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Critiques de Anna Politkovskaïa (25)
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A Dirty War : A Russian Reporter in Chechnya

++++++ UNE SALE GUERRE, Tchétchénie +++++++



L’histoire se répète : après la Deuxième guerre en Tchétchénie du 7 août 1999 au 16 avril 2009, maintenant depuis bientôt 11 mois une invasion armée brutale de l’Ukraine.



L’auteur, Anna Politovskaïa, a baptisé, à juste titre d’ailleurs, la Seconde guerre de Tchétchénie comme une guerre sale. À cause de la soi-disant "opération militaire spéciale" en Ukraine - un euphémisme typique du Kremlin - j’ai relu son témoignage bouleversant sur la saleté de la guerre dans le Caucase en vue d’en vérifier les similitudes avec le conflit actuel en Ukraine.



Si aujourd’hui la scène tragique en Ukraine n’a pas encore tout à fait glissé dans le même stade d’horreur absolue qu’il y a une bonne décennie en Tchétchénie, force est de constater que l’on est en train de s’y rapprocher rapidement.



Les images terribles prises des massacres à Boutcha début avril 2022 et plus récemment à Kherson au sud-est du pays, tout comme la destruction présente quasi systématique des infrastructures d’électricité et des transports du pays en plein hiver depuis plus d’un mois, font craindre que nos amis ukrainiens risquent d’être très vite soumis à un enfer tchéchène.



En plus, le criminel du Kremlin a déjà amplement prouvé qu’il est capable des pires calamités pour sauver son poste et sa triste existence, y compris un cataclysme nucléaire, comme il a eu la délicatesse de mentionner en tant que menace à plusieurs reprises !



En cette sombre période pour l’humanité, où un dictateur, devenu manifestement cinglé par sa place illusoire dans les manuels d’histoire, continue à nous mettre tous en péril, je préfère ne pas entrer dans le détail des incroyables épreuves que le peuple Tchéchène a eu à subir et que l’auteure a réussi si bien à cerner dans son excellent ouvrage et témoignage.



Peut-être même trop bien, car Anna Politovskaïa a été assassinée le 7 octobre 2006, à 48 ans. Coïncidence, le jour de l’anniversaire d’un certain Vladimir Vladimirovitch Poutine......

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Tchétchénie, le déshonneur russe

Que dire sur ce livre, plus de 20 ans après les faits dont il parle  (la seconde guerre de Tchétchénie, déclenchée à l’automne 99 par Poutine) ? C’est déprimant, révoltant et désespérant.

Il s’agit presque d’un livre prémonitoire sur ce qu’allait devenir la Russie, ce vers quoi elle allait, sur l’attitude des Russes lors de l’invasion de l’Ukraine après le formatage des esprits par le conflit tchétchène, l’accoutumance à un état de non-droit, Un livre qui se voulait plus un témoignage, ou plutôt un recueil de témoignages qu’un livre d’analyse politique, mais un livre si prophétique par moments que c’en est glaçant.
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Qu'ai-je fait ?

Ce qu'elle écrivait dérangeait tellement qu'elle a été assassinée le 7 octobre 2006, de quatre balles de pistolet, dans le hall de son immeuble. Si Anna Politkovskaïa n'est plus, sa voix porte toujours puisque ses écrits sont édités, traduits et diffusés dans le monde entier. Ses articles publiés dans son journal, Novaïa Gazeta, dénonçaient « la nature à la fois criminelle et criminogène du régime russe tel qu'il s'édifie sur les décombres du communisme. »

L'ensemble des textes regroupés dans Qu'ai-je fait ? concerne le Caucase du nord : Tchétchénie, Daghestan, Ingouchie où plusieurs guerres se sont succédé dans une quasi indifférence des pays occidentaux. Lire Anna Politkovskaïa permet d'ouvrir les yeux, de ne pas oublier et de rendre hommage à cette personne si courageuse.

Le premier article a été publié à titre posthume, en octobre 2006 et s'intitule : Qu'ai-je fait, vilaine ? Sans ambages, elle affirme que presque tous les journalistes russes sont des Koviorny, du russe Kovior (tapis). Dans son pays, elle constate qu'il y a « NACHI, « les nôtres ». « Les nôtres », ce sont ceux qui sont avec nous. Les autres, ceux qui ne sont pas avec nous, sont des ennemis. » Elle dénonce ce dualisme qui prive son pays de tout débat politique, pousse à la corruption et maintien la majorité du peuple dans une horrible pauvreté. de plus, les jeunes arrivant dans la vie active sont mal éduqués. Dire cela est essentiel pour elle qui veut le meilleur pour la Russie alors qu'elle sait sa vie menacées : « Qu'ai-je fait, vilaine ? J'ai seulement écrit ce dont j'ai été moi-même témoin. Rien de plus. »



Les chroniques se suivent, dévoilant toutes les horreurs commises en Tchétchénie. Certes, il y avait rébellion contre le pouvoir russe, d'énormes dissensions politiques entre les dirigeants de république faisant partie de la fédération de Russie mais cela autorisait-il tant de massacres, de destructions, de souffrances, de dégâts irréparables ?

Les titres et les sous-titres sont évocateurs et il faut en citer quelques-uns : Un sadisme ordinaire (Des fosses pour les soldats, des fosses pour les Tchétchènes) ; « Il faut se battre fiston ! (De l'attitude des mères pendant la guerre de Tchétchénie) ; Deux bandits tués mais 36 morts (Quels sont nos objectifs en Tchétchénie ?) ; Des néonazis proclament : « Nous disposons d'un sniper salarié. » ; « Nous revenons pour achever des gens… » (Les aveux d'un membre de « l'escadron de la mort ») ; etc…



Qu'ai-je fait ? se termine avec les témoignages d'Elena Morozova, « Elle considérait que c'était de son devoir d'alléger la souffrance d'autrui », de Galina Moursalieva qui travaillait à côté d'elle dans le même bureau et d'Alexandre Politkovski, son mari pendant vingt ans. Enfin, on nous livre un autre texte de l'auteure à propos d'un chien adopté qui lui fait dire : « Lorsque tu as un chien malade au bout de la laisse, tu comprends à quel point l'odeur de l'argent nous a rendus féroces. »



J'ai lu ce livre avec beaucoup d'émotion et la plupart du temps horrifié par ce que révèle Anna Politkovskaïa, une journaliste qui était présente sur le terrain, allait au contact des gens et témoignait.
Lien : http://notre-jardin-des-livr..
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La Russie selon Poutine

Anna Politkovskaïa était journaliste. Son travail et sa dénonciation des exactions de Poutine lui ont d'ailleurs coûté la vie.

Dans ce livre, elle raconte des "anecdotes", elle donne la parole à toutes sortes de gens, citoyens russes, qui ont subi la pauvreté, la corruption surtout. Largement tourné autour des guerres en Tchétchénie, ce livre démontre à quel point la police, les instances de l'Etat sont corrompus et à la solde d'une poignée d'hommes, les oligarques proches de Poutine.

Dans le contexte actuel de guerre en Ukraine, ces témoignages et ces faits ont une résonance très forte. On y découvre la vie de cette femme devenue immensément riche par du marché illégal, qui peut ensuite s'acheter les faveurs des gangs qui la protègent; de cet homme, grand intellectuel, cassé par le régime; de cette famille dont la fille a été assassinée sauvagement par des soldats restés impunis; de ce militaire, qui fait passer les intérêts communs avant les siens et vit dans une extrême pauvreté; et tant d'autres encore. On y lit la colère, les manquements, la manipulation, les foules aveuglées par la haine déversée par le pouvoir en place.



Une lecture indispensable en ce moment, pour ne jamais accepter que la justice ne soit pas celle des humains. C'est aussi un appel à en savoir plus, sur des moments oubliés de l'histoire russe.
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La Russie selon Poutine

J'ai relu ce livre "coup de poing" d'Anna Politkovskaïa presque dix ans après l'avoir lu une première fois ! Et force est de constater que peu de choses ont évolué en Russie depuis cette période. Tout reste tellement d'actualité, la corruption, le non respect des Droits de l'Homme, de la Démocratie, de l'Environnement,... la répression de l'opposition, de "ceux qui pensent autrement".

C'est à la fois révoltant, attristant pour moi de voir que la Russie, pays que j'aime tant, s'enfonce de plus en plus dans un régime politique d'où le nom de démocratie ressemble à une bonne blague. Le respect de l'Autre, de sa personnalité, de catégories entières de gens est dénigré au profit d'une petite catégorie de personnes toutes puissantes, soumises à un Poutine omnipotent.

Et puis, de penser que l'auteur, cette femme courageuse qui a su dénoncer les tragédies fomentées par le Pouvoir en Tchétchénie, ainsi que d'autres affaires politiques qui la mettaient en danger, elle et sa famille, de penser qu'elle n'est plus, qu'elle aussi a fini lâchement assassinée, comme tant d'autres journalistes un peu trop moraux, un peu trop courageux...

Et pourtant, la Russie n'est pas une dictature...

Bref, un ouvrage que je recommande très chaudement aux amoureux de la Russie, aux défenseurs des Droits de l'Homme, à ceux qui voudraient rendre hommage à une femme extraordinaire d'énergie, d'humanité, et de courage.

Merci à vous, Anna Politkovskaïa, d'avoir osé.
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Tchétchénie, le déshonneur russe

Un livre qui fait douloureusement écho à l'actualité.



20 ans avant l'Ukraine, la Tchétchénie. Les mêmes scènes, les mêmes exactions, les mêmes drames humains. Une guerre qui ne dit pas son nom ("opération antiterroriste"), et des régions reculées où l'armée peut œuvrer à loisir.



Le monde décrit par Anna Politkovsakia semble sorti d'une dystopie guerrière, il n'en est malheureusement rien.



Hommage à une femme qui, quelques années après avoir écrit ce récit, paiera son engagement de sa vie.
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La Russie selon Poutine

Une série d'enquêtes qui vont des confins de l'Oural à la Tchétchénie, en passant par Moscou, et qui montrent comment le pays russe a été livré aux gangs mafieux dans les années 1990, avant de passer sous la coupe de Poutine et de son administration totalement méprisante pour la vie humaine. Criminels de guerre protégés par une justice corrompue ou une bureaucratie aveugle, Tchétchènes persécutés, civils traités comme de la chair à canon, etc. avec en contrepoint, par exemple, des portraits de soldats dévoués, fidèles à la Russie et refusant d'arrondir leurs fins de mois par des activités illégales... La vie humaine, sous Poutine, a perdu toute valeur au profit du sens des affaires le plus individualiste et égoïste : voilà ce qui est très copieusement démontré, avec un certain sens du détail.
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La Russie selon Poutine

Il s'agit d'une description "trash" des notions de liberté et de sécurité de l'ère Poutine, telle que savait les faire Anna Politkovskaia avec son charactère impétueux. On connait l'orientation anti-Poutine de l'auteur, ceci explique donc sa prise de parti.
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Tchétchénie, le déshonneur russe

Bon, je me doutais que ce livre ne serait pas une promenade de santé et une fois n'est pas coutume, j'avais raison. Le meurtre de Politkovskaia le jour de l'anniversaire de Poutine en disait déjà long sur les relations entre la journaliste et les autorités russes; c'est d'ailleurs la raison principale pour laquelle j'ai d'abord pris ce livre avec des pincettes car, aussi horrible que puisse être une situation, le manichéisme a généralement peu de rapport avec la réalité. Même si on sent rapidement que ce livre est le cri d'un être humain en colère, Politkovskaia tente de rester objective malgré la colère qui gronde en elle; elle explique posément sa haine de Poutine sans pour autant tomber dans la caricature du méchant grand contre le gentil petit.

Soyons clair, ce livre est horrible; la Tchétchénie a été déchirée et l'est encore, tant par les autorités russes que par les autorités tchétchènes. Je ne vais pas entrer dans une vaine tentative d'explication géopolitique et ce n'est pas l'objectif de cet ouvrage. La journaliste a tenté de donner la parole aux victimes et aux bourreaux; c'est donc plus un témoignage qu'une analyse mais sa lecture vaut la peine ne fut-ce que par respect pour le courage de cette femme qui a eu le cran de se promener dans ce champ de guerre à la recherche de témoignages et ce, au péril de sa vie (et je ne pense pas cette expression soit exagérée). Un document qui ne permet pas de comprendre tous les enjeux de ce sanglant conflit mais qui donne un éclairage précieux de par les risques pris par Politkovskaia.

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Douloureuse Russie : Journal d'une femme en..

Un livre coup de poing sur ce qu'est la Russie de Poutine. J'ai aimé, beaucoup, le point de vue de cette journaliste morte de façon tragique et ses prises de position, son courage dans ses investigations, notamment en Tchtchénie. Ce livre est à lire pour tous ceux qui n'ont pas la parole en Russie et toutes les autres personnes qui veulent un temps soit peu en savoir plus sur ce peuple russe parfois incompris, parfois soumis, mais la plupart du temps quand même muselé...
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Qu'ai-je fait ?

"Alors qu'ai-je fait, vilaine ? J'ai seulement écrit ce dont j'ai été moi-même témoin. Rien de plus. Délibérément, je ne m'étends pas sur les autres 'agréments' du chemin que j'ai choisi. Un empoisonnement. Des arrestations. Des menaces dans des lettres et sur Internet. Des coups de fil anonymes promettant de me tuer. Je pense que ce n'est pas important. Ce qui compte, c'est que j'ai la chance de faire mon travail. Décrire la vie, recevoir tous les jours des visites à la rédaction, car les gens n'ont plus où aller avec leurs malheurs."



Alors que fait-elle, dans ces articles ? Elle décrit, oui, la vie des gens, les morts atroces, l'indifférence obscène des autorités. Instantanés d’une réalité plongée dans les ténèbres, chaque article comme un flash pour saisir le monstre qui avance dans le noir. Et ce noir-là est au grand jour.



Les articles sont courts, se suffisent en eux-mêmes. Pas le coeur de résumer quelques-unes des horreurs qu'ils relatent, des fragments de vie rapportés en patchwork sanglant, un rouge criant d'humanité. Aperçu par les titres, qui parlent tout seuls :



Art. 3 "Il faut se battre, fiston !" (20 mars 2000)

Art. 5 Un sadisme ordinaire (12 mars 2001)

Art. 7 Deux bandits tués mais trente-six morts (1er juillet 2002)

Art. 10 Récépissé pour meurtres (5 février 2004)

Art. 12 "Nous revenions pour achever des gens" (27 mai 2004)

Art. 13 Des néonazis proclament : "Nous disposons d'un sniper salarié" (19 juillet 2004)

Art. 15 Les flics l'ont abandonné dans une décharge, et l'ambulance n'était pas pressée (28 mars 2005)

Art. 23 Un homme tué "par prévention" (10 juillet 2006)

Art. 25 Une tête attachée au tuyau (3 août 2006)

Art. 26 Un parapluie pour recueillir les gouttes (17 août 2006)



... Et puis il y a Van Gogh, et les mouvements d'une main qui voudrait tant chasser la crainte des coeurs...
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Qu'ai-je fait ?

UNE VOIX QUI DERANGE



Dans ce recueil d’articles de la journaliste russe Anna Politkovskaïa, assassinée le 7 octobre 2006, transparaît l’engagement d’une femme qui refusait l’injustice, le mensonge et la lâcheté. Bien plus qu’un livre hommage en son nom, Qu’ai-je fait ? retrace les dernières années d’investigations de celle que ses proches surnommait Ania.



Lire Anna Politkovskaïa est ce qui semble le mieux à faire, lorsque l’on veut comprendre la société russe dans toute sa complexité. La journaliste, qui s’appuyait sur une renommée internationale, était l’une des voix dissidentes qui permet à l’Occident de s’affranchir de la vision du Kremlin pour enfin découvrir ce qu’il se passe vraiment en Russie. La guerre en Tchétchénie, la situation en Ingouchie, l’état de l’armée russe, la corruption, les bavures du FSB, les actes inhumains commis par « les escadrons de la mort », sous la houlette du Ministère de l’Intérieur, la lâcheté de la nomenklatura, l’absence d’une justice libre et indépendante, le sort réservé à la jeunesse…Une liste non-exhaustive de thèmes sur lesquels Anna Politkovskaïa enquêtait, au péril de sa vie. Parce que la vérité était son seul leitmotiv, et son moteur un courage à toute épreuve.



la suite sur le blog
Lien : http://lireplus.mabulle.com/..
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La Russie selon Poutine

Si vous appréciez Svetlana Alexievitch, alors vous trouverez dans Anna Politkovskaïa, une réplique des récits des tourments du peuple russe ; mais de la Russie contemporaine cette fois.



Ce n’est pas un essai sur Poutine a proprement parler, mais plus un maelstrom des aberrations inégalitaires de certaines provinces. C’est-à-dire, le deux poids, deux mesures de la Justice ; l’importance de l’appareil militaire dans les fondations politiques russes ; et encore, le manque de considérations des citoyens par les bureaucrates de Moscou…



Certes, le livre est un peu daté (2004, peu après la deuxième élection de Poutine), mais on peut s’en servir comme base pour comprendre la structure anthropologique du peuple russe.

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La Russie selon Poutine

Toujours et encore d'actualité...
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Tchétchénie, le déshonneur russe

Une peinture sans concession de la politique Russe en Tchétchénie, avec un parti-pris qu'on pardonne volontier à Ana Politkovzkaya lorsqu'on lit ce que lui font subir ceux-là même qu'elle tente de défendre.

Un livre fort de dénonciation qui a sans doute en partie condamné cette femme de caractère. Pas sûr qu'il ait vraiment servi à grand chose malheureusement.
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Tchétchénie, le déshonneur russe

Louis Ferdinand Celine disait que pour écrire il fallait mettre ses tripes sur la table.

C'est à cela que l'on reconnait un grand écrivain.

Elle a écouté le conseil jusqu'à la mort (assassinée).

Respect madame.
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La Russie selon Poutine

Lire ce livre avec beaucoup de retard par rapport à sa publication, au moment de la guerre de Poutine envers l'Ukraine est particulièrement édifiant. La violence du régime, la façon dont sont traités les soldats, qui à leur tour maltraitent et torturent en toute impunité la population civile : tout cela est déjà dans le livre d'Anna Politovskaïa et n'a pu que se décupler avec les années.
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Voyage en enfer : journal de Tchetchénie

Ce document de reportages écrits par Anna Politkovskaia, fin 1999 début 2000 parus dans la journal Novaia Gazeta, porte bien son titre "Voyage en enfer".



Une lecture en aout 2023 n'est pas anodine car elle se fait avec à l'esprit l'agression russe en Ukraine. J'ai été très impressionné par l'analogie des situations et des évènements dramatiques subis par la population civile. Mêmes méthodes, mêmes attitudes des troupes russes fédérales, sauf que la Tchétchénie n'était ni armée ni financée par les US et l'UE. Le "nettoyage" du village d'Aldi nous projette à Bucha.



A l'époque pas de réseaux sociaux, pas de tv en continu. Les deux guerres de Tchétchénie ont été largement ignorées par les Européens (je pense aux personnes).



Anna Politkovskaia a fait de nombreux voyages en Tchétchénie. Ses reportages ne sont pas des discours sur l'art de la guerre ou la géopolitique, comme on l'entend sur nos plateaux TV. Elle rencontre des personnes, identifiées, localisées, faisant face à des situations désespérées. Elle raconte ce qu'elle a vu! Elle fait ce qu'elle peut pour aider. S'insurge contre l'abandon de ces populations par les politiciens (dont le chef Poutine) et le pillage systématique par les militaires.



Au chapitre 20, elle écrit à l'attention du lecteur : "Et n'abandonnez pas votre lecture même si elle vous empêche de savourer votre café du matin"



Elle fut assassinée par les sbires de Poutine en rentrant chez elle après avoir fait ses courses.



Merci Anna pour votre témoignage qui grâce à vous imprègne nos mémoires.

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La Russie selon Poutine

Je connais bien la Russie et je suis déçu par ce livre. C'est un océan de parti pris. Ce livre reste dans l'esprit du journal pour lequel elle travaillait " Novaya gazetta" (usine à fake news , et soutient du terroriste Basaïev durant la guerre de tchétchénie) Cela décrit plutôt la Russie de Eltsine et peut être le tout début de l'ère Poutine, mais absolument pas la Russie d'aujourd'hui et même de ces 10 dernières années.
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Voyage en enfer : journal de Tchetchénie

Elle osa et on le lui fit payer...."Celui qui dit la vérité , IL faudra l'exécuter"
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