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Critiques de Andrea Camilleri (1006)
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Une lame de lumière

N°1574 - Août 2021



Une lame de lumière – Andrea Camilleri – Fleuve noir.

Traduit de l’italien par Serge Quadruppani.



Dans cet épisode Salvo Montalbano est amoureux de Marian, une belle galeriste de Vigàta rencontrée par hasard. Cette fois, c’est du sérieux de part et d’autre au point pour lui de devoir choisir entre elle et Livia, son éternelle fiancée du nord de l’Italie. Depuis que j’ai fait la connaissance de notre commissaire, j’avoue qu’on peut s’interroger sur la nature exacte de leurs relations. Ils vivent constamment séparés, se rejoignent de temps à en temps pour quelques jours puis elle repart et leurs conversations téléphoniques sont souvent houleuses. Montalbano déclare aimer Livia, mais considère que, depuis toutes ces années, s’il l’avait épousée, leur amour n’aurait pas résisté à l’épreuve du temps et ils se seraient séparés au bout de quelques années. Sans vouloir me mêler de ce qui ne me regarde pas, je souscris néanmoins à cette analyse. L’étonnant c’est qu’elle sont toutes les deux attachées à Salvo et, quant à lui, il est tellement perturbé par cette situation qu’il lui arrive même de se tromper dans leur prénom respectif. C’est peut-être de la sénilité qui apparaît, mais c’est peut-être pire. Il doit composer avec la solitude qui de plus en plus l’assaille et temporiser entre ces deux femmes pour pouvoir faire un choix.

Il se trouve confronté à une affaire assez bizarre telle qu’elle lui est présentée, un viol qui n’en est pas un et un vol bien réel, ce qui lui permet de mettre une nouvelle fois en œuvre son esprit critique, sa roublardise et son sens de la logique qui lui ont depuis longtemps fait considérer que les évidences Ne sont pas obligatoirement réelles et qu’il faut considérer l’alibi le plus solide avec beaucoup de réserves. Ainsi est-il amené à ne pas faire confiance à une femme jeune et jolie surtout si elle est mariée à un vieux barbon beaucoup plus riche qu’elle.

Son culte de la vérité l’entraîne ici à investiguer sur trois terroristes tunisiens qui semblent cacher et trafiquer des armes dans la campagne environnante. Cette affaire d’évidence lui échappe et est du ressort des services antiterroristes mais là aussi son esprit critique l’aide à faire la part des choses. .. et à agir comme il l’entend.

Il y a habituelle série d’assassinats, de voiture brûlées avec toujours avec l’ombre de la mafia. Pourtant, toujours fidèle à sa méthode de ne pas prendre pour vrai les évidences et peut-être aussi d’être assez clairvoyant pour ne pas tomber dans les pièges qu’on lui tend, il ne manque pas de réfléchir surtout quand quelque chose ne colle pas.

Pour ce qui le concerne personnellement cette affaire de Tunisiens se termine pour lui d’une manière qu’il aurait eu du mal à concevoir malgré toute son imagination mais qui finalement résoudra son problème de choix.



Nous retrouvons Montalbano amateur de cuisine, de café et de whisky, toujours entouré de ses fidèles collaborateurs, l’inénarrable Catarella, Fazio l’efficace et Augello le séducteur impénitent

Comme à chaque fois ce fut un bon moment de lecture à cause du style, de l’humour et du suspense.

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Le Sourire d'Angelica

Le lecteur a le plaisir de retrouver le commissaire Montalbano dans son univers sicilien, son appétence pour les recettes locales , le tout bien arrosé et coloré avec le dialecte local … Mais l’intrigue est ténue , le projecteur du scénario est centré sur le commissaire … qui succombe au charme d’Angélica au risque de la manipulation. Un petit cru dans la saga Montalbano. Bon, une distraction dans l’espace estival.
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Jeu de miroirs

N°1573 - Août 2021



Jeu de miroirs – Andrea Camilleri – Fleuve noir.

Traduit de l’italien par Serge Quadruppani.



Tout saute à Vigala et on ne compte plus les commerces détruits peut-être à cause de l’impôt mafieux non payé, les fusillades et les disparitions. Pourtant une bombe est disposée de telle manière devant un immeuble comportant également des appartements qu’on aurait dit qu’elle était destinés à un résident et non pas au commerçant. Erreur ou avertissement ou simplement volonté de brouiller les pistes de la part de la sempiternelle mafia, comme dans un jeu de miroirs ? Qu’y a t-il en effet de plus trompeur d’un reflet de miroir , à la fois déformant et générateur d’imagination parce que là est souvent la frontière entre la réalité et l’illusion voire le fantasme, et en ce qui concerne Montalbano entre vérité, et fausse piste, apparence et évidence, innocence et culpabilité.

Dans le même temps Montalbano qui apporte son aide sa voisine en panne de voiture, la belle Liliana, un peu délaissée par son mari et tombe sous le charme de celle-ci. Pourtant le moteur de la voiture a été endommagé volontairement, ce qui n’est pas sans poser des questions au policier d’autant qu’il découvre qu’elle a des mœurs assez libres. Cette incivilité est peut-être le fait d’un amant éconduit ?Dans cet épisode Montalbano a quelque chose du « donnaiolo » (Don Juan) comme disent si joliment nos amis Italiens mais le sex-appeal de Liliana auquel il n’est pas indifférent peut cacher une demande de protection et peut-être un appel au secours … ou d’une volonté de le manipuler. Cette belle femme bouleverse le cœur des hommes qui la croisent mais malheureusement cela va lui porter malheur, sur fond de trafic de drogue, de jeu d’influence entre clans mafieux, de règlement de comptes et de volonté de se débarrasser du commissaire un peu trop curieux et pas mal roublard par la même occasion.

Nous retrouvons un Montablabano toujours aussi éloigné géographiquement de Livia son éternelle compagne et aussi pas mal jaloux au point que chacune de leurs conversations téléphoniques qui devraient normalement être amoureuses se terminent immanquablement en engueulades. S’il a perdu un peu de sa jeunesse et de sa souplesse, il a cependant gardé son appétit pour la cuisine italienne et nous avons droit ici à de nombreuses recettes et peut-être aussi à leur fumet.

Un bon moment de lecture en tout cas.
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Le Coup du Cavalier

Les livres de Camilleri sont toujours un regal en partie grace a la traduction qui nous offre des passages d'argot et de siciliens traduit littéralement qui donne son ame au recit.La verve et l'imagination de l'auteur font le reste pour nous faire passer de tres bons moments de lecture.
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Le Voleur de goûter

N°1572 - Août 2021



le voleur de goûter – Andrea Camilleri – Fleuve noir.

Traduit de l’italien par Serge Quadruppani et Maruzza Loria.



Le titre évoque l’enfance, l’école, les cours de récréation. On n’en est cependant pas si loin.

Pourtant il s’agit d’une enquête policière où Salvo Montalbano est confronté au meurtre d’un sexagénaire poignardé dans l’ascenseur de son immeuble. Inévitablement la veuve interrogée parle de lettres anonymes, découvre la double vie de son mari avec la marque de l’inévitable mafia . Dans le même temps, il est question d’un marin tunisien tué à bord d’un bateau de pêche sicilien mitraillé par une vedette de la marine tunisienne. Ajoutez à cela du terrorisme, du rapt, de la prostitution, du chantage, de l’adultère et du trafic de matières illicites, sans parler, et pour la première fois des Services secrets, et vous saurez l’intrigue et les rebondissements d’un bon polar. Il fait d’ailleurs montre à cette occasion d’une ruse hors du commun où le bluff tient un grande place pour parvenir à ses fins.



J’ai toujours été intrigué par Livia et son éternel éloignement dans le nord de l’Italie. Un peu malgré lui Montalbano aura une image de ce que peut-être la vie durable de couple avec un enfant, le petit François, ce qui n’a pas été sans le perturber quelque peu. Cet attachement soudain de sa compagne à ce petit garçon qui par la suite deviendra officiellement orphelin, est révélateur et génère sans doute chez lui quelque chose comme une obligation de partage de Livia ou chez elle une fibre maternelle inconnue ou volontairement occultée jusque là de la part du commissaire. J’ai toujours été étonné de la solitude de ce policier, sans doute entretenue par lui et que maintenant il souhaite interrompre définitivement en se mariant et en adoptant.



Comme toujours, le style fluide fait de ce roman un agréable moment de lecture.
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Un Filet de fumée

N°1571 - Août 2021



Un filet de fumée– Andrea Camilleri – Fayard.

Traduit de l’italien par Dominique Vittoz.



Il y a une certaine effervescence sur le port de Vigàta puisque qu’on attend impatiemment le « Ivan Tomorov », navire parti d’Odessa pour prendre sa cargaison de soufre chez Toto Barbabianca, le plus riche mais surtout le plus crapuleux des négociants de cette ville. Cet homme est une véritable anguille, capable de s’adapter à tous les régimes politiques pourvu que cela lui rapporte de l’argent. Ainsi tous les habitants de Vigàta étaient-ils nombreux à attendre patiemment l’heure où ils pourraient lui faire payer toutes ses avanies. Et elle était justement venue ce jour où ce bateau était annoncé. L’ennui c’était que les entrepôts de Barbabianca qui auraient dû contenir ce soufre...étaient vides puisqu’il en avait vendu la marchandise. Bien entendu aucun négociant de Vigàta ne voulu le tirer de ce mauvais pas et tous étaient donc suspendus à la fumée annonciatrice du bateau.

Pendant toute cette attente, c’est l’occasion d’évoquer la richesse de cette ville faite de la pêche, de mines de sel et de souffre dévolues, travail dangereux et mal payé dévolu à un petit peuple laborieux et quasi esclave qui s’oppose à une population aristocrate, bourgeoise et intellectuelle qui ignore l’autre. On rappelle les influences qui s’y exercent, la place de ceux qui commandent et de ceux qui obéissent, on rumine les vielles querelles et les oppositions définitives, les discussions oiseuses et les condamnations sans appel où chacun s’invective revendiquant sa présence ou son tôle, ses alliances traditionnelles et ses dettes familiales. On alterne les méchancetés rassies et les gestes flagorneurs entre hypocrisies et volonté de délation pour détruire l’autre, lâcheté et complicité.

L’apparition puis la disparition de cette île volcanique au large de Vigàta annihile cette attente du navire russe et apparaître un émoi général dans la ville, un soulagement pour certains, une déconvenue pour d’autres.



Camilleri reste fidèle à sa ville imaginaire mais change d’époque (nous sommes au XIX° siècle), de thème et de personnage, abandonnant pour un temps son commissaire préféré. Il nous offre un beau panel de l’espèce humaine dans tout ce qu’elle a de plus détestable.



J’avoue que j’ai été un peu déconcerté par la multiplicité des personnages, par la longueur des phrases qui ne facilite guère la lecture autant que par le choix des mots empruntés au dialecte quoique le sens en soit révélé par un glossaire annexé. J’ai été partagé entre le plaisir de lire et découvrir des mots anciens au sens délicieusement inconnu mais compréhensible et un certain agacement à devoir se référer à ce lexique.



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La Chasse au trésor

N°1570 - Août 2021



La chasse au trésor– Andrea Camilleri – Le fleuve noir.

Traduit de l’italien par Serge Quadruppani.



Gregorio Plamisano, 70 ans et sa sœur Caterina, 68 ans vivent ensemble dans un appartement plein de bondieuseries et leur vie est entièrement consacrée à la religion catholique et à ses obsessions culpabilisantes. Jusque là rien d’extraordinaire, jusqu’au moment où ils deviennent menaçants et tirent sur tout ce qui bouge. Montalbano intervient et la perquisition révèle l’existence d’une poupée gonflable, ce qui fait les délices de la presse locale. Un appel téléphonique à propos d’un corps trouvé dans un conteneur révèle ce même type de poupée alors qu’un curieux correspondant invite Montalbano à une mystérieuse chasse au trésor en forme de devinettes épistolaires et ...en vers ! Même si les règles de la prosodie sont quelques peu oubliées et l’aspect émotionnel totalement occulté, cela sonne comme un défi pour notre commissaire qui entend bien se plier à ce jeu.

Il sait d’expérience qu’il faut se méfier des évidences qui peuvent vicier le jugement et conduire un innocent devant un tribunal (« La forme de l’eau » du même auteur), mais il sait aussi que cette énigme qui lui est proposée est pour lui une occasion unique de se remettre en question et de se prouver que le vieillissement ne viendra pas polluer les quelques années qui lui restent à accomplir avant de prendre sa retraite. Il sent en effet de plus en plus le poids du temps sur ses épaules, impression qui est corroborée par une récente prise de poids et par un calme plutôt plat du côté de la délinquance à Vigàta.

On s’en doute, ce petit jeu va aller en se compliquant mais un aide inattendue lui vient d’un particulier en ce qui concerne la résolution des rébus « poétiques » qui peuvent se résumer en un sorte de duel entre le rédacteur de ces mystérieuses lettres et le commissaire. Pourtant la présence de cette maudite poupée du conteneur qu’on ne savait pas très bien où mettre est assez encombrante pour un célibataire comme Montalbano.

La torpeur ambiante est quelque peu bousculée par un kidnapping, avec toujours en toile de fond ce qu’on a du mal à appeler poèmes mais qui relancent l’attention du commissaire devenu le seul interlocuteur de ce mystérieux interlocuteur. Au début de la lecture on avait un peu oublié cette histoire de poupées gonflables, mais elles se réinvitent à nouveau, relançant le suspense.



Montalbano a toujours ses acolytes, la lointaine Livia, l’inénarrable Catarella, l’indispensable Fazio , Augello le catégorique, la séduisante Ingrid, et toujours cet appétit généreux et arrondisseur de son tour de taille et pourvoyeur de son taux de cholestérol.



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Maruzza Musumeci

Au retour des Amériques, Gnazio construit une petite maison près de Vigata dans un terrain près de la mer. Il fait appel ensuite à une vieille entremetteuse qui lui trouve une épouse magnifique mais qui a des besoins particuliers puisque c’est une sirène… Entre court roman et conte de fées
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La Forme de l'Eau

N°1569 - Août 2021



La forme de l’eau– Andrea Camilleri – Le fleuve noir.

Traduit de l’italien par Serge Quadruppani.



On retrouve au matin le cadavre de l’ingénieur Luparello, un homme politique local très en vue, au Bercail, un espace entre terrain vague et décharge publique, connu pour être le lieu des rendez-vous pour trafics en tous genres de Vigatà, c’est à dire, en ce qui concerne cette affaire, à un bordel à ciel ouvert. Sa posture ne laisse aucun doute sur les circonstances de sa mort et ce même si le légiste déclare qu’il est mort d’une crise cardiaque, soit de mort naturelle, alors qu’il était en galante compagnie. Dans le même temps et sur les mêmes lieux ont a trouvé un collier d’une grande valeur. Le commissaire Montalbano est chargé de cette enquête qui, compte tenu de la personnalité de la victime et des circonstances demande d’autant plus doigté que cet homme n’était pas si net que cela. Pour être mieux informé il sollicite Gégé, un indic, petit souteneur local et … ami d’enfance du commissaire. Les autorités judiciaires reçoivent d’intenses sollicitations pour clore cette affaire au plus vite et bien sûr, compte tenu du contexte, on reparle de la mafia, on assiste à un festival de faux-culs, on rappelle une vieille histoire de cocuage, un règlement de compte politique, des secrets de famille avec mensonges, amour et passion et un bijou perdu et retrouvé, le tout mélangé peut révéler le sens du titre de ce roman. L’eau n’a pas de forme propre, elle prend celle du récipient qui la contient. Est ce à dire qu’on peut camoufler ce qu’on veut cacher sous d’autres apparences, faire dire aux choses ce qu’on veut qu’elles disent ? Peut-être ?



Je l’aime bien ce Montalbano, amateur de bonne chère, intègre, honnête avec ceux qui le méritent et rusé comme un renard avec ceux qui se paient sa tête, pas vraiment donnaiollo, comme disent si joliment nos amis Italiens, mais avec un charme discret.



C’est un formidable roman que j’ai lu sans désemparer tant le suspense est entretenu jusqu’à la fin.

Une mention particulière pour le traducteur qui a dû pas mal galérer pour traduire sans trahir (« tradire -tradure »). Nous avons affaire à un auteur sicilien qui ne renie rien de ses origines, de sa sicilianité » et du dialecte, incarné dans les mots et la syntaxe



Un dernier mot pour l’auteur disparu il y a peu près un an qui laisse tous ses lecteurs passionnés un peu orphelins.



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Le Manège des erreurs

Au moins, voilà un roman qui porte bien son nom... Car au niveau des erreurs, il y en a au minimum 5 par pages ! Enfin, c'est ce que serait amené à penser le lecteur qui aurait omis de prendre connaissance de la mise en garde du traducteur (qui fait quand même, 3 pages). Le texte initial a été rédigé sur 3 niveaux d'italien : le langage courant, le dialecte populaire et enfin le sicilien. Le traducteur a donc voulu rendre ces "3 niveaux" de lecture dans sa traduction. C'est un peu déroutant au début mais il faut admettre que ça donne un ton et une ambiance très particuliers au roman. C'est même finalement son principal intérêt car pour l'intrigue, ben c'est un Camilleri (enquêtes du commissaire Montalbano) ; qui a sans doute beaucoup lu Dard et doit rêver de créer un San Antonio italien... Mais bon... Voilà, voilà !
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La Pyramide de boue

N° 1567 - Août 2021



LA PYRAMIDE DE BOUE – Andrea Camilleri - Fleuve noir.

Traduit de l'italien par Serge Quadruppani.



Il pleut des cordes sur la Sicile et donc sur la cité imaginaire de Vigata et la boue est partout. On a trouvé sur un chantier abandonné le cadavre d'un homme, un comptable, Guigiu Nicotra bien sous tout rapport, marié à une jeune et belle allemande, Inge qui a disparu. Bizarrement l'homme est en caleçon avec une balle dans le dos et on trouve non loin de lui une bicyclette. Les différentes investigations du commissaire et de ses adjoints révèlent que le couple hébergeait un homme dont on ne sait à peu près rien. Au départ, cela ressemble à une banale histoire de cocuage, c'est à tout le moins ce qu'on voudrait faire croire au commissaire, mais les recherches menées par lui et ses adjoints, l'efficace Fazio et Augello (je na parlerai pas de l'inénarrable Catarella) vont mettre en évidence une lutte sourde entre deux familles qui se partagent la région et les chantiers de travaux publics. Cela ressemble de plus en plus à la mafia, on n'est pas en Sicile pour rien et un journaliste et les témoins font l'objet de menaces! Montalbano lui-même a été victime d'une agression et il se demande s'il n'est pas temps pour lui de prendre sa retraite.

Pourtant notre commissaire, rusé renard, ne s'en laisse pas conter et a bien l'intention de suivre son idée qui est bien différente de ce qu'on veut lui faire croire. Et puis qu'il se rassure, la vieillesse n'a pas encore fait trop de ravages en lui et peut être synonyme d'expérience, ce qui est plutôt rassurant. Il se révèle en effet un fin limier, un peu chanceux toutefois. Il en apprend beaucoup sur tous les protagonistes de cette affaire avec une histoire de voiture brûlée, de douille, de coffre-fort, de souterrain secret, un tatouage, la présence d'un personnage discret, de sociétés au noms poétiques, mais avec cette certitude sous-jacente et surtout obsédante qu'il y a autre chose que cette banale histoire de cocu qu'on a voulu lui faire avaler.

Lire un roman de Camilleri est toujours pour moi un bon moment de lecture. La disparition de l'auteur il y a un an laisse Montalbano , son personnage emblématique, orphelin.
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L'autre bout du fil

Entre migrants rescapés de naufrages et meurtre sanglant de la belle Elena qui lui préparait un costume, le héros d’Andrea Camilleri ne sait plus où donner de la tête.
Lien : https://www.lesoir.be/385416..
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Le Manège des erreurs

Encore une belle enquête, tortueuse à souhait de Montalbano...qui se laisse embarquer sur une piste qu'il détricote à la fin pour reconnaitre son erreur. A son habitude, il gagne à la fin. Pas d'échanges fleuris dans ce livre entre Montalbano et sa compagne, dommage, je les aime bien!

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Le Manège des erreurs

Incroyable Camilleri : lorsqu'il écrit cette nouvelle aventure du commissaire Salvo Montalbano, il a déjà près de 90 ans, et comme il le déclare lui-même, cette histoire est une des rares qui n'ait pas son origine dans un fait divers : Il en a donc inventé toute l'intrigue … Quel talent !



Voici donc la petite cité maritime de Vigatà secouée par l'enlèvement de deux puis trois jeunes femmes, toutes employées de banques, mais laissées vivantes par leur agresseur masqué.



S'agit-il d'une manoeuvre d'intimidation de la Mafia ? d'un déséquilibré qui les chloroforme mais ne les viole pas ? Apparemment, il s'agit d'un homme d'un certain âge, mais on n'en sait pas plus. L'enquête piétine.



Par-dessus le marché, on signale bientôt la disparition d'un jeune patron fort séduisant, et de sa compagne avec laquelle, dans le plus grand secret, il vient de passer un mois de vacances aux Baléares …



Racket ? le joli garçon couvert de dettes aurait-il refusé de s'acquitter du « pizo » ? Jalousie d'un mari trompé ?



Salvo Montalbano tente de percer le mystère, tout en continuant à se régaler de la cuisine d'Enzo et des petits plats que lui prépare sa douce – pas si douce que ça – Adelina.



Quand il pense avoir trouvé le coupable idéal, il est bien obligé de se rendre à l'évidence : il faut toujours se méfier des apparences.



Un épisode particulièrement bien construit, avec les gimmicks de traduction délicieux de Serge Quadruppani. Un délice de polar à la sicilienne.
Lien : http://www.bigmammy.fr/archi..
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L'excursion à Tindari

"je suis noir mais beau" Tindari est un lieu de pèlerinage et est appelé aussi Sanctuaire de la Vierge Noire car on peut y voir une statue de la "Vierge noire" du XII siècle



Montalbano, toujours en disgrâce, est confiné aux « petites choses » le questeur ayant décidé que lui Montalbano et les policiers de Vigata étaient des maffieux

Mais voilà , le concurrent pressenti pour les « grandes choses » est cloué au vécés par une bonne chiasse (pour parler comme qui vous savez) et son adjoint a reçu d’un pickpocket une balle dans la jambe( ah ils sont beaux les bellâtres haut placés!) et donc la patate chaude lui revient dans les mains : un meurtre et une double disparition de petits vieux partis en pèlerinage à Tindari

Adelina est invisible mais il y a bel et bien des maquereaux dans le frigo et elle a pensé à la pappanozza, purée de pomme de terre avec oignons arrosée d’huile d’olives et de vinaigre fort et saupoudré de poivre noir a manger sous la véranda

Livia est à Gênes au bout du téléphone et pas vraiment gracieuse mais lucide

Et Mimi entre deux eaux va peut-être quitter Vigata pour suivre sa belle Encore que Montalbano vicieux en diable lui en présente une belle de madone et qui de surcroit habite dans les parages de Vigata et vend des ustensiles de cuisine et...et…et...



Un Montalbano, cette fois-ci, plus sous le signe de la littérature que de la cuisine et du rouget de roche frits et de la pasta n'casciata



Donc des références à Montale poète italien, Pirandello et les géants de la montagne pour la rêverie sous un olivier sarrasin doublement centenaire , Manzoni incontournable , Choderlos de Laclos pour l’aspect érotique de l’enquête et Montalbán avec Pepe Carvalho (le modèle de Montalbano mais à la différence que Montalbano mange, voire se goinfre, gloutonne ou dévore avec délectation , et se laisse préparer les petits plats par Adelina alors que Carvalho les cuisine lui-même et le prix Pepe Carvalho attribué à Camilleri en 2014) pour la détente et l(hommage reconnaissant de Camilleri.

Une bonne enquête : un vieux parrain soi-disant contrit et larmoyant sur sa santé redoutable tueur qui n’a rien perdu de sa perversité et essaye d’entraîner Montalbano dans les embrouilles

Le cadavre d'un jeunot adepte d'informatique cochonne deux petits vieux invisibles et pas gracieux du tout

Des truands sur le marché de l’érotisme et des organes humains de substitution

Enfin tout un tracassin pour Salvo mais avec sa bande de soudards, Catarella compris qui continue a arracher les portes du commissariat, il va faire merveille surtout dans les "petites choses"
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Un été ardent

Un thriller tres bien ficelé par un maitre italien du roman policier :Camilleri c'est tout d'abord un style mélangeant l'argot sicilien et l'italien qui donne à ses romans une touche locale très agréable à lire et nous offre de vrais bons moments de lecture grace à une traduction aux petits oignons !Le personnage central, l'inspecteur Montalbano est tres attachant et est un des heros recurrent du roman policier.
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Le Manège des erreurs

C'est avec grand plaisir que je retrouve le Commissaire Montalbano, son franc parler et son amour pour la gastronomie sicilienne.



Tout commence par 2 enlèvements de jeunes femmes très étranges, puisqu'aussitôt enlevées, aussitôt libérées sans qu'elles aient été violentées, ni volées ni qu'il n'y ait eu de demande de rançon.

Quel est donc le but de ces enlèvements ?

Une troisième jeune femme est enlevée et elle sera retrouvée vivante mais mal en point. Après les premiers soins, il apparaît que ses blessures sont très superficielles.

Aucune des 3 victimes n'a pu apercevoir le ravisseur.

Le seul point commun entre ces 3 victimes est qu'elles travaillent toutes dans le milieu bancaire.



En parallèle, Montalbano devra enquêter sur l'incendie d'un magasin dont le propriétaire est introuvable; Les 1ers éléments de l'enquête orientent Montalbano vers la piste mafieuse.

Mais en fin limier, Montalbano ne se laissera pas piéger par les apparences qui peuvent être trompeuses. Aidé de sa fidèle équipe, il dénouera les fils de ces mystérieux évènements.



L'ambiance sicilienne, les personnages rocambolesques, j'ai retrouvé avec bonheur tous les éléments qui constituent la "patte" de Camilleri. Même si dans cet opus, il s'est moins attardé chez Enzo, sa trattoria préférée.
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La disparition de Judas

N° 1560 - Juillet 2021



La disparition de Judas – Andrea Camilleri – Metallié..

Traduit de l’italien par Serge Quadruppani.



Le jour du Vendredi Saint de l’année 1890 à Vigata, la tradition veut que, dans un pièce de théâtre, autrement appelée « Les Funérailles » on fasse revivre la Passion du Christ. Le personnage de Judas, incontournable, est tenu avec humilité par le comptable Pàto, directeur de la banque locale, personnage intègre et catholique pratiquant, citoyen estimé et neveu d’un sénateur, qui disparaît au cours de la représentation dans le cadre même de son rôle ; il se donne en effet la mort. Au départ on n’y prête guère attention mais il s’avère rapidement que cette disparition inquiète tout le monde d’autant plus qu’elle est mystérieuse. S’agit-il d’une perte de mémoire consécutive à une éventuelle chute, d’un enlèvement, d’un assassinat, d’une volonté de disparaître ou d’une fugue amoureuse ou, pourquoi pas, la chute de l’intéressé dans un interstice spatio-temporel ? D’emblée l’hypothèse d’une malversation bancaire est écartée, ce qui correspond bien à la personnalité intègre de Pàto mais une lettre anonyme qui le menaçait personnellement vient tout compliquer. Les autorités locales nationales et religieuses sont en émoi, les policiers et carabiniers sont sur les dents et, pour résoudre cette énigme, vont devoir oublier un temps leurs différents, sous le regarde inéluctable de la mafia. Dans le contexte religieux d’une Italie très dévote, il ne manque évidemment pas de voix pour fustiger le théâtre dont l’Église excommunia longtemps les acteurs et surtout la personnalité de Judas, archétype du traître, veule et cupide dont le rôle tenu par un comédien pourrait bien cacher quelque chose de sa vraie personnalité. Le plus dur sera, l’énigme une fois révélée, de lui donner une explication logique et qui ne lèse personne.



Le personnage même de Judas a donné lieu à beaucoup de commentaires et d’interprétations parfois contradictoires. Il est certes l’archétype du félon selon l’Église mais incarne bien une facette ordinaire de la condition humaine, les autres apôtres étant eux aussi des hommes simples fascinés par la personnalité de Jésus. Sans lui la vie du Christ en eut été bouleversée, pour ne rien dire dire de celle du monde, et son nom aurait rejoint la cohorte des quidams oubliés.



Il s’agit bien d’un roman policier mais Camilleri choisit de le traiter avec humour sous la forme d’une accumulation d’articles de journaux, de rapports de police à la rédaction savoureusement administrative, d’interrogatoires, dont certains ne servent à rien dans la manifestation de la vérité, de fausses pistes, d’échanges de lettres non moins surprenantes ... J’ai bien aimé cette manière originale de présenter les choses qui est aussi une étude pertinente de la société italienne. On sent l’auteur particulièrement à son aise dans un registre où il excelle par l’architecture de ce roman et par le style toujours aussi agréable à lire et qui emporte à chaque fois l’assentiment de son lecteur.



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La révolution de la Lune

N° 1558 - Juillet 2021



La révolution de la lune – Andrea Camilleri – Fayard.

Traduit de l’italien par Dominique Vittoz.



En 1677 la Sicile, alors sous domination espagnole, est gouvernée par un poussah, le vice-roi Angel de Guzmàn qui vient de mourir, ce qui, pour les nobles est une aubaine, sauf que, par testament, il désigne pour lui succéder son épouse Eleonora di Mora, une femme d’une sublime beauté et d’une intelligence redoutable mais qui, jusque là, était restée dans l’ombre. La nouvelle fit grand bruit parmi les conseillers qui, la stupeur passée, se multiplièrent en courbettes et autres marques de flagorneries, partagés qu’ils étaient entre l’admiration de sa grande beauté et la volonté de conserver leur place et prérogatives. Cette entrée d’une femme en politique fut une révolution mais Eleonora profita bientôt de cette opportunité pour réformer le pays en en éliminant la corruption, en portant son attention sur les plus démunis, aux femmes et à leur condition inférieure, aux mendiants, ce qui lui valut la bienveillance de ses sujets restés intègres et l’amour du peuple. Cela ne se fit pas sans mal, le jeu politique reprit ses droits et l’appétit de pouvoir des hommes en place autant que leur volonté de conserver leurs privilèges et leurs fonctions ne manqua pas de se manifester. On était loin de la galanterie et de l’amour courtois du Moyen-âge ! On fit des difficultés et bien entendu on assista à des bassesses, des délations, des trahisons, ce qui est l’ordinaire de l’espèce humaine, face à la volonté d’une femme qui entendait bien marquer son temps dans le registre de la sauvegarde des plus déshérités.



Ce court règne qui ne dura que 27 jours, soit la période d’un cycle lunaire, est authentique et c’est un homme qui y mit fin légalement, mais avec l’assurance que ses décisions seraient maintenues après son départ. Je note qu’elle ne chercha pas à se maintenir au pouvoir, ce qu’aurait sans doute fait un homme à sa place. Cet épisode est l’illustration si souvent proclamée, mais bien peu souvent mise en œuvre, que le pouvoir politique confié à une femme peut êtres synonyme de paix, d’une prise en compte plus complète des problèmes de l’humanité, d’une plus grande justice sociale... et ce fut le cas, malheureusement cette expérience fut contrecarrée par les hommes. A la fin de son règne les choses allaient donc pouvoir redevenir comme avant, de nouvelles injustices se faire jour, la corruption se développer, les malversations se multiplier, les hommes d’Église cultiver leur hypocrisie, les guerres se dérouler pour le plus grand plaisir des puissants qui eux n’y participaient pas... En laissant aller les choses on finirait sûrement par détourner et sans doute oublier tout ce que cette reine éphémère avait fait pour améliorer le sort des plus défavorisés.



La langue de Camilleri est toujours aussi foisonnante mais j’ai été quelque peu déconcerté par le style qui mélange les expressions siciliennes, italiennes et espagnoles. Je ne suis pas contre le principe qui est finalement une belle innovation, mais j’imagine le travail du traducteur qui a dû s’adapter à cette manière originale de s’exprimer de l’auteur, sans pour autant le trahir. Il n’empêche que si Camilleri aime à s’exprimer de cette manière quelque peu humoristique, et c’est bien son droit, mais la lecture n’en est pas pour autant facilitée, même si on peut y voir, en plus de l’humour qu’il affectionne et qu’il manie si joliment, l’occasion de la création de mots qui est la manifestation même de l’évolution d’une langue et fait qu’elle est bien vivante.



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Un été ardent

J'ai eu tout d'abord beaucoup de mal à m'habituer au style et à l'écriture. La déformation du lexique, entre traduction, italien, dialecte sicilien et inventions de l'auteur ne facilite pas la lecture. Il faut vraiment se laisser aller à cette écriture et se recentrer sur l'intrigue pour continuer. de plus la syntaxe est, elle aussi, très malmenée et on se demande bien pourquoi. de loin, ça me fait un peu penser à « L'affreux pastis de la rue des Merles » de Carlo Emilio Gadda que j'ai lu il y a très longtemps. Pour tout dire, c'est vraiment par hasard que je suis tombé sur Andrea Camilleri et son commissaire Montalbano. J'en avais entendu parler mais mes multiples déceptions par la littérature italienne, y compris celle des plus grands, y compris celle des « gialli » policiers, ne m'encourageaient pas à poursuivre. J'ai même failli abandonner dès les premières pages, tant le style de cet auteur m'est pénible. Et puis, en m'accrochant à l'intrigue, finalement, j'en ai terminé la lecture. Ça se tient, et même très bien. Le lecteur est englué dans les méandres de l'enquête et on est pris de pitié pour ce pauvre inspecteur déclinant, aux prises avec le dysfonctionnement et la désorganisation policière quasiment structurels, mais aussi avec les organisations politiques, entrepreneuriales et mafieuses tout autant inextricables. Sans compter non plus sur les manigances intrusives d'une charmante et ravissante jeune fille qui auront raison du pauvre Montalbano. Et puis, n'oublions pas, un des personnages principaux : la Sicile. Finalement, je me suis assez bien identifié à ce commissaire, qui parviendra après de multiples revers, à ses fins.
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Andrea Camilleri est né en Sicile en 1925. Il s'est mis au polar sur le tard, avec un très grand succès. C'était en :

1985
1992
1994
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