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Critiques de André Maurois (127)
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Ariel ou la vie de Shelley

Ariel ou la vie de Shelley/André Maurois de l’Académie Française

Je viens de relire cette biographie de Percy Bysshe Shelley par André Maurois, une œuvre que j’avais découverte à seize ans et qui m’avait alors émerveillée. Découvrir la personnalité de Shelley avait été un choc.

Plus de cinq décennies plus tard, j’éprouve le même sentiment.

Un bref rappel de l’essentiel de cette somptueuse biographie :

Shelley naquit en 1792. Élevé au milieu de quatre sœurs et d’un petit frère, il tombe vite amoureux de sa jolie cousine Harriet Westbrook, « une jeune fille de seize ans, toute petite, mais faite à merveille, avec un air de gaieté ingénue et de fraicheur délicieux :

« Sentant frémir et vibrer sous sa main le corps tiède de sa belle cousine, il se sentait plein de courage pour une vie de combat et d’apostolat.

Shelley a alors dix neuf ans. Ils se marient rapidement.

Mais la promiscuité avec son ami Jefferson Hogg introduisit le trouble chez Harriet qui ne resta pas insensible à ce séducteur, Shelley s’absentant trop souvent.

Shelley préférait au monde véritable dont l’incohérence l’épouvantait, la douce vision que son esprit idéaliste et romantique emportait dans les nuées. Harriet ne put passer la difficile épreuve du temps ; elle devint coquette, frivole, habile aux petits manèges des femmes.

Héritier d’une famille aristocratique du Sussex, Shelley se fit remarquer rapidement pour sa beauté, ses longs cheveux blonds volant au vent, son amour des livres et son mépris des jeux. Admirateur de Voltaire et Diderot, il avait pour livre de chevet « La Justice politique » de Godwin.

Ses premiers écrits firent de lui un paria et il fut renvoyé d’Oxford pour son livre « Nécessité de l’athéisme ».

Ce bel adolescent avait le goût des idées et parlait avec une ardeur incroyable. Dès qu’il paraissait, les femmes se groupaient toutes autour de lui :

« La nuit passait et Shelley continuait à parler ardemment, bel Adonis entouré de ses prêtresses un peu haletantes. »

Romantique, il ne croyait pas au mariage. Cependant à vingt cinq ans, il s’était déjà marié deux fois ! Sa première épouse, Harriet qu’il délaissa pour Mary Godwin, finit par se suicider. Abandonnée par Shelley, elle était enceinte d’un inconnu et refusa le scandale en choisissant la mort. Elle laissait les deux enfants qu’elle avait eu avec Shelley, Ianthe et Charles. Et qui furent confiés au terme d’un procès à une famille d’accueil, Shelley n’étant pas jugé apte à éduquer ses enfants.

Mary, son second amour, lisait Catulle et Pétrarque. Elle est l’auteur de Frankenstein. Une harmonie intellectuelle parfaite régnait avec Shelley.

« Le plus grand charme de la culture littéraire, c’est qu’elle humanise l’amour. Catulle, Théocrite et Pétrarque s’unissaient pour rendre leurs baisers plus exquis. »

Ils se marièrent peu après le suicide d’Harriet.

Mais la générosité de Shelley faisait que l’argent manquait constamment : il devait nourrir outre Mary et ses deux enfants, Claire la sœur de Mary, épouse de Byron, ainsi que Alba la fille de Claire, et aussi la famille Godwin et son ami Leigh Hunt avec sa femme et ses cinq enfants.

Il se disait que Shelley avait une âme de moine bénédictin et des idées de sans-culotte.

Puis il y eut le départ de toute la famille vers l’Italie. Il espérait retrouver Byron qui là-bas à Venise menait une vie de débauche et entretenait tout un harem.

Il y eut bien la rencontre avec lord Byron dont l’aura séduisit Shelley même si leurs idées divergeaient presque en tout. Byron qui déclarait haut et fort à sa femme :

« Vous voici ma femme, cela suffit pour que je vous haïsse ; si vous étiez celle d’un autre, je pourrais peut-être vous aimer. »

Byron, soupçonné de relations incestueuses avec sa sœur Augusta, ajoutait à un cynisme puissant une misogynie violente et disait :

« Ce qu’il y a de terrible dans les femmes, c’est qu’on ne peut vivre ni avec elles ni sans elles. »

Shelley cherchait dans les femmes l’exaltation, Byron un prétexte de repos.

Comme tous les artistes, Byron et Shelley ne créaient que pour se consoler de ne pouvoir vivre. Ey l’homme d’action apparaissait à ces deux hommes de fiction comme un phénomène étrange et enviable.

La maladie prit les deux derniers enfants de Shelley, Clara et William, issus de son second mariage.

Parti imprudemment en croisière à bord de son yacht il fut pris dans une tempête.

Son corps fut retrouvé en 1822 sur la plage de Viareggio. Dans les poches de son veston, un volume de Keats et un autre de Sophocle.

Son corps fut brûlé sur la plage, à la façon des Grecs antiques, sous les yeux de Byron.

Un très beau livre d’André Maurois.

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Ariel ou la vie de Shelley

En manque de nouveautés pour me sustenter, en ces temps particuliers, je me suis repliée sur une bibliothèque un peu "désaffectée", et j'ai jeté mon dévolu sur un livre parlant de poésie, donc intéressant à-priori . Et bien m'en prit ! Je suis tombée sur cette biographie romancée, délicieusement romantique, parfaitement bien reconstituée, et finement analysée du poète Percy Shelley. On se croirait dans un roman des soeurs Brontë ! Je me suis régalée !

L'auteur, de son vrai nom Emile Salomon Wilhelm Herzog, mérite que l'on remette ses livres au grand jour ! Ca vaut vraiment le détour !
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Ariel ou la vie de Shelley

Ce livre emprunté à la bibliothèque du lycée, m'est tombé dans les mains quand j'avais 16 ans... il y a bien longtemps ! et ce fut le coup de foudre pour ce jeune poète, disparu un siècle plus tôt. Cela détermina le cours de mon existence puisque je partis vivre à Londres pour me "rapprocher" de mon poète ! Et de là tout le reste de ma vie s'en est ressentie.

J'ai récemment retrouvé ce livre sur un marché. Je ne l'ai pas relu...
Lien : http://www.maia-alonso.com
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Ariel ou la vie de Shelley

Ce livre est une biographie d'un grand poete anglais,un peu oublie de nos jours mais qui fut un des grands auteurs du dix neuvième siecle.L'auteur excelle dans ce style exigeant,car il faut mener un travail de recherche en amont et le genre ne permet pas de fantaisie.Ici le style classique et superbe de l'auteur sied a merveille à l'ouvrage et nous permet de decouvrir,page apres page la vie de ce poete un peu oublié aujourd'hui.
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Balzac

André Maurois et Roger Pierrot ont tous deux rédigés une excellente biographie De Balzac, chacun dans un style différent, mais avec la même passion et la même érudition pour tout ce qui concerne la vie et l'oeuvre de l'auteur de la Comédie humaine. J'ai lu et relu plusieurs fois leurs livres, mais je n'avais jusqu'à présent jamais réalisé l'expérience de lire leurs deux essais consécutivement. Outre le fait que cela m'a permis une nouvelle immersion totale dans Balzac (respectivement 697 pages et 582 pages, sans compter les nombreuses lectures parallèles pour aller rechercher des compléments d'information dans l'oeuvre ou la correspondance De Balzac) cette lecture confirme mon impression première, il s'agit de deux ouvrages parfaitement réussis et qui peuvent d'une certaine manière se compléter même s'ils relatent les mêmes évènements et développent les mêmes thèmes. Chaque auteur le fait à sa façon, Maurois est avant tout un écrivain, il a l'habitude de raconter des vies et des intrigues et son récit sur Balzac se lit comme un roman. Roger Pierrot est un érudit, spécialiste De Balzac, ancien directeur de la bibliothèque nationale et son point fort est la rigueur et la précision. Tous deux sont animés d'une grande passion pour Balzac et cela se ressent dans leurs ouvrages. Je garde toutefois une petite préférence pour la biographie réalisée par Maurois, elle délivre plus de commentaires sur l'homme sans pour autant négliger la genèse de l'oeuvre et son contexte.



Maurois ne laisse rien de ce qu'il faut savoir sur la vie De Balzac et nous renseigne sur son entourage et sur l'époque. Il nous décrit merveilleusement la personnalité De Balzac sans nous cacher ses défauts, ses excès, ses petites mesquineries, ses lourdeurs de styles, sa philosophie, ses espoirs, ses goûts, ses histoires d'amour et nous ramène toujours à son génie, sa connaissance intuitive de l'âme humaine et sa puissance d'écriture qui emporte tout. L'une des caractéristiques de la personnalité De Balzac, c'est sa qualité de visionnaire ou plutôt de voyant, cette faculté lui faisait ressentir et comprendre tous les méandres de la psychologie humaine simplement en observant quelques détails. Il y a ce fameux passage dans « Facino Cane » ou Balzac lui-même explique ce don mystérieux :

« Je demeurais alors dans une petite rue que vous ne connaissez sans doute pas, la rue de Lesdiguières : elle commence à la rue Saint-Antoine, en face d'une fontaine près de la place de la Bastille et débouche dans la rue de la Cerisaie. L'amour de la science m'avait jeté dans une mansarde où je travaillais pendant la nuit, et je passais le jour dans une bibliothèque voisine. Je vivais frugalement, j'avais accepté toutes les conditions de la vie monastique, si nécessaire aux travailleurs. Quand il faisait beau, à peine me promenais-je sur le boulevard Bourdon. Une seule passion m'entraînait en dehors de mes habitudes studieuses ; mais n'était-ce pas encore de l'étude ? J'allais observer les moeurs du faubourg, ses habitants et leurs caractères. Aussi mal vêtu que les ouvriers, indifférents au décorum, je ne les mettais point en garde contre moi ; je pouvais me mêler à leurs groupes, les voir concluant leurs marchés, et se disputant à l'heure où ils quittent le travail.

Lorsque, entre onze heures et minuit, je rencontrais un ouvrier et sa femme revenant ensemble de l'Ambigu-Comique, je m'amusais 8 jusqu'au boulevard Beaumarchais. Ces braves gens parlaient d'abord de la pièce qu'ils avaient vue ; de fil en aiguille, ils arrivaient à leurs affaires ; la mère tirait son enfant par la main, sans écouter ni ses plaintes ni ses demandes ; les deux époux comptaient l'argent qui leur serait payé le lendemain, ils le dépensaient de vingt manières différentes. C'était alors des détails de ménage, des doléances sur le prix excessif des pommes de terre, ou sur la longueur de l'hiver et le renchérissement des mottes, des représentations énergiques sur ce qui était dû au boulanger ; enfin des discussions qui s'envenimaient, et où chacun d'eux déployait son caractère en mots pittoresques. En entendant ces gens, je pouvais épouser leur vie, je me sentais leurs guenilles sur le dos, je marchais les pieds dans leurs souliers percés ; leurs désirs, leurs besoins, tout passait dans mon âme, ou mon âme passait dans la leur. »



Ce passage explique le génie créateur De Balzac comme cet autre extrait d'une lettre adressée à la Duchesse d'Abrantès ou Balzac fait son auto-portrait :

« Je renferme dans mes cinq pieds deux pouces toutes les incohérences, tous les contrastes possibles, et ceux qui me croiront vain, prodigue, entêté, léger, sans suite dans les idées, fat, négligent, paresseux, inappliqué, sans réflexion, sans aucune constance, bavard, sans tact, mal-appris, impoli, quinteux, inégal d'humeur, auront tout autant raison que ceux qui pourraient dire que je suis économe, modeste, courageux, tenace, énergique, négligé, travailleur, constant, taciturne, plein de finesse, poli, toujours gai. Celui qui dira que je suis poltron n'aura pas plus tort que celui qui dira que je suis extrêmement brave, enfin savant ou ignorant, plein de talents ou inepte ; rien de m'étonne plus de moi-même. Je finis par croire que je ne suis qu'un instrument dont les circonstances jouent.

Ce kaléidoscope-là vient-il de ce que le hasard jette dans l'âme de ceux qui prétendent vouloir peindre toutes les affections et le coeur humain, toutes ces affections mêmes afin qu'ils puissent par la force de leur imagination ressentir ce qu'ils peignent et l'observation ne serait-elle qu'une sorte de mémoire propre à aider cette mobile imagination. Je commence à le croire. »



Balzac pouvait étonner ses contemporains par son aspect physique, il était brèche-dent, avaient de l'embonpoint et ses manières montrait ses origines modestes, il s'habillait d'une manière un peu voyante, mais il captivait et suscitait l'admiration par sa joie de vivre, sa bonté, sa naïveté, sa conversation toujours intéressante et amusante où il faisait tourbillonner comme un artificier la poésie, la politique, les forçats, le magnétisme, le sidérisme etc. Il subjuguait son entourage par l'éclat de ses yeux « des yeux de souverain, de voyant, de dompteur… un oeil noir, brûlant, fascinateur, plein de fluide magnétique » (Théophile Gautier).



Il a eu l'intuition de ce que serait sa fin. En 1831, il a 32 ans, il publie « La peau de Chagrin », un roman philosophique et fantastique qui développe l'idée selon laquelle la vie décroît en fonction de l'intensité des désirs. Il prévoit sa fin prochaine : « J'ai peur d'avoir mangé tout mon capital. Ce serait curieux de voir mourir jeune l'auteur de la Peau de chagrin » écrira-t-il en 1834.

« Atteindre au but en expirant, comme le coureur antique ! voir la fortune et la mort arrivant ensemble sur le seuil de sa porte ! obtenir celle qu'on aime au moment où l'amour s'éteint ! n'avoir plus la faculté de jouir quand on a gagné le droit de vivre heureux oh de combien d'hommes ceci fut la destinée ! » (dans « Albert Savarus » 1842).

Et Victor Hugo reprend cette idée dans son hommage funèbre « Il entre, le même jour, dans la gloire et le tombeau ».



Balzac s'est éteint à l'âge de 51 ans après avoir publié plus de 100 romans (une petite partie de ce qu'il prévoyait d'écrire).



Balzac est un géant de la littérature dont il est quasiment impossible de faire le tour complet.



À l'heure ou après avoir obtenu un prestigieux prix littéraire, l'autrice japonaise Rie Kudan a confié avoir partiellement écrit son roman en utilisant chat gpt on peut se demander si notre époque est capable de produire encore de nouveaux génies tel que Balzac (il a rédigé toute son oeuvre avec une plume d'oie animée par un prosaïque cerveau humain).



– « Prométhée ou la vie De Balzac », André Maurois, Flammarion 1974 (697 pages).
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Balzac

Excédée par l'espace accordée aux amours et amourettes De Balzac (au détriment d'un aperçu de son oeuvre) j'ai abandonné en page 100.

Je me suis interrogé : est-ce une biographie romancée ? le Robert dit : « romancer, c'est présenter sous forme de roman [ ] en déformant plus ou moins les faits. »

Cependant, Maurois se tient scrupuleusement aux faits et indique ses sources. Alors ceci est une bio sentimentale - pas ma tasse de thé.



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Bernard Quesnay

Un André Maurois mineur. Entre une chronique d’une famille industrielle bourgeoise et une réflexion socio-économique sur le fonctionnement d’une entreprise et les rapports sociaux. Il y manque la chair, le sang, le regard fin qui caractérisent Climats et Le Cercle de famille. Plus fondamentalement encore, le lecteur ne s’attache pas au personnage central qui est assez terne, prisonnier consentant de son milieu et du destin qui lui était tracé. En creux, il y a un portrait attristé de la vie en province et du fait qu’une vie peut se perdre dans l’habitude et le sens du devoir. Mais cela reste assez court.

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Bernard Quesnay

Après la difficulté de ma précédente lecture, celle-ci m'a paru au contraire très facile, à tel point que j'ai terminé ce livre en quelques heures, sans presque m'en rendre compte. Une lecture agréable, des personnages qui m'ont paru très réels et en même temps attachants. J'aime beaucoup ces histoires qui se déroulent au temps de mes grands-parents, dans le monde industriel d'après-guerre. Ce ne sera pas une lecture marquante, mais elle restera un bon moment de détente.
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Bernard Quesnay

j'avais emprunté ce livre à la bibliothèque de mon entreprise ; il faisait partie des réserves vieillottes héritées des sociétés dont les fusions successives avaient abouti à l'entreprise dans laquelle je travaillais. Une reliure en tissu bordeaux, usée et ternie par les années. Un livre que personne n'empruntait et que j'ai trouvé remarquable. Il permet de découvrir le tissu économique agricole et indudtriel de cette région de l'Eure où pousse encore le lin. Chaque année à la mi- juin, les surfaces cultivées en lin fleurissent et les fleurs bleutées, légères sur leur hautes tiges sont un délice du paysage.
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Bernard Quesnay

Un beau roman d'amour, une triste histoire d'amour. Difficile d'allier tous les plaisirs. Pourtant Bernard Quesnay au retour de la guerre était très attiré par les doux et voluptueux plaisirs de la capitale. Mais le respect du père, du grand-père, les liens avec les ouvriers de l'usine familiale ont eu raison de ses envies. C'est devenu l'amour du métier, une passion entière qui le tient, le jeu subtil entre patronat et salariés, la gagne pour remporter un marché, ça devient jouissif. Mais Simone, que devient-elle ? Son amante parisienne...

L'écriture d'André Maurois est agréable et j'ai beaucoup apprécié ce roman qui est fouillé et dont les personnages ont des envies parfois troubles.
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Choses nues

Regards d'un homme sur son temps et sa société.

A lire dans ses quotidiens et ses réalités.
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Climats

NE LISEZ PAS DE RESUME de ce livre , je n'en ai pas lu avant d'ouvrir le livre et j'en suis ravie car je trouve que les résumés ( que j'ai lus depuis ... ) que l'on trouve en dévoilent trop. Dites vous que ça évoque la façon dont un homme ( ou une femme ... ) , d'abord enfant puis adulte, "crée/construit" l'image de "sa" femme idéale ( de part ses lectures, ses rencontres, ses modèles , etc ), de son couple idéal, et la façon dont cet idéal se trouve confronté à la réalité au fil de sa vie ...



Mon avis :



Une lecture simple , mais profonde.



Le genre de livre à lire une fois adulte ( car on a pu éprouver un peu les émotions décrites... Idéalisation , enchantement, désenchantement, désir, illusions , devoir faire avec la réalité, les difficultés de communicaton, le fait qu'on est jamais vraiment en phase ou que l'un et l'autre on ne s'aime jamais de la même façon au même moment dans une relation, nos attentes, les décalages, etc ... ) .



J'ai aimé cette lecture, elle m'a "renvoyé" pas mal de choses ...



Elle oblige indirectement à faire d'une certaine façon un bilan à notre propre niveau et par ailleurs je trouve que ça apaise certaines choses, ça invite à être plus indulgent ( il y a toujours dans une relation une part de l'autre qui nous échappe, que l'on ne comprend pas , on n'y peut rien et il faut l'accepter autant que l'on peut , et ça fait aussi d'une certaine façon partie de ce qui nous attire, même paradoxalement dans certains cas , BREF ! ).



Je trouve que c'est le genre de lecture à laquelle on repense encore longtemps après avoir refermé le livre. Un vrai coup de coeur
Lien : http://blabliblo.canalblog.c..
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Climats

Quelle belle écriture ! On ne lit plus Maurois et c'est bien dommage. Ce livre, lu et relu, m'a donné l'envie de lire ses autres romans : Bernard Quesnay, le cercle de famille, l'instinct du bonheur,... que j'ai adorés.

Mais sans doute, le style et les sujets peuvent sembler désuets et ne plairont pas à tout le monde.
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Climats

les protagonistes sont torturés - mais d'une telle richesse - comme tout être humain qui évolue suivant son expérience ou le contexte
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Climats

j'avais adoré...et oublié! je cours me l'acheter pour le relire!
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Climats

André Maurois est un romancier et biographe tombé dans un relatif oubli aujourd'hui. La relecture de Climats m'a fourni peut-être quelques explications sur la désaffection du public pour cet ancien académicien.

le roman se décompose en deux parties, la première peut être qualifiée de confession, c'est une longue lettre adressée par Philippe Marcenat à sa future femme, Isabelle de Cheverny. La seconde est le récit d'Isabelle, trois mois après la mort de son époux emporté par une pneumonie fulgurante, récit qui revient sur les épisodes heureux et malheureux de son union avec Philippe.

Unique héritier d'un riche papetier du Limousin, ce dernier a grandi dans une famille aimante, mais corsetée par un certain conformisme bourgeois et provincial ainsi que par une réserve quasi maladive. Chez les Marcenat, la discrétion, la pudeur des sentiments et la routine du quotidien sont élevés au rang de vertus. Après des études de droit, Philippe reprend peu à peu les rênes de l'entreprise familiale, menant une vie à la fois mondaine à Paris, et industrieuse à Gandumas, siège de la papeterie et du domaine familial. Au cours de vacances italiennes, il fait la connaissance d'Odile Malet, la fille d'un architecte parisien et, subjugué par sa beauté, sa fraîcheur, il l'épouse très rapidement malgré les réticences des siens. Les Malet ne jouissent pas d'une réputation bien établie, les échecs professionnels du père et la vie sans contraintes du couple et de leurs enfants heurtent le conservatisme de la bonne société parisienne. Très vite Philippe débusque des ambiguïtés dans le comportement de son épouse et commence à être rongé par une jalousie qui empoisonne chaque instant de sa vie conjugale. Il finira par divorcer d'Odile à la veille de la première guerre mondiale. Celle-ci se remariera avec François de Croizant, un officier de marine, puis se suicidera devant l'échec de sa nouvelle union.

Isabelle, quant à elle, se souvient de sa rencontre avec Philippe, de son incapacité à maîtriser ses suspicions sur l'infidélité de cet homme secret, séduisant, amateur de belles femmes. Peu à peu, elle comprend qu'il lui faut l'aiguillon de la jalousie pour qu'il parvienne à manifester la profondeur de ses sentiments. Refusant de céder à la facilité de provoquer cette jalousie pour attiser son amour, elle va essayer de le reconquérir en le détachant des comportements mortifères qui ne peuvent mener leur mariage qu'à l'échec. La maternité, le retour le temps d'un été à Gandumas, la tranquillité des esprits apaisés lui amènent une sérénité qui se brise avec la mort de Philippe.

Avouons-le, le style d'André Maurois est d'une clarté, d'une fluidité qui rendent la lecture de Climats plaisante. Mais ce roman est terriblement daté tant sur le plan des moeurs de la société qu'il décrit, que sur le plan des rapports hommes-femmes qu'il entend décoder. C'est un écrivain formaté par l'esprit du dix-neuvième siècle qui dépeint le microcosme bourgeois, composé d'hommes d'affaires, des hauts fonctionnaires, d'officiers, d'aristocrates qui se retrouvent dans le salon de la tante du narrateur, Cora. On surveille la réputation de chacun tout en s'adonnant à un marivaudage de bon aloi. On va écouter de la musique, on passe une soirée au théâtre, on s'adonne au plaisir de la conversation qui consiste surtout en commérages sur les uns et les autres. Les femmes sont toutes – ou presque – ravissantes quand elles ne se sont pas fanées par quelques maternités. On pourrait pardonner à Maurois cet univers à l'atmosphère raréfiée s'il y ajoutait une touche de satire sociale, donnait quelques coups de croc à cette société momifiée dans les convenances, comme savaient si bien le faire Henry James, Proust ou encore Edith Wharton et André Gide. Mais non, rien de cela.

En ce qui concerne sa peinture des relations entre les deux sexes, là encore nous avons la vision d'un homme fortement ancré dans le passé. Il dresse un portrait peu flatteur des femmes. Odile apparaît comme une femme fragile, frivole, orgueilleuse, inconséquente. Elle passe beaucoup de journées allongée en raison de sa fatigue, fait deux fausses couches, a beaucoup d'essayages, et se montre piquante en société quand elle se souvient surtout des conversations qu'elle a eues avec son époux. Philippe ne la trouve pas intelligente – il s'interroge sans cesse sur ce point – mais son charisme le rend vivant au monde qui les entoure. le mystère dont s'entoure la jeune femme la rend insaisissable, et condamne très vite le bonheur du couple. La seconde union de Philippe tourne également au désastre. Quand Isabelle, sentant croître la distance qui la sépare de son époux, souffre et s'insurge de ses sorties en galante compagnie, il ne change pas son attitude mais lui conseille de modifier la sienne. « Ma pauvre Isabelle » revient comme un leitmotiv quand il la réprimande ou déplore ses faiblesses. Il faut que Mme Marcenat mère insiste pendant leur séjour à Gaudumas pour que le couple partage la même chambre. Ultime humiliation pour Isabelle, pendant l'agonie de Philippe, celle qu'il croit voir à son chevet est Solange Villier, sa dernière maîtresse, et non sa femme.

Est-ce que je prête à l'écrivain les traits misogynes de son personnage par un amalgame peu subtil ? Je ne le pense pas. Il n'y a quasiment aucun personnage féminin qui présente des qualités positives dans le roman. Denise Aubry, la première maîtresse, est une femme légère et très province. Odile est instable. Son amie Misa est décrétée « méchante ». Yvonne Prévost, Françoise Quesnay, Thérèse de Saint-Cast sont de jolies créatures, seulement amusantes. Solange Villier est une séductrice impitoyable (« Solange est une tigresse »), une femme qui « commet des folies » que son mari accepte avec résignation. Isabelle est ennuyeuse et bonnet de nuit. La tante Cora est une pragmatique, obsédée par son salon mondain et ses invités et qui a une idée toute particulière du mariage. Quant aux mères et belles-mères, les premières sont froides et les secondes originales, donc gênantes. Un seul personnage tire son épingle du jeu, Renée, la cousine, l'amie d'enfance : célibataire, elle travaille, aime et est aimée. À bien considérer, la vision qu'a l'auteur des femmes est accablante et ne peut se réduire à la psychologie du principal protagoniste de l'histoire. La jalousie de Philippe est dépeinte comme une impossibilité de fusionner avec l'être aimé dans un amour absolu, tandis que celle d'Isabelle est présentée comme un rétrécissement de sa capacité à aimer l'autre dans sa totalité.

le roman s'achève dans les années vingt sans qu'il s'arrache vraiment aux codes du siècle précédent par une modernité autre que de façade. On mesure ainsi ses limites à dépasser l'époque à laquelle il a été écrit.
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Climats

Une belle écriture et une analyse riche profonde des sentiments et du couple.
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Climats

Climats 1928

André Maurois



Mais pourquoi ce grand romancier si talentueux à décrire les moeurs, les atmosphères, à mettre des mots littéraires mais jamais emphatiques, sur les ambiances bonnes ou mal faites, les analyses de caractères, ne soit pas aussi grand en réputation qu'un François Mauriac ; je ne pourrais pas dire Anatole France, car j'ai le sentiment que celui-ci connaisse le même sort. Je me lasse de devoir à reprendre ces oublis incompréhensibles.

Avec Climats qui fut une grande lecture pour moi dans ma jeunesse dont je me souviendrai tout le temps, il signe là un chef d'oeuvre, puis le Cercle de famille, and so on. Je m'empresse d'ajouter que je peux le relire avec le même effet : il n'a pas pris une ride, toujours cette élégance, cette curiosité d'un naturel exquis, cette perspicacité : la classe quoi !



"Mon père se montra calme et indulgent. Il me demanda de réfléchir. Quant à ma mère, elle accueillit d'abord avec joie l'idée que j'allais me marier mais, au bout de quelques jours, elle rencontra une vieille amie qui connaissait les Mallet et qui lui dit que c'était un milieu très libre de moeurs"



Tante Cora renseigna aussi notre protagoniste Philippe -toujours utile une tante : " J'ai vu un tas de gens dans ma vie, mais ta pauvre mère.. je ne la vois pas avec Hortense Boehmer, ah ! ! Dieu non !



Très belle Odile, ravissante même selon Philippe le narrateur, mais très libre de moeurs, choix cornélien à faire !..

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Climats

Dans un rythme de douceur puissante André Maurois nous narre l'emprise que peuvent avoir les premières amours, et la marque qu'elles peuvent imprimer sur toute chose par la suite. L'idolâtrie fait parfois confiner l'être aimé au symbole pur, et selon l'époque ou la psyché personnelle on peut l'idéaliser assez pour préférer les symboles et les chimères aux êtres réels... Sa langue et sa plume sont si évocatrices et poétiques qu'on assiste au drame en l'aimant.
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Climats

Début du XX siècle, les histoires d'amour ... se terminaient déjà mal!



D'un milieu bourgeois Philippe découvre l'amour, le vrai, au travers d'Odile. Hélas l'amour est pour lui un piège, il confond amour et jalousie et ne fait qu'accélérer la décomposition de son couple. Remarié c'est à son tour de souffrir de la jalousie de sa femme, jalousie qu'il nourrit de ses relations extra-conjugales.



L'écriture est très belle, précise, fine, tout est en retenue, suggestions et le sentiment de la jalousie est parfaitement rendu. J'ai pensé à Pierre Loti et Stefan Sweig, des écrivains à la langue très belle est qui ajuste au millimètre l'étude des sentiments . Par contre le texte date un peu, la vision des femmes est très ... datée et il est aussi un peu ennuyeux .
Lien : http://theetlivres.eklablog...
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