Citations de Ann Brashares (613)
C’était un miracle, tout ce qu’on pouvait lire dans le moindre petit geste, si l’on se donnait la peine de bien regarder, de vraiment chercher l’information. Il y avait tant d’émotions, une foule étourdissante de choses que les mots, tout du moins les mots de Lena, ne pouvaient exprimer. Des milliers d’images, de souvenirs et d’idées qui se déployaient si on les laissait venir. Pour qui savait regarder, l’histoire entière de l’humanité était contenue dans le moindre trait. C’était de la poésie pure. Elle n’avait jamais trouvé la poésie poétique, pour être honnête. Mais elle imaginait ce que pouvait être la poésie pour ceux qui l’aimaient et la comprenaient.
Il porta son gros sac et celui de Tibby. Il la tira par la main pour la faire presser et lui éviter de rater son bateau. Il promit de fermer la maison, de vérifier que tout était en ordre d'un ton tellement solennel qu'elle se demanda s'il n'allait pas considérer qu'il était de son devoir de repeindre les murs et de cirer le parquet.
Elle leur était reconnaissante de ne pas avoir trop changé.
[...]
Bee était particulièrement accommodante sur ce point. C'était un musée de Bee sur pattes. Son T-shirt mauve délavé collectionnait les accrocs et les reprises depuis la troisième. Ses cheveux blonds étaient toujours aussi longs et fous, avec quelques nattes maigrichonnes ici et là, en mémoire de sa phase "tresses africaines" de CM2. Elle traînait sur le marbre poli de l'aéroport les mêmes tongs en cuir hors d'âge qu'elles avaient achetées ensemble en se baladant sur un marché l'été après la fac. Et Lena lui pardonnait de lui avoir volé sans vergogne ses vieilles chaussettes bleues tombantes lors de leur dernier voyage en Grèce.
Quant à Carmen, elle avait déjà un peu changé depuis la dernière fois qu'elles s'étaient vues, il y avait à peine deux mois : ses mèches étaient légèrement plus claires, son jean légèrement plus serré, ses sourcils légèrement plus fins. Mais elle avait toujours été comme ça, alors... Ses multiples essais de coiffure et de maquillage ne changeaient pas son expression enthousiaste. Carmen était toujours en perpétuel changement. Le contraire aurait été inquiétant.
Le plus frustrant avec les histoires d'amour, c'est qu'on ne peut pas les écrire tout seul.
Il l'embrassa sans retenue, car aimer était la seule chose qu'il avait à faire.
Il était une fois quatre femmes enceintes qui s'étaient rencontrées dans une salle de gym. Sans rire, c'est ainsi que ça a commencé. Ces belles femmes rondes et sportives avec leurs bandeaux en mousse autour du front attendaient toutes des filles, qui devaient naître vers le mois de septembre. Quatre filles qui se sont connues bébés, sont devenues des jeunes filles, puis des femmes. Inséparables, comme des soeurs.
J'ai soulevé ces petites filles dans mes bras et le temps que le papillons repartent, je ne les voyais plus comme l'enfant que j'aurais pu être mais comme celui que je pourrais avoir, un jour. Tu crois que notre passé peut devenir notre avenir en aussi peu de temps ?
A leur âge, l'avenir ressemblait a un ballon d'oxygène. Sans avenir, la vie n'était rien.
On dit que, quand le vent bruisse les feuilles des saules, ce sont les fées qui murmurent à l'oreille du poète. On raconte également que le saule peut sortir de terre, suivre les voyageurs et leur chuchoter à l'oreille.
La douleur est inévitable, la souffrance en option.
Rebondir, c'est bon pour les ballons!
Le téléphone pouvait être son meilleur ami comme son pire ennemi, mais elle ne savait jamais auquel des deux elle allait avoir affaire avant de décrocher.
Parfois un drame peut souder une famille.
C'était la vie, c'était normal d'avoir le cœur lourd, parfois...
Brian McBrian avait peut-être découvert un truc important. Le bonheur, ce n'était peut-être pas une vie parfaite dans les moindre détails, amour, gloire, beauté et tout le tralala.
Ce n'était peu-être qu'une succession de petits plaisirs. Regarder l'élection de Miss Univers bien au chaud sous la couette. Manger un brownie dégoulinant de glace à la vanille. Atteindre le niveau sept de Dragon Master, en sachant qu'il en reste encore vingt à découvrir...
Le bonheur ne tenait peut-être qu'à l'équilibre des petites joies (comme arriver au passage pour piétons juste quand le bonhomme passe au vert) et des petits désagréments de la vie (comme avoir une étiquette qui gratte dans le cou).
Et si ça se trouve, chacun recevait la même dose de bonheur chaque jour. Peut-être que ça ne changeait rien qu'on soit une superstar ou un pauvre ringard. Ou même qu'on ait une amie en train de mourir.
La vie continuait. Et c'est tout ce qu'on pouvait espérer.
Est-il seulement possible de saisir la beauté du moment présent ? Ou est-il nécessaire d’avoir le recul, le sentiment de la perte, une certaine nostalgie pour l’apprécier ?
J'ai vu la beauté dans toutes sortes de choses. Je suis tombé amoureux, et c'est elle qui continue à vivre.
Je l'ai tuée une fois et je suis mort pour elle plusieurs fois, et tout cela en vain. Je la cherche désespérément; son souvenir me hante. Je garde espoir qu'un jour ou l'autre elle se souviendra de moi et me reconnaîtra.
Je suis abasourdie par la luxuriance, la générosité de la nature, par tout ce qu'on peut planter, cueillir, ramasser, par les endroits où l'on peut se baigner. Les gens d'ici prétendent que les plus belles choses ont déjà disparu, mais ils se trompent. Ils ont encore tout à perdre.
Il existe des moments fugitifs de bonheur que l'on se doit de faire durer en prévision des mauvais jours, et moi plus que quiconque.
Quand tu ne sais pas quoi faire, bouge.