roman très intéressant sur la gestation sur autrui. Même si le roman est axé sur les personnages de Priya et d'Asha, Amulya Malladi nous permet d'explorer ce sujet sous un grand angle notamment à travers le portrait d'autres mères porteuses. Mais elle aborde différents autres sujets liés à la famille et notamment celui d'avoir des enfants.
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Une bouffée d'air pur

Un titre simple, un bandeau aux couleurs chatoyantes évoquant un pays dont j’apprécie particulièrement la littérature : il n’en fallait pas davantage pour attirer mon attention sur ce premier roman d’une auteure indienne totalement inconnue en France. La quatrième de couverture m’apprenait rapidement qu’il y était question de la tragédie de Bhopal. Sont alors remontés des souvenirs profondément enfouis dans ma mémoire. J’étais très jeune alors, en ce 3 décembre 1984, mais je me souviens confusément du sentiment d’effroi et du scandale qu’avait provoqués cette terrible catastrophe que constituait l’explosion d’une usine de pesticides appartenant à une firme américaine.



Le roman s’ouvre sur cette funeste nuit. Il est tard, et la jeune Anjali attend son mari à la gare, où il est censé venir la chercher. Mais il se fait attendre. Lorsqu’une impression horrible l’assaille, comme si de la poudre de chili rouge s’était introduite dans ses narines, et qu’un mouvement de panique s’empare de la foule, elle ne cherche plus qu’une chose, se sauver de cet endroit devenu irrespirable. Avant de perdre connaissance, elle a le temps de voir des dizaines de personnes s’effondrer autour d’elles et de penser qu’elle va périr à son tour...



Lorsqu’on retrouve Anjali, quelque seize années se sont écoulées. Elle a quitté Bhopal pour Ooty, dans le sud du pays, et mène une vie simple avec son nouvel époux et son fils Amar, âgé de douze ans, qui souffre de graves troubles respiratoires, conséquences des gaz extrêmement toxiques qu’a inhalés sa mère. La rencontre inattendue avec son ex-mari Prakash, alors qu’elle est en train de faire son marché, va ramener Anjali vers son passé et l’on va peu à peu découvrir toute la vie de cette femme.



Une vie peu ordinaire pour une Indienne. Anjali a en effet demandé et obtenu le divorce avant de se remarier. Indépendante, Anjali travaille comme institutrice. Son salaire et celui de son mari professeur suffisent tout juste à payer les soins très lourds que nécessite la maladie d’Amar, dont les poumons et le cœur sont sévèrement atteints.

J’avoue avoir été tout d’abord surprise par ce personnage dont la liberté de pensée, et surtout le mode de vie, me paraissaient bien mal correspondre à ce que je connais de la société indienne. Mais on découvre qu'Anjali a d’abord été cette jeune fille façonnée par les schémas ancestraux transmis de génération en génération et véhiculés par le cinéma bollywoodien : une jeune fille qui ne songeait qu’à se marier avec un bel homme dont elle élèverait les enfants et qu’elle accompagnerait jour après jour en épouse accomplie. Un rêve qu’elle croit réaliser en se mariant fastueusement avec le bel officier Prakash. La terrible nuit de noces annoncera pourtant les déconvenues qui s’ensuivront...



Amulya Malladi délivre progressivement les éléments qui permettent de comprendre comment son personnage a pu connaître une telle évolution. Et cette femme hors du commun finit par apparaître extrêmement crédible. Elle connaît des sentiments qui nous semblent très naturels compte tenu de tous les événements qu’elle a traversés, tant dans sa vie intime qu’en raison des séquelles que lui ont laissées le drame de Bhopal. Et si elle fait des choix de vie qui vont à l’encontre de sa culture, elle se heurte sans cesse aux préjugés, dont l’auteure parvient à nous montrer à quel point ils prennent le dessus dans les relations qui régissent les individus, jusque dans les aspects les plus privés de leur vie.

Amulya Malladi signe un très beau roman, dans lequel la sphère intime et la catastrophe de Bhopal, qui a été un véritable traumatisme pour la société indienne, se mêlent habilement pour proposer un superbe portrait de femme, mais aussi un tableau très convaincant de son pays.



La version en langue anglaise de Wikipedia m’apprend que Malladi a écrit six autres livres après celui-ci, paru en 2002 aux Etats-Unis où elle vivait alors. Je m’adresse donc à l’éditeur : à quand la traduction en français de tous ces romans ?




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Le foyer des mères heureuses

De quoi ça parle ?

Priya et Madhu, américains tous deux d'origine indienne, forment un couple complice tentant vainement de devenir parents. Après plusieurs tentatives ratées, ils décident d'avoir recours à la gestation par autrui. Ils contactent alors le docteur Swati, directrice d'un foyer spécialisé en Inde, accompagnant les futurs parents et les mères porteuses. C'est Asha, jeune mère de deux enfants et épouse d'un modeste peintre en bâtiment qui va porter leur bébé en échange de l'argent qui paiera la scolarité de son fils aîné surdoué. Commencent alors neuf mois d'attente qui vont lier Priya et Asha à jamais...



Mon avis :

Ajourd'hui je ne vais pas vous parler d'un thriller ou d'un polar mais d'un roman traitant de la gestation par autrui à travers l'histoire de deux femmes de milieux différents.

L'histoire est en soi banale et exceptionnelle parlant à la fois de stérilité et du recours à une mère porteuse, sujets relativement tabous dans notre société. Ici, ils sont traités sans pathos en évitant de sombrer dans la caricature mais aussi avec pudeur mais très naturellement.

Ce livre se lit facilement , le style d'écriture est simple mais pas ennuyant. De plus le fait que ça se passe en Inde apporte de l'originalité et du dépaysement, ce pays étant très peu présent dans mes lectures habituelles.

Les personnages ont évidemment une place importante dans ce roman, notamment les deux principaux Priya et Asha. D'un côté on a une femme américano-indienne stérile prête à tout pour avoir un bébé et de l'autre une jeune indienne déterminée à offrir un bel avenir pour ses enfants quitte à vendre son ventre. Et là encore on évite la caricature, ce qui n'était pas gagné. N'oublions pas que c'est un exercice difficile que de créer des personnages réalistes surtout dans ce genre d'histoire, alors bravo Amulya Malladi. A travers ces deux femmes, l'auteure soulève les différences qui existent entre l'Occident et l'Orient et pointe du doigt la pauvreté encore trop présente en Inde. Elle décrit parfaitement les sentiments éprouvés par Priya et Asha, leurs inquiétudes, leurs espoirs mais aussi leurs colères et leurs joies.

Pour ce qui est du dénouement pas de grande surprise, mais ce n'était pas le but de ce livre. Cependant je l'ai trouvé très bref, mettant un terme rapide à l'histoire ce qui m'a laissé perplexe et un peu sur ma faim.

"Le foyer des mères heureuses" est un livre très intéressant à lire et malgré son côté clairement féminin, destiné à tout le monde. Il ne porte pas de jugement sur la gestation par autrui, ne nous dit pas si c'est bien ou mal, mais nous interpelle. C'est tout en douceur et avec émotion qu'on découvre deux vies si différentes mais liées par un enfant. Une lecture agréable donc, n'hésitez pas.
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Le foyer des mères heureuses

Si on admet la portée documentaire du roman et que l'on considère que l'histoire et les personnages ne sont là que pour illustrer la complexité d'un sujet de société, alors c'est un bon livre. Je n'ai pas de relation émotionnelle forte avec le thème de la gestation pour autrui, c'est donc avec une certaine distance affective que j'ai suivi les aventures de Priya et Asha. J'ai trouvé ça un peu longuet par moment, un peu démonstratif aussi dans la manière de trouver un élément de résolution qui prenne soin de ne juger ni les uns ni les autres. La plupart des personnages sont bons, pleins d'une envie de faire au mieux un peu mièvres parfois. Ceci posé, c'est une lecture agréable qui m'a donné l'impression d'en savoir un tout petit plus sur les enjeux de la GPA, des équilibres économiques qu'elle induit entre nations occidentales et pays en développement, des points de vue forcément complexes et ambivalents de la mère porteuse et des parents d'intention.
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Une bouffée d'air pur

Un très beau livre, qui traite des rapports et des sentiments humains sans dichotomie. L'autrice arrive à nous faire ressentir les sentiments de tous les personnages et à nous imprégner de leurs pensées pour les comprendre. Un livre déchirant mais magnifique.
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Une bouffée d'air pur

En Inde, basé sur fait réel ayant marqué l'histoire de l'Inde, l'explosion de l'usine de gaz à Bhopal.

Une jeune fille élevée dans la tradition, réalise son rêve d'un mariage fastueux, avant de devoir s'émanciper et briser les tabous de la société pour faire face à la tragédie qui la frappe et s'élever contre sa culture, sa famille et ses propres croyances. Elle divorcera, vivra loin des siens, reprendra des études supérieures, rencontrera un homme qu'elle aime et qui l'aime. Elle élèvera son fils lourdement handicapé à cause des gaz ingérés lors de l'explosion. Très beau premier roman.
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