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4.15/5 (sur 53 notes)

Nationalité : Espagne
Né(e) à : Séville , 1474
Mort(e) à : Madrid , 1566
Biographie :

Théologien dominicain espagnol, évêque de Chiapas au Mexique, voyageur, écrivain, Bartolomé de Las Casas est l'un des premiers défenseurs des droits des peuples originaires d'Amérique.

Fils d'un modeste marchand, après avoir étudié le latin et les sciences humaines, il embarque pour Hispaniola (1502), et participe à l'expédition menée par Nicolás de Ovando. Il perpétue ainsi la tradition familiale, car son père lui-même avait participé à la seconde traversée de Christophe Colomb.

Le pouvoir espagnols en place a mis rapidement en pratique le système de l'« encomienda » ou « repartimiento » où les terres sont distribuées aux colons et des Indiens leurs sont « attribués » pour en entreprendre l'exploitation.

A Hispaniola, une « encomienda » d'indiens lui est attribuée. Il se consacre alors au travail de la terre, avant son ordination, la première réalisée aux Amériques.

Accompagné de Pánfilo de Narváez, il se rend à Cuba où il exerce la charge de chapelain. Il obtient une nouvelle « encomienda » d'indiens destinée aux mines d'or et aux champs.

Rapidement conscient de l’injustice et de la cruauté des Espagnols envers les Indiens, il prit à partir de 1514 la défense des droits des Indiens. Le Grand Inquisiteur lui conféra même le titre de Defensor Universal de los Indios. Lors d’audiences auprès de Ferdinand V et de Charles Quint, il exposa ses propositions pour améliorer le sort des Indiens, mais proposa également l’idée de faire venir des esclaves d’Afrique, soit disant plus solides physiquement que les Indiens.

S’apercevant en 1523 que ses efforts étaient vains, il se retira pour 10 ans dans le cloître dominicain d’Historia de las Indias. En 1539, il fut contraint de retourner en Espagne après avoir poussé des soldats espagnols à la désertification. Pendant ces 4 années en Europe, il rédigea son oeuvre la plus célèbre, Brevsima relación de la destruccíon de las Indias occidentales (compte-rendu de la dévastation des territoires indiens occidentaux).Ainsi, en 1542, il obtint de Charles Quint la promulgation de nouvelles lois destinées à garantir une protection aux Indiens. Mais ces lois furent abolies en 1545.

Las Casas fut ensuite nommé évêque du Chiapas au Mexique où il s’attira l’hostilité des colons. Il comparut une nouvelle fois en Espagne et quitta le Mexique en 1547. Il exposa ses idées dans la célèbre thèse soutenue à Valladolid en 1550 et mourut en 1566 à Madrid.

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Citations et extraits (10) Ajouter une citation
Si les chrétiens ont tué et détruit tant et tant d'âmes et de telle qualité, c'est seulement dans le but d'avoir de l'or, de se gonfler de richesses en très peu de temps et de s'élever à de hautes positions disproportionnées à leur personne. A cause de leur cupidité et de leur ambition insatiables, telles qu'il ne pouvait y en avoir de pire au monde, et parce que ces terres étaient heureuses et riches, et ces gens si humbles, si patients et si facilement soumis, ils n'ont eu pour eux ni respect, ni considération, ni estime. (Je dis la vérité sur ce que je sais et ce que j'ai vu pendant tout ce temps.) Ils les ont traités je ne dis pas comme des bêtes (plût à Dieu qu'ils les eussent traités et considérés comme des bêtes), mais pire que des bêtes et moins que du fumier.
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Dans toute la province du Nicaragua, il doit y avoir aujourd'hui quatre ou cinq mille personnes. Les Espagnols en tuent chaque jour par les services qu'ils exigent et l'oppression quotidienne et personnelle qu'ils exercent, alors que, comme il a été dit, c'était une des provinces les plus peuplées du monde.
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1503. Hispanolia (nom donné alors à l'ile ou sont situés Haïti et la République Dominicaine)
Ils entraient dans les villages et ne laissaient ni enfants, ni vieillards, ni femmes enceintes ou accouchées qu'ils n'aient éventrés et mis en pièces... Ils faisaient des paris à qui ouvrirait un homme d'un coup de couteau, ou lui couperait la tête d'un coup de pique ou mettrait ses entrailles à nu. Ils arrachaient les bébés qui tétaient leurs mères, les prenaient par les pieds et leur cognaient la tête contre les rochers.
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Nous sommes las de raconter tant d'actions exécrables, horribles et sanglantes, commises non par des hommes mais par des bêtes feroces.
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incipit :
Toutes les choses qui sont survenues aux Indes depuis leur merveilleuse découverte, dès le commencement, quand des Espagnols s'y établirent pour un certain temps, puis celles qui ont suivi jusqu'à nos jours, ont été si admirables et si incroyables en toute manière pour qui ne les a pas vues qu'elles semblent avoir obscurci et réduit au silence, voire plongé dans l'oubli, toutes celles, pour glorieuses qu'elles fussent, que l'on a vues et entendues au monde dans les siècles passés. Parmi elles, il y a les tueries et les destructions d'êtres innocents et le dépeuplement des villages, de provinces et de royaumes où se sont perprétrés ces actes et bien d'autres non moins épouvantables.
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El padre De las Casas se adelantó a su tiempo con la que sigue siendo una obra de referencia del pensamiento contemporáneo. Su denuncia de los efectos de la colonización española sobre los pueblos indígenas mantiene su vigencia.
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La cause pour laquelle les chrétiens ont détruit une telle quantité d'âmes a été seulement qu'ils ont tenu pour leur dernière fin et but l'or (...) La cause de tout cela a été l'avarice et l'ambition qui les a saisis, les pires qu'on puisse imaginer, face à ces terres si heureuses et si riches, à ces gens si humbles, si patients et faciles à subjuguer. Lesquels ils n'ont jamais respectés et pris en compte je ne dis point plus que des bêtes (car plût à Dieu qu'ils les eussent traités comme des bêtes), mais moins que de la fiente des rues.
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je veux seulement en ce qui concerne les guerres susdites conclure, dire et affirmer en conscience, et comme devant Dieu, qu'à toutes les iniquités et torts sudits, et aux autres que je laisse à dire et pourrais dire, les Indiens ne donnèrent jamais ni ne purent donner occasion, ni cause non plus que ne pourrait donner un couvent de bons religieux bien réglés, par quoi ils dussent être dérobés et tués, et par quoi ceux là qui échapperaient à la mort dussent être tenus en une perpétuelle captivité et servitude.
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Le dimanche, à l'heure du prêche, le [frère] Antón Montesinos monta en chaire et prit pour sujet et fondement de son sermon, qu'il avait mis par écrit et fait signer par les autres : « Ego vox clamantis in deserto ». Quand il eut fait son introduction et dit quelques mots relatifs au temps de l'avent, il commença à dénoncer la stérilité du désert des consciences des Espagnols de cette île et l'aveuglement dans lequel ils vivaient ; dans quel danger d'être damnés ils étaient, en ne voyant pas les gravissimes péchés dans lesquels, avec une telle insensibilité, ils étaient continuellement plongés et dans lesquels ils mouraient. Puis il revient sur son sujet, et dit : « […] Dites, de quel droit, et au nom de quelle justice tenez-vous ces Indiens dans une si cruelle et si horrible servitude ? De quelle autorité avez-vous fait de si détestables guerres à des gens qui vivaient inoffensivement et pacifiquement dans leurs pays, et que vous avez, par des morts et des massacres inouïs, anéantis en nombre infini ? Comment pouvez-vous les opprimer et les épuiser ainsi, sans leur donner à manger ni les soigner lorsqu'ils sont malades, à cause des travaux excessifs que vous leur imposez, et qui les font mourir, et il serait plus juste de dire que vous les tuez pour extraire et acquérir de l'or chaque jour ? Et quel souci avez-vous de les faire évangéliser, et qu'ils connaissent Dieu leur créateur, qu'ils soient baptisés, entendent la messe, et sanctifient les fêtes et les dimanches ? Ces gens ne sont-ils pas des hommes ? N'ont-ils pas une âme rationnelle ? N'êtes-vous pas obligés de les aimer comme vous-mêmes ? Ne comprenez-vous pas cela ? Ne le sentez-vous pas ? Comment pouvez-vous être plongés dans un si profond sommeil, dans une telle léthargie ? […] »
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