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Citations de André Maurois (304)


Un éloge touche s'il naît, comme par hasard et involontairement, d'une rencontre d'idées, d'un plaisir partagé; il s'ennuie s'il devient rite.
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- Comment s'appelle, demandait un examinateur à une étudiante américaine, le type d'union où l'homme se contente d'une seule femme ?
- La monotonie, répondit l'étudiante.
Pour que la monogamie ne devienne pas monotonie, il faut veiller à ce que la tendresse et ses modes d'expression alternent avec les propos d'autre nature.
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Il y a cent manières de dire : "Je suis moi, vous êtes vous." Il n'y en a pas cent mille. Or les jours sont longs et nombreux.
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[...] aucun être humain ne peut vivre tout le jour, et moins encore des semaines, des années, sur le plan de la tendresse passionnée. On se fatigue de tout, même d'être aimé.
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Plaire, c'est donnet et recevoir.
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Heureuses les femmes tendres et douces, car elles seront les mieux aimées. Rien n'irrite un homme comme une femme agressive. Les Amazones sont plus admirées qu'adorées.
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Oui, si l'on veut se faire aimer, il faut parler aux autres non de ce qui nous touche, mais de ce qui les touche. Et qu'est-ce qui les touche ? Eux-même.
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L'homme le plus patient ne demeure fidèle à une inconnue que si elle se fait connaître.
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Le vrai mal de la vieillesse n'est pas l'affaiblissement du corps, c'est l'indifférence de l'âme.
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– La guerre se joue du temps, dit le docteur, elle est éternelle et immuable. Ce camp pourrait être celui de César. Les tommies, autour de leurs feux, parlent de leurs femmes et de leurs dangers, de leurs chaussures et de leurs chevaux, comme les légionnaires de Fabius ou des grognards de la Grande Armée. Et, comme toujours, de l'autre côté de la colline, reposent les barbares Germains près de leurs chariots dételés.
Le bourgogne éloquent des Trois-Amis inspirait au docteur ces discours ; il s'arrêta, les pieds dans la boue.

– Cette tente a six mille ans, dit-il; c'est celle des Bédouins belliqueux qui fondèrent les Empires de Babylone et de Carthage. Une inquiétude d'anciens peuples migrateurs leur inspirait chaque année la nostalgie du désert et les poussait hors des murs des villes pour des razzias profitables. C'est encore cette même force, Aurelle, qui, chaque été avant la guerre, couvrait de tentes nomades les plages désertiques de l'Europe, et c'est l'obscur souvenir de la razzia ancestrale qui, le 1er août 1914 (époque des vacances, Aurelle, époque des migrations), incita les plus jeunes des barbares à lâcher leur empereur sur le monde. C'est une vieille comédie qui se joue tous les deux mille ans; mais le public semble encore y prendre quelque intérêt. C'est qu'il se renouvelle.

– Vous êtes pessimiste ce soir! dit Aurelle, que la tiède surprise d'un poêle à pétrole inclinait à la bienveillance.

– Qu'appelez-vous pessimisme? dit le docteur en retirant péniblement ses bottes durcies. Je crois que les hommes auront toujours des passions et qu'ils ne cesseront point de s'envoyer les uns aux autres à intervalles irréguliers, par les moyens les plus énergiques que leur procurera la science de leur temps, les objets les mieux choisis pour se briser mutuellement les os. Je crois que l'un des sexes cherchera toujours à plaire à l'autre et que de ce désir élémentaire naîtra éternellement le besoin de vaincre des rivaux. Dans ce but, les rossignols, les cigales, les cantatrices et les hommes d'Etat se serviront de leur gosier; les paons, les nègres et les soldats de parures brillantes; les rats, les cerfs, les tortues et les rois du spectacle de leurs combats. Tout cela n'est pas du pessimisme, c'est de l'histoire naturelle!
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– Il vous sied bien de critiquer la polygamie, Padre, dit le docteur, relisez votre Bible. Que dites-vous du vénérable Laban qui, ayant vendu à un même homme ses deux filles payables par mensualités pendant quatorze ans, donna par surcroît les deux femmes de chambre comme prime à l'acheteur ?

– Mais, dit le Padre, je ne suis pas responsable des actions d'un patriarche douteux; je n'ai aucune sympathie pour ce Laban.

– Moi non plus, dit Aurelle, ce Dufayel du mariage m'a toujours inspiré un profond dégoût, mais c'est plutôt à cause de ses méthodes matrimoniales que pour avoir accepté la polygamie naturelle à sa tribu. D'ailleurs la question du nombre de femmes à attribuer à un même homme est-elle une question morale ? Il me semble que c'est une question d'arithmétique. S'il y a à peu près autant de femmes que d'hommes, la monogamie s'impose; si, pour quelque raison, le nombre des femmes vient à l'emporter, la polygamie vaut peut-être mieux pour le bonheur général.

Les deux jeunes filles, qui comprenaient moins bien cette conversation que les « promenade » et les « na poo » des tommies, se rapprochèrent du colonel, qui leur adressa des grognements paternels et sortit pour elles le disque Caruso de sa chemise rouge incarnat.

– Vous avez des idées très fausses sur la psychologie animale, Aurelle, dit le docteur. Si vous aviez observé la nature, vous auriez, au contraire, constaté que la question du nombre des compagnes n'est nullement une question d'arithmétique. Chez les cousins, il naît dix femelles pour un mâle. Or, les cousins ne sont pas polygames : neuf de ces femelles meurent vierges. Ce sont même ces vieilles filles seules qui nous piquent, par où l'on voit que le célibat engendre la férocité chez les insectes comme chez les femmes.

– J'ai connu des vieilles filles charmantes, dit Aurelle.

– Qu'en savez-vous? dit le docteur. Mais quoi qu'il en soit, le nombre des épouses varie simplement comme le mode d'alimentation de l'espèce. Les lapins, les Turcs, les moutons, les artistes, et d'une façon générale tous les herbivores sont polygames; les renards, les Anglais, les loups, les banquiers, et d'une façon générale tous les carnivores sont monogames. Cela tient à la difficulté que trouve le carnivore à élever ses petits tant qu'ils ne sont pas assez forts pour tuer eux-mêmes une proie. Quant à la polyandrie, elle s'établit dans des pays misérables comme le Thibet, où plusieurs hommes doivent unir leurs forces pour nourrir une femme et sa progéniture.
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– J'ai beaucoup d'admiration pour la France, Aurelle, surtout depuis cette guerre, mais une chose me choque dans votre pays, si vous me permettez de vous parler sincèrement, c'est votre jalousie égalitaire. Quand je lis l'histoire de votre Révolution, je regrette de n'avoir pas été là pour boxer Robespierre et cet horrible fellow Hébert. Et vos sans-culottes... Well, cela me donne envie de m'habiller de satin pourpre brodé d'or et d'aller me promener sur la place de la Concorde.

Le docteur laissa passer une crise de délire particulièrement aiguë de Mistress Finzi-Magrini et reprit :

– L'amour de l'humanité est un état pathologique d'origine sexuelle qui se produit fréquemment à l'époque de la puberté chez les intellectuels timides : le phosphore en excès dans l'organisme doit s'éliminer d'une façon quelconque. Quant à la haine du tyran, c'est un sentiment plus humain et qui a beau jeu en temps de guerre, alors que la force et la foule coïncident. Il faut que les empereurs soient fous furieux quand ils se décident à déclarer ces guerres qui substituent le peuple armé à leurs gardes prétoriennes. Cette sottise faite, le despotisme produit nécessairement la révolution jusqu'à ce que le terrorisme amène la réaction.

– Vous nous condamnez donc, docteur, à osciller sans cesse de l'émeute au coup d'Etat ?

– Non, dit le docteur, car le peuple anglais, qui avait déjà donné au monde le fromage de Stilton et des fauteuils confortables, a inventé pour notre salut à tous la soupape parlementaire. Des champions élus font désormais pour nous émeutes et coups d'Etat en chambre, ce qui laisse au reste de la nation le loisir de jouer au cricket. La presse complète le système en nous permettant de jouir de ces tumultes par procuration. Tout cela fait partie du confort moderne et dans cent ans tout homme blanc, jaune, rouge ou noir refusera d'habiter un appartement sans eau courante et un pays sans parlement.
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Dans la vieillesse l'esprit devient un cimetiéree
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Que le docteur O'Grady n'est-il ici, il me réciterait l'Ecclésiaste.
Il essaya de se souvenir:
"Quel avantage à l'homme de tout le travail qu'il fait sous le soleil?
"Une génération passe et l'autre génération vient, mais la terre demeure toujours aussi ferme.
"Ce qui a été, c'est ce qui sera; ce qui a été fait, c'est ce qui se fera, et il n'y a rien de nouveau sous le soleil..."
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Parker, lui aussi, a découvert un jour une phrase qui connaît désormais les plus brillants succès; il l'a cueillie dans une lettre adressée au Times par un chapelain.
"La vie du soldat, écrivait cet excellent homme, est une vie très dure, parfois mêlée de réels dangers."
Le colonel goûte profondément l'humour inconscient de cette formule et la cite volontiers quand un obus le cingle de cailloux.
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André Maurois
Le bonheur est une fleur qu'il ne faut pas cueillir .
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Enfin j’avais souvent entendu Philippe exprimer l’idée que la grande force d’une femme est l’absence, que loin des êtres on oublie leurs défauts, leurs manies, que l’on découvre qu’ils apportent dans notre vie un élément précieux, indispensable, élément que nous n’avions pas remarqué parce qu’il était trop intimement mêlé à nous. « C’est comme le sel, disait-il, nous ne savons même pas que nous en absorbons, mais supprimons-le de tous nos repas et, sans doute, nous mourrons. »
Si Philippe, loin de moi, pouvait découvrir que j’étais le sel de sa vie...
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Les souvenirs de l'enfance ne sont pas, comme ceux de l'âge mûr, classés dans les cadres du temps. Ce sont des images isolées, de tous côtés entourées d'oubli, et le personnage qui nous y représente est si différent de nous-mêmes que beaucoup d'entre elles nous paraissent étrangères à notre vie. Mais d'autres ont laissé sur notre caractère des traces à ce point ineffaçables que nous reconnaissons leur vérité passée à la force présente de leurs effets.
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Shelley cherchait dans les femmes une source d'exaltation, Byron un prétexte de repos. Shelley ,angélique, par trop angélique, les vénérait ; Byron humain, par trop humain, les désiraient et tenaient sur elles les discours les plus méprisants. Il disait :
"Ce qu'il y a de terrible dans les femmes, c'est qu'on ne peut vivre avec elles, ni sans elles" Et aussi, "Mon idéal est une femme qui est assez d'esprit pour comprendre qu'elle doit m'admirer, mais pas assez pour souhaiter être admirée elle-même" . Le résultat de quelques conversations fut surprenant: Shelley, mystique sans le savoir, choqua Byron, Don Juan malgré lui.
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Il avait besoin, pour être heureux, d'incarner dans un beau visage les Forces mystérieuses et bienveillantes qu'il croyait éparses dans l'Univers ; l'amour était pour lui une admiration passionnée, un acte de foi total, un mélange exquis et parfait du sensuel et de l'intellectuel.
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