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Citations de Antonio Skármeta (141)


Mario fit glisser la mini-jupe rétive et la végétation odoriférante de sa chatte vint flatter ses narines à l’affût. Alors la seule inspiration qui lui vint fut de l’oindre de la pointe de sa langue. A cet instant précis, Beatriz poussa un cri profond, halètement, sanglot, défaite, gorge, musique, fièvre, qui se prolongea plusieurs secondes durant lesquelles son corps tout entier trembla, au bord de l’évanouissement. Elle se laissa glisser sur le plancher, puis après avoir posé un doigt silencieux sur la lèvre qui l’avait léchée, elle le porta à la toile grossière du pantalon du garçon pour palper la grosseur de son dard et elle lui dit d’une voix rauque :
- Tu m’as fait jouir, idiot.
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Au Chili, tout le monde est poète. Tu seras plus original en restant facteur
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- [...] Pendant que vous disiez ce poème, les mots bougeaient, ils passaient d’un bord à l’autre.
- Comme la mer, bien sur !
- Oui, c’est vrai, ils allaient et venaient comme la mer.
- Ça, c’est le rythme.
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- Écoute ce poème : « Ici dans l’Île, la mer, et quelle mer. A chaque instant hors d’elle-même. Elle dit oui, et puis non, et encore non. Elle dit oui, en bleu, en écume, en galop. Elle dit non, et encore non. Elle ne peut se faire calme. Je me nomme mer, répète-t-elle en battant une pierre sans réussir à la convaincre. Alors, avec sept langues vertes de sept tigres verts, de sept chiens verts, de sept mers vertes, elle la couvre, la baise, la mouille et se frappe la poitrine en répétant son nom. »
Il observa une pose satisfaite.
- Comment le trouves-tu ?
- Bizarre.
- « Bizarre ». Quel critique sévère tu fais !
- Non, don Pablo. Ce n’est pas le poème qui est bizarre. Ce qui est bizarre, c’est ce que moi j’ai ressenti pendant que vous le récitiez.
- Mon cher Mario, il va falloir te dépêcher de mettre un peu d’ordre dans tes idées parce que je ne peux pas passer toute la matinée à jouir de ta conversation.
- Comment vous expliquer ? Pendant que vous disiez ce poème, les mots bougeaient, ils passaient d’un bord à l’autre.
- Comme la mer, bien sur !
- Oui, c’est vrai, ils allaient et venaient comme la mer.
- Ça, c’est le rythme.
- Et je me suis senti bizarre, parce que tout ce mouvement m’a chaloupé.
- Tu tanguais ?
- C’est ça. J’allais comme un bateau tremblant sur vos mots.
- « Comme un bateau tremblant sur mes mots » ?
- C’est ça !
- Sais-tu ce que tu viens de faire, Mario ?
- Quoi ?
- Une métaphore.
- Mais ça ne compte pas, elle m’est venue simplement par hasard.
- Il n’est pas d’autres images que celles qui sont dues au hasard, fils.
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.....Tandis que dans la machine nippone tombaient des abeilles lubriques, leurs trompes crispées sur le calice des marguerites marines en plein orgasme de soleil, tandis que des chiens errants aboyaient aux météorites qui chutaient en feu d'artifice de nouvel An sur l'océan pacifique, tandis que les cloches de la terrasse de Neruda sonnaient, actionnées manuellement ou orchestrées par les caprices du vent, tandis que le gémissement de la sirène du phare s'épanchait et se contractait, évoquant la tristesse d'un vaisseau fantôme sur la neige de la haute mer, tandis que,........
(p108)
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......A cet instant, le poète regretta amèrement d'avoir adhéré à la doctrine matérialiste de l'interprétation de l'univers, car il ressentit le besoin pressant d'invoquer la miséricorde du Seigneur Acculé, il risqua une glose, mais il lui manquait l'aplomb de ces avocats qui, à l'instar de Charles Laughton, sont capables de convaincre un cadavre qu'il n'est pas mort.
(p76)
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...... Oh vous, madame, vous ne lisez pas les mots, vous les avalez. Ils faut les laisser fondre dans la bouche.
(p102)
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Pris d’un mysticisme juvénile, il décida de ne recourir à aucune pratique manuelle pour soulager la fidèle et croissante érection qu’il dissimulait le jour […] et qu’il combattait la nuit jusqu’à la torture. Un romantisme bien pardonnable le faisait s’imaginer qu’à chaque fois qu’il frappait une métaphore, qu’il poussait un soupir, qu’il rêvait de la langue de la fille contre son oreille, entre ses jambes, il forgeait une force cosmique qui nourrissait son sperme. Ainsi pourvu d’hectolitres de cette substance bonifiée, viendrait le jour où il ferait léviter de bonheur Beatriz Gonzalez…
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Et l’instant d’après, il rendit public un orgasme si fracassant, tumultueux, outrancier, extraordinaire, sauvage et apocalyptique, que les coqs crurent le jour levé et, crêtes turgescentes, se mirent à lancer des cocoricos, que les chiens confondirent ce hurlement avec la sirène du train de nuit venant du Sud et aboyèrent à la lune comme mus par un mot d’ordre incompréhensible, que le camarade Rodriguez occupé à barbouiller l’oreille d’une universitaire communiste avec la salive mugissante d’un tango de Gardel eut l’impression qu’une pierre tombale lui bloquait la gorge et lui coupait la respiration, et que Rosa veuve Gonzalez n’eut d’autres recours que de tenter, micro en main, de couvrir le hosanna de Mario en se lançant une fois de plus dans la Voile avec des trilles de chanteuse d’Opéra.
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D’une passe de toréador, il défit le tablier de Beatriz, lui prit allègrement la taille et engouffra son pieu entre ses cuisses, ce qui sembla lui plaire à en juger par les abondants soupirs qu’elle laissa échapper comme par la sève abondante qui lui lubrifiait la coquille. La langue dans son oreille mouillée et les mains agrippées à ses fesses, il la maintint debout dans la cuisine sans plus se soucier de lui retirer sa mini-jupe.
- On va nous voir, mon amour, haleta la jeune femme, en se plaçant de façon à ce que l’engin la pénètre à fond.
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Son premier mois de salaire, payé suivant les usages chiliens avec un mois et demi de retard, permit à Mario Jimenez de faire l’acquisition des biens suivants : une bouteille de vin Cousiño Macul « Vieille Réserve » pour son père, un billet de cinéma qui lui permit de savourer West Side Story, Natalie Wood comprise, un peigne de poche en acier allemand acheté au marché de San Antonio à un vendeur ambulant dont le slogan était : « L’Allemagne a perdu la guerre mais elle n’a pas perdu son industrie. Peignes inoxydables Solingen », et l’édition Losada des Odes élémentaires de son client et voisin, Pablo Neruda.
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Durant les deux mois qui suivirent, les scènes que vécut Mario dans le lit de Beatriz lui firent comprendre que toutes les jouissances qu’il avait connues jusque-là n’étaient que le pâle synopsis d’un film projeté désormais sur un écran officiel en cinérama et en technicolor.
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- Don Pablo, déclara-t-il, solennel. Je suis amoureux.
Le barde se fit un éventail du télégramme et l'agita devant son menton.
- Eh bien, répondit-il, ce n'est pas si grave que ça ! Le remède existe.
- Le remède ? Don Pablo, il existe peut-être un remède, mais je ne veux pas guérir, moi. Je veux rester malade. Je suis amoureux. Amoureux à la folie.
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¡ Ahora tu sonrisa es una mariposa, pero mañana tus tetas van a ser dos palomas que quieren ser arrulladas, tus pezones van a ser dos jugosas frambuesas,tu lengua va a ser la tibia alfombra de los dioses, tu culo va a ser el velamen de un navío, y la cosa que ahora te humea entre las piernas va a ser el horno azabache donde se forja el erguido metal de la raza !

Aujourd'hui, ton sourire est un papillon, mais demain tes tétons seront deux colombes qui veulent qu'on les fasse roucouler, tes mamelons deux framboises fondantes, ton cul le gréement d'un vaisseau et la chose qui fume en ce moment entre tes jambes le sombre brasier de jais où se forge le métal en érection de la race !
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- Papa, tu es contre la dictature ?
L'homme regarda son fils, puis sa femme, et tous deux se regardèrent à leur tour. Alors le père baissa et releva lentement la tête, en acquiesçant.
- Toi aussi, ils vont t'emmener en prison ? demanda Pedro.
- Non, dit son père.
- Comment est-ce que tu le sais ? demanda l'enfant.
- Tu me portes bonheur, petit, répondit-il en souriant.
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Il n'y a de pire drogue que le boniment. Il peut faire croire à une serveuse de village qu'elle est une princesse vénitienne. Et ensuite, quand vient l'heure de vérité, le retour à la réalité, tu te rends compte que les mots sont un chèque sans provision. Je préfère mille fois qu'un ivrogne te mette la main au cul dans le bar plutôt qu'on vienne te raconter que ton sourire vole plus haut qu'un papillon !
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Ici dans l'Ile, la mer, et quelle mer. A chaque instant hors d'elle même. Elle dit oui, et puis non, et encore non. Elle dit oui, en bleu, en écume, en galop. Elle dit non, et encore non. Elle ne peut se faire calme. Je me nomme mer, répète-t-elle en battant une pierre sans réussir à la convaincre. Alors, avec sept langues vertes de sept tigres verts, de sept chiens verts, de sept mers vertes, elle la couvre, la baise, la mouille et se frappe la poitrine en répétant son nom.
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-Comme un bateau tremblant sur mes mots ?
-C'est ça !
-Sais tu ce que tu viens de faire, Mario ?
-Quoi ?
-Une métaphore.
-Mais ça ne compte pas, elle m'est venue simplement par hasard.
-Il n'est pas d'autres images que celles qui sont dues au hasard, fils.
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Antonio Skármeta
Il y a des choses plus importantes que soi-même. Par exemple la patrie.
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Je suis petit, mais intelligent et rapide. Chez toi, la seule chose rapide, c'est la langue.
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