Citations de Ari Folman (162)
Dans tout ce que je fais, je ne peux pas m’empêcher de penser aux autres, à ceux qui sont partis et quand quelque chose me fait rire, je m’arrête avec effroi et me dis que c’est une honte d’être aussi gaie. Mais faut-il donc que je pleure toute la journée ?
– Ce vétérinaire ne traite que des animaux juifs ?
– Non … Mais on le traite comme un animal parce qu’il est juif …
Ces horribles Allemands nous ont opprimés et mis le couteau sous la gorge pendant si longtemps que les amis et la délivrance, c'est tout pour nous!
Tu sais depuis longtemps que mon souhait le plus cher est de devenir un jour journaliste et plus tard une écrivaine célèbre. Réaliserai-je jamais ces idées (ou cette folie!) de grandeur, l'avenir nous le dira, mais jusqu'à présent, je ne manque pas de sujets. Après la guerre, je veux en tout cas publier un livre intitulé l'Annexe.
Miep a bu dix verres de genièvre et fumé trois cigarettes, et ça se prétend antialcoolique?
Chère Kitty, comme tu peux t'en douter, on se demande souvent ici avec désespoir: "A quoi bon, oh à quoi bon cette guerre, pourquoi les gens ne peuvent-ils vivre en paix, pourquoi faut-il tout anéantir?" Pourquoi fabriquent-ils en Angleterre des avions de plus en plus gros, des bombes de plus en plus lourdes... et en même temps des pavillons individuels pour la reconstruction? Pourquoi dépenser des millions pour la guerre... et pas un sou pour la médecine? Pourquoi les gens doivent-ils souffrir de la faim... tandis que dans d'autres parties du monde, une nourriture surabondante pourrit sur place? Il y a tout simplement chez les hommes un besoin de ravager, un besoin de frapper à mort, d'assassiner et de s'enivrer de violence. Tant que l'humanité entière, sans exception, n'aura pas subi une grande métamorphose, la guerre fera rage, tout ce qui a été construit, cultivé, tout ce qui s'est développé sera tranché et anéanti, pour recommencer ensuite!
Kitty, si tu disparais, je disparais avec toi!
Ce qu'on ne voit pas n'existe pas. Ce qui n'existe pas ne peut pas faire mal.
Les pommes de terre ont des maladies. Je pense que c'est le cancer et qu'il faut opérer sans délai.
Sors, va dans les champs, dans la nature et au soleil, sors et essaie de retrouver le bonheur en toi; pense à toute la beauté qui croît en toi et autour de toi et sois heureuse!
Je ne pense pas à toute la détresse, mais à la beauté qui subsiste encore.
Je ne peux pas me contenter de batifoler, une petite part de moi conserve toujours son sérieux.
Richesse, considération, on peut tout perdre, mais ce bonheur au fond du coeur, il ne peut guère qu'être voilé et il saura nous rendre heureux, aussi longtemps que l'on vivra. Quand tu es seul et malheureux ou que tu as du chagrin, essaie toi aussi de monter dans les combles par un aussi beau temps et de regarder au-dehors. Pas de regarder les maisons et les toits, mais le ciel. Tant que tu pourras contempler le ciel sans crainte, tu sauras que tu es pur intérieurement et que malgré les ennuis, tu retrouveras le bonheur.
Ce matin, quand j'étais devant la fenêtre, en regardant dehors, c'est-à-dire en regardant Dieu et la nature au fond des yeux, j'étais heureuse, purement et simplement heureuse. Et, Peter, aussi longtemps qu'existe ce bonheur intérieur, ce bonheur qui vient de la nature, de la santé et de tant d'autres choses, aussi longtemps qu'on le porte en soi, on se sentira toujours heureux.
Nous n'avions pas besoin de parler; c'était parfait: nous deux et la nature. Le monde n'existait pas.
J'ai toujours été une dame et je le resterai jusqu'à mon dernier jour...
Les adultes ont le don de répéter dix fois la même chose, et quel que soit le sujet.
Je ne peux pas du tout imagier que pour nous le monde redevienne jamais normal. Il m'arrive de parler d'"après la guerre", mais c'est comme si je parlais de châteaux en Espagne de quelque chose qui ne se réalisera jamais.
Seigneur, accordez-moi le pouvoir d'être toujours hypocrite...
Je me demande parfois avec horreur commet nous allons faire, nous qui vivons et nous débrouillons avec des objets usés, depuis ma culotte jusqu'au blaireau de papa, pour retrouver plus tard notre position d'avant-guerre.