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Citations de Annick de Souzenelle (87)


Ce poème, chanté pour nos défunts, ne leur est pas étranger tant ils vivent une mort à ce qui était auparavant banalisation d'un quotidien vide de l'autre pour chacun. Chacun se fait harpe entre les doigts de l'autre pour extraire des deux sons qui s'élèvent une seule musique. Les mystiques en font l'expérience ; porté au registre amoureux, cela est aussi vrai pour deux amants dont les caresses épandues sur les émergences sensibles du corps, mais aussi de l'âme, éveillent un chant, une danse, une extase! Le visage de l'autre reflète la beauté première du monde. Celui - celle - qui s'y plonge est alors revêtu de sa propre infinitude !

Plénitude de l'instant rendu capable d'éternité!

C'est parce qu'il est sauvage que ce feu est sacré.

Le sacré tient de l'archaïsme le plus pur ou des archétypes reconquis.

L'amour est le feu du souffle qui va de l'un à l'autre de ces deux pôles de vie.

Lorsqu'il est partagé dans l'étreinte, il fait tressaillir et chanter le ciel et la terre ...
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Un espace nouveau s'ouvre ; les deux amants s'y précipitent, émerveillés et douloureux de découvrir une cime derrière la cime atteinte, et encore une autre. Le temps s'anéantit. D'infinis espaces surgissent, qui rendent transparents l'un à l'autre ces deux êtres défaillants et grandis l'un par l'autre ; ils font un instant l'expérience du tout possible dont la réalité fugitive n'appartient qu'au seul état de résurrection, comme si le transport amoureux les transportait en effet en amont de leur exil, ou au-delà de lui, «là où il n'y a plus ni peurs, ni maux, ni tourments, ni soupirs, mais la vie éternelle.
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Les eaux changées en sang

Dans le sang est la présence divine : en lui l'Homme est respiré de Dieu. Verser le sang atteint donc à une inimaginable gravité.

Par cette plaie, le texte biblique signifie que la terre de servitude, celle des oppresseurs comme celles des opprimés, est abreuvée de ces sangs.

A l'extérieur, l'eau qui devient du sang est objectivation de ce qui se passe dans le cœur de l’Égyptien, l'homme inconscient, dont les énergies se répandent en conquêtes meurtrières.
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Au départ l'Homme est « coupé de lui-même », totalement confondu avec son inconscient. Un processus de différenciation est à mettre en oeuvre.

Ce processus de différenciation est celui-là même auquel accède Moïse en quittant l'Egypte pour aller vers une terre étrangère où il se marie. Ce mariage de Moïse avec une femme étrangère nous annonce ses épousailles intérieures avec un aspect « femelle » de lui qu'il ne connaissait pas auparavant.

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Dans le secret de l’Arbre de la connaissance, Job est devenu son NOM ; en celui de l’Arbre de vie, il devient l’Elohim épousé de Dieu, de Celui qui, amoureux fou de l’Homme, sans cesse frappe à sa porte, l’appelle, et auquel l’homme Job a répondu.
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La liberté […] n’est pas celle d’un choix possible mais elle est connaissance du juste choix à faire, connaissance qui ne peut être acquise que dans la relation aux archétypes fondateurs, et qui l’oblige parfois à de rudes désécurisations apparentes.
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Au plan moral, dans les catégories de la dualité bien-mal, se détourner du mal et faire le bien, cela fait partie de la perfection. Mais au plan ontologique, nous sommes en droit de lire qu’ « il se détourne de l’inaccompli », il fuit son inconscient, il n’a pas de regard vers sa ‘Adamah, son ‘Ishah ; il méconnaît sa terre, « humus » des profondeurs, sans laquelle il est « seul de lui » et ne peut faire le chemin des épousailles.
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Job est dit parfait.
Qui dit perfection dit statisme.
Dans l’arbre qu’il est, l’Homme est appelé à faire croître en lui la connaissance dont nous savons qu’elle est lumière et non encore lumière, qu’elle est « parfaite » à un niveau de connaissance et reste « imparfaite » dans les ténèbres, parce que non encore révélée.
Job ne se connaît pas.
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Le serpent a tendu à ‘Ishah le fruit de l’Arbre de la connaissance – ‘Ishah est […] le pôle « inaccompli » de l’Arbre, l’inconscient de l’Adam, le « côté » de lui-même que Dieu vient de lui révéler, son féminin intérieur qu’il doit épouser pour construire l’enfant divin ; elle n’est pas la femme par rapport à l’homme sur le plan biologique, ce plan ne concernant que peu le récit biblique.
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[…] ‘Iyob-Job […] a une destinée profondément marquée par son nom ; en lui est inscrit un appel divin auquel il sera libre de répondre ; mais s’il n’y répond pas, les énergies qu’il révèle se retourneront contre lui et le dévoreront ; alors que, s’il y obéit à travers les mutations qu’elles exigent, il atteindra à son NOM. Or le prénom de ‘Iyob est la racine même du mot hébreu ‘Eybah, « l’inimitié » qui tombe des lèvres divines lorsque Dieu s’adresse au serpent dans le récit de la Chute.
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Dans la terre de ‘Outs, Job est présenté dès le début du récit comme étant dans son arbre, centré en lui-même, dans l’axe de son devenir, et cependant dans un état de totale inconscience. […]
Job est juste, mais dans une situation de sixième jour que la loi a profondément sculptée sans l’en libérer. Le stérilisera-t-elle définitivement dans sa prégnance réductrice ou l’acheminera-t-elle vers l’éveil ?
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Quant au mot que l’on traduit habituellement par « mal », Ra, et que l’on retrouve d’ailleurs dans Aphar, on peut en résumer le sens en disant qu’il exprime « le principe des profondeurs », « la source de la terre-mère » de tout Adam, la Adamah ; il est le pôle « ténèbres » de mon être […].
En tout état de cause, traduire Ra par « le mal » est source de malentendus. Cet « inaccompli » est au contraire en soi mon « tout possible » divin !
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EXCELLENTE
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Et notre éducation consiste à donner pour structures nos propres limites, et pour valeurs de référence celles qui sont relatives à ces limites et qui, nécessaires un temps, deviennent aliénantes lorsque nous les érigeons en absolu.
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La sagesse inhérente à la plupart des philosophes du monde aménage l'étage du labyrinthe mais n'en fait pas sortir. Elle pose le masque du sage sur le visage du fou
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L’histoire de l’humanité n’est que celle de « la lumière allant quérir une plus grande lumière au cœur des ténèbres".
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Il nous faut aujourd’hui entrer dans cette nouvelle intelligence de l’histoire : la résistance à Dieu vient de Dieu ! (…) Lorsque Moïse rencontra Pharaon et obtint de lui la promesse de la libération d’Israël, alors autant de fois qu’il fut nécessaire après chacune des plaies répandues sur l’Egypte : « Le Seigneur durcit le cœur de Pharaon » et Pharaon retint encore le peuple prisonnier. Que signifie cette résistance divine si ce n’est qu’elle forgeait Israël à une autre dimension de lui-même pour qu’il devienne capable de sortir de l’esclavage, d’assumer la liberté et de vivre le désert qui allait suivre.
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le mythe semble être au collectif ce qu’est le rêve à la personne. Privé de ce temps nocturne du sommeil paradoxal pendant lequel il rêve, l’Homme meurt. Une société privée de ses mythes fondateurs n’est-elle pas menacée de mort ? Rêves et mythes ont une source également mystérieuse à laquelle va se désaltérer d’une façon tout aussi mystérieuse, mais indiscutablement impérative, une part secrète de l’être…
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Pour rendre compte de cet en-dedans, le mythe utilise les matériaux narratifs qui nous sont connus dans notre monde extérieur; mais alors que ce dernier reste plat et linéaire quand on ne sait pas lier les événements le constituant à leur véritable cause, le monde intérieur que décrivent les mythes se déploie quant à lui en une sorte de spirale dont chaque anneau fait résonner le récit au niveau de conscience auquel le lecteur est susceptible d’accéder.
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« La première plaie : les eaux changées en sang »

Les lois ontologiques, le Logos, qui structurent le créé sont absolue. Que nous les connaissions ou non, elles jouent ; nous les appelons, dans ce dernier cas, « hasard », « chance » ou « pas de chance »… faute de les discerner. Celle qui préside au langage de cette première plaie peut s’énoncer ainsi :
Lorsque l’Homme ne saisit pas l’Épée (YHWH) qu’il est pour se construire en tant que « Verbe » (que sous une autre image on pourra appeler « Fils » ), inconsciemment il retourne l’Epée contre l’ « autre », celui qu’il est à l’intérieur de lui en premier chef ( mais son inconscience consiste en ce qu’il ne le sait pas) et tous les autres à l’extérieur de lui. L‘Épée est alors une arme qui tue et fait couler le sang ; elle peut être un verbe meurtrier – c’est alors un sang subtil qui se répand -, un sexe qui épuise, ou le poignard, le couteau, l’épée, le fusil, etc., qui tue.

L‘Homme inconscient, même s’il est « bon » dans les catégories morales de bien et de mal, tue ; par la parole ou le sexe, bavards incontrôlés, voire passionnalisés, cela nous est bien connu ; mais il est plus difficile de réaliser que, si nous ne tenons pas en main l’arme formelle, nous n’en sommes pas moins complices de ceux qui la saisissent : car l’Homme, en profondeur, est Un. La « bonne conscience» n’est pas de la « conscience ». La première reste prisonnière d‘une éthiqpe morale, la deuxième est le fruit d’un travail de transmutation intérieure dans l’acquisition d’un surcroît de vie.
Le titre d’un film .. « Nous sommes tous des assassins. »
Et si l’ eau de nos rivières est apparemment claire, en réalité elle charrie tout ce sang répandu. Notre chant nationaI exalte cette abomination :

« qu’un sang impur abreuve nos sillons ».
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