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Critiques de Andrea Camilleri (1004)
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La Première Enquête de Montalbano

Un policier italien qui contourne la loi pour arriver à ses fins dans un décor qui prête au voyage touristique.. Au-delà il y a un homme qui veut le bien quitte à sembler moins professionnel que ne voudrait le système.

Ce premier volume de cette série incite à en lire davantage.
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L'autre bout du fil

La crise migratoire s’aggrave en Sicile et chaque jour arrive des flots de migrants demandant aie et asile.

A cela s'ajoute le meutre d'Elena, styliste renommée à coups de ciseaux de tailleur tout éclate ...

Catarella et le commissaire Montalbano doivent résoudre cette sombre affaire.

Le roman est écrit en un mélange d'italien et de français qui ne rend pas toujours la lecture aisée.
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Un été ardent

L’intrigue se met lentement en place et prend d’abord un tour humoristique car une amie de Livia a loué une maison au bord de mer qui n’épargnera aucune surprise à ses locataires d’été : cafards, souris, araignées…et même un cadavre !



Ce corps découvert par hasard dans les sous-sols illégaux de cette demeure

est celui d’une très belle jeune fille morte 6 ans plus tôt.



Une enquête difficile débute alors pour Montalbano d’autant que la chaleur est caniculaire et que la sœur jumelle de la victime a un comportement déstabilisant et qu’elle tente de séduire ce pauvre Montalbano tout tourneboulé.



Celui-ci ne perd pas tout à fait la raison ; grâce à sa perspicacité et à de nombreuses ruses plus ou moins conformes à la légalité, il parviendra à identifier le meurtrier.



Ce roman qui débute sur un touche humoristique et loufoque s’avère très sombre et même glauque. La cause des femmes est au cœur de cette histoire. Son dénouement, très brutal et réussi, laisse le lecteur KO.

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La Chasse au trésor

Un Camilleri plus sombre que d'habitude avec plus de violence affichee que dans ses oeuvres precedentes mais qui garde tout le tonus et les qualites de l'auteur avec notamment ce phrase italien dont la traduction conserve tout le charme.Un ouvrage a decouvrir.
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La Danse de la Mouette

Petit billet d’humeur.

Je pense que l’intrigue, au début facile à comprendre, devient difficile à suivre, s’embourbe et l’intérêt tombe assez rapidement. Quel dommage pour un roman policier, c’est souvent le cas encore une fois !

Mon attention distraite s’est plutôt tournée, mais à tort, vers les formes et les curieux effets de style (le traducteur avait pourtant averti !), puis très étonné par l’emploi des déformations de langage et agacé par la multiplicité des personnages aux noms difficiles à retenir et à placer, j’ai éprouvé du mal à comprendre la majorité des rouages de cette histoire qui traîne en longueur.

Je découvre l’écriture de cet écrivain pour la première fois dans ce roman, mais bien sûr je ne suis pas (un) habitué. Cet auteur m’était pourtant apparu intéressant dans un reportage télévisé qui lui était consacré il y a quelques temps. Alors, déception pour ce premier livre et je ne décerne que 2 étoiles. Allons voir ce qu’il en est pour ‘UNE VOIX DANS L’OMBRE‘ du même Andrea CAMILLERI et ce sera sans doute le dernier. La curiosité a un prix.

Pour ne jamais avoir entièrement suivi un épisode de la série des ‘ENQUÊTES DU COMMISSAIRE MONTALBANO’, est-ce davantage compréhensible à la télévision ?

De même tradition, mais avec un style de langage autrement bien différent, pour évoquer d’autres séries policières, et pour point commun la truculence qui les relie, il est vrai que la célèbre suite des ‘SAN ANTONIO’ (Frédéric Dard) par exemple, parait tout aussi alambiquée.

S’il existait, dans le même esprit, une publication de la série du ‘CAPITAINE MARLEAU’, que l’on voit actuellement à la télévision, la lecture et la compréhension en seraient peut-être tout aussi hasardeuses.

« Bah ! éloignons-nous un temps des nouveautés littéraires,

de leurs incessantes et tumultueuses éclosions.

Retournons à nos uniques bons vieux et chers classiques français,

eux, si joliment et si justement bien écrits ! ».
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Un été ardent

N°1608- Novembre 2021



Un été ardent– Andrea Camilleri – Fleuve noir.

Traduit de l'italien par Serge Quadruppani et Maruzza Loria.



Il fait chaud, très chaud pendent cet été Sicilien. Alors qu’il était chez des amis qui venaient de louer une maison de vacances, Salvo Montalbano tombe par hasard, en recherchant l’enfant du couple, sur le cadavre caché d’une jeune fille morte quelques années auparavant. Comme il est malin, il va tout faire pour impliquer le constructeur de cet immeuble qui s’avère avoir été construit hors la loi, ce qui est malgré tout ici monnaie courante. Il s’implique tellement dans cette affaire qu’il en découvre une autre, un meurtre camouflé en accident du travail, qui n’a apparemment rien à voir mais qui sera traitée avec la même fougue. Ces deux enquêtes s’orientent vers le promoteur immobilier Spitaleri, prédateur sexuel mais aussi notable qui se sait protégé et qui a produit un solide alibi. Il est officier de police mais, quand il s’agit d’obtenir des renseignements il a allègrement tendance à l’oublier et à carrément agir comme un voyou. Il est même assez chanceux dans sa pratique du mensonge puisque, à la suite d’une intuition inattendue, il invente une sœur jumelle à la première victime qui se révèle effectivement dans la personne de la ravissante Adriana.

Montalbano enquête donc dans la touffeur hallucinante de ce mois d’août, non sans tomber sous le charme de cette jeune sœur aussi bluffeuse que lui, tout en tentant cependant de garder la tête froide. Il est aidé en cela par le whisky, la bonne nourriture italienne et les bains de mer mais aussi par. son fidèle Fazio, mais il finira par douter de lui, de la justice, de l’homme, ressentir une nouvelle fois de la culpabilité et surtout s’apercevoir qu’il a vieilli, bref un homme perturbé et cependant bien seul, finalement manipulé, et qui conclut d’une manière assez inattendue ces deux affaires, mais en toute conscience de ce qu’il est devenu.

J’ai retrouvé avec le même plaisir ici tous les ingrédients siciliens de ses traditionnelles affaires, la collusion entre la mafia et le pouvoir politique, le blanchiment de l’argent sale, la hiérarchie tatillonne, les hésitations du commissaire, son épicurisme et ses difficultés sentimentales avec son éternelle Livia.
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Le Sourire d'Angelica

A ce jour, j'ai déjà lu avec beaucoup de plaisir de nombreuses enquêtes du commissaire Montalbano.

J'aime ces romans d'ambiance où l'intrigue policière semble souvent un prétexte pour nous faire découvrir la Sicile et la personnalité des habitants de cette petite ville Vigata au premier rang desquels le commissaire, homme mur, consciencieux et investi dans son travail mais un peu perdu dans sa vie personnelle.



Tout au long de ses romans, le lecteur partage les états d'âme de cet homme intègre, lucide et solitaire mais suit aussi les personnages récurrents et pittoresques qui entourent Montalbano (ses collègues, sa maitresse, sa bonne...).



Cet opus est un de mes préférés. Certes, tout commence par une enquête banale sur des cambriolages concernant des riches bourgeois formant le même cercle d'amis. Pourtant, l'intrigue devient très vite prenante. Car ces cambriolages ne sont qu'un prélude : l'affaire prend peu à peu une tournure plus dramatique et le dénouement est surprenant. Sans compter que le commissaire connait les affres d'un coup de foudre amoureux avec la belle Angelica qui fera des ravages sur lui.



J'ai tout aimé dans ce roman policier : l'ambiance sicilienne, l'intrigue lente et étrange, les personnages pittoresques, l'humour de certaines scènes et surtout la personnalité de ce commissaire si perspicace et humain.

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Les Ailes du sphinx

Autant le dire, cet opus n’est pas le meilleur de la série du fait de l’intrigue trop classique qui n’est pas vraiment passionnante. Certes le thème de jeunes femmes étrangères exploitées par des hommes sans scrupules a de l’intérêt mais, en l’espèce, les personnages que le commissaire rencontre ou convoque pour découvrir le meurtrier d’une de ces jeunes femmes découverte nue dans une décharge n’ont pas vraiment d’étoffe et de mystère comme c’est le cas dans d’autres enquêtes.



Aussi, le lecteur est susceptible de se désintéresser facilement de l’enquête policière pour s’émouvoir des pensées sombres du commissaire sur le point de rompre avec son amie génoise Livia. Le lecteur s’amuse aussi des relations plutôt tendues du commissaire avec ses subordonnés et surtout ses supérieurs. Les interventions de l’inénarrable Catarella, secrétaire du commissariat, aussi incompétent qu’amusant et attachant, sont le fil rouge de chaque enquête et contribuent au ton humoristique de nombreuses scènes.



Andréa Camilleri sonde avec beaucoup d’humanité et de lucidité les états d’âme du commissaire qui ressent le poids de l’âge et de la solitude. Il se moque avec humour de la bureaucratie administrative (le pauvre commissaire passe beaucoup de temps à signer des paperasses bien inutiles qui s’entassent sur son bureau et les questeurs en haut lieu ne lui simplifient pas la tâche).



Au final, un roman policier agréable si l’on est sensible à l’ambiance de cette petite ville sicilienne, au personnage désabusé du commissaire, à son équipe de policiers fidèles au poste. Et c’est mon cas. Ce roman a toutefois une tonalité assez sombre, notamment la fin du livre où la vie privée du commissaire interfère tristement avec son enquête dont la touche finale est proche.

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L'Âge du doute

L'intrigue commence bien : lors d'une journée de tempête où la route de mer est inondée à la suite de pluies diluviennes, Montalbano vient en aide à une jeune fille dont la voiture est bloquée dans la file sur la route en direction de Vigata. Cette jeune personne au physique ingrat se présente comme Vanna Digiulio, étudiante à Palerme, et explique au commissaire qu'elle est venue rendre visite à sa tante qui doit accoster d'un moment à l'autre sur le port de Vigata à bord d'un yacht nommé lui aussi le « Vanna ». le commissaire comprendra très vite que celle-ci lui a menti et qu'elle n'est pas ce qu'elle prétend être.



Aussi, quand un cadavre est ramené au port justement par l'équipage du Vanna, le commissaire est très soupçonneux envers sa propriétaire qui semble très surprise quand Montalbano lui parle de sa nièce.



Débute alors une enquête qui s'avère difficile car le cadavre au visage volontairement défiguré est difficile à identifier.



Autant le dire, cette intrigue qui se passe en partie sur le port de Vigata et où il est question de transports maritimes illégaux ne m'a pas séduite. Je la trouve obscure et sans originalité aussi je me suis plus intéressée aux états d'âme du commissaire et ses relations avec les autres protagonistes (ses collègues, le lieutenant Belladonna très belle jeune femme dont Montalbano tombe fou amoureux, Livia sa fiancée lointaine qu'il est prêt à tromper, sa domestique Adelina…).



En conclusion : l'intrigue policière trop classique dont j'ai vite perdu le fil ne m'a pas du tout intéressée mais j'ai tout de même passé un bon moment en compagnie de ce commissaire sicilien si attachant.

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Ne me touche pas

N°1607- Novembre 2021



Noli me tangere (Ne me touche pas) – Andrea Camilleri – Métailié.

Traduit de l'italien par Serge Quadruppani.



Ce titre en forme d’interdit exprimé en latin, c’est à la fois le nom d’une fresque de Fra Angelico, une phrase, évoquée dans l’Évangile, que dit le Christ à Marie-Madeleine pour lui signifier que, ressuscité, il n’appartient plus au monde des vivants et va donc lui échapper, c’est aussi le nom d’une fleur, la balsamine des bois, ou impatience, qui réagit au toucher en projetant ses graines.

Nous sommes en juin 2010 et la jeune et jolie Laura Garaudo, l’épouse du célèbre et vieux romancier Mattia Todini a disparu mystérieusement après une des périodes coutumières de déprime. Toutes les pistes sont envisagées, depuis une fugue amoureuse, un enlèvement crapuleux, jusqu’à un coup de pub pour la sortie de son prochain premier roman. Pas simple pour le très subtil et cultivé commissaire Maurizi (ce qui n’est pas le cas de son supérieur hiérarchique) même s’il peut compter sur la collaboration de Todini qui ne se fait guère d’illusions sur sa jeune épouse. Ainsi, au fil des pages on apprend qu’elle est toujours et malgré son mariage une séductrice itinérante, une froide calculatrice, une menteuse invétérée, bref une femme à la personnalité complexe et qui pendant ses études non seulement elle a analysé les œuvres de Fra Angelico mais elle portait le surnom évoquant cette fleur tant elle était belle. De plus ses amants actuels ou passés se se gênent pas pour médire d’elle, tant ils ont été considérés par elle comme de simples moments de distraction.

Entre lettre anonyme, mise en scène macabre, rideaux de fumée, découvertes inquiétantes, le mystère s’épaissit et l’enquête s’embourbe. Pourtant ce n’est pas vraiment un roman policier qui nous est proposé ici, malgré la présence d’une enquête souvent évoquée. C’est bien plutôt une étude passionnante de personnages. Laissons de côté les amants délaissés et médisants, atteints dans leur virilité autant que dans leur charme autoproclamé, ainsi que le questeur, un rustre sans doute à ce poste au terme de nombreuses flagorneries. Le notaire, le psychiatre et l’amie d’enfance se penchent avec compréhension sur le cas de Laura et son vieux mari, amoureux et d’autant plus compréhensif qu’il craint de perdre cette femme jeune et jolie qui est pour lui plus qu’une épouse. Reste le cas de Laura qui pourrait passer dans un premier temps comme l’archétype de la jeune femme volage qui a épousé un homme vieux, riche et influent pour en tirer avantage tout en conservant son entière liberté (les allusions au « toucher » des deux personnages de la fresque de Fra Angelico sont révélatrices de la recherche à la fois sexuelle, passionnée et désespérée menée par Laura qui ne trouve même pas une consolation dans l’exorcisme de l’écriture puisqu’elle brûle son roman). C’est sans doute un peu vrai mais je l’ai surtout ressentie comme le symbole de la solitude et du mal de vivre qu’elle cherche d’ailleurs vainement à combattre avec la foule de ses amants et la recherche d’un plaisir éphémère. Le tourbillon de la vie et son vernis ne lui suffisent plus. Sa rencontre avec Wilson est déterminante dans la mesure où elle fonctionne comme un déclic, la révélation d’une vérité qu’elle portait en elle depuis longtemps sans le savoir. Dès lors, celle qui avait coché toutes les cases de la réussite (financière, sociétale, sociale…) choisit de ne plus en cocher aucune et de se consacrer aux plus démunis, et ce dans l’humilité de l’anonymat quoiqu’il puisse lui en coûter et quoiqu’il puisse lui arriver. Notre société moderne qui met en avant la fortune et la notoriété ne peut cependant ignorer les rares personnages qui, malgré une carrière toute tracée, ont choisi une autre voie plus humble.

Le roman est construit à partir de messages et d’entrevues nombreuses qui dessinent la personnalité aussi fascinante que déroutante de Laura, des confettis d’informations savamment distillés et qui tiennent en haleine le lecteur jusqu’à la fin.

Camilleri ne s’est pas contenté d’être metteur en scène de théâtre, scénariste et auteur talentueux de romans policiers lus et traduits dans le monde entier, il se révèle ici, s’appropriant une authentique histoire de vie, être un exceptionnel auteur de roman psychologique.
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Jeu de miroirs

Andrea Camilleri est l'auteur très connu en Italie de romans policiers. Ses romans ont été traduits en feuilletons sous le nom de Montalbano qui rendent beaucoup mieux que le roman policier, l'accent italo-sicilien, et l'ambiance des romans.

J'ai retrouvé avec plaisir les personnages de Fazio, Angelo et du commissaire Montalbano., sans savoir qu'Andrea a commencé par une longue carrière dans le théâtre, la radio et la télévision avant de se tourner vers la littérature.

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Maruzza Musumeci

N°1606- Novembre 2021



Maruzza Musumeci – Andrea Camilleri – Fayard.

Traduit de l'italien par Dominique Vittoz.



C'est une histoire bien banale au départ : en cette fin du XIX° siècle en Italie beaucoup d’ habitants pauvres s’embarquaient pour l’Amérique dans l’espoir d’y faire fortune. Ainsi Gnazio Manisco, jeune Sicilien miséreux d’à peine vingt ans, part pour cette grande aventure qui lui fait, à New York, croiser l’incontournable mafia. Cela durera trente ans. Il doit être né sous une bonne étoile puisque, selon ses vœux, il revient au pays avec un pécule qui lui permet de s’y installer. Nous sommes en 1895. Cela aurait pu être une biographie comme le chapitre final de ce court roman le laisse penser. Sauf que, entre le début et la fin, l’auteur distille un conte qui, et toutes choses égales par ailleurs, m’a fait un peu penser à la légende de la fée Mélusine, même si l’aventure est un peu différente. Il s’approprie en l’enrichissant, un histoire entendue dans son enfance et y entrelace son imagination géniale. Il y mêle le merveilleux d’une histoire d’amour entre un humain et une créature mystérieuse venue de la mer, leur descendance sera à la mesure de de cette création fantastique et sans doute aussi un peu fantasmatique, entre les étoiles et les vagues. Il intègre le merveilleux de la fiction à la réalité, introduisant la figure de Walter Gropius, architecte allemand fondateur du « bauhaus », la cruauté de la guerre, la violence et la bêtise du fascisme. Nous sommes tous mortels mais sous la plume de Camilleri la mort n’est pas triste, c’est un simple passage vers l’inconnu et d’ailleurs nous ne sommes que les simple usufruitiers de notre vie, rien de plus, quant à ce qu’il y a après, c’est du domaine de la croyance personnelle. Camilleri nous ayant quittés récemment, j’ai plaisir à imaginer qu’il est quelque part en Sicile, et sûrement du côté de Vigàta, peut-être sur les épaules d’un vent de mer ou dans l’ombre d’un olivier comme Gnazio…

C’est aussi un hymne à la beauté féminine puisque ce texte parle abondamment de Maruzza, sa merveilleuse épouse, et de son comportement à la fois énigmatique et émouvant, de l’amour qu’elle inspira à cet homme simple, attachant et déjà vieux dont elle transforma la vie. Je ne sais pas Dieu existe mais ce qu’il a fait de plus beau dans Sa Création ce sont assurément les femmes et les artistes sont heureusement là pour nous le rappeler.

Camilleri n’a pas seulement donné vie au célèbre Commissaire Montalbano, Dans ce roman, entre conte fantastique et récit romantique, il se révèle un extraordinaire conteur qui nous embarque avec lui, à grâce à son style sensuel, magique, grâce à une une langue aux mots inconnus mais joliment traduits et qui nous parle, dans un voyage intemporel.
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La Chasse au trésor

Cette enquête du commissaire Montalbano est un peu particulière.



D’abord, le meurtre, bien qu’on devine assez tôt qu’il va en advenir un, ne survient qu’à la fin du livre, ce qui est inhabituel.



Aussi, le commissaire, au début de ce roman, s’ennuierait presque à défaut d’enquête à mener. Il y a bien ce vieux couple de frère et sœur un peu fous et dévots qui tirent un soir sur la population du haut de leur balcon mais rien d’autre pour troubler la tranquillité de Vigata. Il y a aussi ces enveloppes anonymes que Montalbano reçoit dans lesquelles un inconnu lui soumet des énigmes étranges à résoudre. Enfin sa vieille amie Ingrid lui adresse un jeune étudiant en anthropologie, très admiratif des méthodes du célèbre commissaire, et qui souhaite le suivre dans ses enquêtes pour mieux connaître lesdites méthodes.



Donc il ne se passe pas grand-chose jusqu’à ce que survienne l’enlèvement d’une jeune fille qui va déclencher une véritable enquête. A partir de là, tout se précipite et Montalbano est acculé à être plus perspicace que jamais et à faire le lien entre des faits disparates et troublants.



Quand la vérité se fera jour, elle sera très glauque et le commissaire mettra sa vie en danger.



Dans cette enquête, il n’y a pas de place pour l’humour. L’intrigue est sombre et mystérieuse de bout en bout.



A noter que, pour une fois, le lecteur est capable, avec un minimum de clairvoyance, de porter des soupçons sur le futur assassin avant le commissaire lui-même !



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Nid de vipères

Ce livre est idéal pour un dimanche pluvieux.



Le soleil de la Sicile, la perspicacité d'un commissaire humain et attachant, une intrigue complexe et prenante. Tout est réussi dans ce roman policier typiquement italien.



Un seule victime assassinée dans d'étranges conditions mais une multitude de suspects car ce mort était un homme ignoble sur tous les plans. Voilà le cadre de ce polar qui entraîne le commissaire et le lecteur sur de multiples pistes à explorer mais la vérité, révélée à la fin, est tout simplement inimaginable et très dérangeante.



On ne s'ennuie pas une seconde. Vraiment un très bon livre policier dépaysant et intrigant non sans humour et humanité.
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Mort en pleine mer et autres enquêtes de Mont..

Quelle bonne surprise !

On croyait la source tarie, et il restait encore quelques aventures de Montalbano inédites en France. La traduction de ce recueil paru en Italie est vraiment bienvenue. Espérons sans se faire trop d'illusions qu'il reste encore quelques petites choses du même genre chez les éditeurs transalpins.

Sur le fond, que dire? Les afficionados feront comme moi et se precipiterons sur le livre. Ils constateront que l'auteur et son héros sont égaux à eux-mêmes.

Quant à ceux qui les connaissent pas encore, c'est peut-être une bonne occasion de les découvrir, et ensuite de lire le reste de l'oeuvre.

La préface de Quadrupanni, traducteur historique du versant Montalbano de l'oeuvre de Camilleri est une présentation du petit univers de Vigata, bien meilleure que je ne saurais le faire.

Hélas elle sonne comme un adieu.

C'est une occasion de rendre aussi hommage au travail exemplaire du traducteur. On souhaiterait que tous ses confrères fournissent un travail de même qualité.

Et pourtant l'oeuvre n'est pas des plus faciles à traduire.

On devrait lui confier une traduction de Gadda dont la lecture demeure malheureusement difficile, faute sans doute d'un traducteur de cette qualité.

Addendum pour les "obssessionnels" comme moi :

Il serait intéressant de savoir à quelle date la nouvelle "La Transaction" a été écrite. Elle pose en effet un problème de cohérence chronologique avec le reste de la série Montalbano. Je m'explique : le temps interne de la série est grosso modo parallèle au temps du lecteur, identique au temps du rédacteur. Montalbano et les autres personnages récurrents vieillissent donc au rythme du temps du monde " réel" ( pour ce que réel veut dire). Dans ses derniers enquêtes, qui ont été écrites et ont lieu dans à la fin des années 2010, Montalbano approche la soixantaine. Le premier roman de la série "La forme de l'eau" date de 1994. On peut donc admettre qu'à cette époque, il a environ 35 ans, ce qui est cohérent. Mais d'après "La Transaction" il était déjà en poste au moment de l'attentat contre Jean-Paul Il soit en 1981, alors qu'à cette date il ne pouvait avoir plus de vingt ans, et était trop jeune pour être déjà en poste.

On doit en tirer la conclusion que Camilleri a été mal informé. L'enquête a eu lieu à une date ultérieure. Rien ne s'oppose à cette hypothèse dans le reste du récit.

Et certains vont me dire que "ce n'est qu'une histoire". Non, ce n'est pas " qu'une histoire", c'est une œuvre romanesque, c'est à dire un récit où l'auteur, comme Balzac, se propose de " faire concurrence à l'état-civil" )et même dans une certaine mesure au Bon Dieu. Et si l'auteur n'a pas cette ambition, ce n'est pas la peine qu'il écrive ni que nous le lisions. Cette règle ne s'impose naturellement pas dans certains genres littéraires : il y a le conte, la SF, la Fantasy, l'ensemble des littératures de l'imaginaire..tous genres qui ont leurs propres contraintes externes.

Ajoutons que :

-tous les créateurs de personnages récurrents s'exposent à des problèmes de chronologie interne. Pour prendre l'exemple le plus connu, Hercule Poirot est âgé d'au moins 60 ans en 1916, date de l'action de "la mystérieuse affaire de Styles". Ses dernières enquêtes se déroulent dans le swinging London de la fin des années 70 ; on voit le problème.

-- je ne suis pas le seul obsessionnel à m'intéresser à la réalité des personnages de fiction. Voir par exemple les publications des Baker Street Irregulars et autres spécialistes de Sherlock Holmes, ils sont beaucoup plus atteints que moi.
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Pirandello : Biographie de l'enfant échangé

N°1602 – Novembre 2021



Pirandello – Biographie de l’enfant échangé – Andrea Camilleri – Flammarion.

Traduit de l’italien par François Rosso.



Dans cet ouvrage, Andrea Camilleri nous montre une autre facette de son talent en se faisant biographe, pas de n’importe qui cependant puisqu’il choisit Luigi Pirandello (1867-1936) qui non seulement était un homme de plume, mais surtout peut-être, parce qu’il était né comme lui à Porto Empédocle, une sorte de double, un « demi-frère sicilien ». Mais en tant que dramaturge Camilleri fait de Pirandello le véritable personnage du roman qu’il écrit à cause des relations plus que tendues que ce dernier avait avec son père, absent, trop occupé par ses affaires, mais aussi violent, volage et colérique. Nous savons qu’une enfance difficile est souvent la source de la création littéraire et c’est donc ce registre que le père du commissaire Montalbano choisit pour nous le présenter. Pour cela, il part d’une légende sicilienne qui reprend le thème traditionnel de l’échange d’enfant au berceau, lequel devient roi à la place d’un autre. A la lumière de ce propos qui a été repris par Pirandello lui-même dans son œuvre, Luigi, qui se voit comme très différent de ses parents, en vient à penser qu’il n’est pas fils de son père. Il était donc normal que son biographe s’emparât de ce thème qui ne fut pas pour Piradello qu’un concept mais véritablement le fantasme et l’obsession de toute sa vie. Le jeune Luigi mettra tout en œuvre pour prendre ces distances avec cette famille où il pensait ne pas avoir sa place. Ce doute sur sa filiation ne l’a cependant pas empêché de vivre correctement, grâce aux subsides de cet homme, pendant toutes ses années d’études, menées parfois à l’étranger, ni d’ailleurs d’accepter un mariage arrangé par lui qui avait pour but de redorer le blason de l’entreprise familiale et d’augmenter son capital grâce à l’importante dot de la jeune fille. Cela lui a permis de se consacrer à sa vocation d’écrivain à laquelle il se destinait exclusivement mais qui ne lui rapportait quasiment rien au début. Ce doute sur sa filiation, cette idée du « double » baigneront tellement toute sa vie que Pirandello en concevra un problème d’identité sur lequel se penchera attentivement le célèbre écrivain italien Leonardo Sciscia. Cela ajouté au tempérament sicilien, à ses coutumes ancestrales, à un mariage malheureux et à l’inévitable culpabilité judéo-chrétienne, l’amèneront à supporter avec un certain stoïcisme la jalousie maladive et la folie paranoïaque de son épouse et même à pardonner à son père. C’est entre autre pour cela qu’il demeura avec son épouse, même s’il comprit très vite qu’elle serait incapable de l’accompagner « sur la voie de l’art », ce qui, pour lui dût être un véritable déchirement et c’est cette incompréhension qui justifia qu’il la cantonne dans son seul rôle de mère. Pour autant, il doit bien y avoir un peu de réalité dans sa filiation légitime puisque Pirandello père nous est présenté comme un être autoritaire, insupportable, imbu de sa personne. Luigi une fois marié et père de famille puis veuf, reproduisit, selon la règle non écrite selon laquelle on refait le mauvais exemple donné, et ce alors même qu’on a tout fait pour l’éviter, puisqu’il se brouilla avec ses propres enfants, devenant, mais dans un tout autre contexte, un aussi mauvais père que le sien. Il fit même quelques pas chez les fascistes avant de rendre sa carte, boudé par le pouvoir mussolinien malgré son prix Nobel.

Camilleri entreprend donc de narrer des épisodes de son parcours créatif dans cette biographie passionnante, fort bien écrite, richement documentée, citant de larges extraits de son œuvre, de sa correspondance privée, des réactions de la critique, des études biographiques et des lettres d’amis. On le sent même en empathie avec Pirandello tant les épreuves ont émaillé sa vie. De son enfance et de ses diverses expériences, de ses premières amours, de son mariage malheureux, de ses échecs, de la folie de sa sœur et de sa femme, non seulement il puisera les sources de ses créations, mais il trouvera dans l’écriture une forme d’exorcisme pour l’aider à les supporter. Ses personnages ne sont en effet pas exclusivement nés de son imagination créatrice mais empruntent beaucoup à la vie de leur auteur, illustrant ainsi l’effet cathartique des mots.

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La prise de Makalé

N°1600 - Octobre 2021



La prise de Makalé – Andrea Camilleri

Traduit de l’italien par Marilène Raiola.



Camilleri (1925-2019) n’est pas seulement le Simenon sicilien comme on s’est plu à le nommer. Il est aussi, comme l’était également l’auteur de Maigret, un remarquable conteur et romancier traditionnel. Il s’intéresse ici au petit Michilino, six ans, très intelligent et doué d’un sexe d’homme adulte qui fait des envieux et des envieuses, qui vit à Vigatà, une bourgade imaginaire de Sicile, en 1935, c’est à dire sous de fascisme. A cette époque l’Italie était en guerre en Abyssinie, ce conflit armé étant l’instrument idéal d’un régime totalitaire. Sa famille, très favorable au pouvoir en place, lui inculque des valeurs catholiques, dans le respect du Duce et de sa politique. C’est un véritable lavage de cerveau à base de fanatisme et de culpabilité judéo-chrétienne, destiné à annihiler tout sens critique chez cet enfant, l’incitant à tuer à la baïonnette, notamment le fils d’un communiste. Cette période correspond pour le petit Michilino à la découverte du monde des adultes, plein de paradoxes, de violence, d’adultères, de vices, de tabous et d’hypocrisies, qui va connaître le viol, le mensonge, la manipulation, la propagande politique et militaire de la part de sa propre famille, des Institutions civiles et religieuses alors qu’il leur fait une confiance aveugle.(Le curé Burruano et du professeur Goergerino sont des personnages révélateurs face à l’innocence et à la crédulité de l’enfant qui peu à peu disparaît au rythme des péchés mortels ou véniels qu’il croit commettre, et la façon très personnelle qu’il a de les conjurer, tant la religion a d’emprise sur lui). Le régime politique dont ses parents sont partie prenante est évidemment coupable comme l’est le système éducatif mais aussi l’Église (le Duce est l’homme de la Providence) qui, dans la très catholique Italie s’allie, comme elle l’a toujours fait, à l’autorité, au pouvoir pour conforter son action et sa place dans la société et ce malgré des contradictions qui n’échappent pas à ce petit garçon. C’est d’autant plus inacceptable qu’elle est censée incarner une tutelle morale au nom d’un Évangile dont elle se recommande mais dont elle n’applique pas les préceptes. Cette caractéristique ressort également aujourd’hui et donne à penser que, malgré de grandes figures morales et charitables, incontestables et parfois anonymes qui l’ont honorée, elle reste une un pouvoir social et spirituel de référence mais qui a failli à sa tâche. Différentes expériences sexuelles et l’attitude compromettante des adultes entament un peu son innocence et sa dévotion autant à Mussolini qu’à Jésus mais Michilino reste un parfait petit fasciste, raciste, sanguinaire, intolérant, naïvement respectueux des préceptes religieux. Elles le font entrer de plain-pied dans ce monde inconnu qu’il ne comprend pas bien. Cela se manifeste lors de la célébration de la prise symbolique de la ville abyssine de Makalé où pour lui tout bascule. Non seulement cette mise en scène est ridiculement grotesque mais Michilino s’avère définitivement conquis par le système : il devient lui-même en même temps rebelle et un instrument de la violence, persuadé qu’il agit conformément aux idéaux fascistes et religieux qui lui ont été inculqués. Il finit par prendre conscience du jeu malsain des adultes entre eux (spécialement celui que jouent ensemble sa propre mère et le curé, son père avec sa filleule) et de celui qu’il faut tenir pour s’insérer dans une société. Il apprend à se forger une bonne conscience pour se justifier, autrement dit, il grandit. Il est juste de dire que nous avons plus ou moins tous fait ce cheminement.

C’est un roman triste et dur qui parle d’une période difficile pour ce petit garçon qui prend conscience tout seul des réalités qui régissent la société dans laquelle il sera amené à vivre, autant que du discours moralisateur du catéchisme et du gouffre qui sépare le message que lui dispensent les adultes et leur conduite. Il constate que font défaut tous ceux en qui il devrait avoir confiance, ses parents, les enseignants et les hommes d’Église, au profit d’une idéologie politique et religieuse destructrice.

L’épilogue symbolique est à la mesure de l’univers que les événements ont tissé autour du petit garçon, obsédé à la fois par les messages religieux et fanatiques qui ont gouverné sa jeune vie.

C’est sans doute le livre de Camilleri le plus boudé par la critique, non seulement parce qu’il dénonce l’attitude des adultes, l’enseignement politique et religieux qui bouleversent la naïveté d’un jeune enfant mais aussi parce qu’il correspond à une période que le pays désire effacer de sa mémoire.





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Le Champ du potier

N°1598 - Octobre 2021



Le champ du potier – Andrea Camilleri – Fleuve Noir

Traduit de l’italien par Serge Quadruppani.



Près de Vigata on vient découvrir, dans un endroit riche en argile, le cadavre d’un homme coupé en morceaux et une très belle femme, Dolorès, vient déclarer la disparition de son mari, un officier de marine marchande. Il apparaît très tôt à Montalbano que ce meurtre évoque à la fois la Mafia de par son modus operandi et l’Évangile de Saint Matthieu pour les références à la mort de Judas qu’il évoque.

Comme d’habitude le commissaire doit faire face au mauvais caractère de Livia, sa fiancée éternelle et lointaine, à la suspicion de sa hiérarchie et à la modification du caractère de Mimi, son adjoint, pourtant d’ordinaire bien disposé à son égard mais dont les amours clandestine risquent de lui jouer un sale tour sans qu’il s’en rende compte. Ajouté à cela la vieillesse qui commence à tracasser le commissaire et cette enquête difficile qui semble vouloir l’emmener bien au-delà de la Sicile et mettre en cause son collaborateur. Il y a bien la gastronomie sicilienne pour le calmer, mais cela commence à devenir problématique pour lui parce qu’il va même jusqu’à perdre, temporairement, l’appétit à cause de l’attitude de Mimi qui a quelque chose d’incompréhensible.

Sans que ce soit une caractéristique très marquée de son personnage, il me semble qu’il y a un petit côté chrétien chez Montalbano. Il est souvent question de son ange gardien et « le champ du potier » (ou champ du sang) est, selon la tradition, l’endroit acquis par les prêtres ou par Judas Escariote lui-même avec les trente deniers de sa traîtrise et où il aurait été enterré. Il est vrai que nous sommes dans la très catholique Sicile. Cette référence évangélique évoque aussi le mensonge qui est un des travers ordinaires de l’espèce humaine, qu’il rencontre chez son adjoint qui ment effrontément à son épouse et qui sonne aussi comme la trahison de leur longue amitié. Cette enquête est pour lui l’occasion de se pencher également sur son cas et de cet examen de conscience il ne sort pas grandi, mais soulagé quand même.

Ici Camilleri est bien meilleur, ménage ses effets, confie un peu de ses obsessions personnelles avec une discrète allusion à un autre de ses romans consacré à la trahison de Juda et entretient le suspense jusqu’à la fin.
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Un été ardent

Une connaissance fan de polars m’a parlé d’Andrea Camilleri, m’expliquant notamment les particularismes de son écriture. Mais c’est lorsqu’elle m’a parlé de la série “commissaire Montalbano” que ça a fait tilt. Je me souvenais très bien avoir vu des épisodes de la série télé et avoir beaucoup aimé le personnage.

J’ai donc lu Un été ardent. Lecture très agréable, les particularismes ne sont absolument pas gênants et même souvent drôles. Montalbano, le personnage principal est un PERSONNAGE.

Je suppose que ces points sont communs à tous les Montalbano.



Je ne m'étendrai pas sur les détails de cette histoire, le résumé est suffisamment clair.L’énigme est plutôt bien menée et le dénouement ne survient que dans les toutes dernières pages. La lecture est récréative et je vais poursuivre la découverte de cette série.



Pour moi, Camilleri et Montalbano sont les pendants de Dard et San-Antonio.

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L'autre bout du fil

N°1597 - Octobre 2021



L’autre bout du fil – Andrea Camilleri – Fleuve noir

Traduit de l’italien par Serge Quadruppani.



Lydia, l’éternelle fiancée de Salvo Montalbano, a trouvé que la garde-robe de son commissaire de compagnon n’était pas assez bien fournie et l’a convaincu de se faire confectionner un costume neuf par une couturière locale, la belle et aimable Elena. Pourtant il a bien d’autres préoccupations notamment les migrants qui arrivent de plus en plus sur la côte et dont il faut s’occuper. Pourtant, quelques jours plus tard on retrouve la belle couturière assassinée à coups de ciseaux dans son atelier. L’enquête dont se charge Salvo révèle rapidement que la victime avait montré, avant de mourir, un changement de caractère inhabituel et les personnes interrogées ne lui apportent pas vraiment des éclaircissements.

Notre commissaire vieillit de plus en plus et mène laborieusement cette enquête et ce n’est pas le médecin légiste avec qui il n’a que des rapports strictement professionnels qui va se priver de le lui rappeler. Pour résoudre cette enquête il devra pourtant remonter le temps et il le fera grâce à ses habituels soutiens, Mimi et sur Fazio. De plus il doit faire face chaque jour à une montagne de papiers à signer et également à la suspicion de sa hiérarchie. Heureusement qu’il a la compensation de la cuisine sicilienne et du whisky dont il abuse de plus en plus!

J‘ai été un peu déçu par ce roman paru en France en 2021 qui m’a paru partir dans différentes directions sans véritable lien avec ces investigations comme cette histoire de chat qui monopolise l’attention et l’affection de Catarella. En revanche j’ai bien aimé le discours humaniste de Montalbano, notamment sur les migrants qui a un singulier retentissement sur ce que nous vivons actuellement, j’ai été ému de savoir que ce roman était le premier que Camilleri, devenu aveugle, avait dû dicter à Valentina Alferj. J’ai apprécié aussi la lettre ouverte du traducteur, Serge Quadruppani au commissaire Montalbano, une sorte d’adieu à un personnage certes fictif mais devenu presque vivant mais qui devenait aussi plus qu’orphelin de son créateur disparu en 2019. Les lecteurs le Camilleri le sont aussi un peu.
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la vie et les polars d'Andrea Camilleri

Andrea Camilleri est né en Sicile en 1925. Il s'est mis au polar sur le tard, avec un très grand succès. C'était en :

1985
1992
1994
1998

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