Aude Le Corff

Personne n'est à l'abri d'un coup de coeur , d'un coup de folie , et pourquoi pas après tout ?

Combien de fois a - t- il hésité pour sa part à planter ses élèves en plein cours pour partir en voyage , faire une pause , tout lâcher ? Le sens du devoir l'a retenu . C'est un peu facile de fuir ses responsabilités pour recommencer ailleurs .

Nous avons eu l'été dernier en Bretagne une discussion sur l'éternel équilibre à trouver entre plaisir et devoir .

Ne pas boire peut être perçu comme un affront ou un manque de légèreté. Occasionnellement, j’accepte un verre, pour être gaie, pour ne pas vexer. Refuser de faire honneur au vin de mon hôte, au champagne hors de prix, c’est un manque de correction, presque de savoir-vivre, je deviens la rabat-joie de service, je ne sais pas m’amuser ni savourer les bonnes choses.

L’existence d’un homme, mais aussi celles de ses ancêtres, était entassée dans ces vieux meubles aux tiroirs coincés et aux portes branlantes.

Cette marque d'affection qu'elle accordait pour la première fois depuis le départ de sa mère l'émut profondément. Ce n'était pas comme chez les adultes la simulation d'une complicité, un geste forcé qui ne signifie rien.

Le Petit Prince a raison. Ca ne sert à rien de s'apprivoiser si c'est pour voir l'autre partir.

Alors que Sophie leur fait remarquer qu'ils étaient encore à Nantes ce matin, ils reconnaissent que le temps se dilue quand on voyage. Cette journée a été si dense en émotions et paysages traversés qu'ils ont l'impression d'être partis il y a une semaine.

Il a perdu son jouet, mais il tient au creux de sa main quelque chose de mille fois plus précieux : l'amour de sa mère.

Manon pose sur lui des yeux assombris. Jamais encore elle n'a raconté ce drame à quiconque. En parler est trop douloureux, mais le garder au fond d'elle-même, avec cette pierre noire dessus, l'est peut-être plus encore. Et puis, qu'il s'adresse à elle avec cette intonation apaissante, ce regard plein de compassion, abat d'un boulet de canon la puissante forteress qu'elle avait érigée autour d'elle et de son secret.

- Tu te souviens de ce que dit le renard au Petit Prince ?
Anatole sait bien à quoi elle fait allusion : on ne voit bien qu'avec le coeur. L'essentiel est invisible pour les yeux.

Il arrive que des adultes, traversent de mauvaises périodes et n'aient plus le moral, alors ils pleurent comme des enfants

Sa vie est derrière lui, une vie dédiée aux autres pour finir diminué, ratatiné,rejeté par la société qui le considère comme un fardeau

Je demande sans entrain à écouter ses messages.
Topor vient se pelotonner sur mes genoux et, en ronronnant, diffuse une fraîcheur agréable le long de mes cuisses et contre mon ventre.
Les trois messages disent à peu près la même chose, avec une impatience grandissante.
Lisa, tu ne m’as pas appelée cette semaine, j’ai peur que tu te renfermes sur toi, tu vois des amis? Tu parles plus à ta grand-mère qu’à moi, ça m’exaspère.
Je ne peux m’empêcher de singer son ton inquiet et ses mimiques angoissées. L’entendre fait vibrer au creux de ma poitrine un mélange ancien de terreur irraisonnée, d’affection et de frustration. Mon regard glisse sur l’ameublement minimaliste, une table basse, des étagères garnies de livres et de photos encadrées de Paris au XXe siècle. Peu de fantaisie, pas de jouets. Je prends conscience de ma solitude avec un léger pincement au cœur, mais je me ressaisis. C’est moi qui désire vivre ainsi.

Quitter Paris pour une maison en bord de mer, pour y écrire et pour profiter de sa petite famille.

Une maison vendue par les filles d’un vieux monsieur, mis à l’écart dans un maison médicalisée.

Jusqu’au jour ou par hasard il débarque au milieu de son ancienne demeure comme si celle-ci lui appartenait encore.

Par stupéfaction, pour ne pas lui faire de peine; la narratrice va le laisser dire, faire à sa guise.

Entre frayeur et fascination, l’un et l’autre vont s’apprivoiser, s’écouter, ressasser leur passé.

D’une délicatesse, allant jusqu’à la tendresse, un roman qui s’effile sur des moments de vie, de survie, du manque d’amour et de reconnaissance.

Ce dont l’humain est constitué, ce dont il a besoin, ce dont de quoi il est capable

Mes confidences ont ébranlé quelque chose en lui, comme de petites mains venues toquer doucement contre son cœur.

Jamais nous n'abordions les vrais sujets , dans quelles familles expose - t- on à table les joies mais aussi les malaises de chacun ? On cache ses tristesses , on garde pour soi des vérités pas faciles à dire , les épreuves n'existent plus , prière de les laisser chez soi , on badine , on complimente les cuisiniers , on fait comme si tout allait bien . Puis on prend le café , on se dit au revoir en souriant , et il arrive que l'on reparte le coeur lourd , sans évoquer les soucis .

Maxime E - Savez vous si votre logement a abité des assasins ou des bourreaux d'enfants? Pourtant c'est une possibilité. Mais en investissant un lieu, on y insuffle une énergie nouvelle on fait table rase du passé, on ne recherche pas quels actes l'ont marqué a jamais.

Je ne bois pratiquement jamais, je supporte à peine la vue d’une bouteille d’alcool. Je n’aime ni son goût ni son pouvoir de destruction. Je ne fume pas non plus. Je ne veux développer aucune dépendance.

Quand tout va bien (ou quand tout va mal), on picole, pour se détendre, être soudé aux autres, échanger sur la robe et le caractère d’un bon cru.