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Critiques de Andrea Camilleri (1003)
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La Pyramide de boue

Ouvrir un livre de Camilleri c'est un peu se préparer à partir en voyage.

C'est une ballade au bord de la mer , c'est une découverte de la gastronomie.

Mais c'est aussi des personnages, une enquête policière au milieu de la corruption. Je dirai que l'enquête c'est presque le petit plus (ici pas la meilleure que j'ai lu)

Et surtout c'est un langage truculent. On doit ici surligner en fluo le travail du traducteur.

Pour avoir déjà lu Camilleri en version originale, je peux vous certifier qu'il faut un travail extraordinaire.
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Le Champ du potier

N°1598 - Octobre 2021



Le champ du potier – Andrea Camilleri – Fleuve Noir

Traduit de l’italien par Serge Quadruppani.



Près de Vigata on vient découvrir, dans un endroit riche en argile, le cadavre d’un homme coupé en morceaux et une très belle femme, Dolorès, vient déclarer la disparition de son mari, un officier de marine marchande. Il apparaît très tôt à Montalbano que ce meurtre évoque à la fois la Mafia de par son modus operandi et l’Évangile de Saint Matthieu pour les références à la mort de Judas qu’il évoque.

Comme d’habitude le commissaire doit faire face au mauvais caractère de Livia, sa fiancée éternelle et lointaine, à la suspicion de sa hiérarchie et à la modification du caractère de Mimi, son adjoint, pourtant d’ordinaire bien disposé à son égard mais dont les amours clandestine risquent de lui jouer un sale tour sans qu’il s’en rende compte. Ajouté à cela la vieillesse qui commence à tracasser le commissaire et cette enquête difficile qui semble vouloir l’emmener bien au-delà de la Sicile et mettre en cause son collaborateur. Il y a bien la gastronomie sicilienne pour le calmer, mais cela commence à devenir problématique pour lui parce qu’il va même jusqu’à perdre, temporairement, l’appétit à cause de l’attitude de Mimi qui a quelque chose d’incompréhensible.

Sans que ce soit une caractéristique très marquée de son personnage, il me semble qu’il y a un petit côté chrétien chez Montalbano. Il est souvent question de son ange gardien et « le champ du potier » (ou champ du sang) est, selon la tradition, l’endroit acquis par les prêtres ou par Judas Escariote lui-même avec les trente deniers de sa traîtrise et où il aurait été enterré. Il est vrai que nous sommes dans la très catholique Sicile. Cette référence évangélique évoque aussi le mensonge qui est un des travers ordinaires de l’espèce humaine, qu’il rencontre chez son adjoint qui ment effrontément à son épouse et qui sonne aussi comme la trahison de leur longue amitié. Cette enquête est pour lui l’occasion de se pencher également sur son cas et de cet examen de conscience il ne sort pas grandi, mais soulagé quand même.

Ici Camilleri est bien meilleur, ménage ses effets, confie un peu de ses obsessions personnelles avec une discrète allusion à un autre de ses romans consacré à la trahison de Juda et entretient le suspense jusqu’à la fin.
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La Chasse au trésor

ah j’ai vraiment aimé celui la ! bien ficelé avec un premier chapitre dans l’action ! et tous les personnages clés de camilleri sont là ! livia, Ingrid et la fine équipe! montalbano est au sommet de son art , faisant encore la démonstration ( surtout pour lui. même ) que si son corps prend de l’âge , son cerveau marche toujours bien !!
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Un été ardent

Un thriller tres bien ficelé par un maitre italien du roman policier :Camilleri c'est tout d'abord un style mélangeant l'argot sicilien et l'italien qui donne à ses romans une touche locale très agréable à lire et nous offre de vrais bons moments de lecture grace à une traduction aux petits oignons !Le personnage central, l'inspecteur Montalbano est tres attachant et est un des heros recurrent du roman policier.
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Le Manège des erreurs

C'est avec grand plaisir que je retrouve le Commissaire Montalbano, son franc parler et son amour pour la gastronomie sicilienne.



Tout commence par 2 enlèvements de jeunes femmes très étranges, puisqu'aussitôt enlevées, aussitôt libérées sans qu'elles aient été violentées, ni volées ni qu'il n'y ait eu de demande de rançon.

Quel est donc le but de ces enlèvements ?

Une troisième jeune femme est enlevée et elle sera retrouvée vivante mais mal en point. Après les premiers soins, il apparaît que ses blessures sont très superficielles.

Aucune des 3 victimes n'a pu apercevoir le ravisseur.

Le seul point commun entre ces 3 victimes est qu'elles travaillent toutes dans le milieu bancaire.



En parallèle, Montalbano devra enquêter sur l'incendie d'un magasin dont le propriétaire est introuvable; Les 1ers éléments de l'enquête orientent Montalbano vers la piste mafieuse.

Mais en fin limier, Montalbano ne se laissera pas piéger par les apparences qui peuvent être trompeuses. Aidé de sa fidèle équipe, il dénouera les fils de ces mystérieux évènements.



L'ambiance sicilienne, les personnages rocambolesques, j'ai retrouvé avec bonheur tous les éléments qui constituent la "patte" de Camilleri. Même si dans cet opus, il s'est moins attardé chez Enzo, sa trattoria préférée.
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La Pyramide de boue

Quel plaisir de retrouver le commissaire Montalbano dans une intrigue bien ficelée !



J'ai eu l'occasion de dire dans une précédente critique que j'étais déçue par les dernières enquêtes - La danse de la mouette, Le sourire d'Angelica, Jeu de miroirs - du limier sicilien : j'en trouvais le déroulement un peu incohérent et surtout la résolution tirée par les cheveux.



Rien de tout cela dans La pyramide de boue : non seulement le commissaire Montalbano y est toujours égal à lui-même (entre fin gourmet et homme désabusé face au fonctionnement de la société italienne) mais on y retrouve l'Andrea Camilleri des meilleurs jours, celui de La voix du violon ou de L'excursion à Tindari.



Les amateurs de l'ambiance sicilienne de ses romans pourront ainsi renouer avec Montalbano et ses collègues : le méticuleux Fazio, le donjuanesque Mimi Augello, l'irascible légiste Pasquano, et surtout l'inénarrable et hilarant Catarella (dont on n'ose imaginer ce que ce doit être de l'avoir comme partenaire au scrabble ...).



Ceux qui n'ont pas encore eu la chance de découvrir les aventures du commissaire auront, eux, le bonheur de faire connaissance avec le petit monde de Montalbano, la truculence du dialecte sicilien et l'excellence de la gastronomie locale.
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Le Manège des erreurs

Dans le style polar spaghetti je demande la dernière aventure du commissaire Montalbano , signée de feu Andrea Camilleri.

Le métier de policier en Sicile et à fortiori de commissaire est un peu différent de celui que l'on trouve par ici . le sicilien est une langue qui se parle - et encore je n'ai pas l'image car j'imagine très bien la gestuelle qui va avec - plutôt qu'elle s'écrit ,ce qui implique pour notre équipe d'enquêteurs , d'innombrables échanges à répétition , au téléphone ou en face à face avec de potentiels témoins . Heureusement la pause sacrée du midi permet au commissaire de faire le tri dans ce flot de paroles et d'essayer d'en tirer quelques pistes exploitables .

Pas simple quand deux affaires d'apparence totalement différentes viennent bousculer le rythme bien rodé de vos journées :

- un patron de commerce qui disparaît du jour au lendemain alors que son magasin part en fumée . Un amateur de belles voitures et de belles jeunes femmes qui semble avoir rencontré l'amour de sa vie pendant des vacances sur une île espagnole . Un type qui semble vivre au-dessus de ses moyens et qui croule sous les dettes . Un emprunt non remboursé à la mafia locale pourrait-il être une des causes de cette disparition soudaine et inquiétante ?

- des jeunes et jolies jeunes employées de banque qui sont enlevées, puis ramenées quelques heures plus tard par leur mystérieux ravisseur . Un modus operandi qui se répète mais dans quel but ?

Deux enquêtes croisées qui vont donner quelques sueurs froides à Montalbo et à son équipe dévouée .



Un style étonnant. Une traduction singulière et « exotique ». J'avoue avoir été, au départ , un peu perdu et déstabilisé par ce roman aux dialogues foisonnants, au multiples prénoms, noms, surnoms qui jaillissent de nulle part comme à Gravelotte .

Puis , une fois adopté cette tonalité particulière, ce tempo à géométrie variable , on se laisse prendre au jeu et aux méthodes d'investigation du commissaire Montalbano : par petites touches .par recoupements et grâce à un sens de l'intuition hors pair . On se laisse guider par ce faux rythme régulier , où chaque coup de téléphone, peut devenir l'élément annonciateur d'un fait nouveau , d'un morceau supplémentaire du puzzle qui pourra empêcher l'enquête de se diriger vers une fausse piste ou vers le mauvais coupable .

Une écriture toute en légèreté, où les traits d'humour sont légion (romaine ) ,et qui nous feraient presque oublier la réputation de cette île , aux paysages magnifiques, mais où on a le sang chaud , la gâchette facile et où la Cosa Nostra règne sans partage sur une bonne partie du territoire.



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Le Champ du potier

Il campo del vasaio . Sellerio 2008



Le roman commence par un rêve de Montalbano, suivi d'une conversation avec son double. Entre conscience et mauvaise foi. Après quoi l'envie de dormir lui est revenue.

"Quand il s'aréveilla, il était neuf heures passées. On ne voyait pas d'éclair ni n'entendait de tonnerre, mais le temps devait être une dégueulasserie. Et pourquoi devrait-il se lever "? Alors, il décrocha le téléphone. Si bien que Catarella dut venir en personne tambouriner à sa porte : un mort a été découvert dans la campagne, dans le quartier Pizzutello.

Un terrain argileux, putride et bourbeux, "tout en ravins et caillasses".

"Mais il ne s'agissait pas de terrain à proprement parler. C'était un ensemble de grosses plaques d'argile grisâtre et jaunâtre dans lesquelles l'eau ne pénétrait pas, On..comprenait qu'il suffisait de poser un pied dessus pour s'aretrouver vingt mètres plus bas".

Le propriétaire de ce terrain vend de l'argile aux potiers. C'est lui qui a vu le sac : "un grand sac nivurro, noir, en plastique, un de ceux qu'on utilise pour les ordures."

Un trou a laissé dépasser un pied aux orteils coupés.

(Je vous laisse lire la suite.)

Là, intervient le souvenir du récit de l'évangile sur la trahison de Judas ce dont le commissaire s'inspire pour ses réflexions. Le lieu a-t-il été choisi à dessein ?

Pendant ce temps, au commissariat intervient la splendide jeune femme qu'on attendait ! qui déclare la disparition de son officier de marine de mari.

A l'enquête policière s'ajoute les relations internes avec Mimi Augello au comportement incompréhensible.

"Il est toujours nivurro, sombre, il prend tout mal, il balance des reproches à tout -va, il insulte".

C'est un roman des trahisons que chacun peut être amené à vivre.



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L'Âge du doute

Depuis que l'âge avance, Montalbano se souvient de ses rêves et cela le trouble ou le contrarie. D'autant plus que celui de cette nuit...

Ce matin-là, "il fut d'un coup aréveillé par un tonnerre qui fut comme un coup de canon tiré à cinq centimillimètres de son esgourde". Ce qui n'est pas pour améliorer son humeur. D'autant plus que l'orage qui s'ensuit est très violent, que la mer "s'est mangé" un morceau de route et que le trafic est interrompu.

Enfin parvenu au commissariat grâce à Gallo qui conduit comme dans un rallye, Camilleri nous plonge dans "la plus maritime des enquêtes de Montalbano ". Elle se déroule entièrement dans le port de Vigàta entre un yacht et un bateau de croisière.

La propriétaire du luxueux yacht et de son équipage , une riche, très riche quinquagénaire au caractère difficile demande à accoster, à cause de la bourrasque et ramène un canot échoué contenant le cadavre d'un homme défiguré. Volontairement.

L'intrigue sera quelque peu compliquée :mafia, trafic, contrebande....

Montalbano devra utiliser la compétence particulière de son adjoint Mimi Augello: à savoir son côté coureur de jupon !

Notre pauvre commissaire vit mal ses cinquante-huit ans et, face à une belle, très belle femme lieutenant, en a le "souffle coupé" et éprouve les sentiments et les pulsions d'un adolescent de seize ans.

Une fois de plus, j'apprécie les références littéraires : "La solitude des nombres premiers" que j'avais aimé et la Laure provençale de Pétrarque.
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Le grelot

A "l'aube du vingtième siècle" toujours à Vigata, fils d'un pêcheur qui gagne une misère, voici Giurlà excellent nageur. "Dans l'eau , (il) était aussi démenet qu'un poisson et, comme un poison, capable de rester sous l'eau très longtemps ". "Il péchait sans hameçon ni filet, à mains nues."

Lorsque tous les enfants qui "affanent" jour et nuit dans les mines de soufre meurent d'épidémie c'est la catastrophe pour les propriétaires. Le marquis de Terranova a l'idée de recruter les enfants de la côte.

Giurlà y échappe et, grâce à don Petrino, deviendra chevrier dans la montagne.

Et l'enfant de l'eau apprend à aimer le paysage des cabreux, à accorder solitude et sauvagerie avec plaisir et bonheur.

Il découvre appartenir à la terre.

Le premier contact avec l'eau douce d'un lac, ignorée, est une révélation, fait émerger une charge sensuelle qui sera le leitmotiv de tout le récit.



J'ai pris ce roman dont je ne savais rien, histoire de faire une pause au milieu des enquêtes de Montalbano.

J'apprends qu'il est le dernier d'une trilogie fantastique basée sur les métamorphoses de la Mythologie.

"La loi suprême des choses est le changement."

Une chevrette solitaire, obstinée et fidèle saura aimer et se faire aimer.

Grâce à la magie, Camilleri a la capacité de faire de Giurlà et Beba, la chèvre, une histoire d'amour émouvante et captivante.
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La Lune de papier

Quel bonheur de retrouver ce cher commissaire , tel que je me l'imagine, avec son parler unique, son équipe si sympathique et l'irrésistible Catarella, dit Catarè.

Publié en 2005.



"Quann'era piccilido, una volta so' padre , per babbiarlo (prenderlo in giro, per scherzare), glii aveva contato che la luna 'n cielu era fatta di carta. E lui, che aveva sempre fiducia in quello che il padre gli diceva, ci aveva creduto".

Ce n'est pas par hasard que ces souvenirs remontent dans ses pensées, de quand son père pour le taquiner, lui disait que le lune était en papier. Aujourd'hui les années commencent à lui peser, il ressent les petits désagréments de l'âge.

Heureusement, une belle femme aux yeux dangereusement troublants vient le distraire de ses idées noires en signalant la disparition de son frère.

Montalbano le découvre chez lui, dans une pièce isolée : mort. Défiguré par un coup de pistolet en pleine face et le sexe hors de la braguette.

Dans le cadre de son enquête, il interroge une autre belle femme : Elena, l'amante du défunt. Troublante, elle aussi avec ses tenues légères.

Et ces deux belles femmes, à leur façon, lui feront croire à nouveau que la lune est en papier !



Quel bonheur que la langue si particulière de Camilleri , si bien rendue par la traduction de Serge Quadruppani !

Un régal pour moi. Avec ma connaissance de l'italien et du provençal, je n'ai aucune difficulté de compréhension.

Et j'aime, j'aime.



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Nid de vipères

Acheté avant le décès d'Andrea Camilleri et lu juste après, j'ai bien aimé cette nouvelle histoire, bien menée, solide et qui nous prête Livia, ma compagne de Montalbano à son domicile pour quelques jours, l'occasion de belles envolées lyriques!
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Une voix dans l'ombre

toujours un grand plaisir de retrouver les personnages de Camillieri! et cette langue si particulière!

Honnêtement , les intrigues se ressemblent toujours un peu mais peu importe! Rien ne gâche mon plaisir! et des les premières pages, je souris et m'imagine en Sicile!
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Nid de vipères

Attention ! Fait suffisamment rare dans l’histoire des enquêtes de Salvo Montalbano : Livia lui rend visite et restera avec lui pendant presque toute la durée de l’enquête. Ils pourront ainsi se disputer autrement que par téléphone. Nous assisterons aussi à la quintessence de la rivalité entre Adelina, la cuisinière de Salvo, et Livia, qui ne peut absolument pas supporter sa rivale culinaire. Montalbano expérimente ainsi toutes les joies de la vie à deux, que ce soit pour esquiver le fait de partager un repas ensemble autrement qu’au restaurant – Livia est une piète cuisinière aux yeux de Salvo puisqu’elle ne sait pas faire cuire des pâtes – ou le fait de zigzaguer entre les mensonges qu’il a parfois proférés pour couvrir son adjoint préféré, j’ai nommé le tombeur de ses dames, Mimi Augello – ou comment esquiver à nouveau un repas familial avec Mimi et Bebba, son épouse.

Il expérimente aussi, douloureusement, la solitude, distinguant le besoin d’être seul et le fait de se retrouver seul, comme le sans domicile fixe qui s’est installé dans une grotte, non loin de chez lui. Un homme charmant, au demeurant, qui rappelle au commissaire certaines vérités qu’il avait un peu oubliées : – Vous savez, il arrive qu’une longue fréquentation brouille un peu la vision des qualités de la personne qu’on a près de soi depuis longtemps. Rien de mieux qu’un regard extérieur pour vous montrer la chance que vous avez.

Quant au meurtre sur lequel il enquête, il fait figure d’inédit dans la carrière de Montalbano : un double meurtre ! L’homme en question avait deux maisons, deux enfants, deux petits-fils. Mais surtout, il a été tué de deux manières différentes, ce qui veut dire que deux personnes, au moins, lui en voulaient suffisamment pou l’empoisonner ou lui tirer dessus. IL faut quand même contenir une sacré dose de détestation pour ne pas se rendre compte que sa future victime est déjà morte, et lui tirer dessus ! Barletta avait fait des victimes à la pelle, et des conquêtes tout aussi nombreuses. L’une des victimes se détache pourtant, Pace, non par la solidité de son mobile, mais par la manière dont il analyse le comportement de Barletta et le plaint : un homme qui n’est jamais satisfait de ce qu’il a, argent ou femme, ne sera jamais en paix. Pace, lui, a trouvé cette paix, même si le chemin fut douloureux, même si sa femme est souffrante – elle est près de lui et la guérison est toujours possible. Un suspect de moins – plus qu’une bonne vingtaine.

Comme d’habitude, l’enquête est l’occasion pour Montalbano de passe d’armes avec le légiste, au langage toujours aussi fleuri, et de supporter les convocations du questeur, aux idées bien arrêtées sur les manières de mener l’enquête – il n’aura même pas le temps de s’en mordre les doigts, on lui fera regretter très rapidement ses décisions.

A la fin du roman, l’auteur, dans une courte postface, explique le choix de la construction de son intrigue – et de son dénouement. Pour ne pas vous en dévoiler plus que je n’en ai déjà fait, je vous dirai que Camilleri plonge dans les méandres d’une vie insatisfaite, d’une vie qui n’a pas été menée comme elle aurait dû l’être – avec des conséquences pour toutes les personnes qui l’approchaient. Pas facile d’aller au bout des choses. Reste à savoir ce que signifie « au bout » – tous ne seraient pas d’accord avec le choix de Montalbano.

Nid de vipères, un opus particulièrement sombre dans les enquêtes de Montalbano.
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La Première Enquête de Montalbano

Je ne connais pas de meilleur remède contre un petit accès de mélancolie que la lecture d’un Camilleri. Le personnage de Montalbano est à lui seul un hommage à la vie simple, un culte à la gourmandise et une révérence à l’intelligence mâtinée d’un brin de ruse. Par ailleurs, le style Camilleri, c’est ce télescopage entre l’italien, le dialecte sicilien et les tournures locales qui fait chanter le texte de façon jubilatoire. Serge Quadruppani restitue merveilleusement le « jus » linguistique de la prose camillérienne.

Si ce roman comprend la première enquête du commissaire Montalbano, muté pour sa plus grande joie à Vigàta après avoir été en poste à la montagne (un purgatoire pour ce tempérament océanique), il se compose aussi de deux autres longues nouvelles – ou brefs romans – Sept lundis et Retour aux origines.

À tous ceux qui n’en peuvent plus des serial killers, je recommande Sept lundis où sévit un tueur en série d’animaux. L’histoire est hilarante et nous offre une énigme qui se dénoue non pas dans le sang versé, mais dans la révélation d’un deuil impossible.

La première enquête de Montalbano est un sommet de délicatesse : elle nous dévoile la nature profonde de Salvo Montalbano, sondeur imparable de la détresse humaine et fieffé bonimenteur. Camilleri traite de façon poignante l’histoire d’une jeunesse saccagée.

Quant à Retour aux origines, qui met très classiquement en scène les agissements de la mafia, l’auteur parvient à nous surprendre sur la manière imparable du commissaire de déjouer les entreprises mafieuses.

Aujourd’hui, la littérature policière a tendance à faire surenchère de violence et d’horreur pour appâter les lecteurs (CF le dernier livre de Saviano). Seuls les virtuoses du récit savent que ces recettes ne remplacent jamais la force des personnages, leur complexité et une bonne histoire. Camilleri est un maître.

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Le Sourire d'Angelica

D'abord reconnaitre que je ne suis pas objectif dès qu'il s'agit de Camilieri....je suis un inconditionnel....et même si ce n'est sans doute pas le meilleur roman, tout y est, la traduction pimentée du sicilien , l'equipe boiteuse du commissaire, ses frasques d'homme mur mais biensur aussi sa façon particluiere de mener les enquetes....Un plaisir à déguster en se léchant les doigts comme Montabaldo le fait quand il déguste les plats de sa Adelina .

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Les Ailes du sphinx

Parution chez Sellerio en 2006.

On retrouve les ingrédients habituels des enquêtes de commissaire et sa fidèle équipe du commissariat de Vigata en Sicile.

C'est davantage l'ambiance, le caractère de chacun des membres que j'aime retrouver plutôt que l'enquête en soi qui est classique et assez banale. Et toujours prétexte à dénoncer le pouvoir politique, la puissance de la mafia...;

Ici, Montalbano est en plein marasme sentimental : Livia, son éternelle fiancée, est fâchée.

Et voici qu'un de ces jours difficile, rempli de mélancolie et de doutes, il est appelé chez lui et doit se rendre de toute urgence jusqu'à une ancienne décharge où a été trouvée le cadavre d'une jeune fille. Entièrement nu et sans papier.

Avec toutefois une marque distinctive : un tatouage. Ce qui pourra aider.

L'enquête conduira notre commissaire jusqu'au sommet de la hiérarchie religieuse, chez un évêque à la tête d'une association catholique "La Bonne Volonté", qui sauve de la prostitution des jeunes filles immigrées et les place comme domestiques.

Bien sûr, ce n'est pas net, "Laquelle Bonne Volonté se prisentait comme un terrain dangereux, carrément un champ de mines".

Parallèlement, comme d'autres fois, il y a une autre affaire : celle d'un enlèvement d'un riche commerçant de bois.

N.B. Ce roman fait suite à "Un été ardent" pour sa relation saccagée avec Livia.
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Jeu de miroirs

Ou " ce n'est pas à un vieux singe qu'on apprend à faire des grimaces".

Montalbano a une nouvelle voisine...Ravissante et souvent seule...La voila maintenant privée de voiture et, toujours poli, notre commissaire lui propose de la déposer tous les matins à Vigata. Elle lui manifesta alors une reconnaissance...éperdue.

Montalbano ne croit pas une seule seconde que son charme légendaire soit à l'origine de ce débordement d'enthousiasme. Que lui veut-on ? N'y-a-t-il qu'une seule actrice dans cette comédie ? A-t-elle un complice ? Qui et pourquoi ? Est-elle manipulée et elle même menacée ? Par qui ?

Méfiance, prudence sont les deux maîtres mots de notre héros...

Pendant ce temps des bombes explosent, devant des magasins vides, sans faire de victimes. Là encore, de quoi s'agit-il ? Des lettres anonymes circulent...

J'avoue avoir trainé un peu dans la première moitié du livre, mais la seconde m'a complètement réconciliée avec l'auteur. Il faut dire que le cahier des charges est parfaitement respecté, tout le personnel de commissariat avec notre cher Catarella, dont on voit une fois de plus qu'il peut se rendre utile si on ne lui confie pas de message à transmettre et Enzo et Adelina aux cuisines (qu'ils me donnent faim, ces deux là)

Et bien sûr la Sicile, la mer, la plage, les terres desséchées de l'intérieur..

Encore un très bon roman...
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La Danse de la Mouette

Un texte qui au 1er abord ne m'attire pas mais qui se révèle riche; la traduction est intelligente et le personnage, qui nous semble tout droit sorti d'une pièce de théâtre, est en réalité riche en observations et hypersensible. Du coup, j'ai pris plaisir à lire cette histoire, en prêtant attention aux moindres détails semés ici et là et qui permettent de mieux suivre l'enquête et les pensées de vosseigneurie!
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La couleur du soleil

Je n’avais encore jamais rien lu du sicilien André Camilleri. Je ne suis pas spécialement attiré par les enquêtes policières de Montalbano et les faits et gestes mafieux m’indifférent. Par contre, dès que l’on évoque l’un de mes peintres préférés, Le Caravage…



Quelle est la couleur du Soleil ?



Noir répond Le Caravage par la plume inspirée de Camilléri qui se plait à imaginer ce que peut avoir été la fin de vie de ce génial dément.

De Malte à Palerme, il redonne vie et pensées au peintre par l’intermédiaire d’une courte fiction imaginant que Le Caravage ait pu laisser quelques notes. Dans une langue retravaillée et cherchant à coller à ce XVIIe siècle italien, le peintre travaille, aime, se bat et fuit toujours vers une mort violente assurée.

Noir comme cette déchéance vers la folie donc ou comme l’a génialement écrit un autre écrivain mort tout aussi sombrement :



Ma seule Etoile est morte, – et mon luth constellé

Porte le Soleil noir de la Mélancolie.



Quand à savoir qu’elle fut cette étoile et pourquoi ce soleil est noir, ce sont choses que je ne vous direz pas ici.



Christian Attard
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la vie et les polars d'Andrea Camilleri

Andrea Camilleri est né en Sicile en 1925. Il s'est mis au polar sur le tard, avec un très grand succès. C'était en :

1985
1992
1994
1998

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