Citations de Art Spiegelman (239)
Ils croyaient qu'à Théresienstadt, ils allaient. Mais à Auschwitz, dans la chambre à gaz, ils ont été.
Je ne vais pas mourir et surtout pas ici ! Je veux être traité comme un être humain !
- C'est un livre très important. Ça va intéresser des gens qui d'habitude ne lisent pas ce genre d'histoire.
- Oui, jamais je lis des bandes dessinées et même moi, ça m'intéresse.
La photo n’a jamais fait de caprices ni posé le moindre problème…c’était l’enfant modèle et moi le casse- pieds. C’était perdu d’avance.
Je sais que c’est dément, mais d’une certaine manière je voudrais avoir été à Auschwitz AVEC mes parents ; comme ça je pourrais vraiment savoir ce qu’ils ont vécu !… Je dois me sentir coupable quelque part d’avoir eu une vie plus facile qu’aux
Si tu mangeais comme ils te donnaient, c’était juste assez pour mourir plus lentement.
« Mickey Mouse est l’idéal le plus lamentable qui ait jamais vu le jour… De saines intuitions incitent tous les jeunes gens indépendants et toute la jeunesse respectable à penser que cette vermine dégoûtante et couverte de saletés, le plus grand porteur de bactéries du règne animal, ne peut être le type animal idéal… Finissons-en avec la tyrannie que les Juifs exercent sur le peuple ! A bas Mickey Mouse ! Portez la croix gammée ! »
Article de journal, Poméranie, Allemagne, milieu des années 30
L’humour est pour l’essentiel une forme raffinée d’agressivité et de haine. Nos ancêtres primitifs riaient sans retenue des estropiés, des paralytiques, des amputés, des nains, des monstres, des sourds, des pauvres et des fous. Chacun était un ennemi en puissance et les faiblesses, comme les infortunes, pouvaient donner un avantage décisif.
Si tu veux vivre, c'est bien de te faire des amis.
Chaque fois que je relis Maus, je découvre des choses que je n'avais pas vues auparavant.
Mes obsessions pour la forme BD conditionne le livre dans son ensemble, mais il ne s'agit pas tant d'essayer d'incruster,– comment appelle-t-on ces images cachées à l'intérieur des jeux vidéo sur lesquelles vous pouvez tomber à votre vingtième partie ? Ah ouais. Les « œufs de Pâques » ! Parfait pour un livre juif ! Je n'avais même pas un tel concept en tête, et j'étais encore moins en mesure de le formuler. Tous ces éléments participent de la question de savoir ce que ça signifiait de faire des dessins autour de la restructuration du récit de mon père.
J'ai dans mon atelier le Fantôme de Si Lewen, ou plus exactement l'un de ses Fantômes. L'artiste a peint environ deux cents de ces apparitions spectrales lancinantes dans une série commencée en 2008. Il m'a offert mon Fantôme lors de notre première rencontre dans sa maison de retraite gérée par les Quakers, près de Philadelphie, au printemps 2013. Si avait alors quatre-vingt-quatorze ans et débordait d'énergie. C'était un homme charmant et délicat, frêle, mais pétri d'enthousiasme, d'humour malicieux et d'anticonformisme. Il passait ses longues journées dans la deuxième chambre de son appartement, convertie en mini atelier de peintre parfaitement fonctionnel, où il travaillait sur ses toiles comme il l'avait fait durant toute son existence.
Rien ne vous effacera jamais de la mémoire du temps.
Mieux vaut tenir un lapin que poursuivre un lièvre.
Je ne me sens toujours pas intégré dans la vie normale. Les camps de concentration m'ont rendu prématurément blasé, m'ont fait perdre tout sentiment violent de peur, d'amour ou de joie.
Bon, si ça bougeait, je devais tirer !
Il a levé un bras pour me montrer qu'il était blessé. Pour se rendre.
Mais j'ai continué à tirer et tirer, jusqu'à ce que, à la fin, l'arbre ait arrêté de bouger. Qui sait, sinon il pouvait ME tuer !
Enfermez-vous tous une semaine dans une seule pièce, sans rien à manger...
Alors tu verras ce que c'est, les amis !
Art Spiegelman est une quadruple menace, unique en son genre : c'est un artiste qui dessine et peint, un caméléon qui peut parodier et embellir tous les styles picturaux, un écrivain qui s'exprime avec des phrases vivantes et acérées, et un provocateur qui a un don pour l'humour le plus sauvage et le plus ravageur. Mêlez tous ces talents, mettez-les au service d'une profonde conscience politique, et vous aurez un homme capable de marquer fortement le monde. C'est précisément ce que, pendant dix ans, Art Spiegelman a fait au New Yorker."
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Extrait de la préface de Paul Auster
- Vladek : Ah ?! Pourquoi tu t'arrêtes, Françoise ? On est pas encore au bungalow ?
- Fançoise : Il y a un auto-stoppeur...
- Vladek : Un auto-stoppeur ? Et - oïe - c'est un noir, un schwartze ! Démarre. Vite ! [Ils roulent puis déposent l'auto-stoppeur plus loin]
- Vladek : Qu'est-ce qui t'a pris, Françoise ? Tu es folle ou quoi ?! Il a fallu que je surveille sans arrêt que ce schwartze allait pas prendre nos courses derrière !
- Françoise : Quoi ?! C'est SCANDALEUX ! Comment pouvez-vous, surtout vous, être si raciste ! Vous parlez des noirs comme les nazis parlaient des juifs !...
- Vladek : Ach !... Je croyais vraiment Françoise que tu étais plus intelligente... Il y a même pas de comparaison entre les schwartze et les juifs !
On est arrivés à un endroit, Würzburg - quel désastre !
[...]
Pas un seul immeuble debout, il restait...
On est repartis heureux.
Les allemands, ils peuvent avoir un peu ce qu'ils ont fait aux juifs.
[…] nul besoin d'avoir une photo de moi dans leur chambre…J'étais EN VIE …
La photo photo n'a jamais fait de caprices ni posé le moindre problème …C'était l'enfant modèle et moi le casse-pieds. C'était perdu d'avance.
Ils ne parlaient PAS de Richieu mais cette photo était comme un reproche. Il serait devenu MEDECIn et aurait fait un beau mariage avec une juive… l'ordure...