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EAN : 9782915540987
319 pages
Editions Chandeigne (13/06/2013)
5/5   1 notes
Résumé :
En 1552, le dominicain Las Casas publie à Séville la plus terrible des dénonciations des excès du colonialisme : la Très brève relation de la destruction des Indes. Les conquistadors y sont des diables qui pillent, tuent et allument des brasiers d'enfer. Cette apocalypse s'appuie sur une théologie rigoureuse du droit naturel : les Indiens, propriétaires légitimes de leurs terres, ont des droits de juste guerre contre les envahisseurs. L'humanité indienne, au lieu d... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (1) Ajouter une critique
Jorge Luis Borges commence son « Histoire universelle de l'infamie » en énumérant les plus ou moins bonnes conséquences qu'a entraînées la malheureuse idée de Bartolomé de Las Casas d'importer des esclaves Africains en Amérique pour soulager les souffrances des autochtones. Malheureuse idée qui partait pourtant d'un bon sentiment, et dont Las Casas se repentira plus tard (de l'idée pas du sentiment), comme le signale Jean-Paul Duviols dans la préface.
Bartolomé de Las Casas est surtout célèbre pour avoir été un défenseur de la cause amérindienne. Ce livre est une traduction d'époque, datant de 1579 (donc du vieux français à peine remanié), de la « Brevísima relación de la destrucción de las Indias » écrite en 1542 pour alerter Charles Quint sur les crimes commis par les Espagnols dans ce qui n'était pas encore l'Amérique. Il y retrace à peu près chronologiquement les cinquante premières années de cette découverte. Il est évident que Las Casas était dans l'excès quand il racontait les crimes espagnols, il a peut-être réellement vu tout ce qu'il prétend, mais certainement pas avec une telle ampleur. Dès les premières descriptions de paysage, on comprend que la modération n'était pas le principal trait de caractère De Las Casas. Mais les exagérations, qui confinaient aux affabulations, étaient un penchant relativement bien partagé par les différents auteurs de récits sur la conquête du nouveau monde. Las Casas fait preuve de peu d'imagination et sans aucune nuance. Il relate toujours les mêmes tortures perpétrées par des tyrans assoiffés d'or sur des indiens toujours accueillants, bons et généreux.
Malgré tout, l'histoire a donné raison à Las Casas, en tout cas à son parti pris. La découverte de l'Amérique a aussi été l'un des plus gigantesques massacres de l'humanité et elle a signé la fin de toute une civilisation : « Les estimations les plus modérées permettent d'affirmer qu'en sept ans, soit la période du gouvernement de Nicolas de Ovando, la population indigène de l'île Espagnole est passée d'un million d'habitants (Las Casas avançait le chiffre de trois millions) à quarante mille ! » Cette citation est extraite de la préface, presque aussi longue que la relation De Las Casas, très intéressante à lire. Elle retrace l'histoire de ce texte, comment il a été reçu et les utilisations politiques qui en ont été faites. Cette belle édition reproduit également les gravures d'époque (en tout petit format, presque des vignettes, plus informatives qu'autre chose) de Théodore de Bry et leurs commentaires.
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